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La responsabilité sociale de l'entreprise et l'accès au financement par les PME de la ville de Bukavu.


par Prosper Eddy son BISIMWA BYANJIRA
Université officielle de Bukavu (UOB) - Licence en Gestion Financière 2018
  

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I.2.1.2. Le modèle « Shareholder »: «The business of business is business»

Selon le maniérisme traditionnel néolibéral, le débat autour du rôle que joue le business dans la société portait essentiellement sur l'entreprise et ses performances, tandis que le contexte plus vaste dans lequel il opérait fut marginalisé.

En 1970, l'économiste MILTON Friedman, lauréat du prix Nobel, citait son propre livre et disait: « L'entreprise a une et une seule responsabilité sociale : utiliser ses ressources et s'engager dans des activités susceptibles d'accroître ses profits, à la seule condition de respecter les règles du jeu, c'est-à-dire de s'engager dans une concurrence libre et ouverte, sans tromperie ni fraude ».35

Après avoir énoncé cette réflexion, Friedman, qui par vocation était monétariste, devient le leader de la doctrine néolibérale dont le credo est « le profit est le seul critère de toutes les valeurs ». Dans le livre « Capitalism and Freedom », il a sévèrement critiqué, entre autres, la nouvelle tendance, à ce que la responsabilité sociale soit incluse dans la stratégie des corporations, tout en affirmant que les managers de cette façon détruisent les fondements d'une société libre. Selon lui, les managers devraient penser à « make as much money for their stockholders as possible ».36 (C'est-à-dire réaliser plus de profit pour leurs actionnaires autant que possible).

Pourquoi Friedman s'opposait-il si farouchement à la RSE ? La réponse se cache derrière son opinion qui présume que les concepts CSR (Corporate Social Responsibility ou la responsabilité sociale de l'entreprise) et CFP (Corporate Financial Performance ou la performance financière de l'entreprise) se trouvent dans une relation d'antagonisme, car leurs buts s'excluent mutuellement. S'étant déclaré comme défenseur du CFP, Friedman estimait que dépenser de l'argent pour quelque chose qui donne des résultats douteux n'était absolument pas dans l'intérêt des entreprises. Il en découle que de telles affaires ne sont pas fair-play envers les actionnaires. Selon lui, il ne faut pas dépenser de l'argent (gaspiller une partie du profit) sur tout ce qui est relatif à la RSE.37

Etant donné que son article, qui a fait la une dans les années 70, était bien souvent critiqué dans les débats sur l'éthique financière, au lieu d'être compris comme son interprétation de la nature même du business, Friedman a de nouveau, en l'an 2000, répété son opinion extrême: «

35 M. Friedman, Op. Cit., pp. 32-33.

36 M. Friedman, Capitalism and Freedom, Chicago, University of Chicago Press, 1962, p. 133.

37M. Wolf, « Sleep-Walking with the Enemy: Corporate social responsibility distorts the market by deflecting business from its primary role of profit generation », Financial Times, 16 Mai 2001, p34.

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Only people, not businesses, have ethics »38 qui veut dire « seul les gens et non les affaires ont de l'éthique ».

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon