II : LES ÉNERGIES
II.1 : QU'EST-CE QU'UNE ÉNERGIE PROPRE ?
Une énergie propre (ou verte) est une source
d'énergie primaire qui produit une quantité faible de polluants
lorsqu'elle est transformée en énergie finale. En
résumé, leur exploitation engendre très peu de
déchets et d'émissions polluantes lors du processus. Il ne faut
pas confondre énergie propre et énergie renouvelable. Une
énergie renouvelable est une source d'énergie lorsqu'elle
provient de sources que la nature renouvelle en permanence. Les énergies
renouvelables proviennent de 2 grandes sources naturelles : le Soleil (à
l'origine du cycle de l'eau, des marées, du vent et de la croissance des
végétaux) et la Terre (qui dégage de la chaleur).
La France est en première position dans ce domaine par
rapport à ces voisins européens. Globaldata
(société d'analyse de données et de média)
considère que la France est le pays européen le plus apte
à diminuer sa consommation de façon considérable en
énergie fossile d'ici à 2020. En raison, la capacité de
l'état français à développer les énergies
(solaire, éolien) et à sa production d'énergie
nucléaire (la plus importante d'Europe). La France a la
possibilité de se passer rapidement des énergies fossiles.
Constat intéressant puisque la pollution engendrée par ces
mêmes énergies a créé des phénomènes
inquiétants par exemple le réchauffement climatique.
Nucléaire, énergie propre ?
Un statut qui fait débat. Le nucléaire
présente l'un des tableaux les plus bas d'émissions de gaz
à effets de serre, elle produit cependant les déchets
nucléaires : tout comme n'importe qu'elle source d'énergie il y a
des déchets ultimes direct ou indirect. Malgré de nombreuses
interrogations, l'état français soutient le nucléaire, car
elle le positionne devant l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie en termes
de transition énergétique.
Et les Français dans tout ça ?
Ils sont favorables à 94 % et même tout à
fait favorables à 52 % au développement des énergies
propres. Interrogés sur les différentes énergies et leurs
caractéristiques compa-ratives25, les énergies propres
(solaire, énergie des mers, éolienne et géothermique) sont
citées comme les énergies les plus « d'avenir « 66 %
des Français sont prêts à payer un surcoût de, en
moyenne, 11,7 % de leur budget énergie pour passer d'une énergie
classique à une énergie renouvelable. Il reste, cependant, 31 %
de nos concitoyens qui ne veulent pas payer plus cher.
25 La lettre stratégie N°52 -
La transition énergétique en actions
46
58 % des Français sont également prêts
à soutenir le développement des énergies renouvelables
dans leur région en plaçant une partie de leur argent dans des
projets avec une rentabilité correcte. La moitié des
Français sont conscients qu'il faudra modifier de façon
importante leur mode de vie pour empêcher l'augmentation du
réchauffement climatique (51 %). Ils sont presque unanimes (96 %)
à dire « qu'aujourd'hui, la société dans son ensemble
produit trop de déchets », et 70 % à penser qu'ils
pourraient en produire moins.
Lorsqu'on leur demande (avec deux réponses possibles)
qui serait le plus efficace pour résoudre le problème du
réchauffement climatique, ce sont « les États » qui
sont le plus cités (51 %), devant « chacun d'entre nous « (50
%) puis « les instances internationales » (34 %), « les
entreprises » (27 %), « les associations, fondations, la
société civile « (11 %), « les collectivités
locales « (11 %) ou « personne « (9 %). 77 % des
Français, toutes couleurs politiques confondues, veulent que le prochain
gouvernement développe en priorité les énergies
renouvelables, contre 11 % pour le nucléaire.
Les biocarburants, les pompes à chaleur et
l'éolien sont les trois filières d'énergies propres qui
ont le plus progressé ces 20 dernières années, comme en
témoigne le bilan des énergies renouvelables 2018 publié
par le service des statistiques du ministère de la Transition
écologique et solidaire.
La part des énergies propres et renouvelables dans la
consommation finale brute d'énergie de la France a progressé de
près de 7 points sur les dix dernières années, passant de
9,3 % en 2006 à 16,0 % en 2016. Les énergies propres constituent
ainsi la quatrième source d'énergie primaire en 2016,
derrière le nucléaire, les produits pétroliers et le gaz.
Le bilan publié par le ministère fait le point sur les
différentes énergies et leurs évolutions.
Globalement, même si les pompes à chaleur, les
biocarburants et l'éolien ont beaucoup progressé depuis 20 ans,
le bois énergie et l'hydraulique restent prédominants,
représentant à eux seuls 60 % des énergies renouvelables.
En France, ont utilisent 41, 2 % des énergies type bois, 19,8 % de
l'hydraulique, 9,3 % de bio carburants, 8,4 % de pompes à chaleurs, 7,1
% d'énergie éolienne, 2,7 % d'énergie solaire, 2,9 % de
biogaz, et 8,1 % qui correspondent aux résidus de l'agriculture,
recyclage de déchets. Pourtant en France, le nucléaire reste la
1re source de production et de consommation d'électricité. Elle
provient de 58 réacteurs de différents niveaux de puissance
constituant un parc réparti sur l'ensemble du territoire.
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[ICON 6] Production française
d'éléctricité en 2017
Dans le reste du monde, on peut constater que le
nucléaire est quant à elle, la 3e source de production
d'électricité dans le monde. En 2017, le monde compte 454
réacteurs nucléaires en fonctionnement, répartis dans 31
pays. C'est l'énergie thermique à flamme qui se situe à la
première position.
[ICON 7] Production mondiale
d'éléctricité en 2016
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Est-ce que les énergies propres sont plus rentables ?
À court terme l'énergie propre la plus rentable
serait les panneaux photovoltaïques, avec un prix en nette
régression ces dernières années. Ses tarifs baissent de 10
% par trimestre et s'élèvent aujourd'hui à un montant
compris entre 236 et 406 euros du mégawattheure en fonction de la
puissance installée et selon le type de bâtiment. En Europe, les
experts estiment que le coût de l'électricité produite
à partir de panneaux photovoltaïques varie entre 150 euros du MWh
dans les régions les plus favorables (le sud) à environ 400
euros.
Le souci de ces installations, c'est qu'elles ne produisent
pas au moment où on en a besoin. En France, les pointes de consommation
ont surtout lieu en hiver vers 19 h, moment où les panneaux solaires ne
produisent plus d'énergies. À moins de stocker
l'électricité produite sur une batterie, mieux vaut donc la
réinjecter sur le circuit électrique. L'éolienne terrestre
quant à elle affiche des coûts quasi égaux à ceux
des centrales nucléaires modernes. On estime son coût à 70
euros du MWh environ.
Tout comme les panneaux solaires, l'inconvénient avec
les éoliennes, c'est qu'elles ne produisent de
l'électricité qu'environ 25 % du temps26, un temps qui
ne correspond malheureusement pas toujours aux périodes de pointe de
consommation, ce qui oblige ceux qui en sont équipés à
avoir des solutions de substitution. Autrement dit, il faut être
équipé d'installations supplémentaires en capacité
de prendre le relais lorsque les éoliennes sont à l'arrêt.
Pour terminer l'hydroélectricité, ne coûte quasiment rien
puisque l'eau est gratuite. Son avantage est qu'elle est extrêmement
flexible. Les barrages se mettent en place rapidement, ce qui permet de
contrôler les pics de consommation. Très peu d'informations sont
fournies par EDF sur cette énergie.
Actuellement, les énergies propres ne sont pas encore
assez rentables, mais elles le seront certainement dans le futur.
L'année 2015 a été la plus fructueuse pour les
énergies propres, du coup le secteur a reçu beaucoup
d'investissement. De grandes compagnies pétrolières investissent
sur les énergies propres et renouvelables comme Total, possédant
déjà des parts de la société SunPower Corp
(panneaux solaires) et Saft (groupe photovoltaïque27).
Revendre sa propre énergie ?
Avoir à disposition des panneaux photovoltaïques
nous permet de disposer d'une ressource que nous pouvons revendre. Cependant,
il faut respecter quelques conditions. On ne peut pas la revendre n'importe
où, ou à n'importe qui, ni à n'importe quel prix. Si l'on
préfère vendre son énergie à un concurrent d'EDF,
il faut s'assurer qu'il soit mentionné à l'article 23 de la loi
n° 46-628 du 8 avril 1946, c'est-à-dire qu'il doit
s'agir d'une entreprise de distribution à économie mixte dont les
collectivités publiques ou l'État doivent posséder la
majorité. Dans le cas d'EDF, l'entreprise a l'obligation d'acheter
l'énergie produite qui est raccordée au réseau, et ce, au
tarif prévu par la loi28.
26 Avantages et inconvénients de
l'énergie éolienne - Eco infos
27 Les énergies du futur sont arrivées -
ENGIE
28 Qui peut me racheter l'électricité
produite - EDF
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