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Capital humain et transformation structurelle en Afrique subsaharienne.


par Diosthin Majesté II De-gbodo
Université de Yaoundé II-SOA - Master 2018
  

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INTRODUCTION GENERALE

1. Contexte général 

Après les épisodes des grandes crises mondiales du 19ième siècle qu'a connu l'humanité, la recherche de développement durable par les pays pauvres et de la croissance soutenue à long termes par les pays développés est devenu un souci majeur et depuis lors d'une ampleur aujourd'hui planétaire, qu'elle a rapidement suscité l'intérêt particulier de plusieurs décideurs politiques et de nombreux auteurs sur la question du processus menant au développement. Beaucoup de théories ont été élaboré pour une explication pragmatique notamment la théorie du développement qui stipule que pour que les pays se développent, ils doivent se transformer structurellement allant d'une économie agraire à une économie moderne. Cette transformation structurelle s'opère par étapes (Kuznets, 1966). Et ce n'est qu'en 1979 dans son travail sur la transformation structurelle marquant un tournant décisif pour ce concept, il mentionne que « il est impossible d'obtenir un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) par tête en terme réel sans toutefois enregistrer des changements substantiels dans de nombreux secteurs de l'activité économique ». Cette thèse fut vérifié par la seconde et la troisième révolution industrielle qui ont permis à plusieurs pays de nos jours d'être connu comme développé et d'autres comme l'Afrique subsaharienne dit en voie de développement faute d'une désindustrialisation prématurée d'après Rodrick(2007).

Cependant La notion de la transformation structurelle occupait une place centrale dans la théorie pionnière du développement économique. Par la suite, elle a été reléguée au second plan des débats académiques et stratégiques qui, à partir des années quatre-vingt, ont porté leur attention sur les problématiques financières et les objectifs de croissance. Mais depuis une quinzaine d'années, elle est redevenue une thématique centrale pour les institutions internationales et un objet d'étude pour les économistes du développement (Hidalgo et al, 2007 ; McMillan et Rodrik, 2011 ; FMI, 2014 ; Lin, 2012 ; ONUDI, 2013) adoptant de fond l'interventionnisme étatique1(*) guidant ce processus. Qu'il s'agisse des conditions de transfert du surplus de main d'oeuvre d'un secteur traditionnel vers un secteur moderne (Lewis, 1954) ou des déterminants spécifiques des trajectoires d'industrialisation et de modernisation économique de long terme dans les pays en retard de développement (Chenery et Taylor, 1968 ; Kuznets, 1966).

La transformation de la structure de l'économie ci-haut mentionnée en elle-même dit transformation structurelle est la réallocation de l'activité économique des secteurs les moins productifs vers les secteurs les plus productifs (ADB et al. 2013 ; Staatz 1994). Elle est la matérialisation du processus de développement qui d'après W. Rostow est tributaire de 5 étapes2(*) de croissance. C'est en effet la transformation de la structure de l'économie afin que celle-ci résiste aux différents chocs aléatoires. Elle insinue une croissance soutenue de l'agriculture en terme de valeur malgré une baisse de la part du secteur dans le PIB global et l'emploi de la main d'oeuvre, l'accélération du processus d'urbanisation appuyée par l'exode rural, l'émergence d'une économie moderne industrielle et des services et une évolution de la démographie qui passe de taux élevés à des taux de natalité et de mortalité faibles. La thèse traditionnelle veut que les ressources transitent d'abord de l'agriculture vers l'industrie, puis vers les services (Hansen et Prescott, 2002; McMillan et Rodrik, 2011; et McMillan, Rodrik et Verduzco-Gallo, 2014). Les chiffres montrent que dans le cas des économies développés la part des exportations dans le commerce mondial est 53,5% en 2015 or celle des économies en développement est de 43,4% dont seulement 2,4% pour l'Afrique car il n'a pas pu se transformé en ayant plus de 30% comme part du secteur agricole dans l'économie avec seulement 10 à 15 % pour le secteur manufacturier et 45 à 52 % pour le secteur des services (CNUCED, 2016). Ce qui montre que l'Afrique subsaharienne a bridé les étapes de la transformation structurelle. Suivant cette logique, certains auteurs mettent en garde contre une désindustrialisation prématurée de l'Afrique subsaharienne, qui pourrait ralentir son développement (Rodrik, 2015).

Pour comprendre la transformation structurelle il revient d'énumérer les facteurs  qui l'influence à savoir : le capital humain et l'innovation (formation /travail et éducation. La recherche et développement), la réallocation des facteurs, le développement financier, l'ouverture commerciale, des flux d'investissements directs étrangers, Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), les exportations de ressources naturelles, le climat favorable aux affaires, la bonne gouvernance. Plusieurs indicateurs permettent de quantifier la transformation structurelle notamment : l'emploi sectoriel, la valeur ajoutée des produits exportés, la diversification3(*) des exportations, la sophistication4(*) des exportations. Mais dans le cas de cette étude deux dimensions seront retenues la diversification des exportations et la sophistication des exportations à cela s'ajoute une troisième dimension qui est la soutenabilité des exportations prenant en compte la continuité et la profondeur des exportations. L'approche par les exportations insinue que la composition de la production et de l'emploi fournit un bon aperçu de la structure globale de l'économie. Il est utile de s'intéresser aux indicateurs liés aux structures d'exportations de la région pour appréhender les domaines où les pays disposent d'un avantage concurrentiel. Les données sur le commerce sont plus détaillées que celles sur la structure de la production, ce qui permet une analyse plus fine telle sont les raisons fondées du choix de ces indicateurs le tout argumenté par la théorie des capacités.

Avec le passage des OMD aux ODD et la place offerte à l'être humain au coeur du processus de développement conduit cette étude à s'axer plus sur le facteur humain pour mieux appréhender la modification de la structure de l'économie acheminant à un développement durable et soutenable du continent et particulièrement le cas de l'Afrique. L'atout maître d'un continent, quel qu'il soit, ce sont les individus qui y vivent. La plupart des pays africains n'ont pas réussi à la fois à exploiter pleinement le potentiel d'accumulation de capital humain et à diversifier davantage leur production et leurs exportations.

L'intuition du concept capital humain figurait déjà dans les travaux d'Adam Smith (1776) ou il affirmait qu'une main d'oeuvre qualifiée serait une source de productivité. Mais ceci est resté inerte jusqu'en 1961 dont le concept de « capital humain » a émergé dans les théories économiques grâce aux travaux de T. Schultz (1961) et G. Becker(1964), deux économistes américains nobélisés quelques décennies plus tard pour leurs travaux sur le capital humain. Ils définissent le capital humain comme « l'ensemble des connaissances, aptitudes, compétences et capacités incarnées ou acquises au fil du temps par l'éducation, la formation, l'expérience professionnelle, les soins médicaux et la migration ». Le capital humain aujourd'hui est au centre des débats économiques compte tenu de son importance crucial. Dans son ouvrage « Human capital » G. Becker énonce pour la première fois la théorie du capital humain qui a révolutionné la fin du 19ieme siècle. L'ampleur de la théorie du capital humain vient du fait que pour Schultz et bien d'autres auteurs que ceci était une solution nouvelle à ce titre non envisagé ou partiellement à l'énigme de la croissance. En effet, L'insistance progressive du concept selon Schultz rejoignait une préoccupation centrale de la comptabilité de la croissance dans l'économie agricole.

Les principaux travaux sur cette thématique étaient celui de Kuznets (1952), Salomon Fabricant (1954), Abramovitz (1956) et Kendrick (1956) qui ont constitué le socle de la révolution du capital humain de Schutz. Comme le souligne Teixeira (2014), l'apport théorique de Becker quant au capital humain doit prioritairement s'envisager dans l'application de la théorie de la décision et des outils de la théorie microéconomique aux sujets sociaux. Dans un contexte d'utilisation des facteurs production efficace afin d'accroitre la productivité intégrant l'innovation par le biais de ce capital immatériel pour observer une croissance économique notoire dans les pays en développement. Notamment avec l'impact des crises des années 90 poussant les chercheurs à retrouver les défaillances dans tout le processus acheminant à la croissance ce qui donne une pertinence au capital humain dans ce cadre car il résulte du cumul d'investissement en éducation, en santé et emploi ceux-ci se révèlent comme étant les trois dimensions ou mesures du capital humain. Compte tenu des enjeux du développement et des objectifs poursuivis, l'Afrique est devenu la cible principale du financement de la Banque Mondiale. C'est ainsi que l'éducation et la santé sont devenue des axes prioritaires pour les prêts qu'octroie cette institution dans le monde et en Afrique en particulier. Alors la théorie du capital humain a bel et bien trouvé sa place forgée et évidente encré comme facteur clé conduisant à une transformation de la structure économique et au décollage de l'Afrique en général.

* 1 L'interventionnisme de l'Etat est l'une des principales thèses d'obédience Keynésienne, prônant l'idée selon laquelle l'Etat doit intervenir sur le marché afin de réguler les défaillances et imperfections conduisant à une situation d'équilibre de sous-emploi.

* 2 Les cinq étapes de croissances selon Rostow : La société traditionnelle, les conditions préalables au décollage, le décollage, la phase mature, l'âge de la consommation de masse.

* 3 La diversification des exportations est définie au sens d'Hidalgo et Hausman (2009) comme la large gamme des produits fabriqués et exportés sans modifier nécessairement les niveaux de productivités.

* 4 La sophistication des exportations quant à elle est le niveau d'élaboration très complexe ou d'une perfection technique des produits à exportés d'un pays Balassa (1965).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault