L'année 2020 a été marquée par la
pandémie du covid-19 qui a créé une crise
économique dans tous les secteurs d'activité économiques.
Le secteur du tourisme et les activités annexes à celui-ci est le
plus touché. Avec la fermeture des frontières, les hôtels
ont clos leurs portes et les transports aériens ont connu un recul
spectaculaire, les arrivées touristiques internationales ont
diminué de 56% et 320 milliards de dollars en exportations touristiques
ont été perdus au cours des cinq premiers mois de 2020. Les
effets COVID-19 sur le tourisme menacent d'accroître la pauvreté
et de creuser les inégalités, ainsi que de réduire
à néant les efforts de conservation du patrimoine naturel et
culturel. La perte des revenus du tourisme met encore plus en danger les zones
de protection et de conservation de la biodiversité, qui attirent
l'essentiel du tourisme de la vie sauvage. Faute d'autres solutions, les
communautés risquent de se tourner vers la surexploitation des
ressources naturelles, soit pour leur propre consommation, soit pour
générer des revenus.
La crise de la COVID-19 est un moment décisif pour
atteindre les objectifs de développement durable afin de
préserver les moyens de subsistance dépendant du tourisme. Pour
faire face aux effets de la crise, les Nations Unies ont recommandé cinq
domaines prioritaires à développer, à savoir :
v Gérer la crise et atténuer ses
conséquences socioéconomiques sur les moyens de subsistance des
populations, en particulier sur l'emploi des femmes et la
sécurité économique
v Stimuler la compétitivité et renforcer la
résilience
v Favoriser l'innovation et la numérisation de
l'écosystème du tourisme
v Promouvoir la durabilité et une croissance verte
inclusive
v Coordination et partenariats pour transformer le tourisme
et atteindre les ODD
Entre les années 1970 et 2000, le Costa Rica a
été promu comme la première destination
écotouristique au monde grâce au développement du
système des aires protégées. Le nombre total
d'arrivées de touristes est passé de 155000 en 1970 0 à
435 000 en 1990 et à 1,1 million en 2000, les recettes
générées par le tourisme ayant augmenté de 21
millions de dollars à 1,15 milliards de dollars au cours de cette
période.es dix dernières
années, le tourisme est devenu la principale source du pays, où
66% des plus 3 millions de touristes internationaux sont arrivés dans le
pays en 2018 pour visiter les aires protégées. Le tourisme
représentait directement 5,4% du produit intérieur brut (PIB) du
Costa Rica en 2015, contribuant à hauteur de 12,5% au PIB, compte tenu
des activités économiques qui y sont liées.
Le succès du Costa Rica dans le secteur de
l'écotourisme est dû premièrement a sa
variété d'écosystème et biodiversité. Le
Costa Rica, avec une surface de 51 100 km2, englobe 5 % de la
biodiversité mondiale dans seulement 0,03 % de la surface terrestre
mondiale. Le pays abrite également plus d'espèces d'oiseaux que
les États-Unis et le Canada réunis, et 6 000 espèces de
papillons, ce qui est plus de variétés que dans toute l'Afrique.
Il contient 4 à 5 pour cent de la biodiversité mondiale. Ces
richesses naturelles amèneront les gouvernants à mettre
l'agriculture et l'élevage comme pilier de leur économie et cela
aura pour conséquence une
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dynamique croissante de déforestation dans les
années 1960 et 1970. L'exploitation forestière, l'élevage
et les plantations de monoculture de produits agricoles feront perdre au Costa
Rica 2,5 millions d'hectares de forêt entre 1940 et 1980. Pour apaiser
cette situation négative, des aires protégées comprenant
des réseaux de parcs nationaux ont été
créées entre des années 1960 et 1980. Ces efforts se sont
accompagnés de lois environnementales et des ratifications de
traités internationaux. La motivation par les intérêts
écologiques était une grande partie du boom touristique du Costa
Rica.
Hormis cela, pour développer le marché du
tourisme entre 1950 et 1980, la Costa Rica a amélioré ses
infrastructures de transport et construis des aéroports internationaux
afin de desservir les zones touristiques. La construction des lignes de chemin
de fer et l'expansion de la route panaméricaine après 1946 ont
facilité l'accès aux différents sites
balnéaires.
Le développement du tourisme a été aussi
fait par la création du conseil national du tourisme (ICT) en 1931 qui a
été remplacé en 1955 par l'institut du Tourisme du Costa
Rica (ICT), qui ont tous deux principalement fait la promotion des voyages
intérieurs. Pour favoriser un environnement d'affaires, le
législateur national a adopté un ensemble d'incitations fiscales
pour les investissements touristiques à grande échelle dans les
années 1985.
En voyant les effets néfastes du tourisme de masse, le
Costa Rica intègre la notion de durabilité dans l'industrie
touristique dans les années 1990 et l'écotourisme a
été désigné comme principal outil du système
des parcs nationaux. Ainsi, pour mener à bien son objectif, les
gouvernants mettront en place des politiques écotouristiques. Cette
politique se manifeste par :
+ La participation des communautés à la
préservation des ressources naturelles des parcs nationaux en organisant
des excursions et randonnées aux visiteurs par les guides touristiques
certifiés locaux.
+ Le développement de l'artisanat et de
l'hébergement familial à l'hôtel, qui sont des
activités économiques qui permettent aux populations de ne plus
pratiquer le braconnage.
+ Mise en place d'une gestion partagée entre la
communauté locale et le gouvernement. Les guides et voyagistes locaux
sont formés par les organismes gouvernementaux.
+ L'utilisation des revenus générés pour
le développement de nombreux projets de sensibilisation
communautaire.
+ L'intégration des activités culturelles et
culinaires locales dans les activités des parcs nationaux.
+ Le développement du tourisme communautaire
basé sur la création des associations des populations locales
afin de générer des opportunités d'emplois. Ces
associations ont pour objectif de renforcer la culture locale, améliorer
l'économie locale et préserver les forêts. Elles permettent
aussi de promouvoir les produits artisanaux destinés aux touristes et
développer les projets d'hébergement pour loger les visiteurs.
Les associations locales apprennent aux visiteurs les traditions locales et
organisent des activités écotouristiques. L'expérience
culturelle/ écotouristique implique également un travail de
bénévole. Les revenus des associations sont investis dans les
installations scolaires, ce qui a pour impacte la diminution de l'abandon
scolaire dès le bas âge.
+ La diversité de l'économie locale, d'une
économie agricole à une économie écotouristique.
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L'implication du secteur privé marquée par les
investissements étrangers notamment américains.
A travers ces exemples de stratégies
écotouristiques, l'écotourisme a apporté d'importants
avantages économiques et environnementaux au Costa Rica. En 1993, le
tourisme est devenu la principale source d'exportation et de change du Costa
Rica, dépassant les bananes. En 2000, l'écotourisme employait 10%
de la population.