C. Données empiriques et
stratégies des acteurs
L'Analyse Stratégique (A.S.) part d'une constatation de
base: aucun individu n'accepte d'être traité totalement et
uniquement comme l'objet du fonctionnement ou de l'accomplissement des buts
d'une organisation. Les conduites des acteurs ne sont plus vues comme la simple
résultante, prévisible, stéréotypée et donc
reproductible, des déterminants structurels, financiers ou
psychologiques. Leurs conduites sont inventées par les acteurs, dans un
contexte, construites en vue de certains buts.
Au lieu de partir d'un agent passif répondant de
manière stéréotypée (c'est-à-dire
prévisible) aux choix du stimulus qu'on lui impose, l'A.S. postule
l'existence d'agents libres, car les organisations, quoiqu'étant des
"machines à rationaliser", ont des limites; et ayant leurs propres buts,
parce que les acteurs ont donc la possibilité d'y développer
leurs stratégies.
Dans une logique a priori, l'homme, dans une perspective
synoptique, chercherait la meilleure solution à tout problème.
Or, « l'être humain est incapable d'optimiser. Sa liberté et
son information sont trop limitées pour qu'il parvienne. Dans un
contexte de rationalité limitée, il décide de façon
séquentielle et choisit pour chaque problème qu'il a à
résoudre la première solution qui correspond pour lui à un
seuil minimal de satisfaction. » (CROZIER, 1997)
Pour atteindre ces buts, les acteurs vont poursuivre leurs
propres stratégies; ils vont utiliser les ressources dont ils disposent
de la manière la plus judicieuse compte tenu des contraintes du moment,
telles qu'ils les perçoivent, depuis leur position. Leur conduite n'est
donc pas entièrement prévisible puisque changeante. L'acteur
ajuste constamment sa conduite aux données nouvelles auxquelles il se
trouve confronté, dans sa recherche de son intérêt.
Ainsi, L'acteur n'a que rarement des objectifs clairs et
encore moins des projets cohérents; (ex: des conséquences
imprévues de son action l'amenant à reconsidérer sa
position) ; son comportement est actif. Même s'il est toujours contraint
et limité, il n'est jamais totalement limité; ce comportement a
toujours un sens. Cette rationalité est liée, non à des
objectifs clairs et explicites, mais s'organise par rapport à des
opportunités (contexte) et par rapport aux comportements des autres
acteurs; ce comportement présente un double aspect: un aspect offensif,
(la saisie d'opportunités en vue d'améliorer sa situation) et un
aspect défensif (le maintien et l'élargissement de sa marge de
liberté). Il n'y a donc plus de comportement irrationnel: c'est
là l'utilité du concept de stratégie. «
Derrière les humeurs et les réactions affectives il est en effet
possible à l'analyste de découvrir des régularités,
qui n'ont de sens que par rapport à une stratégie. Celle-ci n'est
donc rien d'autre que le fondement inféré ex post des
régularités de comportements observés empiriquement. Il
s'en suit qu'une telle « stratégie » n'est nullement synonyme
de volonté, pas plus qu'elle n'est nécessairement consciente
». (CROZIER, 1997)
À partir de la description du processus de
décision, CROZIER et FRIEDBERG affirment qu'il est tout aussi impossible
pour un acteur, dans une action organisée, de mener une stratégie
parfaite en disposant de toutes les informations nécessaires. La
décision de l'acteur individuel ou collectif ne peut, dans ce contexte,
correspondre qu'à un « seuil minimal de satisfaction ».
Considérant l'organisation comme un moyen, elle est
ainsi pensée en termes de production et de performance. De ce fait, les
acteurs qui la composent doivent être organisés, agencés et
coordonnés pour un meilleur rendement. La finalité des
premières recherches témoigne d'ailleurs de cette vision «
instrumentale » de l'organisation qui deviendrait ainsi une « simple
courroie de transmission ». En conséquence, le facteur humain devra
être organisé et rationalisé en vue de garantir la
meilleure performance pour l'organisation (usine, entreprise, service, etc.).
Or, pour FRIEDBERG, « l'action humaine, sur tous les plans, n'est
rationnelle que de façon limitée, les organisations pas plus que
les individus ne peuvent prétendre à une rationalité
absolue ». Cette incertitude qui pèse sur toute tentative de
rationalisation de l'action humaine milite effectivement en faveur d'une vision
plus flexible de l'organisation.
Dans le contexte qui est le nôtre, les acteurs mettent
en place plusieurs stratégies pour arriver à la spoliation ou
l'octroi d'un espace dans une aire protégée.
A la question de savoir comment il est arrivé à
avoir un terrain dans une zone à risque, monsieur SALAMA répond :
« c'est le chef de quartier qui nous a encouragé d'occuper ce
terrain car MAYI INA KIMBIYA BANTU et notre quartier par conséquent va
grandir », et à monsieur IMARA d'ajouter : « Pour
éviter de passer nuit à la belle étoile, et dans le soucis
de ne pas trop s'éloigner de la ville, nous occupons tout espace vide et
quand l'Etat viendra, on va s'arranger ».
A ce propos, un agent de l'urbanisme estime que : «
la ville de Lubumbashi est saturée, et que l'Etat devrait
prévoir une extension de celle - ci, mais entre-temps, tout espace libre
en son sein devient la cible de plusieurs personnes. »
Au regard de ces entretiens, nous comprenons que la spoliation
de certains espaces protégés a lieu de fois avec le concours de
l'autorité locale pour palier au problème de logement suite
à la démographie de plus en plus croissante et faciliter
l'extension de son entité, et aussi pour favoriser une paix sociale en
évitant que les familles entières manquent de logement au moment
où à coté il y a un lopin de terre non occupé.
A la question de savoir comment les servitudes le long des
rails ont disparu ainsi certains trottoirs de dégagement ou ruelles
sanitaires dans certains quartiers, monsieur HODARI nous dira : «Ces
espaces étaient délaissés et non entretenus, par
conséquent, la nuit et de fois pendant la journée en notre
absence, ils étaient transformé en dépotoir des
immondices, pour palier à ce problème, nous avons jugé bon
de rallonger nos parcelles jusqu'à quelques mètres de rails et le
problème est résolu », et à monsieur KITUMAINI
d'ajouter : « en voyant ces trottoirs se transformer en toilettes
publiques par les passagers et sources d'insécurité pendant la
nuit, nous avons jugé bon de les annexer à nos parcelles
».
Avec ces entretiens, nous avons compris que certains espaces
sont spoliés non pas dans le seul but de les occuper pour les
habitations, mais plutôt pour pallier aux problèmes liés
à l'insalubrité et l'insécurité.
A la question de savoir comment certaines stations-services,
certaines bâtiments et certaines institutions d'enseignements se
retrouvent sur des espaces réservés, monsieur LUKINI nous
renseigne : « Pour certaines personnes, elles commencent par
solliciter un permis d'utilisation temporaire d'un espace avec un projet
d'utilité publique comme un parc d'attraction, la construction des
latrines publiques ou autres et au bout d'un certain temps, avec la
complicité des certaines autorités, elles se font octroyer ce
lieu », à monsieur LUKUNI de continuer : « pour
d'autres, juste avec le permis d'utilisation temporaire, elles s'approprient
les lieux en y construisant autre chose », et à monsieur
LUKINI de conclure : « enfin, d'autres personnes usent seulement de
leurs bonnes relations avec les autorités pour directement avoir un
espace moyennant une belle somme ».
Dans cet entretien il apparait clairement certains acteurs
profitent de la négligence de l'Etat pour spolier des espaces, et
d'autres arrivent à les acquérir par le phénomène
du clientélisme et du népotisme, comme l'a souligné un
plus tard monsieur LUKUNI : « A mon niveau, je pense que nous avons un
sérieux problème de gouvernance, du fait qu'il n'existe pas
jusque-là ni le plan national d'aménagement, ni le plan
régional d'aménagement, ni le plan urbain d'aménagement,
cela donne une certaine liberté à certaines personnes d'user des
espaces protégés comme elles l'entendent pour leurs propres
intérêts »
« C'est dans le cadre de survie, que nous occupons
les servitudes de l'Etat avec des terrasses ou des kiosques, et lorsque les
agents de l'Etat arrivent, nous payons les taxes normalement sans
problèmes »
A la préoccupation de savoir comment se gèrent
les contentieux sur l'occupation des espaces réservés, monsieur
BAYA nous explique : « Les gros dossiers comme des stations de
carburants construits dans les espaces réservés sont
gérés par les chefs, pour ce faire, nous gérons de notre
manière les dossiers moins juteux en coopérant de fois avec leur
propriétaires. »
Et en voulant en savoir plus sur la
coopération évoquée ci - haut, monsieur
BAYA a été moins bavard mais entre les lignes, nous avons compris
qu'il s'agissait des transactions financières pour gérer à
l'amiable certains contentieux.
Pour ce qui est de l'occupation des aires de jeux, des
cimetières, ..., monsieur KIPUSHI, agent au service d'urbanisme fustige
: « certains agents des services fonciers modifient les plans de
lotissement sans informer les autres services pour vendre des espaces qui, au
préalable ne devaient pas l'être »., et à lui de
renchérir : « mis à part l'entêtement des
certaines personnes pour occuper des endroits non avenus, il y a aussi certains
agents qui font circuler des informations sur des fausses
désaffectations de certains endroits pour les vendre aux gens »
Et à monsieur KITUMAINI, un des occupants de dire :
« Personnellement, je ne sais pas ce que veut dire espace
réservé car ce sont les agents de l'Etat qui nous ont vendu en
bonne et due forme les terrains que nous occupons »
Sur cet entretien, nous comprenons qu'il y a un sérieux
problème de coordination des actions entres les différents
services concernés et celaconduit à la
modification des plans et la désaffectation «
virtuelle » de certains espaces par certains agents.
Et à monsieur KIPUSHI de conclure : « nous
constatons aussi le laxisme de la population qui n'est pas suffisamment bien
informée sur le l'importance et le bien fondé des aires
protégées en milieu urbain, car pour moi c'est elle qui devrait
être la première défenderesse de ces espaces »
Nous venons de voir les différentes stratégies
de différents acteurs, ainsi, qui prennent sens au regard des
différents enjeux présentésci - haut.
De cette présentation des enjeux ainsi que des
stratégies des acteurs autourde l'occupation des espaces dans les aires
protégées sur la ville de Lubumbashi, nous estimons fondamental
de donner l'aperçu des pratiques essentielles des acteurs
impliqués dans cette occupation.
Lesdits enjeux impliquent en pratique les stratégies suivantes :
- Trafic d'influence
- Clientélisme
- Népotisme
- Coopération
- Spoliation
- Incitation à la modification ou à la
désaffectation virtuelles des espaces
a. Trafic d'influence
Le trafic d'influence désigne le fait pour une personne
de recevoir - ou de solliciter - des dons dans le but d'abuser de son
influence, réelle ou supposée, sur un tiers afin qu'il prenne une
décision favorable. Il implique trois acteurs : le
bénéficiaire (celui qui fournit des avantages ou des dons),
l'intermédiaire (celui qui utilise le crédit qu'il possède
du fait de sa position) et la personne cible qui détient le pouvoir de
décision (autorité ou administration publique, magistrat, expert,
etc.).
Le trafic d'influence est le fait, par quiconque, de
solliciter ou d'agréer, à tout moment, directement ou
indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des
avantages quelconques, pour lui-même ou pour autrui, pour abuser ou avoir
abusé de son influence réelle ou supposée en vue de faire
obtenir d'une autorité ou d'une administration publique des
distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision
favorable.
Trafic d'influence actif
Fait par quiconque de proposer sans droit, à tout
moment directement ou indirectement des offres, des promesses, des dons, des
présents, des avantages quelconques à une personne
dépositaire de l'autorité publique, chargée d'une mission
de service public ou investie d'un mandat électif public pour
elle-même ou pour autrui pour qu'elle abuse ou parce qu'elle a
abusé, de son influence réelle ou supposée en vue de faire
obtenir.
Trafic d'influence passif
Fait pour une personne dépositaire de l'autorité
publique ou chargée d'une mission de service public ou investie d'un
mandat électif public de solliciter ou d'agréer, sans droit,
à tout moment, directement ou indirectement des offres, promesses des
dons présents ou avantages pour elle-même ou autrui, pour abuser
ou avoir abusé de son le fait par quiconque de proposer sans droit,
à tout moment directement ou indirectement des offres, des promesses,
des dons, des présents, des avantages quelconques à une personne
dépositaire de l'autorité publique, chargée d'une mission
de service public ou investie d'un mandat électif public pour
elle-même ou pour autrui
Comme l'écrivait KANT dans ses Fondements de la
métaphysique des moeurs, « en réalité nous ne pouvons
jamais, même par l'examen le plus rigoureux, pénétrer
entièrement jusqu'aux mobiles secrets ; or, quand il s'agit de valeur
morale, l'essentiel n'est point dans les actions, que l'on voit, mais dans ces
principes intérieurs des actions, que l'on ne voit pas. »
(Traduction de Victor Delbos).(DELBOS, 1993).
MUNAMA nous dit : « Le trafic
d'influence est fréquent dans le traitement des
dossiers concernant les constructions dans les espaces
réservés ».
b. Clientélisme
Grands secteurs d'activités Economiques et sociaux
où il y a des processus non transparents, où il y a des processus
de réseaux, d'allégeance.
Rappelons, rapidement, trois traits généraux du
clientélisme :
a) une relation entre deux personnes ou une personne et une
institution;
b) une relation qui lie deux partenaires de statut
inégal ;
c) unerelation de clientèle qui consiste en un
échange de prestations et deservices.
Par conséquent, un des plus importants facteurs
conduisantau clientélisme est l'existence d'espoirs et d'expectatives
chez lesclients.
La question peut se poser ainsi : Que désire le client
? Bien queJean-François Médard affirme que « les ressources
échangées peuventêtre de nature extrêmement diverses
: économiques, politiques,religieuses, psychologiques, militaires,
judiciaires, administratives,éducatives... tous les aspects de la vie
sont concernés» et donc qu'ilest «difficile de faire une
typologie à partir des ressources».
Dans la stratégie clientéliste chacun, patron
comme client,cherche dans l'échange à valoriser, et à
monnayer ses ressources aumaximum» ne correspond pas toujours à la
réalité vécue par lespopulations exclues. Nous adoptons
l'hypothèse selon laquellel'utilisation des ressources, de la part du
client dans une relationclientéliste, est en corrélation avec sa
capacité sociale de mobiliser sespropres forces pour servir ses
intérêts. Le degré de subordination duclient au patron,
dépend, d'une part, de l'importance des servicesprocurés ou de la
monopolisation de ces services par le patron et,d'autre part, de la
capacité du client à mobiliser ses forces pourimposer au patron
ses exigences qui ne sont, pour lui, autres que desbiens d'ordre vital.
Sur base de relations d'intérêt entre certains
responsables politico - administratifs et les individus ou des entreprises, et
certains échanges de faveurs, plusieurs espaces réservés
se sont retrouvés entre les mains des particuliers et de certaines
entreprises, de manière préférentielle et
pas nécessaire légale.
Comme nous l'a renseigné monsieur LUKINI : «
Pour certaines personnes, elles commencent par solliciter un permis
d'utilisation temporaire d'un espace avec un projet d'utilité publique
comme un parc d'attraction, la construction des latrines publiques ou autres et
au bout d'un certain temps, avec la complicité des certaines
autorités, elles se font octroyer ce lieu », et : «
pour d'autres, juste avec le permis d'utilisation temporaire, elles
s'approprient les lieux en y construisant autre chose », et: «
enfin, d'autres personnes usent seulement de leurs bonnes relations avec
les autorités pour directement avoir un espace moyennant une belle
somme », nous voyons comment le clientélisme fait rage dans ce
milieu.
c. Le népotisme
C'est favoritisme démontré à
l'égard de parents proches en ce qui a trait à l'embauche ou aux
privilèges accordés.Le népotisme est l'attitude de
quelqu'un (dirigeant) qui use des privilèges liés à sa
fonctionpour favoriser ses proches. Cette pratique devenue une
spécialité nationale, est beaucoupconstatée dans les
institutions et organisations publiques.Outre le favoritisme
éhonté de ces situations, on peut également
déplorer qu'elles donnent unetriste image des classes dirigeantes, et
créé un sentiment de défiance. Le népotisme
réduit l'efficacité de la société et affecte
défavorablement sa performance
Le concept de népotisme recouvre ainsi la tendance
que lefondateur fait preuve d'une grande tolérance envers des
membres de la famille qui sont plusou moins compétents (DYER, 1988)
; qui se manifeste par la perceptiond'injustice (COVIN, 1994).
Le népotisme et les considérations tribales
violent les principes élémentaires d'entreprisecitoyenne
(équilibre régional, compétence, mérite), de la
solidarité nationale et tuent enconséquence le sentiment
patriotique
Les interactionsmatérialisent donc le degré du
népotisme qui peut être apparent ou latent selon les positionsdes
acteurs en présence du paradoxe des enjeux. Le népotisme
influence la mise en place d'un système efficace de contrôle.
Comme nous l'a clairement expliqué monsieur TUMBWE
: « nous avons d'autres chefs compétents et qui
connaissent le travail, mais qui, pour certains cas ferment les
yeux pour les raisons que nous ignorons et qui, pour d'autres cas,
sont incapables de réagir suite aux instructions qui viennent d'en
haut. » et : « l'un de nos responsable avait
voulu suivre le dossier de la maison en étage qu'on construit au niveau
de l'espace protégé situé entre l'arrêt de bus
KASAPA et l'avenue Lumumba, cela a failli lui couter son boulot du fait le
propriétaire faisait partie de la famille
présidentielle ».
Ainsi, appartenir à une certaine famille,
confère une forme d'immunité qui fait en sorte qu'on ne peut pas
être inquiété même quand on acquiert
illégalement des espaces dans les aires protégées.
d. la coopération
En soit par coopération on sous-entend une pratique qui
consiste de la part d'un tenancier des activités dans des espaces
réservés, de donner régulièrement de l'argent
à certains agents pour pérenniser leurs activités.
Monsieur BAYA nous a expliqué ceci : « Les
gros dossiers comme des stations de carburants construits dans les espaces
réservés sont gérés par les chefs, pour ce faire,
nous gérons de notre manière les dossiers moins juteux en
collaborant de fois avec leur propriétaires. » et monsieur
LUKINI avait déjà avancé ceci : « enfin, d'autres
personnes usent seulement de leurs bonnes relations avec les autorités
pour directement avoir un espace moyennant une belle somme ».
e. La spoliation
La spoliation est l'action de
dépouiller autrui de sa propriété par la violence ou par
la ruse. Pour ce qui est des espaces protégés, nous assistons
à leur spoliation par des individus ou des entreprises.
« C'est dans le cadre de survie, que nous occupons
les servitudes de l'Etat avec des terrasses ou des kiosques, et lorsque les
agents de l'Etat arrivent, nous payons les taxes normalement sans
problèmes »
« En voyant ces trottoirs se transformer en toilettes
publiques par les passagers et sources d'insécurité pendant la
nuit, nous avons jugé bon de les annexer à nos parcelles
», nous a renseigné monsieur KITUMAINI.
«Ces espaces étaient délaissés
et non entretenus, par conséquent, la nuit et de fois pendant la
journée en notre absence, ils étaient transformé en
dépotoir des immondices, pour palier à ce problème, nous
avons jugé bon de rallonger nos parcelles jusqu'à quelques
mètres de rails et le problème est résolu »,
s'exprime monsieur HODARI.
MATRICE ENJEU/STRATEGIES
Dans le cadre de notre travail, nous avons constaté une
forte interpénétration entre enjeu et stratégies des
acteurs, de ce fait nous proposons cette matrice pour dégager tant soi
peu les liens entre les enjeux et les stratégies des acteurs qui
incarnent les pratiques.
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STRATEGIES
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Trafic d'influence
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Clientélisme
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Népotisme
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Coopération
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Spoliation
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Incitation à la modification ou à la
désaffectation virtuelles des espaces
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ENJEUX
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POUVOIR ET RELATIONNEL
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ECONOMIQUE
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FINANCIER
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HABITAT
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SECURITE
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SANTE PUBLIQUE
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