Mémoire de Fin d'Étude du Master
Spécialisé Ingénierie de Projet et
Management des Affaires
|
Réussir la Transformation Digitale dans
l'Administration et les Services Publics
|
-Royaume du Maroc-
|
|
Réalisé parAli
MESSAOUDI
Encadré par le Professeur Abdelhakim
QACHAR
Sous la Direction du Coordonnateur de la
filièreleProfesseur Mohamed ABOUSSAD
REMERCIEMENTS
Louange à Dieu,
l'Unique, le Seigneur de l'univers, Celui par
qui tout se réalise !
Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à
mon encadrant de mémoire le ProfesseurAbdelhakim
QACHAR, je le remercie de m'avoir encadré, orienté et
conseillé.
Je remercie très spécialement le
Professeur ABOUSSAD coordonnateur du master Ingénierie
de Projet et Management des Affairesqui a toujours été là
pour nous. Je tiens à remercier le Professeur Tarik
KASBAOUI pour son soutien inconditionnel et son encouragement.
Je remercie mes très chers parents,
MOHAMED et NAIMA, qui ont toujours
été là pour moi, « Vous avez tout sacrifié
pour vos enfants n'épargnant ni santé ni efforts. Vous m'avez
donné un magnifique modèle de labeur et de
persévérance. Je suis redevable d'une éducation dont je
suis fier ».
Je remerciema chère soeur Majda pour
son soutien et ses encouragements.
J'adresse mes sincères remerciements à tous les
Professeurs,Responsables,
Fonctionnaires et Agents de la
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et
Sociales d'El Jadida ainsi que l'ensemble du
Corps Administratif et Professoral de
l'Université Chouaib Doukkali, qui par leurs paroles,
leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé mes
réflexions.
Enfin, je remercie tous les membres de ma
Famille et mes cherAmi(e)s que j'aime tant,
j'ai une infinie liste de personnes et je ne ferai pas le pari de les
énumérer sans risque d'en omettre certains. Je m'astreins
à un devoir de reconnaissance à l'égard de tous.
RÉSUMÉ
Dans le monde entier les gouvernements élaborent des
stratégies nationales pour faire réussir la transformation
digitale de l'administration publique et de ses services axés sur divers
secteurs.
Cette transformation requiert que les dirigeants et les
responsables de tous les niveaux du gouvernement prennent conscience de
l'importance des facteurs clés pour assurer l'impact de cette manoeuvre
stratégique.
La transformation digitale du secteur public peut avoir
d'importantes répercussions transversales et plusieurs impacts sur tous
les niveaux du gouvernement reflétant naturellement la réussite
de la démarche sur tous les secteurs de l'économie et sur les
citoyens.
Le phénomène a été
étudié tant par des universitaires que par des organisations
internationales, telles que l'OCDE, l'ONU, la Banque mondiale, le WEF et la
Commission Européenne (notamment par le financement de projets de
recherche sur l'administration en ligne et les domaines connexes, comme par
exemple dans le domaine des TIC pour la gouvernance et la modélisation
des politiques), ainsi, dans notre recherche pour l'élaboration de ce
mémoire on s'est basé globalement sur les publications
récentes de ces organisations pour résoudre la
problématique de l'aboutissement du projet de la transformation digitale
de l'administration et des services publics d'un gouvernement.
L'intégration de cette technologie innovante à
l'administration et aux services publics à pour potentiel
d'évoluer le mode de vie citoyen et réduire les
inégalités et les injustices sociaux.
La transformation digitale procure de nombreuses
opportunités pour les citoyens afin d'améliorer leur mode vie et
leur bien-être, cependant il y a des risques à prévoir. Il
est nécessaire de saisir les opportunités de cette transformation
digitale avec les risques correspondants, et d'implémenter le cadre
juridique et législatif au préalable.
Dans le premier chapitre on se
focalisera sur l'aspect théorique de notre analyse, en s'appuyant sur la
littérature de la transformation digitale d'un gouvernement, dans le
deuxième chapitre, on présente un benchmark pour mieux
appréhender et évaluer concrètement la performance digital
d'un gouvernement, et son degré de maturité, et enfin le
troisième chapitre qui expose une évaluation de la performance
digitale du gouvernement du Royaume du Maroc, et l'accélération
de la transformation digitale relative aux circonstances pandémiques du
COVID-19.
C'est dans cette optique que le présent travail a pour
objet de mettre en évidence l'importance de la transformation digitale
du gouvernement dans le développement économique et social d'un
pays.
MOTS CLES :Transformation Digitale,
Gouvernement digital, Administration en Ligne, Service Public Digital,
Innovation Digitale, Maturité Digitale, Performance Digital,
Gouvernance, Technologie de l'Information et de la Communication, Secteur
Public Digital, Stratégies Digitales.
TABLEAU DES ABRÉVIATIONS
Abréviation
|
Signification
|
ANRT
|
Agence nationale de réglementation des
télécommunications
|
CEO
|
ChiefExecutiveOfficer
|
DTA
|
Digital Transformation Agency
|
EC
|
Commission Européenne
|
GDS
|
Government Digital Service
|
GTA
|
Government Digital Agency
|
HCI
|
Human Capital Index
|
ICT
|
Information and Communication Thechnology
|
IA
|
Intelligence Artificielle
|
NRI
|
Network Readiness Index
|
ONU
|
Organisation des Nations Unies
|
OCDE
|
Organisation de la Coopération et du
Développement Economique
|
OECD
|
Organisation for EconomicCo-operation and
Development
|
OSI
|
Online Service Index
|
OIG
|
Organisation Intergouvernementale
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
OMS
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
TII
|
Technology Infrastructure Index
|
TIC
|
Technologie de l'Information et de la
Communication
|
USDS
|
United States Digital Service
|
UNDESA
|
United Nation Department of Economic and Social
Affairs
|
SMS
|
Short Message Service
|
VOIP
|
Voice Over Internet Protocol
|
VIH
|
Virus de l'Immunodéficience Humaine
|
WEF
|
World Economic Forum
|
API
|
Application Programming Interface
|
SOA
|
Service-Oriented Architecture
|
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE[p7-p7]
Chapitre 1 : Approche et Analyse Théorique
[p8-p27]
I- INTRODUCTION ET CONTEXTE:[p8-p8]
II- HISTORIQUE ET ÉVOLUTION :[p9-p10]
III- VECTEURS PRINCIPAUX ET FACTEURS
CLÉS:[p11-p27]
1. VECTEURS PRINCIPAUX DE LA TRANSFORMATION DIGITALE
DANS L'ADMINISTRATION ET LES SERVICES PUBLICS:[p11-p11]
2. SYSTÈME DE FACTEURS DE LA RÉUSSITE DE LA
TRANSFORMATION DIGITALE DANS L'ADMINISTRATION ET LES SERVICES
PUBLICS:[p12-p27]
2-1. Gouvernance, Leadership et
Réactivité:[p12-p20]
2-2. Formation, Sensibilisation et
Incitation:[p20-p22]
2-3. Savoir et Expertise:[p22-p24]
2-4. Réglementation, Législation et
Réforme:[p25-p27]
Chapitre 2 : Benchmarking de la Transformation Digitale
dans l'Administration et les Services Publics[p28-p48]
I- SYSTÈME D'ÉVALUATION DE LA MATURITÉ
DIGITALE DANS L'ADMINISTRATION ET LES SERVICES PUBLICS:[p28-p31]
II- INDICES DE PERFORMANCE DU GOUVERNEMENT DIGITAL
:[p32-p34]
III- EVALUATION DE LA SITUATION DIGITALE DES GOUVERNEMENTS
DANS LE MONDE:[p35-p40]
IV- ETUDES DE CAS ET D'INITIATIVE: [p41-p48]
1/ My-Tax, l'automatisation et l'IA dans la
fiscalité Finlandaise:[p41-p44]
2/ Afrique Subsaharienne : Le Système
Médical du RWANDA[p45-p48]
Chapitre 3 : La Transformation Digitale de
l'Administration et des Services Publics dans le Royaume du Maroc[p49-p78]
I- ETAT DES LIEUX DE LA TRANSFORMATION DIGITALE DE
L'ADMINISTRATION ET DES SERVICES PUBLICS AU ROYAUME DU
MAROC :[p49-p58]
1/ PREMIERE PHASE : 1999 - 2011[p49-p51]
2/ DEUXIEME PHASE : 2011 - 2020[p52-p58]
II- EVALUATION DE LA PERFORMANCE DIGITALE AU ROYAUME DU
MAROC :[p59-p71]
1- Selon l'Indice de la Préparation des
Réseaux et des Technologies : NRI[p61-p67]
2- L'indice Digital du Gouvernement
Electronique : EGDI[p68-p71]
III- L'ÈRE DE LA PANDÉMIE COVID-19 :
ACCÉLÉRATION DE LA TRANSFORMATION DIGITALE DE L'ADMINISTRATION ET
DES SERVICES PUBLICS AU ROYAUME DU MAROC :[p72-p78]
CONCLUSION [p79-p81]
BIBLIOGRAPHIE[p82-p82]
WEBOGRAPHIE[p83-p83]
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L'état en coopération avec les différents
acteurs de la société est la principale organisation
incité á faire face aux différentes technologies et outils
de la 4ème révolution industrielle qui deviennent de plus en plus
imprévisible.
Dû aux incertitudes lié á la
concrétisation de l'impact de la transformation digitale, les
autorités publiques doivent être flexible pour répondre aux
challenges futurs, et préparer des scénarios possibles pour
être sûr que les politiques et stratégies adoptées
aujourd'hui seront agile et adaptées face aux différents
changements et orientations potentiels que la transformation digitale peut
prendre.
Les défis liés à la réalisation de
la transformation digitale sont aussi importants que son potentiel d'impact.
Afin de surmonter ces défis, une stratégie claire et solide ainsi
qu'une structure de gouvernance globale est essentielle.
La transformation digitale implique une forte gouvernance dans
tous les niveaux de l'état, qui est doté du pouvoir et des
ressources pour guider cette implémentation, par une approche
intégrée aux ministères, administrations,
établissements et institutions publiques, en instaurant une forte
stratégie de coordination aux moments de prise de décision et
d'élaboration de mesures, avec une implication active de tous les
acteurs clés et parties prenantes.
Cette gouvernance prend généralement la forme
des dispositions institutionnelles qui garantissent un mandat d'action clair et
facilitent la participation des parties prenantes, en intensifiant la
coordination et la collaboration intergouvernementale et intersectorielle.
Chapitre 1 : Approche et Analyse Théorique
I- INTRODUCTION ET CONTEXTE:
L'image stéréotypée d'un gouvernement est
celle d'une bureaucratie qui évolue lentement, qui ne veut pas ou ne
peut pas changer et qui a des années de retard sur le secteur
privé concernant l'utilisation des nouvelles technologies et des
nouveaux modèles commerciaux.
Toutefois, les dernières décennies ont
été marquées par des avancées qui remettent en
cause cette vision.
L'application des technologies de l'information et de la
communication (TIC) par les gouvernements est devenue l'objet de recherche de
plusieurs organisations sur différents aspects de la transformation
digitale.
La transformation digitale de l'administration publique a
été définie au sens large comme le processus de mise en
oeuvre d'innovations gouvernementales basées sur les TIC tout en
transformant les structures organisationnelles, les documents et la
manière dont les services sont fournis, ainsi que les systèmes
généraux de politique et de gouvernance.
L'administration digitale repose sur l'utilisation et la
réutilisation des données et des analyses pour simplifier les
transactions des citoyens, des entreprises et des organismes publics,
créant des informations à partir des données pour soutenir
et améliorer la prise de décision, elle favorise la conception et
la mise en oeuvre de nouveaux modèles de prestation de services plus
efficaces, et fondés sur la collaboration.
Une telle transformation remodèle à la fois les
processus internes et les modèles de service, ainsi que les relations
entre les différents niveaux de gouvernement et les différents
acteurs sociaux et politiques, afin de favoriser l'efficacité et
l'efficience, et aboutir à des résultats tels que la
transparence, l'ouverture, l'économie des coûts, une meilleure
gouvernance et, à terme, une meilleure qualité de vie pour les
citoyens.
II- HISTORIQUE ET
ÉVOLUTION :
Le gouvernement digital est en constante évolution, les
termes tels que transformation digitale, innovation et administration en ligne
ont été utilisés de diverses manières et ont
évolué au fil du temps.
À la fin des années 1990 et au début des
années 2000, de nombreuses recherches ont porté sur
l'administration en ligne, caractérisée par l'offre de services
en ligne et la mise en place de sites web et de systèmes informatiques
au sein des administrations publiques.
On parle aussi parfois du E-gouvernement 1.0, les
premières applications de la technologie du World Wide Web dans le
secteur public remplaçant les transactions papier, visant l'innovation
des processus internes pour créer un gouvernement qui opère de
manière efficace et efficiente, et pour y parvenir, les organismes
publics ont commencé à investir dans les TIC, mais le mode de
fonctionnement était resté globalement le même, seul le
support qui était modifié.
Dans la seconde moitié des années 2000, le
discours s'est déplacé vers l'administration en ligne 2.0,
parfois appelée gouvernement ouvert, également couvert par le
concept du E-gouvernance. Une gouvernance adaptée aux technologies de
collaboration du Web 2.0 visant à créer une plate-forme à
source ouverte dans laquelle le gouvernement, les citoyens et les entreprises
innovantes pourraient interagir, il s'agissait principalement d'une innovation
de processus externe (gouvernance), pour accroître la participation, la
collaboration et la transparence dans les échanges bilatéraux
entre les gouvernements et le public.
Le gouvernement s'est ouvert à l'interaction
bilatérale et a acquis un nouveau rôle en tant que fournisseur de
données, de services web et de plateformes ouvertes, il s'agit
notamment de l'infrastructure des TIC.
Depuis 2010, la littérature sur les innovations
fondées sur les TIC dans le secteur public parle de l'administration en
ligne 3.0, une administration intelligente, alimentée par des
innovations liées aux données ouvertes et volumineuses, la
gestion des processus administratifs et commerciaux, l'internet des objets
(Internet of Things) et les chaînes de blocs (Block Chain).
L'administration en ligne 3.0 était supposée non
seulement être intégrée et ouverte aux citoyens, mais aussi
de réfléchir à l'aide des données et d'intelligence
artificielle afin de prendre des décisions, et résoudre les
problèmes de la société, d'optimiser les ressources et de
stimuler le bien-être et la participation des citoyens.
Sa nécessite également de l'innovation politique
: améliorer la durabilité, l'accessibilité
financière et l'adéquation des politiques.
Enfin, les articles les plus récents introduisent
également le concept d'administration en ligne 4.0, une administration
transformée et axée sur les citoyens, qui s'adapte aux besoins et
aux attentes des citoyens, des entreprises, des organisations à but non
lucratif et des autres parties prenantes, créant des relations et des
échanges personnalisés, interactifs et simple d'accès.
L'ONU considèrent de plus en plus le gouvernement
digital et plus particulièrement l'administration en ligne 4.0 comme un
outil permettant de mettre en place des institutions efficaces, inclusives et
responsables pour soutenir l'élaboration des politiques et la fourniture
de services pour atteindre les objectifs en terme de développement
durable.
Néanmoins, il convient de souligner que malgré
la linéarité apparente, l'intérêt naissant pour
l'intelligence artificielle et les technologies connexes, à partir du
début de 2019, font surgir de nombreux programmes internationaux du
gouvernement digital, marquant les priorités et initiatives
fondées sur ce que les sources universitaires appelleraient le
gouvernement électronique 1.0 ou 2.0.
Le processus par lequel les gouvernements ont
évolué vers le digital à partir de la fin des
années 1990 est loin d'être linéaire et la mise en oeuvre
n'est pas nécessairement alignée sur les discours
académiques, c'est pourquoi le concept de gouvernement digital, bien
qu'utilisé de diverses manières par différents auteurs,
est destiné de recouvrir le gouvernement ouvert 2.0, intelligent 3.0 et
transformé 4.0, et exige des innovations dans tous les domaines comme
les processus internes, la gouvernance, la prestation de services et les
politiques.
Cette façon de comprendre le gouvernement digitale est
conforme aux éléments fournie par l'OCDE dans ses publications,
selon laquelle le gouvernement digitale se réfère à
l'utilisation des technologies digitales et numériques, en tant que
partie intégrante des stratégies de modernisation des
gouvernements, pour créer de la valeur publique, dans un
écosystème digitale composé d'acteurs gouvernementaux,
d'organisations non gouvernementales, d'entreprises, d'associations de citoyens
et aussi de particuliers qui soutiennent la production de données, de
services et de contenus, et l'accès à ceux-ci par le biais
d'interactions avec le gouvernement.
III- VECTEURS PRINCIPAUX ET
FACTEURS CLÉS:
1. VECTEURS PRINCIPAUX DE LA
TRANSFORMATION DIGITALE DANS L'ADMINISTRATION ET LES SERVICES PUBLICS:
Selon les publications de l'OCDE on identifie 5 vecteurs de la
transformation digitale dans l'administration et les services publics,
listés ci-dessous:
-La perception globale et panoramique.
-La vitesse de réactivité, la dynamique
temporelle et inter-temporelle.
-Le capital immatériel et les nouvelles formes de
création de valeur.
-La transformation de l'environnement.
-L'autonomie avancée des régions.
-Les plates-formes et la modernisation des
écosystèmes.
Ces vecteurs perturbent les institutions sociales de
manières différentes et imprévisibles,alors le
gouvernement doit comprendre comment ces vecteurs vont influencer
l'évolution de l'administration publique digitale, sachant qu'il existe
de nombreuses incertitudes quant à la manière dont ces vecteurs
vont affecter les institutions de la société, le rôle des
établissements publics et gouvernementales, la structure des
marchés, l'emploi, le commerce international, la sécurité
et la vie privée ainsi que le bien-être humain.
En étudiant les forces dynamiques de ces vecteurs, on
présente un système de facteurs capables de guider et
d'influencer la démarche de la transformation digitale de
l'administration et des services publics.
2. SYSTÈME DE FACTEURS
DE LA RÉUSSITE DE LA TRANSFORMATION DIGITALE DANS L'ADMINISTRATION ET
LES SERVICES PUBLICS:
2-1. Gouvernance,
Leadership et Réactivité:
Les autorités publiques à tous les niveaux de
gouvernement ont la responsabilité de fournir un leadership
réactif en créant un environnement favorable dans lequel les
innovations technologiques pourront se développer et prospérer,
et contribuer à l'avancement de l'administration publique digitale.
Toutefois, il est également nécessaire que le
gouvernement tire parti des atouts du secteur privé et des autres
acteurs de la société, et collabore avec ces partenaires à
la création d'une administration publique digitale.
Les autres institutions de la société, telles
que les associations d'entreprises et les groupes de citoyens, ne
prévoient pas la situation globale de l'administration publique
numérique en termes de compétitivité mondiale, de
croissance économique, de gains de productivité et d'innovation.
Ces groupes se concentrent sur leurs intérêts
étroits et ne disposent peut-être pas des incitations
adéquates pour lancer et soutenir les activités qui font partie
de la transformation digitale, en particulier dans le secteur public.
De même, les autres acteurs de la société
peuvent ne pas avoir la perspective globale nécessaire à la
promotion de l'administration publique digitale.
Les entreprises existantes peuvent ne pas soutenir
l'introduction d'innovations technologiques parce qu'elles peuvent permettre
l'entrée de nouvelles entreprises, et accroître la concurrence
dans le secteur de l'administration publique digitale.
Les groupes de citoyens peuvent ne pas avoir les connaissances
nécessaires sur les derniers développements des innovations
technologiques ; ils peuvent ne pas apprécier ou reconnaître les
avantages potentiels des innovations technologiques pour améliorer leur
vie.
Le gouvernement doit être proactif et reconnaître
les avantages potentiels des innovations technologiques qui se
développent et évoluent dans les pays du monde entier.
Le gouvernement doit être capable de surveiller les
indicateurs de la transformation digitale et du bien-être des citoyens,
et de fournir une liste des indicateurs permettant d'évaluer l'impact de
la transformation digitale sur le bien-être des citoyens.
La promotion du commerce international dans le cadre de la
transformation digitale peut être une source importante d'avantages pour
le secteur des entreprises.
Pour obtenir le soutien des citoyens à la
transformation digitale, les autorités publiques doivent communiquer
efficacement les avantages potentiels de la transformation digitale pour
l'amélioration de la vie des citoyens.
Les pouvoirs publics doivent fournir les incitations
nécessaires à la diffusion des innovations technologiques et
encourager les entreprises et les citoyens à adopter les nouvelles
technologies.
L'objectif principal de la transformation digitale est
d'améliorer le bien-être et la qualité de vie des citoyens.
Les autorités publiques doivent s'engager régulièrement
avec les innovateurs, les experts et les entrepreneurs nationaux et
internationaux des secteurs technologiques afin de connaître les
implications sociales des nouveaux actes technologiques. Ils doivent examiner
comment d'autres gouvernements dans d'autres pays ont conçu des plans
pour relever des défis similaires liés aux innovations
récentes.
La planification de la stratégie nationale pour
l'administration publique digitale doit être cohérente avec le
stade de développement digital du pays.
Les pouvoirs publics doivent prendre l'initiative et
reconnaître les mécanismes par lesquels les technologies digitales
augmentent la productivité et créent de la croissance
économique.
La transformation digitale crée de la croissance
économique par le biais de trois mécanismes essentiels:
l'inclusion, l'efficacité et l'innovation.
L'inclusion consiste à réduire les obstacles
liés à l'information et de promouvoir le commerce international
et le commerce à l'intérieur du pays.
Les technologies digitales augmentent l'efficacité en
améliorant l'utilisation des ressources existantes, en favorisant
l'innovation et la concurrence, et en générant des
économies d'échelle.
En raison de la rapidité des changements, les pouvoirs
publics ne peuvent pas adopter une attitude attentiste quant à
l'évolution des innovations technologiques. Le gouvernement doit
élaborer un cadre politique intégré pour la mise en oeuvre
de la transformation digitale.
Dans le système de politique de l'OCDE, le point
central est l'accès au monde digitale, qui à son tour sous-tend
l'utilisation, l'innovation, le bien-être, la confiance et l'emploi.
La transformation digitale dépend de l'infrastructure
digital et numérique, qui consiste à un haut débit
efficace, fiable et largement accessible aux réseaux et services de
communication, données, logiciels et matériels.
Le gouvernement doit supprimer les barrières
réglementaires, promouvoir la concurrence et encourager le secteur
privé à participer au développement de l'infrastructure
pour la transformation digitale.
Le gouvernement doit revoir les politiques
réglementaires existantes et s'assurer qu'elles sont adaptées
à l'environnement en évolution rapide avec l'économie
digitale.
La concurrence entre les entreprises technologiques pour la
fourniture de services numériques conduira à des prix abordables
pour les entreprises et les citoyens, en retour, la disponibilité de
services digitale de haute qualité à des prix compétitifs
va encourager les citoyens et les entreprises d'adopter et d'utiliser les
technologies digitales, pour créer une nouvelle génération
de produit et service.
Les prix nationaux des services internet devraient être
compétitifs par rapport aux prix internationaux pour des services
similaires.
De cette manière, les entreprises nationales peuvent
développer de nouveaux produits et services pour les marchés
nationaux et internationaux.
L'infrastructure digitale doit être
opérationnelle et accessible, et les entreprises et les citoyens doivent
être motivés sur l'utilisation de cette infrastructure pour
développer des applications et créer des innovations.
Comme l'écrit le rapport de l'OCDE, "il est crucial que
les gouvernements permettent la diffusion et l'adoption des technologies
digitale en favorisant les investissements complémentaires dans les
données, la recherche et le développement (R & D), les
compétences des travailleurs et des gestionnaires, et d'autres capitaux
basés sur la connaissance tels que la flexibilité
d'organisation".
Les fonctionnaires ne doivent pas nécessairement
être des experts dans les détails des innovations technologiques,
mais tous les fonctionnaires doivent avoir une solide compréhension des
perturbations probables que les innovations technologiques peuvent provoquer
dans les niveaux d'emploi des différents secteurs de la
société, et être prêts à relever ces
défis.
À plus long terme, ces perturbations peuvent
transformer radicalement les structures des secteurs.
Les fonctionnaires de haut niveau doivent avoir la vision
nécessaire pour utiliser les innovations technologiques afin de soutenir
le développement d'une administration publique digitale, en même
temps, les fonctionnaires doivent disposer de plans d'urgence pour minimiser
les impacts négatifs, en particulier pour les parties vulnérables
et défavorisées de la société.
Le succès de la mise en oeuvre de l'administration
publique digitale ne doit pas conduire à une augmentation du
degré des inégalités dans la société.
Dans les nouveaux rapports de l'OCDE, il est noté que
l'inégalité des revenus reste à des niveaux
élevés sans précédent et les salaires moyens ont
stagné dans de nombreux pays, frappant ainsi la cohésion sociale
ainsi que la croissance économique et le bien-être.
Les innovations technologiques sont essentielles pour la
création d'une administration publique digitale, cependant, le
succès de la réalisation de cela n'est pas simplement une
question technique concernant l'adoption des technologies, il est important de
comprendre la technologie, en même temps, le gouvernement doit
évaluer l'état de préparation des différents
segments de la société susceptibles de participer à la
transformation digitale, cette transformation nécessite un leadership
réactif et proactif au plus haut niveau pour guider le processus de mise
en oeuvre.
Différentes régions du pays peuvent se trouver
à des stades différents de préparation aux technologies
digitales, mais la stratégie digitale nationale devrait synchroniser les
niveaux de développement digitaux dans les différentes
régions du pays.
Les fonctionnaires doivent partager la vision commune de
l'administration publique digitale avec les citoyens, une vision qui apporte de
la valeur pour les citoyens en exploitant les points forts des innovations
technologiques, en augmentant l'efficacité du secteur public et en
minimisant les impacts négatifs.
Au niveau mondial, le développement des technologies
digitales continue de progresser à un rythme rapide et il n'est pas
possible pour une institution ou un gouvernement de diriger ou de guider ces
innovations. Le gouvernement doit promouvoir l'adoption et l'acquisition
d'innovations technologiques sur la scène internationale, en mettant
l'accent sur l'ouverture.
Les gouvernements et les entreprises privées
investissent massivement dans de nombreuses technologies de pointe, telles que
l'intelligence artificielle et les dispositifs intelligents. (McKinsey, Digital
China, 2017).
Les hauts fonctionnaires du gouvernement doivent assurer le
leadership nécessaire pour relever les défis des innovations
technologiques et mettre en oeuvre les programmes de la stratégie
nationale pour une administration publique digitale.
Les pays qui sont capables d'exploiter les avantages des
nouveaux pôles de développements seront plus compétitifs
dans l'économie mondiale, tandis que les pays qui ne reconnaissent pas
et n'admettent pas l'importance de ces innovations technologiques prendront du
retard.
D'autres pays qui sont des leaders dans le domaine de
l'administration digitale ont énoncé des principes similaires.
On compte déjà de nombreux pays qui ont
créé des administrations et des équipes
spécialisées pour promouvoir le processus de la transformation
digitale de leur gouvernement.
Dans le Royaume-Uni, il y a le service digital du gouvernement
(GDS), en Australie, il y a l'agence de la transformation digitale (DTA),
à Singapour, il y a l'agence gouvernementale de la technologie (GTA), et
aux États-Unis, il y a le service digital des états unis
(U.S.D.S).
Étant donné la rapidité avec laquelle les
changements se produisent dans ces domaines, il est difficile de prévoir
comment les innovations technologiques transformeront les différents
secteurs de l'économie et de la société.
Les gouvernements doivent préparer des
stratégies efficaces pour relever les défis des innovations
technologiques.
Les responsabilités de l'administration publique
doivent changer pour tenir compte des perturbations dues aux innovations
technologiques dans les différents secteurs de l'économie, en
outre, la structure et l'organisation de l'administration publique doivent
être flexible et adaptable aux innovations technologiques, par exemple,
le partage des données des citoyens nécessitera une collaboration
entre les différentes administrations gouvernementales, ce qui pourrait
conduire à leur restructuration.
Parmi les citoyens, les dirigeants, doivent promouvoir la
confiance dans les activités de la transformation digitale.
L'OCDE rapporte que dans plusieurs pays, la confiance des
citoyens dans les institutions publiques a diminué.
Le gouvernement doit fournir une identification personnelle
sécurisée pour les transactions digitales et prévenir le
vol d'identité, ainsi, les pouvoirs publics doivent reconnaître
que la confiance est fondamentale pour la transformation digitale, sans elle,
les individus, les entreprises et les gouvernements ne pourront profiter
pleinement des technologies digitales.
L'une des façons de promouvoir la confiance est de
procéder à des consultations publiques, que nous allons analyser
beaucoup plus, avec un accent sur les besoins des citoyens, cela va nous offrir
une occasion unique pour lier les décisions relatives à
l'utilisation et au déploiement des technologies dans le secteur public
à de meilleurs résultats en termes de bien-être individuel.
La Consultation du public est un autre facteur important de
succès dans la mise en oeuvre de l'administration publique digitale.
Les bons dirigeants sont capables de mobiliser les motivations
de tous les citoyens en menant des consultations et des échanges publics
réguliers, cela dit le gouvernement doit engager et consulter tous les
acteurs de la société pour les informer sur les buts et objectifs
de l'administration publique digitale et créer de nouvelles formes de
partenariat.
Les consultations publiques fournissent au gouvernement de
précieuses informations sur l'intérêt des citoyens pour les
différentes activités de la transformation digitale.
Sans le soutien actif de tous les segments de la
société, il sera difficile de réussir la mise en oeuvre de
l'administration publique digitale, comme l'indique le rapport de l'OCDE de
2018, pour saisir les avantages des technologies digitales qui offrent des
opportunités á la société et développent le
niveau du bien-être humain, c'est pourquoi il est essentiel de passer
complètement à une administration digitale axée sur les
citoyens.
Le gouvernement doit souligner que les avantages de la
transformation digitale de la société profiteront à tous
les citoyens, en même temps, le gouvernement doit être explicite
sur les impacts et les perturbations imprévisibles des innovations
technologiques, et réaffirmer son engagement à gérer et
à minimiser les impacts négatifs potentiels.
Le gouvernement doit fournir le soutien nécessaire pour
améliorer la culture digitale des citoyens afin qu'ils puissent
participer à la transformation digitale et soutenir son
développement.
L'un des inconvénients potentiels des innovations
technologiques est l'élargissement de la fracture digitale à de
nombreux niveaux.
Les citoyens craignent la restructuration radicale que les
innovations peuvent provoquer dans les différents secteurs. Certains des
travailleurs âgés peuvent perdre leur emploi et ne pas être
en mesure d'acquérir les compétences qui sont indispensable dans
l'économie digitale.
Compte tenu des résultats des consultations publiques,
le gouvernement doit prendre des mesures actives pour réduire les
fractures digitales qui peuvent résulter du développement des
nouvelles technologies.
Les fractures digitales se manifestent dans de nombreuses
dimensions, telles que l'âge, l'éducation, le sexe, la
région, l'ethnicité et le statut socio-économique, par
exemple, l'effet négatif des innovations technologiques sur l'emploi est
une préoccupation majeure pour de nombreux citoyens.
Pour répondre à cette préoccupation, le
gouvernement devrait collaborer avec les institutions du secteur de
l'éducation, publiques et privées, et les entreprises
privées pour offrir des programmes qui minimisent les effets du
chômage pouvant résulter de l'adoption des innovations
technologiques.
Le gouvernement doit créer des bouées de
sécurité sociale efficaces pour atténuer les
inquiétudes des collaborateurs, et produire des avantages importants
pour leur bien-être.
En promouvant l'administration publique digitale, le
gouvernement doit s'engager avec tous les divers acteurs de la
société, et éviter que la mise en oeuvre de la
transformation digitale soit inégale dans le pays et garantir qu'elle
fournit un accès digital égal à celui fournit aux
différents segments de la société.
Les consultations publiques doivent être comme partie
intégrante de la transformation digitale, et le gouvernement doit
recueillir régulièrement les commentaires des citoyens sur la
qualité des services de l'administration publique digitale.
Le retour d'information de toutes les parties prenantes
facilitera la mise en oeuvre des activités de l'administration publique
digitale.
Ces informations permettent au gouvernement d'améliorer
les services et de démontrer aux citoyens que la transformation digitale
a un impact positif sur leur qualité de vie.
L'implication des citoyens dans la conception, la
planification et la mise en oeuvre des services digitaux va encourager les
citoyens à participer à la création de l'administration
publique digitale, car il sera difficile pour le gouvernement d'imposer cette
transformation aux citoyens.
La conception, l'architecture et la simplicité de la
transformation digitale devraient être les principales motivations des
citoyens pour soutenir l'évolution de l'administration publique
digitale.
Il incombe au gouvernement de fournir les meilleures
incitations possibles aux citoyens pour qu'ils s'engagent dans le
développement et l'évolution de l'administration publique
digitale.
La participation active des citoyens au développement
de la transformation digitale permet aux gouvernements d'impliquer et de placer
les citoyens au coeur de la conception, de la mise en oeuvre, du
déploiement et du suivi des politiques et des services, ce qui conduit
à des manoeuvres plus adéquates, basées sur les besoins
des citoyens.
Le gouvernement doit être réactif pour soutenir
le développement d'innovations technologiques visant à
améliorer la prestation des services publics, et doit encourager les
fonctionnaires à s'engager auprès des citoyens par le biais de
consultations publiques fréquentes, et à obtenir un retour
d'information sur les activités de transformation digitale.
Les autorités publiques sont mieux informées des
aspects techniques des innovations, toutefois, la mise en oeuvre des
innovations doit s'aligner sur les préférences et le niveau de
conscience des citoyens.
Il est clair que les consultations publiques donneront lieu
à des demandes concurrentes de la part des différents acteurs de
la société, cependant avec des consultations publiques
appropriées, le gouvernement peut démontrer qu'il répond
aux intérêts des différents segments de la
société et qu'il équilibre les intérêts des
différentes parties prenantes.
Les technologies évoluent très rapidement, ce
qui signifie que les administrations gouvernementales doivent s'assurer
qu'elles disposent des informations les plus récentes sur les tendances
des innovations technologiques afin de pouvoir évaluer comment ces
nouvelles tendances vont affecter l'administration publique, et pour avoir une
vision anticipative sur la conception et la planification des activités
correspondantes et appropriées.
L'administration et les établissements gouvernementaux
peuvent soutenir les jeunes entreprises dans le développement de
nouvelles technologies afin que les fonctionnaires soient familiarisés
avec les innovations émergentes.
Le gouvernement doit encourager les entreprises du secteur
privé à développer et à adapter les innovations
technologiques pour le secteur public, en intégrant les connaissances
appropriées et les incitations adéquates pour promouvoir les
activités de l'administration publique digitale.
2-2. Formation,
Sensibilisation et Incitation:
Le gouvernement doit créer des formations et des
programmes de sensibilisation appropriée pour les fonctionnaires
à tous les niveaux de l'administration afin d'encourager la mise en
oeuvre de l'administration publique digitale en fournissant les informations et
les ressources nécessaires.
Le gouvernement peut apporter un soutien financier à la
recherche sur l'utilisation des innovations technologiques pour
développer de nouvelles approches de la fourniture de services
publics.
Le gouvernement doit promouvoir des changements dans les
compétences et les processus qui complètent les innovations
technologiques, reposant sur un leadership approprié dans
l'administration publique et les consultations publiques, ainsi, les citoyens
vont interagir comme des partenaires dans la transformation digitale, ce qui va
encourager les fonctionnaires à promouvoir l'utilisation des innovations
technologiques dans le secteur public, avec la collaboration des entreprises du
secteur privé.
L'un des moteurs de l'administration publique digitale est
l'efficacité, le gouvernement doit exploiter le potentiel des
innovations technologiques pour améliorer l'efficacité de la
prestation des services publics, en même temps, le gouvernement doit
reconnaître le potentiel de perturbations et d'inégalités
accrues qui résultent de la transformation digitale, ainsi
l'administration publique a pour but de fournir des services publics efficaces
et équitables aux citoyens.
Le gouvernement devrait utiliser les gains d'efficacité
de la transformation digitale pour améliorer la fourniture
équitable de services gouvernementaux dans tous les segments de la
société.
Au cours de la dernière décennie, de nombreux
gouvernements ont réussi à fournir des services d'administration
en ligne. Grâce à l'administration connectée, les citoyens
ont pu obtenir des services gouvernementaux en ligne, ce qui représente
une grande amélioration par rapport aux rencontres en face à face
pour bénéficier des services publics.
Grâce aux récents progrès technologiques,
le gouvernement est en mesure d'améliorer considérablement la
qualité et la gamme des services publics disponibles en ligne.
Le gouvernement doit continuer à transférer la
fourniture de services publics vers la plate-forme digitale, en allant
au-delà de l'administration en ligne et en créant une
administration publique digitale, le gouvernement est en mesure de fournir des
interactions bidirectionnelles avec les citoyens et d'accroître la
participation des citoyens à la prise de décision sur les
questions de politique publique.
Le développement de l'administration publique digitale
permettra non seulement une meilleure capacité à anticiper et
à comprendre l'évolution des besoins en matière de
bien-être des citoyens dans le contexte global de la transformation
digitale, mais aussi une utilisation plus efficace des technologies pour y
répondre.
Les plus grandes difficultés dans la mise en oeuvre des
activités en rapport avec les innovations digitales peuvent survenir aux
niveaux locaux du gouvernement, où la qualité de l'infrastructure
et des ressources disponibles peut ne pas être adéquate en raison
de problème de financement, cela peut conduire à
l'élargissement des fossés digitaux entre les différents
niveaux du gouvernement et entre les différentes régions du pays.
Les plans de mise en oeuvre doivent veiller à ce que
tous les citoyens puissent participer à la création de
l'administration publique digitale.
Les administrations doivent suivre régulièrement
les progrès de la qualité des services publics et
améliorer la qualité chaque fois que cela est possible.
Les citoyens aux niveaux locaux du gouvernement sont les mieux
placés pour fournir des conseils et un retour d'information sur les
moyens efficaces de mise en oeuvre des services digitaux locaux
adaptés.
2-3. Savoir et
Expertise:
Les administrations et départements gouvernementaux
doivent avoir l'expertise nécessaire pour assurer la supervision et la
gestion des innovations technologiques, et encourager le développement
de l'infrastructure et l'écosystème pour la promotion des
nouvelles technologies.
L'amélioration de l'accès au monde digitale
à un prix abordable est une condition préalable essentielle
à la promotion de cette transformation digitale.
Nous ne pouvons pas prévoir le futur de la technologie,
mais les quatre principaux domaines de développement technologique sont
l'internet des objets (Internet of Things), l'analyse des Big Data,
l'intelligence artificielle et les chaînes de bloc (Block Chain).
Les innovations technologiques conduiront à la
disposition de nombreux nouveaux appareils qui auront la capacité de
transmettre des informations et des données ; cet internet des objets
(IoT) entraînera une augmentation considérable des données
disponibles pour l'analyse.
Les techniques et les algorithmes qui sous-tendent les Big
Data révéleront de nouvelles informations sur les comportements
des consommateurs et des citoyens.
Le développement de l'intelligence artificielle
permettra de créer de nouveaux produits et de nouvelles inventions.
L'utilisation de la technologie des chaînes de blocs peut favoriser le
développement de nouveaux protocoles pour sécuriser les
transactions entre les citoyens. La combinaison des développements dans
tous ces domaines conduira à la mise au point de nouveaux produits et
services pour les citoyens. Le secteur privé est incité à
développer de nouveaux produits et services avec ces nouvelles
technologies. Cependant, les fonctionnaires du secteur public peuvent
également examiner comment ces nouvelles technologies peuvent promouvoir
de meilleur service public.
Le gouvernement doit s'assurer que les fonctionnaires
disposent des connaissances, de l'expertise et des compétences
nécessaires pour comprendre les nouvelles technologies. Les
fonctionnaires seront responsables de la réglementation des nouvelles
technologies et il est donc essentiel qu'ils disposent de l'expertise
nécessaire.
Le gouvernement pourrait avoir à recruter des experts
en technologie du secteur privé pour les guider dans la gestion des
innovations. Le gouvernement doit organiser régulièrement des
formations et des séminaires pour les fonctionnaires. Cela permettra aux
fonctionnaires d'améliorer la qualité des politiques relatives
aux innovations technologiques.
Le gouvernement doit interagir régulièrement
avec les entreprises du secteur privé afin d'être au courant des
dernières tendances en matière de développement des
innovations technologiques.
Les fonctionnaires doivent être informés et
connaître le secteur technologique et travailler en étroite
collaboration avec le secteur privé pour comprendre les
possibilités que les innovations technologiques créent.
Avec une mise en oeuvre efficace, il ne fait guère de
doute que les innovations peuvent améliorer l'efficacité de la
prestation des services publics dans de nombreux secteurs.
Dans de nombreux pays, la capacité de mise en oeuvre de
programmes complexes est strictement faible, en particulier dans les zones
rurales, et il est de même pour les activités de mise en oeuvre de
l'administration publique digitale, c'est pourquoi le gouvernement doit
accorder une attention particulière à la mise en oeuvre de la
transformation digitale dans les zones rurales où l'infrastructure
appropriée peut être réduite et faible.
Pour promouvoir le développement d'applications qui
utilisent les innovations technologiques, le gouvernement doit augmenter la
disponibilité des données du secteur public, ces données
ouvertes ont le potentiel de déclencher une approche
révolutionnaire sur la façon dont les gouvernements pensent
à fournir des services aux citoyens et comment ils mesurent
l'efficacité de la prestation de ce services ainsi que la satisfaction
des utilisateurs.
La disponibilité de données fiables, mises
á jour et faciles à utiliser est cruciale pour la transformation
digitale, cependant, les autorités publiques doivent présenter
les données de manière à mettre en évidence les
informations qu'elles contiennent et à permettre aux individus
d'interagir et d'intégrer ces informations dans leurs habitudes et leur
vie quotidienne.
Les innovateurs, à l'intérieur ou à
l'extérieur du secteur public, auront la possibilité d'utiliser
les données ouvertes pour développer des applications pertinentes
en vue d'améliorer la prestation des services publics, ainsi, de
nombreuses parties prenantes et organisations extérieures au secteur
public sauront contribuer à changer la manière dont les services
sont fournis et jouer un rôle clé dans la capture du potentiel de
transformation des données ouvertes.
Le passage à des données ouvertes peut
nécessiter un changement de mentalité de la part de nombreux
fonctionnaires, le gouvernement devra fournir les incitations et permissions
aux fonctionnaires pour qu'ils adoptent la nouvelle approche des
données.
Ils devront faire preuve d'une plus grande ouverture dans le
partage des données publiques avec d'autres administrations
gouvernementales, les organisations extérieures et les citoyens.
Cela nécessite avant tout un changement significatif
dans la façon dont les gouvernements fonctionnent et conçoivent
leur rôle de fournisseurs de services (c'est-à-dire reconcevoir le
rôle du gouvernement), ce qui pourrait être un processus long et
complexe avec plein de risques.
En outre, la nouvelle et prochaine génération de
fonctionnaires devrait avoir les connaissances et les compétences
nécessaires pour utiliser les données ouvertes afin de
créer des applications qui améliorent les services publics.
Comme indiqué précédemment, les
consultations publiques seront importantes pour développer des
applications qui seront utiles aux citoyens, ainsi le gouvernement doit
surveiller et évaluer l'utilisation des applications avec les
données ouvertes, et vérifier que les citoyens
bénéficient de leurs utilisations.
Les fonctionnaires peuvent utiliser l'analyse des Big Data
pour repérer les besoins gouvernementaux et sociétaux
émergents, ce type d'analyse prédictive des données
améliorera la planification, la conception et la prestation des services
publics et conduira à une plus grande efficacité.
Les gouvernements doivent combler les lacunes en
matière de données, en permettant une meilleure évaluation
comparative, l'établissement de preuves et l'élaboration de
politiques, en outre, l'analyse avec les données ouvertes peut
améliorer l'élaboration des politiques en fournissant des
informations opportunes pour la prise de décision.
2-4. Réglementation,
Législation et Réforme:
En ce qui concerne la réglementation, tout d'abord, le
gouvernement doit promouvoir la concurrence entre les entreprises en supprimant
les barrières réglementaires, et mettre toutes les entreprises
sur pied d'égalité en les encourageant à adopter les
nouvelles innovations technologiques, surtout que les réglementations
actuelles peuvent décourager l'adoption d'innovations et ralentir la
création de nouveaux services et produits.
La diffusion des nouvelles technologies dans le secteur des
entreprises est lente et inégale, et il existe d'énormes
différences dans les taux d'adoption des innovations selon les secteurs,
la taille et le type de l'entreprise.
Certaines entreprises peuvent résister à la
concurrence supplémentaire que la transformation digitale pourrait
créer, cependant, si la concurrence s'intensifie, les entreprises seront
encouragées à utiliser les technologies digitales et à
améliorer leur efficacité dans le fonctionnement de leurs
activités.
Sans la pression de la concurrence, les entreprises ne
prospectent pas les incitations et stratégies nécessaires pour
innover et adopter les nouvelles technologies, et dans de nombreux cas, les
entreprises préfèrent chercher à se protéger de la
concurrence en soutenant les barrières réglementaires.
Il est nécessaire que les ministères et
administrations du gouvernement reconnaissent qu'ils doivent être plus
flexibles dans l'élaboration des politiques et la gestion du
développement des innovations technologiques.
Ces innovations permettent aux administrations
gouvernementales et aux entreprises d'être plus créatives dans la
fourniture de nouveaux services sur le marché.
Pour beaucoup de ces innovations, il est difficile de
prévoir comment elles vont changer la prestation des services publics,
ainsi, les régulateurs doivent examiner les réglementations
existantes et les réviser afin que les innovateurs saisissent cette
flexibilité pour tester les nouvelles tendances.
Les innovateurs doivent bénéficier du soutien
public et de l'environnement nécessaire pour expérimenter
l'utilisation des technologies digitale afin d'améliorer la fourniture
des services publics, par exemple, concernant les drones, les autorités
de réglementation peuvent collaborer avec les innovateurs pour concevoir
des réglementations qui permettent à ces derniers
d'expérimenter ces nouvelles machines pour fournir de nouveaux services,
et de prendre en compte la sécurité des citoyens, cela dit avec
le temps, les innovateurs auront une meilleure compréhension du
fonctionnement des nouveaux appareils, ensuite les autorités
réglementaires peuvent collaborer avec les innovateurs pour
évaluer les performances des nouveaux dispositifs, et sur la base des
résultats des expériences pilotes, elles peuvent formuler des
réglementations adaptées.
À l'avenir, les véhicules autonomes pourraient
devenir une réalité, et le gouvernement doit être
prêt à utiliser cette innovation pour améliorer les
services publics, alors grâce à cette technologie, les
régulateurs peuvent offrir aux innovateurs un environnement
d'expérimentation et de déterminer enfin les moyens
appropriés pour promouvoir l'utilisation de véhicules autonomes
dans la fourniture de services publics.
Dans le cadre des réformes liée á
l'éducation et l'emploi, la transformation digitale modifie les
compétences et les connaissances indispensables sur le marché du
travail, alors les innovations technologiques sont susceptibles de perturber le
secteur de l'éducation d'une manière que nous ne pouvons pas
anticiper.
Avec la transformation digitale de la société,
l'acquisition de nouvelles compétences et connaissances deviendra plus
cruciale et indispensable pour les futurs emplois de nos étudiants, et
les types de compétences vont varier selon trois dimensions : cognitive,
sociale et comportementale, et technique.
Les perturbations des innovations technologiques sur les
marchés du travail pourraient entraîner l'obsolescence des emplois
dans de nombreux secteurs de l'économie, et conduire à une
inadéquation entre les compétences des employés et les
compétences requises à l'ère digitale, ainsi, cette
inadéquation est susceptible d'entraîner une augmentation du
chômage et des inégalités.
La transformation digitale pourrait entraîner une
augmentation des emplois peu qualifiés et de faible qualité,
comme l'indique le rapport 2018 de l'OCDE qu'il est difficile de prévoir
comment la transformation digitale va affecter le nombre total d'emplois car si
certains emplois pourraient disparaître en raison de l'automatisation, de
nouveaux seront également créés.
La perturbation des possibilités d'emploi a des
répercussions sur l'ensemble de l'économie, et ne se limite pas
au seul secteur de l'éducation.
Le gouvernement doit fournir des programmes de formation pour
améliorer les compétences en TIC des fonctionnaires et des
citoyens afin qu'ils aient les capacités de participer dans la
transformation digitale.
Pour promouvoir l'innovation et le développement du
secteur des TIC, de nombreux gouvernements soutiennent le financement
d'incubateurs et d'accélérateurs.
Enfin pour mieux appréhender la problématique
dans le milieu expérimentale on présente une analyse
générique dans le deuxième chapitre pour constituer une
perspective concrète et exclusive de la transformation digitale dans
l'administration et les services public.
Chapitre 2 : Benchmarking
de la Transformation Digitale dans l'Administration et les Services Publics
Avant de commencer une analyse de la situation actuelle de la
transformation digitale de l'administration et des services publics au Maroc,
on procédera par une analyse générique qui est
impérativement nécessaire pour pouvoir ensuite situer
l'expérience Marocaine par rapport aux autres, introduisant un
système d'évaluation de la maturité digitale et des
indices clés comme base comparative d'initiatives et de parcours
gouvernementaux en lien avec cette transformation.
L'agenda mondial 2030 pour le développement durable
introduit le concept de gouvernance fondée sur les données et
souligne le défi consistant à accroître de façon
significative la disponibilité d'informations de haute qualité et
fiable.
I-SYSTÈME D'ÉVALUATION DE LA
MATURITÉ DIGITALE DANS L'ADMINISTRATION ET LES SERVICES PUBLICS:
Cette section explore un système d'évaluation
qui se rapporte au gouvernement digital, qui est définis au niveau
international, et entretenu dans plusieurs études et publications par
des organisations comme l'OCDE, l'EC et l'UN.
La transformation du gouvernement vers le digital propose cinq
étapes, décrites en détail ci-dessous, et qualifiés
en fonction d'un ensemble de thèmes; les cinq étapes de
transformation sont les suivantes :
1- Gouvernement et Administration en Ligne : L'accent est mis
sur la mise en place de services en ligne pour la commodité des
utilisateurs et la réduction des coûts.
2- Gouvernement Ouvert : L'ouverture du gouvernement prend
souvent la forme de programmes publics destinés à promouvoir la
transparence, l'engagement des citoyens et l'économie des
données.
3- Gouvernement Centré sur les Données :
À ce niveau, l'accent est mis sur la collecte des besoins des citoyens
ou des utilisateurs, mais aussi sur l'exploration des manières
proactives et des nouvelles possibilités inhérentes à la
collecte et à l'exploitation stratégiques des données.
4- Gouvernement entièrement Transformé :
À ce niveau, le gouvernement, les ministères, les administrations
et les établissements publics sont engagé pleinement à
adopter une approche centrée sur les données pour
améliorer l'administration et l'innovation des services publics.
5- Gouvernement Intelligent : À ce niveau, le processus
d'innovation digital centré sur les données est
intégré dans l'ensemble du gouvernement, ainsi le processus
d'innovation est prévisible et reproductible, même dans les cas de
perturbation ou d'événement soudain qui exigent des
réponses rapides.
Concernant les thèmes utilisés pour qualifier la
voie de la transformation digitale dans les gouvernements, il y'en a six
listés ci-dessous :
1- Le Modèle des Services : les services
gouvernementaux peuvent être fournis par une combinaison de canaux
(gouvernementaux et non gouvernementaux), ainsi qu'avec un équilibre
entre les services réactifs (c'est-à-dire répondant
à une demande explicite) et les services proactifs (c'est-à-dire
déclenchés automatiquement lorsqu'un événement se
produit).
2- La Stratégie Digitale : on admet cinq type
distincts, les stratégies centrés sur les TI, les
stratégies centrés sur les citoyens, les stratégies
centrés sur les données, les stratégies centrés sur
les choses et les écosystèmes, cependant si ces cinq
systèmes peuvent être intégrés à
différents niveaux de transformation en fonction de la mission d'une
administration, chaque niveau de transformation tend à mettre l'accent
sur un domaine différent.
3- L'Écosystème et les Utilisateurs : en raison
de leur nature, les gouvernements ont exploité des
écosystèmes internes au secteur public pour fournir de meilleurs
services publics à leurs utilisateurs (citoyens, entreprises et autres
gouvernements) au cours de la dernière décennie; mais avec la
transformation digitale de l'administration, l'accent sera davantage mis sur
l'engagement avec les fournisseurs, les partenaires et les
intermédiaires pour co-créer de nouveaux services
public-privé et impliquer les utilisateurs dans la conception et la mise
en oeuvre pour faire évoluer les services.
4- Le Leadership : Si la collaboration entre les dirigeants
des secteurs technologiques et commerciaux est une transformation
réussie, les rôles clés dans la réalisation de
progrès en matière de transformation digitale varient selon les
niveaux de responsabilités.
5- Focalisation Technologique : plusieurs technologies
contribuent à la transformation digitale, mais à chaque stade de
maturité, certaines nécessitent une plus grande focalisation et
des compétences plus adéquates pour réussir, et les
responsables gouvernementaux reconnaissent le rôle essentiel des
données comme un atout stratégique. En tirant parti de ses vastes
dépôts de données, les responsables gouvernementaux peuvent
conduire un changement transformateur en veillant à ce que les
données soient définies sémantiquement, accessibles et
facilement partageables.
6- Indicateurs Clés : Afin de mesurer
adéquatement la réalisation d'objectifs évolutifs, la
nature des mesures change en continu. Les mesures de l'administration en ligne
se concentrent principalement sur l'efficacité opérationnelle des
flux de travail au sein d'une administration ou organisation, tels que
l'enregistrement des entreprises et l'octroi de licences, mais les indicateurs
clés des niveaux plus élevés de maturité digitale
mesurent la performance de modèles des services et des activités
entièrement nouveaux rendus possibles par le biais des données et
leurs analyses.
Système d'évaluation de la
maturité digitale selon les thèmes et suivant les étapes
de la transformation digitale du gouvernement :
ETAPES
/
THÈMES
|
Gouvernement et Administration en Ligne
|
Gouvernement Ouvert
|
Gouvernement Centré sur les
Données
|
Gouvernement transformé
|
Gouvernement Intelligent
|
Axes de Pilotage
|
La Conformité et l'Efficience
|
L'Ouverture et la Transparence
|
La Valeur citoyenne
|
Transformation Axée sur la Connaissance
|
L'Autodéfinition
|
Modèle de Service
|
Réactif
|
Intermédié
|
Proactif
|
Intégré
|
Prédictif
|
Stratégie Digitale
|
Centrée sur l'IT
|
Centrée sur le Citoyen
|
Centrée sur les Données
|
Centrée sur la Chose
|
Centrée sur l'Écosystème
|
Écosystème et utilisateurs
|
Centré sur le Gouvernement
|
Co-création de Service
|
Conscience
|
Engagement
|
Evolution
|
Leadership
|
La Technologie
|
Les Données
|
Différents Secteurs
|
La Connaissance
|
L'innovation
|
Focalisation Technologique
|
Architecture Orientée Service
|
Architecture d'API Activée
|
Toutes les Données
|
Les Choses comme des Données
|
Intelligence
|
Indicateurs Clés
|
Pourcentage des Services en Ligne
|
Nombre des Séries de Donnée Ouvertes
|
Nombre des Services Axé sur les données
|
Pourcentage des Services Nouveaux-Retirés
|
Nombre des Nouveaux Modèles de Service
|
II- INDICES DE PERFORMANCE DU GOUVERNEMENT DIGITAL
:
L'indice de la préparation réseau et
technologique (NRI) est l'un des indices mondiaux sur l'application et l'impact
des TIC dans les économies du monde entier, c'est un indice
développé et présenté par le forum
économique mondial (WEF).
Dans sa dernière version de 2019, le rapport NRI dresse
la carte du paysage de la préparation en technologie de 121
économies en fonction de leurs performances dans quatre piliers
différents : la technologie, les individus, la gouvernance et
l'impact.
Chacun de ces piliers est lui-même composé de
trois sous-piliers qui ont été implémenté par un
total de 62 variables (figure ci-dessus).
L'enquête des Nations unies sur le développement
du gouvernement digital présente une évaluation de l'utilisation
du potentiel des technologies de l'information et de la communication pour
transformer le secteur public, en améliorant l'efficacité, la
transparence, la responsabilité, l'accès aux services publics et
la participation des citoyens dans les 193 États membres des Nations
unies, à tous les niveaux de développement.
Dans cette section on présente une analyse,
basée sur les données, les tendances du développement de
l'administration et des services publics, à partir de
l'évaluation de l'indice de développement du gouvernement digital
(EGDI).
L'indice du développement électronique du
gouvernement (EGDI) présente l'état d'évolution du
gouvernement digital des États membres dans les Nations unies, et
intègre les caractéristiques d'accès, telles que
l'infrastructure et le niveau d'éducation, afin de refléter la
manière dont un pays utilise les technologies de l'information pour
promouvoir l'accès et l'inclusion de ses citoyens.
Il décrit et analyse également les tendances
mondiales en matière de services électroniques et mobiles et fait
la lumière sur la répartition des services en ligne en fonction
des secteurs et des niveaux de revenus.
Le département des affaires économiques et
sociales de l'organisation des nations unies explique que « EGDI is
used to measure the readiness and capacity of national institutions to use ICTs
to deliver public services » (UNDESA, 2018).
L'EGDI n'est pas conçu pour saisir le
développement du gouvernement digital dans un sens absolu; plutôt,
il vise à donner une évaluation de la performance des
gouvernements nationaux les uns par rapport aux autres. C'est aussi une mesure
composite de trois dimensions importantes du gouvernement digitale, à
savoir :
-La largeur et la qualité des services fournis en ligne
indiqué par l'indice des services en ligne (OSI).
-La connectivité des modules de
télécommunication et le statut de leur développement
indiqué par l'indice des infrastructures de
télécommunication (TII).
-Le capital humain indiqué par l'indice du capital
humain enregistré (HCI).
Chacun de ces indices est à son tour une mesure
composite qui peut être extraite et analysée
indépendamment.
La valeur composite de chaque indice composant est ensuite
normalisée pour se situer entre 0 et 1 et l'EGDI global est
dérivé en prenant la moyenne arithmétique des trois
indices composants.
L'indice des infrastructures de
télécommunication (IIT) est une moyenne arithmétique
composée de cinq indicateurs :
-Le nombre estimé d'utilisateurs d'internet pour 100
habitants.
-Le nombre de lignes téléphoniques principales
fixes pour 100 habitants.
-Le nombre d'abonnés à la
téléphonie mobile pour 100 habitants.
-Le nombre d'abonnements au haut débit sans fil pour
100 habitants.
-Le nombre d'abonnements au haut débit fixe pour 100
habitants.
L'indice du capital humain (ICH) se compose de quatre
éléments, à savoir :
-Le Taux d'alphabétisation des adultes.
-Le Taux Brut de scolarisation combiné du primaire, du
secondaire et du tertiaire.
-Le Nombre d'années de scolarité
prévu.
-Le Nombre moyen d'années de scolarité.
L'indice d'e-participation (EPI) est un indice
complémentaire à l'enquête des Nations unies sur
l'administration en ligne. Il étend la dimension de l'enquête en
se concentrant sur l'utilisation de services en ligne pour faciliter la
fourniture d'informations par les gouvernements aux citoyens ("partage
d'informations en ligne"), l'interaction avec les parties prenantes
(consultation de l'écosystème) et la participation aux processus
décisionnels ("prise de décision en ligne").
III-EVALUATION DE LA SITUATION DIGITALE DES
GOUVERNEMENTS DANS LE MONDE:
L'édition 2018 de l'enquête de l'ONU sur le
gouvernement digital a été publiée avec des données
actualisées sur le développement digital des gouvernements
membres. Il s'agit de la dixième édition de cette étude,
menée par le Département des affaires économiques et
sociales des Nations Unies (UNDESA), et la plus récentes.
Les résultats ont été rendus publics le
19 juillet 2018 et montrent que l'Europe est le premier continent en ce qui
concerne le développement du gouvernement digital en
général.
Le gouvernement digital a connu une croissance rapide au cours
des 19 dernières années, depuis la première tentative
d'évaluation par les Nations Unies de l'état du gouvernement
digital en 2001.
L'enquête de 2018 met en évidence une tendance
mondiale positive persistante vers des niveaux plus élevés de
développement du gouvernement digital (figure ci-dessous), dans cette
enquête, 40 pays obtiennent un score "très élevé",
avec des valeurs d'EGDI comprises entre 0,75 et 1, contre seulement 10 pays qui
ont obtenu un tel score en 2003 et 29 pays en 2016.
Depuis 2014, les 193 États membres ont tous
assuré une certaine forme de présence en ligne.
A. Niveau d'EGDI élevé et très
élevé (0,50 < EGDI < 1,00) :
En 2018, il y a notamment plus de pays ayant un EGDI
élevé et très élevé avec des valeurs
comprises entre 0,50 et 1, et la partie des pays dont l'EGDI est
élevé et très élevé a augmenté de 3 %
et 6 % respectivement.
En conséquence, le pourcentage cumulé des pays
ayant un niveau de développement élevé et très
élevé du gouvernement digital ont atteint 58 %, soit près
des deux tiers des États membres des Nations Unies.
Environ un quart des pays qui font parties des niveaux d'EGDI
élevé et très élevé, ont
développé leurs composantes EGDI ainsi leur permettant la
transition :
17 pays du niveau moyen au niveau élevé sur 71
pays.
11 pays du niveau élevé au niveau très
élevé sur 40 pays.
Il est intéressant de noter que huit des 17 nouveaux
pays qui sont passés du niveau moyen à élevé de
l'EGDI en 2018, ils sont des petits états insulaires en
développement (SIDS), et sont déjà bien avancés
dans la mise en oeuvre des politiques et stratégies du gouvernement
digital, en les intégrant dans leurs plans et projets de
développement.
Les neuf autres pays sur les 17 qui sont passés du
niveau moyen au niveau élevé de l'EGDI dont cinq pays
d'Asie : Inde, Indonésie, Iran, Maldives, Kirghizistan ;et
trois du Pacifique : Fidji, Palau, Tonga ; et un d'Afrique :
Ghana.
Le Ghana est le seul pays africain à avoir
effectué cette transition, en rationalisant ses cadres institutionnels
et politiques pour capitaliser sur les innovations en matière de TIC,
depuis 2017, il investit également dans l'amélioration de la
fourniture de services en ligne.
Les pays d'Amérique latine et des Caraïbes (LAC)
font preuve de progrès remarquables dans leurs positions au sein de
l'EGDI, dans l'enquête 2018, huit pays de la région ont rejoint le
groupe des pays à forte croissance de l'EGDI, ce qui reflète
l'amélioration de leur présence en ligne grâce à des
stratégies reliant les politiques digitales au développement
national.
B. Niveau d'EGDI Moyen (0,25< EGDI < 0,50) :
Alors que le nombre de pays du niveau intermédiaire de
l'EGDI avec des scores entre 0,25 et 0,50 est resté presque
inchangé, soit 66 pays en 2018 contre 67 en 2016, on observe une
amélioration significative du développement de l'administration
en ligne, puisque 18 ou presque un tiers de ces pays ont évolué
d'un niveau inférieur précédent.
Seuls deux pays sont passés d'un niveau d'EGDI moyen
à faible en raison de la situation politique, socio-économique et
des conditions naturelles défavorable.
Douze des 18 pays sont d'Afrique : République
démocratique du Congo, Bénin, Burkina Faso, Congo, Côte
d'Ivoire, Gambie, Libéria, Madagascar, Malawi, Mozambique, Burundi,
Sierra Leone.
Tandis que deux pays sont d'Asie : Afghanistan, Myanmar.
Les trois autres pays font partie des petits états
insulaires en développement (SIDS) : Sao Tomé-et-Principe, les
îles Salomon et Haïti.
C. Niveau d'EGDI Faible (0,00< EGDI < 0,25) :
Comme preuve de l'avancement du développement de
l'administration en ligne au cours des deux dernières années, les
pays ayant un faible EGDI et ayant obtenu un score de 0,25 ou moins ont connu
une baisse significative de 50 %, soit 16 pays contre 32 pays en 2016.
Mais malgré certains gains de développement et
les investissements importants réalisés dans plusieurs pays, la
fracture du gouvernement digital et les fractures numériques
persistent, on compte 14 pays à faible EGDI qui sont africains et font
partie des pays les moins avancés.
Dans ces pays, il y'a un grand risque que le fossé
d'injustice se creuse entre les citoyens qui ont accès à internet
et aux services en ligne et ceux qui n'y ont pas accès.
Les 20 premiersétats et pays «
Leading Countries » dans l'administration digital selon l'indice de
développement du gouvernement digital (EGDI)de l'enquêtes de l'ONU
2018 :
Distribution régionale par niveau
d'EGDI :
L'indice de développement du gouvernement digital
mondial moyen est passé de 0,47 en 2014 à 0,55 en 2018
grâce à l'amélioration continue des indices de ses
sous-composantes. Il est important de noter que l'amélioration de la
moyenne de l'indice des services en ligne (OSI) est plus rapide, de 0,39
à 0,57, soit une moyenne de 40 %.
Les Moyennes Régionales avec le Max et le
Min des Valeurs d'EGDI :
Cela suggère que globalement, il y a eu des
progrès réguliers dans l'amélioration du gouvernement
digital et de la fourniture de services publics en ligne dans le monde,
cependant le continent Africain doit redoubler d'effort pour accentuer ses
performances dans la scène digitale mondial.
Au total, 11 pays présentent une évolution
positive et une amélioration significative dans le classement, dont 8
sont européens (Liechtenstein, Malte, Monaco, Belarus, Grèce,
Pologne, Portugal et Russie).
En ce qui concerne les composantes de l'indice, il est
remarquable de constater l'importance globale accordée à la
fourniture de services en ligne, et c'est la première fois que cette
composante contribue le plus au calcul global de l'EGDI dans le monde.
En particulier, 140 pays (sur les 193 inclus dans
l'enquête) ont au moins un service transactionnel en ligne, comme
étant des services préférés : paiement des services
publics, soumission des impôts sur le revenu et enregistrement des
nouvelles entreprises.Concernant l'indice de participation électronique
(EPI), le Danemark, la Finlande et la République de Corée sont
les trois pays les plus performants dans cette catégorie.
IV- ETUDES DE CAS ET
D'INITIATIVE:
Les études de cas ont permis de mieux comprendre les
tendances actuelles du gouvernement digital, illustrant la transformation
digitale de l'administration et de ses services.
Bien que les études de cas soient en nombre
limité, nous ne pouvons rien conclure de leur analyse en termes
d'état des lieux à travers le monde, si ce n'est qu'une vue
qualitative sur des exemples de transformation digitale.
1/ My-Tax, l'automatisation et l'IA dans la
fiscalité Finlandaise:
L'initiative est le programme Valmis qui vise à fournir
tous les services liés à la fiscalité sur une plate-forme
unique My-Tax, donnant accès, via une interface conviviale, à
toutes les données pertinentes sur la fiscalité aux utilisateurs
(les agents fiscaux et les citoyens) et pré-remplissant les informations
pour les citoyens.
L'initiative comporte un important élément de
gestion du changement lié à la modification des processus de
travail; et bénéficie d'un soutien important de la part de la
direction générale.
Le programme Valmis est un projet, visant à renouveler
toutes les demandes fiscales, les services en ligne et l'arrière-plan
administratif, qui étaient des services distincts, il a
débuté en 2013, et son implémentation a commencé en
2014.
Services et Données
|
-Utilisateurs finaux :Contribuables
et Agents Fiscaux.
-Objectif : Les Utilisateurs peuvent
accéder à toutes les données nécessaires en un seul
endroit et les formulaires fiscaux sont pré-remplis.
-Canaux de distribution : Fixes et
Mobiles.
|
-Données
réutilisées: Institutions financières,
Entreprises (salaires), Organismes publics (prestations), registres
(population, immobilier...).
-Données de localisation :
Données d'Adresse.
-Données Produites :
Déclarations fiscales.
|
Avantages Ciblés :
-Augmenter le niveau d'automatisation, délocaliser la
main-d'oeuvre vers des tâches plus productives.
-Convivialité dans la production des
déclarations fiscales, service à la clientèle
amélioré.
-Amélioration de la conformité fiscale, meilleur
aperçu de toutes les données pertinentes sur un même
individu.
-Se procurer des capacités fiscales sûres pour
l'avenir, en prévenant leur obsolescence.
-Réduire les coûts des IT liés à la
maintenance
Analyse SWOT :
Les Points de Force
(Strengths):
-Partenaire d'implémentation et de mise en oeuvre
expérimenté.
-Un management à haut niveau et un grand soutien politique
(financement annuel).
-Un grand programme qui respecte les délais et le
budget.
Les Points de Faiblesses
(Weaknesses):
-Utilisation d'une solution non adaptée à la
législation fiscale finlandaise.
-Utilisation de l'anglais comme langue de travail.
Les Opportunités
(Opportunities):
-Un grand effort commun de toute l'agence et l'administration
fiscale, du ministère des finances et de la direction
générale qui est très impliqué.
Les Menaces (Threats):
-Nouveau système et nouveaux processus, adaptation
minimale.
-Risque financier lié aux grands programmes.
-Adaptation de la législation, modification du champ
d'application.
Résultats du Programme:
Evaluation de la réussite
|
Utilisation / Prise en compte
|
- Meilleure détection de la
fraude, et réduction de l'écart
fiscal qui est difficile à mesurer.
- Économie de coût : 20
millions d'Euro par an.
|
- Base d'utilisateurs cibles : 5,5
millions de personnes, 200 000 entreprises.
- Prise en compte : Les exigences
mises en oeuvre sont pleinement utilisées.
|
Degré de Maturité: En se basant
sur le système d'évaluation de maturité de la
transformation digitale dans l'administration et les services publics,
décrit au début de ce chapitre
ETAPES
/
THÈMES
|
Gouvernement et Administration en Ligne
|
Gouvernement Ouvert
|
Gouvernement Centré sur les
Données
|
Gouvernement transformé
|
Gouvernement Intelligent
|
Axes de Pilotage
|
X
|
X
|
X
|
|
|
Les Économies de Coût, la Valeur
Utilisateur et la Transparence, sur la base des Informations auxquelles ils
peuvent y accéder en un Seul Endroit.
|
Modèle de Service
|
|
|
X
|
|
|
Le Service fournit toutes les Données
Pertinentes de manière Automatisée. L'Utilisateur n'a qu'à
vérifier l'Exhaustivité des Données.
|
Stratégie Digitale
|
|
|
X
|
|
|
Cette Stratégie est axées sur la
Réutilisation des Données, même les données qui sont
fournies sur papier sont numérisées et lues
optiquement.
|
Écosystème et utilisateurs
|
|
|
X
|
|
|
L'Ecosystème procure Automatiquement les
Données de Traitement pour la Taxation.
|
Leadership
|
|
|
X
|
X
|
|
Il s'agit d'un programme de transformation
intégrant les entreprises. L'entreprise moyennant les technologies
d'informations pour créer de l'information.
|
Focalisation Technologique
|
|
|
X
|
|
|
Toutes les données nécessaires sont mises
à la disposition de l'administration fiscale par les
propriétaires des données.
|
Indicateurs Clés
|
|
|
X
|
|
|
Le nombre de services en ligne axés sur les
données.
|
2/ Afrique Subsaharienne : Le Système Médical
du RWANDA
Malgré ses 20 ans de guerre, le Rwanda s'est
fixé pour objectif de digitaliser la nation dans de nombreux domaines.
En tant que pays avec 12 millions d'habitants et sans ressources naturelles
importantes, les dirigeants ont reconnu que le secteur des services pourrait
constituer la voie de développement potentielle pour le Rwanda. Ils ont
également identifié très tôt le potentiel
énorme du secteur des TIC.
Le squelette de la société
digitale : le haut débit, les câbles et les
téléphones : tout a commencé avec les câbles et
le haut débit. Le gouvernement a déjà investi cent
millions de dollars dans la construction d'une infrastructure de réseau
à haut débit et à fibre optique sur un vaste territoire de
4500 Kilomètre, 90 % de l'ensemble du pays est couvert par la 4G,
certains utilisent même la 5G, tandis que les câbles en fibre
optique couvrent presque tout le pays.
L'Afrique subsaharienne est l'un des marchés mobile qui
connaît la plus forte croissance au monde.
Il faut souligner le rôle décisif que le
gouvernement joue dans la transformation du pays vers une société
digitale et dans l'orientation de l'ensemble du système de santé
vers la santé digitale.
Un bon exemple est celui d'Agnes Binagwaho, ancienne ministre
de la santé, qui a tenu des discussions sur Twitter sur l'état
des soins de santé au Rwanda en utilisant le Hashtag
#MinisterMondays.
Après avoir introduit la carte d'identité
électronique en 2016, et le passeport électronique en 2017, le
secteur de la santé ne devait pas rester à la traîne. Dans
un premier temps, le Rwanda a introduit les dossiers médicaux
électroniques pour les services liés au VIH en partenariat avec
des organisations intergouvernementales, l'OMS, le Fonds mondial, l'OCDE ou le
gouvernement américain.
Actuellement, ils utilisent pour la gestion des fournitures
médicales, des systèmes de gestion pour la logistique dans les
laboratoires et un système de SMS rapide. Grâce à ce
dernier, les 60 000 agents de santé communautaires du pays peuvent
signaler toute urgence au ministère de la santé dans un
délai très court. Il est noté qu'à l'heure
actuelle, ils intègrent tous les différents systèmes, et
que dans les dix prochaines années, le paysage médical rwandais
sera complètement transformé, avec un accent particulier sur la
santé digital.
Les collaborations ont également joué un
rôle essentiel dans le façonnement du système de
santé du pays africain. Ces collaborations ne se limitent pas à
un travail commun avec les gouvernements, les ONG ou les OIG, mais aussi avec
des entreprises telles que Zipline ou Babylon Health.
"Le Rwanda nous a approchés : lorsque nous avons
lancé Babylon Health au Royaume-Uni, l'ambassadeur rwandais au
Royaume-Uni est venu à notre événement et a
déclaré que c'est exactement ce dont nous avons besoin au Rwanda.
Il nous a donc invités à aller au Rwanda et à rencontrer
le ministère de la santé. Et puis le ministère des TIC
nous a appelés, et nous avons décidé, en partenariat avec
le gouvernement, de mettre en place notre réseau dans le pays", a
expliqué M. McNeill CEOde Babylon Health, sur le site et journal
électronique Medical Futurist.
Actuellement, le service de santé basé sur les
téléphones portables compte plus de 2 millions d'utilisateurs, et
ils ont fait 200 000 consultations pendant un peu moins de deux ans.
En même temps en 2016, le gouvernement rwandais s'est
associé à Zipline, une entreprise de fabrication de drones
médicaux, pour livrer des fournitures médicales à cinq de
ses hôpitaux.
La start-up américaine est apparue plus tôt sur
le marché africain qu'aux États-Unis, grâce au soutien du
gouvernement et à l'assouplissement de la réglementation. Ce
n'est qu'après son succès au Rwanda que la Maison Blanche a
contacté Zipline pour exprimer son intérêt à livrer
des médicaments et du sang dans les régions rurales des
États-Unis.
Lorsque The Medical Futurist a demandé à Justin
Hamilton, porte-parole de Zipline, pourquoi la start-up avait choisi le Rwanda
en premier lieu, il a mentionné deux facteurs : "D'une part, en raison
des besoins médicaux élevés, d'autre part, en raison de la
faible complexité de la navigation dans l'espace aérien, il est
beaucoup moins encombré et réglementé qu'aux
États-Unis."
Toutefois, l'absence de réglementation peut
également poser des problèmes aux entreprises désireuses
d'entrer sur le marché rwandais.
M. McNeill a déclaré que l'un des plus grands
défis pour Babylon Health dans ce pays africain était de
travailler avec le gouvernement car il n'y avait pas de cadre
réglementaire et pas de normes pour les soins de santé digitale.
Par conséquent, ils ont travaillé en
étroite collaboration avec le ministère de la santé, et
ils ont développé ensemble le cadre réglementaire et les
normes pour réussir cette opération au Rwanda.
C'est loin d'être sorcier de lancer une entreprise
commerciale au Rwanda. Les ressortissants étrangers peuvent facilement
obtenir un visa d'entrepreneur pour les start-ups technologiques en peu de
temps, sans frais et en ligne.
Dans le cas d'une entreprise de soins et de santé, le
conseil de développement rwandais est chargé d'expliquer les
exigences, puis les entreprises doivent déclarer leur conformité
avec l'autorité de régulation des services publics du Rwanda,
puis s'enregistrer auprès du ministère de la santé, et
comme tout peut être fait en ligne, cela raccourcit le processus et
réduit également les coûts.
Des pays comme le Rwanda, avait vraiment besoin de cette
transformation pour lutter contre la pénurie de professionnels de la
santé et les maladies comme le paludisme, le VIH, les infections
respiratoires ou les hépatites B et C. Mais aujourd'hui il semble que
dans tous les pays du monde, des stratégies de transformation
médicale et sanitaire s'apprêtent à voir le jour dans ces
temps et moments difficiles signé par la pandémie du covid-19.
Il est mentionné qu'au Rwanda, on compte un seul
médecin pour plus de 10 000 personnes, ce qui est bien inférieur
aux recommandations de l'OMS.
Pour les infirmières, il y'a une infirmière pour
presque 5 000 personnes, alors que la recommandation de l'OMS est d'une
infirmière pour 3 000.
Alors c'est pourquoi les solutions de
télésanté, les plateformes téléphoniques
telles que Babylon Health, et les drones médicaux représentent
une solution viable et fiable.
Et non seulement ces entreprises sont introduites dans le
pays, mais elles se développent et innovent également avec le
soutien total du gouvernement Rwandais.
Zipline déploie son deuxième site de lancement
de drones, tandis que Babylon Health travaille sur une solution d'intelligence
artificielle pour les tablettes utilisées par les agents de santé
communautaires.
M. McNeill a expliqué qu'ils ont commencé
à utiliser l'I.A. dans leur centre d'appel comme méthode de
triage des patients, tandis que leur objectif final est de mettre le cerveau
d'un médecin à intelligence artificielle entre les mains des
agents de santé communautaires.
Pendant ce temps, la télémédecine est
devenue une routine quotidienne pour les médecins du Rwanda. Ces
médecin explique fièrement comment une personne de
l'hôpital provincial de la province occidentale du Rwanda pouvait envoyer
un scanner à un hôpital de Kigali, et en 5 minutes, pouvait avoir
un rapport en retour, et par le biais de vidéoconférences ou de
consultations en ligne, ils peuvent décider s'ils opèrent le
patient, s'ils lui font subir un traitement médical
supplémentaire, etc.
Chapitre 3 : La
Transformation Digitale de l'Administration et des Services Publics dans le
Royaume du Maroc
Le royaume vise à se
positionner comme un centre stratégique au Moyen-Orient et en Afrique du
Nord en devenant l'un des pays les plus performants de la région en
termes d'infrastructure de télécommunications et d'environnement
digital.
I-ETAT
DES LIEUX DE LA TRANSFORMATION DIGITALE DE L'ADMINISTRATION ET DES SERVICES
PUBLICS AU ROYAUME DU MAROC :
1/ PREMIERE PHASE : 1999 -
2011
Le projet d'administration électronique au Maroc
commence en 1999 en définissant un programme de plus de dix ans sur
quatre étapes:
1999-2003 : Brainstorming et analyse.
2004- 2005 : Formation et planification.
2006-2008 : Gouvernance et Législation.
2009-2011 : Transformation digital du gouvernement.
Les objectifs du projet
étant définis comme suit :
-Développer des systèmes d'informations
rigoureux pour accroître la productivité et les performances.
-Renforcer la communication entre les organismes
gouvernementaux pour améliorer le processus décisionnel.
-Améliorer les services fournis aux citoyens et aux
entreprises : la qualité, la proximité, l'accessibilité,
la facilité et la rapidité.
-Renforcer
l'intégrité et la transparence dans les relations avec les
utilisateurs.
Le gouvernement marocain a
adopté le Modèle Gartner E-government Maturity définis en
2000 à l'issue d'un brainstorming et d'une première phase
d'analyse. Ce modèle américain introduit par le groupe expert en
technologie Gartner est centré sur le citoyen, et repose sur les stades
de la faisabilité technologique, organisationnelle et
managériale.
Techniquement, les sites du
gouvernement marocain sont hétérogènes : ils sont développés sur la base
d'ASP.Net (la majorité), JSP, PHP et autres technologies statique
certains utilisent des CMS gratuit ou des solutions publicitaires pour
gérer le contenu, d'autres sont manipulées sur des interfaces
spécifiques ou par un développement de programme
personnalisé.
En termes de conception, une grande partie des sites
gouvernementaux se portent bien, malheureusement,
il semble que l'ergonomie a été oubliée au profit d'une
bonne conception : les polices de caractères, la dimension du texte qui
est souvent tronqué, les menus de navigation sont difficiles à
trouver ou à utiliser et certains des éléments vides ou
incomplets.
Le portail maroc.ma, censé être un site web
consolidé ou un site web unique d'accès, présente plus de
faiblesses. Le design n'est pas attrayant. Le site est développé
en utilisant des pages statiques et peu de pages dynamiques. C'est un site
institutionnel sans intégration de services publics en ligne et contient
le même contenu que celui d'autres sites gouvernementaux comme le site
de l'emploi par exemple.
Encourager le service public à renforcer son
organisation : le gouvernement marocain a lancé depuis 2005 le
gouvernement digital par des récompenses "E-Mtiaz" pour l'excellence
dans l'administration, c'est une reconnaissance et un hommage aux
administrations qui ont développé les meilleurs services en
ligne, pour inciter les parties prenantes à développer davantage
de service public en ligne.
Les services sont en majorité limités à
la demande en ligne, le citoyen ou les entreprises peuvent remplir des
formulaires et attendre un appel, ou doivent se présenter dans des agences gouvernementales pour accomplir et
achever leur demande.
Après dix ans, l'implantation de l'administration en
ligne n'a pas révélé de grands succès, le site web de service public "service-public.ma"
offre la description des procédures pour plus de 70 services publics,
mais ce site doit être capable de transformer ces procédures
à des formulaires de demande transactionnelle et modèle à
télécharger, Cela rentre d'ailleurs dans le cadre du Discours
Royal du 30/07/2008 à l'occasion de la Fête du Trône, dans
lequel sa Majesté le Roi Mohammed VI a indiqué « [...]
Parallèlement, Nous appelons le gouvernement à adopter une
nouvelle stratégie dédiée aux secteurs de l'industrie et
des services et au développement des nouvelles technologies. Cette
stratégie devrait être axée sur l'exploitation optimale des
opportunités induites par la mondialisation en matière de flux
d'investissements. Outre la consolidation de l'entreprise marocaine et
l'encouragement de l'investissement industriel porteur d'une valeur
ajoutée, cette stratégie devrait avoir pour vocation d'ouvrir la
voie devant l'économie marocaine, pour qu'elle puisse investir de
nouveaux créneaux industriels faisant appel à des technologies
novatrices et disposant de marchés prometteurs pour écouler ses
produitset ses services. Nous avons autant d'ambition que de
détermination pour assurer l'insertion du Maroc, par ses entreprises et
ses universités, dans l'économie mondiale du savoir.
[...] ».
Il est important de noter qu'après cette longue
période, la transformation digitale soumise au facteur imminent des TIC
présente de multiples problèmes lié au budget, la
consommation du temps et d'efforts sans une portée de résultat
réel. Certains projets annoncés ont échoué, alors
le programme est remplacé en 2008 par la nouvelle Vision Maroc Digital
2013 après l'échec de création de service
intégré.
2/ DEUXIEME PHASE : 2011 - 2020
Le plan Vision Maroc Digital a été construit
autour d'une vision claire et ambitieuse pour atteindre les objectifs de la
transformation digitale du gouvernement.
L'objectif est de favoriser des projets visant à
moderniser le gouvernement et les collectivités locales pour adopter une
nouvelle perspective des services publics attribués aux citoyens et aux
entreprises, avec une utilisation pertinente des TIC pour reconfigurer les
processus en profondeur, les rendant efficaces et efficients, et pleinement au
service des citoyens et des entreprises.
Le gouvernement marocain, à travers son programme de
transformation de la société vers une communauté digitale
est un défi. Pour réussir cela, le gouvernement marocain a
investi dans les infrastructures et a pu promouvoir des services plus
orientés comme le passeport biométrique. En 2010 Cet
investissement permettra au Maroc de grimper 14 places pour être
classé 126 avec 0,32 dans l'enquête de l'ONU sur le gouvernement
digital.
L'objectif en 2011 était l'engagement complet par la
prise de conscience des exemples d'autres pays émergents, afin
d'être à leur niveau d'utilisation de l'administration digital.
Pour atteindre ces objectifs, quatre indicateurs
clés ont été identifiés :
-Évolution du classement de l'état de
préparation des Nations unies de 0,2 à 0,8.
-Évolution du projet de gouvernement
électronique de 16 services à 89.
-Croissance du chiffre d'affaires des entreprises digitales de
plus de 100 millions MAD.
-Les sites du gouvernement classés dans le top 100 des
sites gouvernementaux.
Maroc Digital 2013 visait à offrir une panoplie de
services nécessaires à l'évolution du cycle de vie des
citoyens et des entreprises. La liste complète des services ainsi que
d'autres ressources s'appuyant sur l'administration en ligne au Maroc, sont
disponible à l'adresse
www.egov.ma, on présente une
sélection de services fournis aux citoyens et aux entreprises.
Services publics en faveur des citoyens :
-Carte d'Identité National Electronique : Service
manuel de stockage des données relatives aux citoyens.
-Passeport Biométrique (
www.passeport.ma) : Ce service offre
la possibilité de suivre l'évolution de la demande de passeport
biométrique.
-E-Justice @dala : Ce service propose une base de
données sur la législation marocaine depuis 1912. Cependant la
base de données n'est pas mise à jour.
-E-Consulat : Visant à répondre aux
demandes des Marocains résidant à l'étranger.
-E-Taxe : Visant à fournir un site web pour payer
les impôts locaux en ligne.
-Identification Unique du Citoyen : Ce projet vise
à identifier le citoyen durant la fourniture des services
intégrés.
-Etat Civil : Visant à fournir des documents
administratifs aux citoyens.
Services publics en faveur des entreprises :
-IS et TVA simplifié : Service de
déclaration des impôts pour les entreprises.
-B@DR (Base Automatisée des Douanes en
Réseau) : Service douanier en ligne personnalisés.
-CNSS : Service en ligne pour déclarer
l'affiliation sociale des employées.
Identification d'Entreprise : Visant à obtenir une
identification unique des entreprises.
-Entrepreneuriat et Esprit d'Entreprise : Visant à
fournir un service en ligne de déclaration de l'entreprise.
Projet de la participation digitale :
L'objectif de ce projet est d'améliorer l'accès des
citoyens aux informations relatives aux services publics, et d'entamer leur
participation à la prise de décision.
Le gouvernement marocain a lancé plusieurs
initiatives dans le cadre de la participation, notamment :
-Fikra : la boîte à suggestions pour
l'amélioration de l'administration.
-Consultation des commentaires sur les lois : Les citoyens
peuvent critiquer et commenter les lois.
-Enquête de satisfaction et boîte à
suggestions sur le gouvernement.
-Nouveaux sites web des ministères visant à
fournir des formulaires (comme des questionnaires) pour mesurer la satisfaction
des utilisateurs, ou pour obtenir un retour d'information.
Le plan de réforme des investissements
présenté en juillet 2016 par M. Moulay Hafid Elalamy, le ministre
de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie
numérique, a marqué une étape stratégique dans la
réalisation de nouvelles réformes pour la construction d'un
modèle économique compétitif et efficace.
Afin de poursuivre ses efforts de
promotion du Maroc comme destination attractive pour l'externalisation des
services et comme ancrage dans le mouvement digital mondial, le gouvernement a
levé l'interdiction faite par l'Agence nationale de régulation
des télécommunications (ANRT) sur les services de protocole
Internet VoIP.
L'interdiction du VoIP au Maroc,
pouvais avoir un grand impact sur les coûts d'exploitation des
entreprises du secteur et par conséquent diminuer l'avantage
concurrentiel du pays en termes de prix des télécommunications.
Selon un rapport publié par The Brooking Institution en octobre 2016,
l'interdiction du VoIP a entraîné une perte économique de
320 millions de dollars US pour le Maroc au cours du premier semestre 2016.
En fin 2016, le conseil économique, social et
environnemental (CESE), présidé par M. Nizar Baraka (2013-2018),
a présenté à sa Majesté le Roi Mohammed VI, son
rapport annuel avec un bilan mitigé concernant
l'accélération de la transformation digital des services
publics, ce qui a donné suite à de nouveaux choix
stratégiques pour assurer la croissance du gouvernement digital,
à travers le discours Royal du 14 octobre 2017 lors de l'ouverture du
parlement à l'occasion de la nouvelle législature,
par le constat partagé avec le CESE et dressé par sa
Majesté le Roi Mohammed VI, qui a prôné les nouvelles
technologies et a mis l'accent sur la nécessité de prendre toutes
les mesures qui s'imposent afin d'améliorer la gestion et le rendement
des services publics en s'appuyant sur le digital.
La perspective de l'initiative MAROC DIGITAL 2020 vise
à accélérer la transformation digitale du Maroc et
à renforcer sa position internationale dans le domaine des technologies
de l'information. Les autorités veulent tirer le meilleur parti du
digital et stimuler le leadership des technologies de l'information et de
communication. L'amélioration de l'accès à l'internet est
l'un des principaux objectifs du plan.
Le gouvernement a déclaré qu'une augmentation du
nombre de clients dans le domaine des technologies de l'information et des
programmes connexes nécessite une refonte de la gestion.
La Fédération des Technologies de l'Information,
de Télécommunication et de l'Offshoring appelée
auparavant Association des Professionnels de l'Équipementier et de la
Bureautique Informatique (APEBI), a réussi à mettre en oeuvre des
synergies au sein de l'écosystème digital.
Lors d'une interview publiée sur le site de BUSINESS
GROUP OXFORD, Mme. Saloua Karkri Belkeziz, ex-présidente de la
fédération, avait souligné que la transformation digitale
représente une véritable force de développement dans tous
les secteurs stratégiques pour renforcer l'économie marocaine et
accroître son rayonnement international, et considère le digital
comme l'épine dorsale du nouveau modèle de développement
économique et sociale. Elle a précisé que le processus de
la transformation digital, est le véritable moteur du
développement au Maroc et en Afrique, est devient une source majeure de
capacité à répondre aux besoins infinis des citoyens,
cependant le principal défi est de faire des ressources humaines la
pierre angulaire de cette transformation.
La stratégie Maroc Digital 2020 repose sur trois
piliers principaux. Le premier est la transformation digitale de
l'économie nationale, grâce au déploiement de projets de
gouvernance électronique visant à réduire les
inégalités. Dans ses récents discours, sa Majesté
le Roi Mohammed VI a encouragé la collaboration entre tous les
départements du gouvernement par la création d'un portail
interministériel pour la paperasse administrative.
Le défi consiste à faire en sorte que chaque
ministère partage ses données afin que les citoyens puissent
accéder aux services publics de manière plus efficace.
Et quelques mois seulement après l'approbation du
projet de loi portant sur la création de l'Agence du
Développement Digital l'ADD, cette dernière a tenu son premier
conseil d'administration le vendredi 22 décembre 2017.
La création de cette agence est un signal très
positif pour le secteur. Elle couvre un large éventail de tâches
liées à la transformation digitale, avec 14 projets
spécifiques en place, tels que le portail d'administration en ligne pour
les citoyens. L'agence est indépendante, mais regroupe tous les acteurs
impliqués dans l'écosystème digital afin de centraliser
les efforts pour développer le secteur des TIC. Cette collaboration
débouchera également sur des programmes innovants tels que Smart
Factory, qui vont permettre aux PME de tester le digital avant d'investir dans
leur développement interne. Le programme utilise les technologies les
plus récentes, telles que l'internet des objets, l'impression en 3D et
la robotique. Une structure similaire dédiée aux start-ups,
Digital City, a été créée pour accueillir les
entrepreneurs et soutenir leurs besoins en matière de digital.
Le 11 juillet 2018, le Ministre de l'Industrie, de
l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique, M. Moulay
Hafid Elalamy et Mme Mari Kiviniemi la Secrétaire générale
adjointe de l'OCDE, ont co-présidé, à Rabat, la
présentation du rapport réalisé suite à un examen
de l'administration digital au Maroc.
L'examen de l'OCDE sur l'administration digitale au Maroc
s'inscrit dans le cadre du programme pays Maroc-OCDE, signé en juin
2015, et a pour objectif de favoriser l'usage efficient des technologies de
l'information et de la communication (TIC) au service des programmes et
politiques de réforme du secteur public, de développement
territorial et de cohésion sociale.
M. Elalamy a mis en avant l'action menée par le Royaume
pour accélérer la transformation digitale du Maroc et renforcer
sa place comme hub digital régional. « L'action de l'Agence du
Développement Digital est déterminante pour l'atteinte de cet
objectif. Elle représente un outil de gouvernance efficace pour le
pilotage et la mise en oeuvre de la stratégie Maroc Digital, notamment
les projets de l'administration électronique » a
précisé M. Moulay Hafid Elalamy.
« C'est une agence au service des organismes publics et
privés ; elle a pour mission de les accompagner dans la
réalisation de projets de grande envergure dans le domaine de
l'économie numérique », a ajouté M. le Ministre.
Mme Kiviniemi a souligné les recommandations de l'OCDE
qui préconise une structure unique pour le pilotage et
l'exécution des projets de l'administration électronique.
Cependant, le rapport publié par l'OCDE, met en
évidence les progrès réalisés dans la
transformation digitale du secteur public, avec l'intégration
progressive de l'utilisation des technologies digitales dans les processus
internes pour atteindre un niveau agile et plus fonctionnel, et
améliorer ainsi la prestation des services publics.
Le 25 Juin 2019 le Royaume du Maroc et l'Organisation de
développement et de coopération économiques (OCDE) ont
signé, à Paris, le protocole d'accord relatif au deuxième
Programme pays-Maroc, destiné à assurer la continuité
d'une collaboration renforcée entre les deux parties. Le programme va
couvrir une durée de trois ans (2019-2022), ce nouvel accord a pour
objectif de soutenir la mise en place des réformes
socioéconomiques inclusives.
Le chef de la division
Moyen-Orient et Afrique du secrétariat des relations mondiales de l'OCDE
M. Carlos Conde, explique l'importance et les enjeux de ce deuxième
Programme pays Maroc lors d'une interview publiée sur le site Le Matin
le 03 juillet 2019, en précisant que « Cela fait une
quinzaine d'années que le Maroc et l'OCDE entretiennent une relation
privilégiée, notamment à travers l'Initiative MENA-OCDE,
qui rassemble 19 pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et
qui vise à soutenir la mise en place de réformes
socio-économiques inclusives. Dans ce cadre, le Maroc n'a cessé
de se rapprocher des standards de l'OCDE et de consolider sa relation avec
l'Organisation. Déjà en 2007, le Maroc sollicitait l'OCDE afin de
mener une évaluation de son système de passation des
marchés publics. Dix ans plus tard, à l'issue de la
Conférence de Marrakech, le Maroc devenait président de
l'Initiative MENA-OCDE pour le mandat 2009-2016. Le processus de rapprochement
entre le Maroc et l'OCDE s'est accéléré en 2015, quand le
Royaume est devenu le premier et seul pays de la région MENA à
bénéficier d'un Programme pays, aux côtés du
Pérou, de la Thaïlande et du Kazakhstan. La première phase
du Programme pays, lancée en 2015, comprenait 16 examens des politiques
publiques et projets de coopération technique, la participation
renforcée dans 9 comités de l'OCDE et l'adhésion à
9 instruments juridiques de l'OCDE. Il est également important de
souligner qu'il s'agit d'un partenariat basé sur le
bénéfice mutuel entre les pays de l'OCDE et le Maroc. Pour
l'OCDE, qui a vocation à inspirer l'économie mondialisée
de nos jours par des principes et des valeurs partagés, il est essentiel
de travailler de manière approfondie avec des économies comme
l'économie marocaine qui poursuit son développement avec
détermination. Les défis, les résultats et,
occasionnellement, les frustrations sont des leçons à tirer qui
nous ont enrichis dans notre capacité à agir dans une
économie globalisée et à l'appréhender dans toute
sa complexité ».
M. Carlos Conde a aussi indiqué la prochaine
étape du nouveau programme pays Maroc étalé sur 3 ans,
« la prochaine étape est celle de la mise en oeuvre. Le
Programme pays s'étend sur trois ans, et il sera primordial de
séquencer efficacement les différentes étapes afin
d'assurer une mise en oeuvre optimale, à la fois pour le Maroc et pour
l'OCDE. Dès septembre 2019, nous établirons ainsi des groupes de
travail en coordination avec le gouvernement marocain et nous commencerons le
travail sur le terrain. Il est notamment important de s'assurer de
l'intégration des réussites du premier Programme pays à
travers un système de suivi spécial en partenariat avec le
ministère des Affaires générales et de la gouvernance, qui
pilote le Programme pays côté marocain, mais aussi des services du
Chef du gouvernement qui assurent le suivi de la mise en oeuvre du programme du
gouvernement. Finalement, une recommandation de l'évaluation du premier
programme pays était de renforcer la communication sur le programme et
disséminer de manière plus systématique et avancée
ses résultats. Pour cela, nous allons faire un véritable effort
de mobilisation des parties prenantes. Une condition pour une conduite
démocratique des politiques publiques est d'y associer des
consultations, mais aussi d'intégrer des exercices de reddition de
comptes et de communication. Dans cette nouvelle étape de notre travail
avec le Maroc, nous sommes engagés à faire une ouverture encore
plus profonde envers la société civile, le secteur privé,
les institutions académiques et les médias pour renforcer le
potentiel de succès de nos objectifs ambitieux. »
II- EVALUATION DE LA PERFORMANCE DIGITALE AU ROYAUME DU
MAROC :
Les statistiques officielles indiquent une augmentation
significative du nombre d'internautes au Maroc témoignant du
succès des efforts déployés par le gouvernement pour
établir une économie digitale comme porte d'entrée vers le
développement durable.
Selon les données de l'ANRT, le nombre d'abonnés
aux services Internet au Maroc dépasse les 26 millions, répartis
entre Maroc Telecom, Inwi et Orange.
Les données ont confirmé que le plan national de
développement de l'internet à haut débit a fourni un
service téléphonique de qualité et une connexion internet
à haute fréquence à 10 740 villages utilisant les
technologies et les réseaux 2G, 3G et 4G.
Le Maroc a connu une expansion croissante de l'internet et des
réseaux de génération de réseau 4G. Le Premier
ministre marocain Saad Eddine El Othmani a souligné l'importance du
secteur des technologies de l'information et des communications, le
considérant comme un point important du développement social et
économique.
Le secteur des télécommunications est vital pour
attirer les investissements, offrir des possibilités d'emploi et
réduire les disparités régionales, en plus
d'améliorer la compétitivité de l'économie sur les
marchés internationaux. Le Maroc a investi dans l'infrastructure
numérique pour suivre le rythme des transformations mondiales.
Le Maroc a obtenu un prêt de 610 millions de dollars de
la Banque mondiale en février 2019 pour soutenir la transformation
digitale de l'économie. Ce soutien s'inscrit dans le cadre d'un
partenariat plus large entre le Maroc et la Banque mondiale, qui vise à
exploiter le potentiel des technologies digitales pour renforcer l'esprit
entrepreneurial, la productivité et les initiatives d'administration
digitale afin de favoriser l'innovation et le développement global.
La part de Maroc Telecom dans le nombre d'abonnés aux
services téléphoniques est d'environ 42 %, soit environ 20,3
millions d'abonnés. Orange compterait 16 millions d'abonnés et
Inwi environ 10,8 millions.
Une étude de l'ANRT a confirmé la large
utilisation des Smartphones pour accéder à internet, ce qui
démontre un grand intérêt pour les services internet.
L'étude a indiqué que le plus grand segment d'utilisateurs de
Smartphones était âgé de 12 à 24 ans.
En fin 2019, les responsables de l'agence ont
enregistré une augmentation d'environ 208 millions de Dollars par
rapport à 2017, avec 33 milliards de Dirhams (3,4 milliards de Dollars)
sur les transactions de télécommunications.
Le Maroc est devenu un nom important dans les secteurs de
l'automobile et de l'aérospatiale. En utilisant les solutions et la
technologie digitales, le Royaume peut accroître sa valeur ajoutée
et maintenir sa compétitivité dans un monde en rapide
évolution.
En termes de progrès digital, le Maroc est toujours
confronté à des disparités dans l'accès aux
technologies dans des secteurs cruciaux.
Pour évaluer la performance du Royaume du Maroc dans ce
domaine en se sert des 2 indices qu'on a vu dans le chapitre
précèdent :
3. Selon l'Indice de la Préparation des
Réseaux et des Technologies : NRI
Le Maroc est classé 87 sur les 121 économies
incluses dans le NRI 2019 (figure ci-dessus). Son principal atout est
lié au pilier de la technologie, et le plus grand potentiel
d'amélioration concerne son impact.
Performance au niveau des
sous-piliers :
En ce qui concerne les sous-piliers, les résultats les
plus importants du Maroc concerne la réglementation, l'accès et
la confiance (tableau ci-dessous).
Sous-pilier
|
Classement
|
La Réglementation
|
65
|
L'Accès
|
68
|
La Confiance
|
74
|
L'Economie
|
80
|
Les Technologies Futures
|
81
|
Les Individus
|
87
|
La Qualité de Vie
|
87
|
Le Gouvernement
|
90
|
Contribution aux Objectifs du Développement Durable
|
91
|
Le Contenu
|
92
|
L'Entrepreneuriat
|
95
|
L'Inclusion
|
106
|
Performance digital du Royaume par rapport
à son groupe de revenu et à sa région
:
Pays à revenu intermédiaire et
inférieur
Le Maroc est classé 8ème dans le groupe des pays
à revenu intermédiaire et inférieur. En termes de
performance des piliers, il obtient un score supérieur à la
moyenne de la catégorie de revenu dans chacun des quatre piliers. Au
niveau des sous-piliers, il surpasse les pays à revenu moyen
inférieur dans dix des douze sous-piliers : Accès, Contenu,
Technologie future, Individus, Entreprises, Gouvernements, Confiance,
Réglementation, Qualité de vie et Contribution aux SDG.
251652096 Les pays à revenu
intermédiaire et inférieur
251653120 Le Royaume du Maroc
Pays et États
Arabes :
Le Maroc est classé 10e au sein des États arabes
(figure 5). Il est moins performant par rapport à sa région dans
chacun des quatre piliers, mais en ce qui concerne les sous-piliers, il
surpasse la moyenne des États arabes dans deux des douze sous-piliers :
Confiance et réglementation.
251654144 Les états Arabe
251655168 Le Royaume du Maroc
Résultat global et par pilier du Maroc
par rapport aux moyennes de sa catégorie de revenu et de sa
région :
Dimension/ Pilier
|
Royaume du Maroc
|
Les pays à revenu intermédiaire et
inférieur
|
Les états Arabe
|
NRI
|
41.38
|
37.18
|
46.82
|
Technologie
|
38.45
|
32.15
|
43.54
|
Individus
|
33.01
|
30.04
|
41.30
|
Gouvernance
|
51.84
|
46.17
|
54.28
|
Impact
|
42.20
|
40.35
|
48.18
|
Les Indicateurs forts et faibles
Les indicateurs pour lesquels le Royaume du Maroc obtient des
résultats particulièrement bons sont la législation sur le
commerce électronique, l'utilisation de combustibles et de technologies
propres, et la confiance et la sécurité en ligne.
En revanche, les indicateurs les plus faibles de
l'économie comprennent l'écart rural dans l'utilisation des
paiements numériques, et l'écart socio-économique dans
l'utilisation des services numériques.
Tableau des Indicateurs mieux classés du
Royaume du Maroc
Indicateur Fort
|
Classement
|
La Législation et Réglementation
E-Commerce
|
1
|
Utilisation de combustibles et de technologies
propres
|
1
|
Confiance et sécurité en
ligne
|
18
|
Dépenses en logiciels informatiques
|
30
|
Environnement réglementaire des TIC
|
34
|
Accès à l'internet dans les
écoles
|
35
|
Entreprises ayant un site web
|
36
|
Compétences en TIC
|
43
|
Disponibilité des dernières
technologies
|
49
|
Densité de robots
|
50
|
Tableau des Indicateurs moins bien
classés du Royaume du Maroc
Indicateur Faible
|
Classement
|
Techniciens et professionnels
associés
|
91
|
Participation numérique et création de
contenu
|
92
|
Pollution
|
92
|
Bonheur
|
94
|
Tarifs des services mobiles
|
97
|
Protection du filet de sécurité
sociale
|
97
|
Achats sur Internet
|
110
|
Écart socio-économique dans l'utilisation
des services numériques
|
111
|
Professionnels
|
114
|
Fossé rural dans l'utilisation des paiements
numériques
|
117
|
4. L'indice Digital du Gouvernement Electronique :
EGDI
L'ONU établit tous les deux ans un classement de 193
pays basé sur l'indice composite EGDI qui est la moyenne de trois
indices, comme on a vu dans le chapitre précédent.
On introduit un aperçu présenté sur le
nouveau site du Royaume du Maroc www.egov.ma :
Indice de service en ligne, et classement
mondial du Royaume du Maroc dans la prestation de services en
ligne:
Progrès du Gouvernement Digital Marocain
dans le Classement :
Macro-indicateurs de l'initiative «
services publics orientés utilisateurs » de la stratégie
Maroc Digital 2013:
La dernière enquête de l'ONU datant de 2018
montre que le Royaume du Maroc figure parmi les 10 premiers pays africain avec
un score total EGDI égale à 0.5214, ce qui garantit au Royaume du
Maroc une place dans le niveau des pays ayant un indice de développement
du gouvernement digital élevé.
Le tableau ci-dessous présente le
classement des 10 premiers pays africain selon le score EGDI et ses trois
composites, ainsi que le classement global mondial de l'enquête de 2018:
La transformation digitale se répand dans le secteur
public Marocain, mais plutôt d'une façon fragmentée et non
coordonnée, on peut constater que le Royaume a reculé de 38 rang
en passant du rang 82 en 2014 au rang 110 en 2018, il est encore
nécessaire de sensibiliser les gens et d'opérer des
changements.
Le gouvernement réalise maintenant les effets positifs
de la transformation digitale, et cela pourrait composer les bases d'un
gouvernement axé sur les données, permettant aux fonctionnaires
de mettre en place des boucles de rétroaction efficaces pour le suivi et
l'ajustement des politiques et des actions.
Le secteur privé, y compris les start-ups, peut
contribuer à la transformation digitale du secteur public en fournissant
des experts informaticiens et développeurs qualifiés. Les
entreprises peuvent également utiliser leur expertise pour
améliorer la culture digitale au sein des organisations
gouvernementales.
Il est également important de renforcer l'accès
des petites et moyennes entreprises (PME) aux outils numériques.
Certaines PME n'ont actuellement pas accès aux fonctions digitales de
base, telles que la révision des stocks ou la gestion des coûts.
L'Agence nationale pour la promotion des PME doit continuer
à financer les logiciels de planification des ressources de l'entreprise
(ERP) pour ces entreprises, mais avec une nouvelle approche s'appuyant sur des
solutions de Cloud Computing via des centres de données qui sont plus
rentables pour les PME.
La même idée peut être appliquée aux
ministères, qui lancent actuellement des projets numériques tels
que des portails de gouvernance électronique, la technologie de
signature électronique, le bureau d'ordre électronique et les
systèmes d'information géographique, initié par la
nouvelle perspective digitale du Royaume, et se concrétisant de plus en
plus par les efforts rigoureux de l'Agence du Développement Digital.
Si les ministères peuvent coordonner leurs projets en
tenant compte de l'utilisateur, ils pourront réduire
considérablement leurs coûts.
III- L'ÈRE DE LA
PANDÉMIE COVID-19 : ACCÉLÉRATION DE LA TRANSFORMATION
DIGITALE DE L'ADMINISTRATION ET DES SERVICES PUBLICS AU ROYAUME DU MAROC :
En réponse à
COVID-19, le gouvernement a mis en place des plates-formes pour faciliter la
communication avec les citoyens et les entreprises.
Étant donné l'importance d'une information
actualisée, le gouvernement a créé des plates-formes
électroniques COVID-19 pour les professionnels de la santé et le
grand public.
Avant même COVID-19, dans un geste sans
précédent, le ministère de la santé avait
lancé un site web permettant aux gens de prendre rendez-vous avec des
médecins dans les hôpitaux publics, d'obtenir des conseils de
santé et de gérer le temps d'attente.
Le ministère communique également avec le public
quotidiennement par le biais de ses comptes de médias sociaux sur
Twitter et Facebook.
Une revue de presse quotidienne couvre l'état national
des cas de coronavirus en direct sur les plateformes de médias sociaux
de Maghreb ArabPress (MAP) et sur les chaînes de télévision
marocaines.
La Plateforme électronique pour le soutien
financier
Le gouvernement a également pris des initiatives pour
alléger le fardeau économique des Marocains, en particulier ceux
qui ont perdu leur emploi dans les secteurs formels et informels, et les
entreprises en difficulté.
Les entreprises affiliées au système de
sécurité sociale (CNSS) doivent déclarer les
employés libérés de leur emploi en raison de l'impact
économique de l'état d'urgence ; elles peuvent le faire sur
le site web spécial "Daman" sans avoir à se présenter en
personne.
Le Comité du suivi économique du Maroc soutient
également plus de 2,4 millions de citoyens du pays qui travaillent dans
le secteur informel.
Le gouvernement a annoncé que 200 000 personnes le 6
avril et 600 000 le 9 avril avaient déjà
récupéré leurs allocations, ainsi le gouvernement a ouvert
un nouvel enregistrement le 10 avril, incluant les non détenteurs de
carte avec des données supplémentaires.
Jusqu'à présent, 1,3 million de Marocains
affiliés à la CNSS et titulaires de la carte RAMED ont
reçu des allocations du Fonds de solidarité créé
sur instruction de sa Majesté le Roi Mohammed VI pour gérer
l'impact de la pandémie COVID-19. Le Maroc a été en mesure
de mobiliser plus de 30 milliards de dirhams (3 milliards de dollars) pour ce
fonds.
Le Maroc a également travaillé avec les banques
pour faciliter l'accès aux services bancaires et financiers
numériques.
La Croissance de la culture
digitale
Les efforts du Maroc pour mettre en oeuvre l'enseignement et
les cours à distance pendant la période d'isolement de
l'état d'urgence évoluent rapidement.
Le ministère de l'éducation nationale, de la
formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la
recherche scientifique a développé, en un temps record, une
plateforme en ligne appelée Telmid TICE pour aider les étudiants
à poursuivre leurs études après la fermeture des
écoles.
Des ressources clés ont été mises en
place, notamment un dépôt de contenu d'apprentissage digital (en
arabe et en français) pour le niveau primaire, secondaire et du
baccalauréat.
Les trois sociétés de
télécommunications (Maroc Telecom, Orange et Inwi) opérant
au Maroc ont décidé d'offrir temporairement un accès
gratuit à tous les sites et plateformes d'enseignement et de formation
à distance, à l'exception de YouTube.
Une plateforme de cours en ligne massivement ouverte (MOOC),
principalement en français, qui était disponible avant mais joue
maintenant un rôle très positif dans l'offre de services aux
étudiants du premier cycle de l'enseignement supérieur. Elle
s'inscrit dans le cadre des efforts du ministère pour
généraliser l'utilisation des technologies de l'information dans
l'enseignement supérieur.
L'Université polytechnique Mohammed VI a
également lancé une nouvelle plateforme électronique pour
aider quelque 9 000 étudiants à accéder à 400 cours
gratuits, pour suivre des classes de préparation.
Outre ces plates-formes, et pour atteindre les
étudiants des zones rurales et d'autres, ayant des difficultés
à accéder à Internet, le ministère utilise à
la fois la chaîne d'état SNRT TV 4 et la chaîne sportive
ARRYADIA pour diffuser les cours éducatifs.
En ce qui concerne la formation professionnelle, le
ministère a déclaré dans un communiqué de presse
qu'au 7 avril, il avait créé 8 836 classes virtuelles et 83 356
classes en ligne pour les étudiants et stagiaires professionnels.
D'autres écoles privées utilisent des
systèmes Microsoft tels qu'Office 365, des applications Google comme
Google Classroom et Google Meet pour les établissements d'enseignement
supérieur.
Le ministre l'éducation
nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur
et de la recherche scientifique M. SaidAmzazi, nommé par sa
Majesté le Roi Mohammed VI récemment comme nouveau porte-parole
du gouvernement, a déclaré que les étudiants poursuivront
leurs études en ligne jusqu'à nouvel ordre, et le
ministère prépare sa stratégie post-quarantaine pour
fournir aux étudiants un soutien technique dirigé par des
instructeurs afin de les préparer à leurs examens annuels.
Le ministre a également déclaré qu'il n'y
aura pas d'évaluation et de contrôle pour le moment, mais que la
notation reprendra très probablement lorsque les étudiants
retourneront à l'école afin que les diplômes ne perdent pas
leur valeur.
Même les jeunes ayant des connaissances techniques et
les jeunes entreprises ont développé des plateformes
éducatives gratuites, afin de procurer aux d'étudiants une chance
d'apprendre grâce à des cours gratuits pendant leur isolement quel
que soit leurs circonstances.
Les universités marocaines ont également
créé des comités de conseil avec des professionnels de la
santé mentale pour aider les étudiants et le grand public par
téléphone.
Plusieurs universités ont organisés
également une série de conférences en direct sur Facebook
pour donner des conseils sur la manière dont les gens devraient
gérer leur quarantaine, et pour développer une perspective
académique sur le nouveau mode de vie qu'on débute.
Travail à domicile et tendances digitale en
matière de RH
La Pandémie COVID-19 pourrait changer
définitivement les tendances en matière de ressources humaines,
car de nombreuses institutions publiques et privées ont
été contraintes d'adopter le travail à distance.
De nombreux employés se familiarisent progressivement
avec les outils du bureau de travail à distance basés sur le
Cloud, en utilisant des startups comme Slack et Zoom, ou des géants
déterminés et établis comme Google et Microsoft.
De grandes entreprises comptant des milliers d'employés
utilisent des plateformes telles qu'IBM Jam pour assurer une bonne
communication. Cependant, les réseaux d'entreprise, utilisés pour
sécuriser les réseaux privés, peuvent rencontrer quelques
difficultés liées au plafonnement de la bande passante et doivent
empêcher les employés distants de se sentir éloigné
de leur employeur, et les employés qui travaillent avec des
données classifiées utilisent des jetons sécurisés
pour accéder à l'intranet de leur entreprise.
Les institutions font également évoluer les
formations dispensées par des formateurs et instructeurs vers des
formations digitales, en utilisant des MOOC et des plateformes de formation en
ligne.
Aujourd'hui, le Big Data est plus important que jamais pour
suivre les performances des employés, prédire la rotation du
personnel et utiliser les critères de sélection les plus
appropriés pour les futurs recrutements.
Dans un effort pour améliorer le flux de travail,
l'administration publique a créé un bureau de gestion du courrier
numérique, permettant aux administrations et aux organismes publics de
gérer le courrier par voie électronique dans le but de limiter
l'échange physique de documents et de courrier administratif. La
direction générale de l'Office national de la
sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) utilise la
plateforme et a informé le public qu'il pourra déposer ses
lettres avec accusé de réception via cette plateforme.
Le gouvernement a également mis en place un site web de
plaintes, où 119 institutions publiques participent à la
réception des plaintes, propositions et observations des citoyens.
Le Royaume demande également aux Marocains de demander
tous leurs documents administratifs, tels que les certificats de naissance, via
le site web Watiqa.ma, conformément aux règles d'urgence
sanitaire pour rester chez eux.
Transformation de la presse écrite
L'impression et la distribution des journaux ont
été suspendues pendant deux mois et demi, comme indiqué
dans un communiqué du ministère de la culture, sachant que le
gouvernement a invité les propriétaires de journaux à se
convertir aux médias digital.
La Bibliothèque nationale (BNRM) propose une
sélection de livres audio sur son site web, et surveille
également les publications numériques et la distribution des
journaux.
La MAP a également mis en ligne gratuitement son
quotidien numérique "Maroc Le Jour". La MAP comprend également
plusieurs bulletins d'information et les services audiovisuels de M24 et sa
radio en ligne RIM.
La MAP s'est également associée aux efforts
nationaux de lutte contre les fausses nouvelles.
La police Marocaine a arrêté plus de 70 personnes
pour diffusion de fausses nouvelles depuis le début de la
pandémie.
Le COVID-19 a certainement accéléré le
processus digital du gouvernement en fournissant l'environnement adéquat
pour promouvoir une nouvelle culture digitale parmi tous les citoyens
Marocains.
Cependant, la transformation digitale ne doit pas se faire
dans l'absence d'un cadre juridique, et tous les services en ligne doivent
être basés sur une référence juridique, et la notion
des documents et traitements administratifs digitaux doit être
généralisée et intégrée dans nos actions et
réflexions.
Conclusion:
Les motivations pour un gouvernement digital sont multiples et
variées. L'efficacité est mise en oeuvre par de nombreuses
manières,l'économie des coûts, y compris la
réduction des charges administratives, jusqu'à
l'amélioration des opérations grâce à
l'automatisation.
L'efficacité est transformée en valeur pour les
citoyens lorsque les améliorations des services répondent aux
besoins et sont axées sur les citoyens, et lorsque la gouvernance
publique inclut les opinions de ces derniers.
La transparence est mentionnée dans les études
de cas, en ce qui concerne le rapport sur la conformité juridique des
processus, ou en ce qui concerne également l'ouverture et l'accès
aux données, soit pour mettre en place des services centrés sur
le citoyen, soit pour avoir une vue d'ensemble de toutes les données
pertinentes dans diverses circonstances (accès à toutes les
données relatives aux transports, à toutes les informations sur
une ville de manière intégrée, etc.).
L'accès à ces données implique la
nécessité d'une interaction entre le fournisseur et l'utilisateur
de données, et des éléments de négociation de
l'offre et de la demande de données, comme par exemple lorsque les
données sont détenues par le secteur privé.
La transformation axée sur la connaissance tire parti
des données et des analyses pour explorer des moyens novateurs afin
d'atteindre un niveau élevée d'interaction avec le citoyen par
des opérations très efficaces.
La transformation digitale du gouvernement est menée
par des équipes combinées qui comprennent
généralement des professionnels et expertsd'entreprises,
impliquant une haute direction et un soutien politique.
Les gouvernements qui visent à atteindre des niveaux
élevés de maturité en matière de transformation
doivent renforcer leur leadership par le biais d'équipes
étroitement couplées comprenant des chefs d'entreprises, des
technologies de l'information et des données, créant ainsi une
équipe conjointe à la tête du plan d'innovation.
Il existe un potentiel de développement de la
maturité du modèle de service, sur la base des investissements
dans les systèmes digitaux que les administrations publiques ont
réalisés. Toutefois, la maturité n'est possible que s'il
y a également des investissements dans l'écosystème
digital et dans des technologies telles que les API.
Les services administratifs en lignefournies par le biais des
modèles de services, qu'on a vu dans le chapitre du Benchmarking :
réactifs, intermédiaires et proactifs, atteignent le niveau 3 de
"centralisation des données" de la maturité digital. Il est
possible d'atteindre une plus grande maturité en développant des
modèles intégrés et prédictifs, en tirant parti des
modèles de services existants.
Le gouvernement digitale est soutenu par de multiples types de
systèmes numériques, principalement axés sur
l'informatique, le citoyen et la centralisation des données.
Il est possible d'atteindre des niveaux de maturité
digitale plus élevés en exploitant des types de plateformes
centrées sur les utilisateurs (entreprise et citoyen) et les
écosystèmes.
Un gouvernement digital de haute qualité n'est possible
que par l'engagement de divers écosystèmes de différentes
manières, conduisant à divers niveaux de maturité
digitale. Les écosystèmes centrés sur le gouvernement
tirent parti des normes ou des cadres d'interopérabilité. Les
communautés libres (open source) et le secteur privé sont
engagés dans des modèles de cocréation des services et des
solutions.
Le gouvernement digitaln'est possible que grâce à
l'engagement de divers centres technologiques, ce qui conduit aussi à
divers niveaux de maturité digitale. Les architectures comme SOA et API
doivent être bien introduites et doivent tirer parti des initiatives
d'interopérabilité, certains efforts en matière d'API
doivent encore surmonter les besoins en matière de
confidentialité et de sécurité.
L'étude de cas n'a pas illustré les approches
"données" et "intelligence". Les gouvernements, qui visent à
atteindre des niveaux élevés de maturité en matière
de transformation digitale, pilotent très tôt des initiatives qui
tirent parti des technologies axées sur « les choses en tant
que données » et « le renseignement ».
Les initiatives tirent parti des opportunités
politiques, qu'elles soient à la base de l'initiative ou qu'elles
facilitent sa mise en oeuvre, comme la directive INSPIRE pour le partage des
données spatiales et ses exigences en matière
d'interopérabilité.
Les politiques ou stratégies ouvertes en matière
de données au niveau national ou régional sont également
recommandées.
L'interopérabilité et les normes sont souvent
mentionnées comme des points forts et les politiques connexes comme des
opportunités menant au succès.
BIBLIOGRAPHIE :
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17ème édition du Med-IT, 2018 Salon des
Technologies de l'Informationau Centre Des Congrès, Skhirat, RabatSous
le thème« La transformation digitale ».
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