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Impact géopolitique de l'accord cadre d'Aaddis-Abeba sur la stabilité de la RDC. Analyses et perspectives.


par Faustin UPONJURU MASTOLO
Université de Kinshasa - Licence en sciences politiques et administratives 2018
  

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3.3. Situation politique

La crise politique de 2016 en République Démocratique du Congo fait suite au report sine die de l'élection présidentielle prévue avant le 20 décembre 2016, qui permet au Président Joseph KABILA de rester au pouvoir. Elle commence en septembre 2016, avec les premiers sommets politiques cherchant à régler la situation, concomitants à des manifestations faisant plusieurs morts, et se poursuit jusqu'au 31 décembre où un accord est

56 CHEIK FITA, RD Congo, sans un seul coup de feu, Ed. OCM, Kinshasa, 2019, 512 p.

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finalement trouvé qui prévoit le retrait du président Kabila et la tenue d'élections présidentielles en décembre 2017, finalement reportées le 23 décembre 201857.

Le Président KABILA ayant déjà réalisé deux mandats, la constitution ne lui permet pas de se représenter. Après les élections de 2011 marquées par des fraudes massives, la situation politique est tendue en République Démocratique du Congo. Des manifestations ont lieu en janvier 2015, durement réprimées. Des opposants et des journalistes sont arrêtés.

En janvier 2015, l'assemblée Nationale adopte un projet de loi permettant de repousser la date des élections. Cette loi est contestée par l'opposition, et engendre trois jours de violence.

Le 11 mai 2016, la cour constitutionnelle autorise le Président à rester au pouvoir en l'absence de nouvelles élections. L'opposition se rassemble le 10 juin à l'initiative d'Étienne TSHISEKEDI, et demande le départ de Kabila le 31 juillet de la même.

Le 1er septembre, des négociations commencent à la Cité de l'Union Africaine à Kinshasa, mais une grande partie de l'opposition, dont celle menée par Étienne TSHISEKEDI refuse d'y participer. Les 19 et 20 septembre, soit trois mois avant la date de fin du mandat de Joseph KABILA, l'opposition organise des manifestations. Au cours de celles-ci, les forces de l'ordre tirent sur la foule, alors que des sièges de partis politiques et des boutiques des commerçants sont incendiés.

En octobre 2016, l'opposition appelle à une « journée villes mortes » devant le refus de Kabila d'organiser de nouvelles élections.

Le 18 octobre, fin des discussions de la Cité de l'Union africain, un accord est signé avec une frange de la classe politique qui y participait.

Le 14 novembre, le Premier ministre Augustin MATATA PONYO démissionne pour laisser sa place à un gouvernement de large union, issu de l'accord du 18 octobre.

57 www.rfi.fr, consulté le 13 juin 2019.

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Le 17 novembre, l'opposant Samy BADIBANGA est nommé Premier ministre, conformément à ces accords du 18 octobre.

Le 20 décembre 2016, le Président KABILA annonce un nouveau gouvernement, alors que son mandat expirait le 19 décembre de la même année.

Le 23 décembre 2016, le gouvernement conduit par le Premier ministre Samy BADIBANGA est investi58. Un accord pour organiser une élection en 2017 a finalement été trouvé le 31 décembre 2016 après des négociations entamées le 8 décembre à l'aide d'une médiation de la CENCO.

Le 7 avril 2017, il nomme son adversaire politique Bruno TSHIBALA Premier ministre de la République Démocratique du Congo à la suite d'un accord négocié sous l'égide de l'Église catholique afin que le poste revienne à un membre de l'opposition. Cette décision de Joseph KABILA, qui profite de la désunion de ses adversaires, fait perdurer les divisions au sein de l'opposition.

De décembre 2017 à février 2018, plusieurs manifestations populaires à l'appel des Laïcs catholiques soutenus par la CENCO, l'opposition plurielle ont eu lieu à travers le pays, demandant le respect strict de l'Accord politique de la Saint-Sylvestre en demandant notamment au président KABILA de ne pas tenter de briguer un troisième mandat anticonstitutionnel, l'application des mesures de décrispation politique, etc. Ces manifestations ont causé plusieurs morts à Kinshasa et à l'intérieur du pays.

Le 8 août 2018, le président KABILA a finalement et officiellement renoncé à se présenter à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre 2018 en désignant un dauphin en la personne d'Emmanuel RAMAZANI SHADARY, candidat de son camp politique au dernier jour du dépôt des candidatures pour cette élection. Mais, les divisions politiques persistent entre les camps présidentiel et celui de l'opposition plurielle sur la

58 www.radiookapi.net, consulté le 13 juin 2019.

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question de la machine à voter, les 16,6 % des électeurs sans empreintes digitales, l'application des mesures de décrispation politique, etc.59

Le 30 décembre 2018, organisation des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales. 21 candidats en lice pour la présidentielle dont 3 principaux Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO (UDPS/ TSHISEKEDI), Martin FAYULU MADIDI (DO) et Emmanuel RAMAZANI SHADARY (Indépendant). Et trois principales coalitions étaient en lice pour

les législatives (FCC, LAMUKA et CACH). Félix TSHISEKEDI élu
démocratiquement avec 38,5 % des voix contre 34,8% des voix pour Martin FAYULU et 23% pour Emmanuel RAMAZANI. Le FCC de Joseph KABILA remporte les législatives devant LAMUKA de Martin FAYULU et CACH de Félix TSHISEKEDI.

Le 24 janvier 2019, passation pacifique et civilisée entre le Président sortant Joseph KABILA KABANGE et le Président élu Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO. C'est la première alternance démocratique au sommet de l'Etat depuis 1960. Le FCC a par la suite remporté largement les élections indirectes (sénatoriales et des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs) devant le CACH et LAMUKA.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci