Rôle de l’état dans la croissance économique en RDC.par Andy Onokoko Shango UNILU - Licence 2019 |
5° - Effets sur les exportations et le commerce extérieurDunning est l'un des premiers économistes à avoir parlé d'un lien direct entre les IDE et la politique économique à travers les échanges commerciaux. Les IDE peuvent être d'un apport considérable en devises étrangères pour les pays en développement. Il explique ce phénomène par la présence simultanée de trois avantages pour les FMN : 1) « ownership-spécific advantage », 2) « location advantage », et 3) « internationalization advantage », c'est-à-dire les avantages spécifiques liés à la propriété, à la localisation et à l'internationalisation du commerce (OLI). Rhee et Belot mettent en évidence à travers des études de cas, le rôle catalyseur des exportations des investisseurs étrangers, lesquels contribuent à la genèse d'une industrie d'exportation dans certains pays en développement. Par exemple, l'industrie de l'habillement au Bangladesh, qui constitue la première source de devises du pays, trouve sa source dans la présence d'investisseurs coréens qui ont favorisé la création de centaines de petites entreprises locales tournées vers l'exportation. La prépondérance des multinationales américaines dans les exportations de l'industrie électronique de certains pays d'Asie à la fin des années 70 suggère également que l'IDE a pu lancer cette industrie dans la région avec le succès que l'on connaît. La part des filiales américaines dans les exportations était comprise entre 97 % aux Philippines et 75 % en Malaisie et en Thaïlande en 1982 ; elle dépassait 50 % à Singapour et atteignait 30 % à HongKong et Taiwan en 1977. Jun et Sing trouvent un lien direct entre les exportations d'un pays en général et les IDE mais pensent que les exportations devraient être considérées comme une variable de contrôle à cause de la propension à exporter qui est on ne peut plus élevée chez les investisseurs étrangers. Une analyse plus critique de la contribution de l'IDE au succès à l'exportation des économies asiatiques est développée dans une étude de l'OCDE. Selon les auteurs, les performances commerciales des quatre principaux pays de l'ASEAN (Singapour, Malaisie, Indonésie, Thaïlande) qui reposent sur l'IDE sont en réalité cantonnées à un faible nombre de produits, en majorité intermédiaires. Les secteurs de production sous contrôle étranger seraient en réalité des « enclaves étrangères virtuelles » à l'intérieur du pays d'accueil, caractérisées le plus souvent par un faible potentiel à augmenter la valeur ajoutée avec des transferts de technologie réduits. Les ratios élevés de dépendance à l'importation des exportations des multinationales sont considérés comme symptomatiques de la faible intégration des filiales étrangères dans l'économie locale. L'exemple de l'industrie du matériel de traitement automatique des données, où les importations représentent respectivement 80 % et 95 % de la valeur des exportations des biens finals en Thaïlande et en Malaisie, illustre bien ce problème. Les auteurs en concluent un peu rapidement que ces pays n'ont pas réussi à améliorer leur appareil de production pour faire face à la montée en puissance de la Chine et du Vietnam, ce qui expliquerait en partie leurs problèmes structurels croissants qui ont débouché sur la crise financière asiatique. La CNUCED a testé cette relation dans un modèle simple couvrant 33 pays en développement en 1995. L'intérêt de leur analyse est de décomposer les exportations selon leur intensité technologique. Les régressions mettent en évidence une relation positive et significative : une augmentation de 1 % de l'IDE par habitant dans un pays est associée à une hausse de 0,45 % des exportations manufacturières totales du pays. L'élasticité apparaît plus élevée (0,78) pour les exportations les plus intensives en technologie. Parmi les autres variables explicatives, les dépenses de R&D et la valeur ajoutée manufacturière par tête sont également significatives13( *). Ces résultats peuvent être critiqués dans la mesure où ils n'établissent pas une causalité directe; ils suggèrent néanmoins que l'IDE peut être un facteur de soutien des exportations. · La République démocratique du Congo : une logique à part L'image donnée par les analyses qui ont été effectuées pour le compte des pays en développement nous laisse davantage perplexes. Les propos de Giovannetti et Ricchiuti, ne peuvent que conforter un tel avis : « L'IDE est généralement associé à une augmentation de la productivité et de la croissance. Il représente aussi un important facteur du transfert de la technologie, stimule l'innovation et contribue à l'amélioration de la compétitivité ». Ainsi, théoriquement, l'IDE a un impact positif sur la croissance. Cependant, ceci n'a pas été toujours confirmé par les résultats empiriques. Pour la République démocratique du Congo il n'y a pas une évidence empirique pour soutenir l'hypothèse de l'effet positif de l'IDE sur la croissance. Ce manque de certitude s'explique d'un côté par la faiblesse de la part de ces pays en IDE aussi bien en terme absolue que relatif (en % du PIB), et d'autre part par le caractère instable du taux de croissance dans ces pays ». Les résultats mitigés sous-tendent l'idée que l'effet de l'IDE dépend étroitement des caractéristiques propres du pays d'accueil et de la nature de l'IDE en question. Un effet plus favorable de l'IDE sur une. |
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