3.2.
PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE
Ce point livre l'ensemble des données de terrain
résultant de l'administration du questionnaire ad hoc sur un
échantillon des parieurs de Livulu prélevé pour la
circonstance. Aussi, pour mieux faciliter leur lecture, ces données sont
reprises en des tableaux statistiques et même, en graphiques pour des
assertions ayant recueilli 70% ou plus d'opinions (exception faite au tableau
concernant l'identification des enquêtés). Le dépouillement
commence par les résultats obtenus des questions portant sur
l'identité des enquêtés regroupés en un seul tableau
et se termine par les questions ayant suscité les avis de ces derniers.
2.2.9. Identification des
enquêtés
Les caractéristiques sociodémographiques sont
résumées dans le tableau ci-dessous relatif aux informations sur
le sexe, l'âge, le régime matrimonial, le niveau d'instruction, la
profession ainsi que sur le revenu mensuel des répondants.
Tableau IV. Données sociodémographiques des
enquêtés
N°
|
Profil des enquêtés
|
Effectif
|
%
|
01
|
Sexe
|
|
|
masculin
|
50
|
96,2
|
Féminin
|
2
|
3,8
|
Total
|
52
|
100
|
02
|
Age
|
|
|
moins de 18 ans
|
8
|
15,4
|
18 - 25 ans
|
25
|
48,1
|
26 - 33 ans
|
12
|
23,1
|
34 - 42 ans
|
5
|
9,6
|
43 ans et plus
|
2
|
3,8
|
Total
|
52
|
100
|
03
|
Etat civil
|
|
|
célibataire
|
43
|
82,7
|
marié (e)
|
-
|
-
|
union libre
|
9
|
17,3
|
divorcé (e)
|
-
|
-
|
veuf (ve)
|
-
|
-
|
Total
|
52
|
100
|
04
|
Niveau d'études
|
|
|
sans niveau
|
3
|
5,8
|
primaire
|
11
|
21,1
|
secondaire
|
17
|
32,7
|
universitaire
|
21
|
40,4
|
Total
|
52
|
100
|
05
|
Profession financière
|
|
|
sans emploi
|
40
|
77
|
travailleur indépendant
|
4
|
7,7
|
employé informel
|
6
|
11,5
|
employé formel
|
2
|
3,8
|
Total
|
52
|
100
|
06
|
Revenu mensuel
|
|
|
aucun revenu
|
29
|
55,8
|
moins de 10.000 Fc
|
11
|
21,1
|
10.000 - 50.000 Fc
|
3
|
5,8
|
51.000 - 100.000 Fc
|
7
|
13,5
|
plus de 100.000 Fc
|
2
|
3,8
|
Total
|
52
|
100
|
Source : Notre propre enquête de terrain. Cette
source est la même pour tous les tableaux qui suivent.
La lecture de ce tableau permet de dégager les
considérations ci-après :
- les résultats obtenus qui donnent 96,2% aux hommes et
3,8% aux femmes se livrant au jeu parifoot, semble confirmer la
thèse qui stipule que cette activité est souvent pratiquée
par les hommes que par les dames, car cela implique une petite connaissance du
monde sportif, domaine auquel celles-ci n'accordent pas beaucoup
d'attention ;
- au sujet de l'âge, le premier enseignement qui saute
aux yeux à partir de ces données ci-haut, est celui de
considérer que l'âge n'est pas une variable d'exclusion dans le
déroulement du jeu parifoot à Kinshasa, car dans la
pratique de cette activité ludique, nous avons retrouvé aussi
bien des mineurs (15,4%), des jeunes (80,8%) dont la tranche la plus
représentée est celle de 18 à 25 ans avec 48,1% que des
vieux (3,8%) ;
- en ce qui concerne l'état civil, il n'est pas
étonnant de constater que la majorité soit 82,7% des sujets
interrogés disposent du statut de célibataire, ce qui est tout
à fait logique du fait que ce jeu attire plus de jeunes à force
de l'âge et sujet à l'oisiveté permanente. Malgré
cela, parmi les enquêtés touchés par la présente
enquête, on retrouve aussi, même à un pourcentage
très marginal, des parieurs en situation d'union libre 17,3% ;
- de l'observation faite des données du tableau
ci-dessus, il transparait que 73,1% des parieurs interrogés sont
suffisamment instruits, soit 32,7% relevant du cycle secondaire et 40,4% du
niveau supérieur et universitaire. Cet état des choses peut
être l'effet de l'emplacement géographique de notre champ
d'investigation, situé non loin de l'Université de Kinshasa.
Quant aux 26,9% restants, ils sont constitués des parieurs qui ont
abandonné le chemin de l'école (5,8%) et ceux qui se sont
arrêtés au niveau primaire (21,1%) ;
- à propos des parieurs qui, en dehors de jouer au
parifoot, se donnent à une autre occupation financière,
la majorité d'entre eux, soit 77% n'ont aucune occupation
pécuniaire. Ce qui prouve en passant, l'étroitesse tant
décriée du marché d'emploi formel à Kinshasa comme
du reste, sur l'ensemble du pays surtout si on établit le rapport entre
ceux qui sont pris comme travailleurs dans l'informel (11,5%) et ceux qui sont
employés dans le secteur formel (3,8%). A cela s'ajoutent ceux qui ont
entrepris une activité génératrice de revenus ou qui
travaillent de façon indépendante (7,7%).
- Enfin, dans un contexte de paupérisation
généralisée, on ne devrait pas s'attendre qu'un individu
dispose d'un revenu mensuel consistant capable de lui permettre de survivre et
de nouer pendant les deux bouts du mois. Ainsi, les données de ce
tableau livrent que 55.8% des parieurs ne disposent d'aucun revenu mensuel. Ce
qui va de soi au regard du nombre des parieurs sans source de revenus. Par
ailleurs, 21,1% des sujets reconnaissent disposer d'un revenu qui ne
dépasse pas 10.000 FC (5$), 5,8% ont un revenu entre 10.000 Fc et 50.000
Fc (5 et 25$), 13,5% atteignent 51.000 à 100.000 Fc (25,5 - 50$) et
à peine 3,8% arrivent à toucher un montant supérieur
à 100.000 Fc.
A observer de près ces données, nous sommes en
face d'une activité qui attire plus des jeunes aux revenus faibles et
aux dépenses croissantes qui espèrent obtenir par le jeu,
l'argent nécessaire pour répondre aux besoins immédiats et
ainsi de mener à bien leur projet de vie. Le recours à ce jeu par
ces différentes catégories sociales, démontre à
suffisance l'importance que revêt ce jeu aux yeux de ses pratiquants en
quête de survie.
2.2.10. Opinions
émises par les parieurs de Livulu
2.2.10.1. Habitude au jeu parifoot
Tableau X. Ancienneté dans le jeu
Durée en année
|
Effectif
|
%
|
moins de 1 année
|
-
|
-
|
1 - 2 ans
|
10
|
19,3
|
3 - 4 ans
|
15
|
28,8
|
plus de 4 ans
|
27
|
51,9
|
Total
|
52
|
100
|
Dans notre curiosité pour
déterminerl'ancienneté des parieurs qui prennent part dans cette
activité, il ressort de ces données qu'aucun parmi ceux
interrogés par la présente enquête n'a une
ancienneté inférieure à une année. Ce qui est une
très bonne chose pour nous, car un tel sujet est considéré
comme n'ayant pas encore été suffisamment documenté sur
les méandres de cette activité.
A ce propos, il importe de faire observer que les 100% des
enquêtés s'inscrivent dans la catégorie de ceux qui ont
intégré cet univers il y a presque 1 à 2 ans (19,3%) soit
de ceux qui ont déjà une durée comprise entre 3 et 4 ans
(28,8%). La grande partie de parieurs interrogés ont une
expérience de plus de 2 ans (51,9%) dans ce jeu. Ainsi,
l'échantillon prélevé comporte des personnes parfaitement
intégrées dans cet univers de parifoot à
Kinshasa.
Tableau V. Canal des paris
Voies de prise des paris
|
Effectif
|
%
|
sur les points de vente
|
32
|
61,5
|
sur internet (en ligne)
|
4
|
7,7
|
sur les deux canaux (mixte)
|
16
|
30,8
|
Total
|
52
|
100
|
Contrairement à ce qui se passe ailleurs dans le monde,
l'activité de parifoot en Afrique, en général, et
en RDC, en particulier, se déroule le plus souvent, dans des endroits
destinés à recevoir les parieurs qui viennent participer au jeu
plutôt que par voie d'internet. C'est ce qu'attestent les données
puisées dans l'enquête de terrain où il transparait une
majorité, soit 61,5% des parieurs qui se rendent sur les points de vente
(maison de jeu, kiosque, etc.).
D'ailleurs, ce pourcentage devrait être plus
relevé par quelques enquêtés parmi ceux qui ont émis
un avis réservé quant à ce qui concerne le canal par
lequel ils prennent part au jeu (30,8%). Ce qui est normal, car depuis
longtemps, ils ne côtoyaient que ces lieux qui, par ricochet, deviennent
leurs lieux de prédilection pour effectuer les paris. Ces lieux sont
aussi considérés par eux comme des cadres de socialisation,
d'échanges, de partages d'idées et consort.
Toutefois, depuis très peu, il s'observe dans la ville
de Kinshasa, une intensification de sociétés de parifoot
qui offrent des services par voie d'internet. Même alors, étant
déjà ancré dans l'habitude de jouer sur les lieux de jeu,
le pourcentage des parieurs qui recourent en ligne pour effectuer les paris,
atteigne à peine 7,7%. Ceci est dû, en quelque sorte, aux
multiples processus qu'implique le pari par voie d'internet, notamment :
la création d'un compte, l'accessibilité de la connexion
internet, le dépôt des fonds dans le compte... Tout ceci fait
appel, directement ou indirectement, à d'autres frais que les parieurs
kinois n'ont pas l'intention de lâcher facilement.
Tableau VI. Temps consacré au jeu
parifoot
Intervalle de temps
|
Effectif
|
%
|
moins de 30 minutes
|
7
|
13,5
|
30 à 1 heure
|
17
|
32,7
|
1 à 2 heures
|
18
|
34,6
|
plus de 2 heures
|
10
|
19,2
|
Total
|
52
|
100
|
Comme il fallait s'y attendre, quiconque observe les lieux de
parifoot, remarquera que les parieurs congolais, en
général, et kinois, en particulier, ne consultent pas leur montre
lorsqu'ils se lancent dans ce jeu. En d'autres termes, le temps ne compte
presque pas pour eux. C'est pour cela que seulement 13,5% de
l'échantillon prélevé affirment n'être pas
allé au-delà de 30 minutes dans le jeu parifoot. Par
contre, 32,7% consacrent entre 30 et 60 minutes, 34,6% passent entre 1 et 2
heures au jeu. Quant aux 19,2% restants, ils regorgent ceux pour qui cette
activité représente tout. C'est pourquoi ils y consacrent parfois
plus de 2 heures. C'est dire que ce qui devrait être qu'un simple jeu,
devient pour certains, une activité de survie.
2.2.10.2. Aspect financier
Tableau VII. Montant de mise journalière
Hauteur de mise
|
Effectif
|
%
|
300 - 3.000 Fc
|
32
|
61,5
|
3.100 - 10.000 Fc
|
11
|
21,2
|
plus de 10.000 Fc
|
9
|
17,3
|
Total
|
52
|
100
|
Nous pouvons lire clairement à partir des
données de ce tableau que la majorité, soit 61,5% des parieurs
interrogés ne misent que des petites sommes qui varient entre 300 et
3.000 FC (0,15 $ et 1,5 $) pendant la journée. Ces petites mises
témoignent de très faibles revenus constatés dans le chef
de la plupart des parieurs comme déjà indiqué plus haut.
D'ailleurs, dès que le montant des mises journalières quitte le
cap de 3.000 Fc (1,55$), le pourcentage des parieurs tombe à 38,5% dont
21,2% des parieurs investissent de sommes allant de 3.100 à 10.000 FC
(1,55 $ à 5 $) et 17,3% seulement arrivent à tenter la chance
avec des sommes supérieures à 10.000 FC (plus de 5 $). Dans cette
dernière catégorie, on trouve des gens qui parient des grosses
sommes d'argent lorsqu'il y a des matchs qu'ils estiment avoir la grande
probabilité de remporter. Ils les qualifient par le terme coup
sûr.
Tableau VIII. Somme d'argent hebdomadaire investie dans le
jeu parifoot
Hauteur de mise hebdomadaire
|
Effectif
|
%
|
moins de 2.000 Fc
|
8
|
15,4
|
2.000 - 5.000 Fc
|
22
|
42,3
|
5.100 - 10.000 Fc
|
12
|
23,1
|
10.100 - 20.000 Fc
|
7
|
13,5
|
plus de 20.000 Fc
|
3
|
5,7
|
Total
|
52
|
100
|
Quant auxsommes misées hebdomadairement par des
parieurs kinois, elles reflètent déjà le niveau de leur
investissement dans ce jeu. A cela, comme renseignées dans le tableau
précédent, on ne doit pas s'attendre à ce que le montant
des mises cumulées durant toute la semaine soit aussi conséquent.
C'est ainsi que pour la majorité (80,1%), leurs mises hebdomadaires
tournent autour de moins de 2.000 à 10.000 Fc (moins de 1 à 5 $
us) reparti respectivement, dans l'ordre de 15,4% pour ceux qui ont misé
moins de 2.000 Fc (moins de 1$), 42,3% entre 2.000 et 5.000 Fc (1 et 2,5 $ us).
Et 23,1% des parieurs ont quand même atteint des montants allant de
10.100 à 20.000 Fc (5,05 et 10 $ us).
Même dans un tel cas, reparties au nombre de jours de la
semaine comme au nombre de tickets joués par jour, ces sommes ne
représentent absolument rien en tant que montant de mise. Ceci peut
être dû à la situation économique que vivent les
parieurs surtout lorsqu'on sait que l'échantillon prélevé
renferme des mineurs, des jeunes sans emploi et des gens sous-employés.
Ce qui justifie le pourcentage très minime, à la hauteur de 5,7%
seulement des parieurs pour qui le montant total des mises hebdomadaires
dépasse les 20.000 FC, soit 10 $.
Tableau IX. Gain hebdomadaire gagné au
parifoot
Hauteur de gain hebdomadaire
|
Effectif
|
%
|
aucun
|
49
|
94,3
|
5.000 - 10.000 Fc
|
-
|
-
|
10.100 - 20.000 Fc
|
1
|
1,9
|
20.100 - 30.000 Fc
|
-
|
-
|
plus de 30.000 Fc
|
2
|
3,8
|
Total
|
52
|
100
|
Il n'est pas facile dans cet univers de parifoot
qu'on gagne le plus souvent, comme on dit toujours que ce n'est pas chaque jour
qu'on gagne. Ce constat se retrouve consacré dans ce tableau où
l'on peut lire clairement que la majorité très significative soit
94,3% des parieurs interrogés, n'ont encaissé aucune somme
gagnante durant toute la semaine malgré tous les sacrifices consentis et
les efforts déployés pour participer à ce jeu. Il va de
soi que malgré ces échecs répétés, rien ne
les empêche de continuer à tenter leur chance. Par contre, dans un
tout autre registre où l'on retrouve ceux qui ont eu la chance de gagner
quelque chose au courant de la semaine, il ressort que 3,8% des parieurs ont
réussi à toucher une somme supérieure à 30.000 Fc
(15 $). Ce qui n'est pas étonnant, comparé aux petits montants
qu'ils mettent en jeu. On ne peut pas s'attendre à ce qu'ils gagnent
plus. C'est ce qui atteste que ces montants qu'ils remportent hasardeusement,
constituent pour eux, un moyen de lutte pour la survie.
2.2.10.3. Appréciation du jeu
parifoot
Tableau X. Motivation à la base du recours au jeu
parifoot
Spécification
|
Effectif
|
%
|
raison de divertissement
|
8
|
15,4
|
recherche du gain financier
|
43
|
82,7
|
résolution de certains problèmes
|
1
|
1,9
|
Total
|
52
|
100
|
En examinant les données consignées dans le
tableau ci-dessus, il ressort clairement que la majorité, soit 82,7% des
parieurs enquêtés sont attirés par l'appât du gain
qui les incite, le plus souvent, à recourir au jeu parifoot.
Cela se justifie au regard de la situation socioéconomique qui
caractérisent Kinshasa et qui laisse à désirer. Sans aucun
contredit, ce sont les mauvaises conditions sociales et financières qui
expliquent la participation de cette majorité des parieurs à la
recherche du gain financier en vue de tenir les deux bouts du mois ou pour
apporter une réponse à leurs besoins quotidiens.
D'un autre côté, la motivation à la base
du recours à ce jeu n'est pas seulement la recherche du gain. C'est ce
qu'atteste ce tableau, où il transparait que pour15,4% des parieurs, le
jeu parifoot n'est qu'un moyen de divertissement, c'est-à-dire
de mettre en pratique leurs connaissances sportives ou de développer
leur propre culture sportive. Au regard de ces données, nous pouvons
comprendre qu'à Kinshasa, le jeu parifoot n'est pas
spécifiquement qu'un simple jeu ludique mais qu'il est surtout une
nécessité qui procure à ses adeptes de l'argent.
Tableau XI. Représentation du jeu
parifoot
Opinion
|
Effectif
|
%
|
un moyen de gagner facilement de l'argent
|
23
|
44,2
|
un divertissement rentable
|
4
|
7,7
|
un moyen susceptible d'améliorer son statut social et
économique
|
16
|
30,7
|
système qui appauvrit ses consommateurs
|
3
|
5,8
|
un simple jeu de divertissement
|
6
|
11,5
|
Total
|
52
|
100
|
Dans toute activité, les perceptions sont loin
d'être uniformes dans le rang de ses pratiquants. Ainsi, pour la question
de savoir ce que représente le jeu parifoot pour les parieurs
rencontrés sur le terrain, trois groupes sortent du lot. Dans le
premier, se classent les parieurs qui perçoivent cette activité
comme une source de revenus. Pour cela, 44,2% trouvent que le jeu
parifoot est le moyen le plus facile pour eux de gagner de l'argent.
Pour 30,7%des enquêtés, grâce au fonds que leur
génèrent ce jeu, même si c'est de façon
aléatoire, ils peuvent changer de manière sensible, leur statut
socioéconomique. Le deuxième, renferme d'un côté,
les parieurs qui considèrent ce jeu comme une simple forme de
divertissement (11,5%) et de l'autre, ceux pour qui il est un divertissement
qui procure de temps à autre de revenus (7,7%). Le dernier groupe
projette une vision opposée aux deux autres. Ainsi, pour 5,8% des
parieurs, ce jeu n'est ni plus ni moins qu'une activité qui leur
extorque des petites mises qu'ils investissent dans le jeu, ce qui les
maintient dans la pauvreté.
Tableau XII. Rentabilisation du jeu parifoot
Opinion
|
Effectif
|
%
|
positive
|
7
|
13,5
|
ça dépend
|
16
|
30,7
|
négative
|
29
|
55,8
|
Total
|
52
|
100
|
S'agissant de la rentabilité par rapport à la
pratique du jeu parifoot, mais surtout par rapport au caractère
accrocheur à ce jeu, l'enquête atteste qu'une majorité
expressive de 55,8% renforcée par une partie des indécis (30,7%),
avoue que ce jeu ne leur est point lucratif. Cela parait évident,
à les entendre parler, car la somme des montants misés reste
supérieure à celle des gains gagnés. Quant aux 13,5% des
parieurs qui admettent subjectivement que ce jeu leur est profitable du point
de vue financier, ils se composent, en grande partie, des individus qui,
lorsqu'ils gagnent, oublient toutes les pertes enregistrées et se
versent dans la consommation de ce gain.
Tableau XIII. Bien de valeur acheté grâce au
jeu parifoot
Spécification
|
Effectif
|
%
|
financer les études
|
11
|
21,2
|
un téléphone
|
27
|
51,9
|
une moto
|
1
|
1,9
|
une télévision
|
3
|
5,8
|
un frigo
|
2
|
3,8
|
autres biens
|
8
|
15,4
|
Total
|
52
|
100
|
La culture de gagne dans le jeu parifoot n'est pas
aisée. Lorsque cela arrive, pour le cas des parieurs interrogés,
ils cherchent, soit à acquérir un bien de valeur, soit
résoudre certains problèmes auxquels ils font face. Pour cela,
les données inscrites dans ce tableau indiquent que les gains obtenus
dans ce jeu ont permis aux parieurs, en dehors de quelques-uns (21,2%) qui en
ont versés pour financer leurs études (frais scolaires, frais
académiques, etc.), de s'acheter un bien d'équipement qui se
présente de manière décroissante :
téléphone (51,9%), télévision (5,8),
réfrigérateur (3,8%) et moto (1,9%).
Tableau XIV. Effets négatifs découlant du jeu
parifoot
Spécification
|
Effectif
|
%
|
Dépendance
|
36
|
69,2
|
Perte de temps
|
42
|
80,8
|
Suicide
|
8
|
15,4
|
Perte d'argent
|
47
|
90,4
|
Endettement
|
35
|
67,3
|
Improductivité réduite
|
12
|
23,1
|
trouble social
|
18
|
34,6
|
Blanchissement d'argent
|
7
|
13,5
|
D'emblée, faisons remarquer que la complexité de
ce tableau est due à la non limitation des choix d'assertions
proposées, et par conséquent, le nombre des répondants ne
s'est pas arrêté à 52 comme dans les autres tableaux et
même le pourcentage d'ensemble n'est pas calculé. C'est
plutôt celui qui renseigne sur le poids de chaque obstacle qui est
considéré de manière autonome sur l'ensemble de personnes
interrogées. Aussi nous revient-il de rapporter sur la liste des effets
néfastes qu'engendre la pratique du jeu parifoot, les parieurs
de Livulu renseignent de manière décroissante, les pertes
d'argent (90,4%), perte de temps (80,4%), la dépendance (69,2%) et
l'endettement (67,3%). Les autres effets n'ont recueilli que moins de 40%.
Tableau XV. Persévérance dans le jeu
Opinion
|
Effectif
|
%
|
oui
|
32
|
61,5
|
ça dépend
|
17
|
32,7
|
non
|
3
|
5,8
|
Total
|
52
|
100
|
En dépit de ces effets sus-évoqués et
malgré des pertes qu'ils enregistrent dans la pratique de ce jeu, 61,5%
des enquêtés s'en sont, au fil de temps, carrément
identifiés à ce jeu au point d'en faire une seconde nature. Aussi
considérons-nous que parmi les 32,7% d'indécis, constitués
principalement des jeunes, notamment, des diplômés qui, en
attendant de trouver un emploi ou une activité génératrice
de revenus, une bonne partie n'est pas prête à laisser tomber. Par
contre, 5,8% d'enquêtés déclarent être prêts
à mettre fin à la pratique de ce jeu. Ainsi se
réfèrent-ils aux parieurs qui considèrent le
parifoot non pas comme un moyen pour changer durablement leurs
conditions de vie mais plutôt comme un système que les
opérateurs de paris sportifs ont installé pour les enfoncer dans
la pauvreté, mieux dans la misère.
|
|