III.3. RESEAUX DE
NEURONES
III.3.1.Historique
Depuis plusieurs années, certains scientifiques ont
cherché à comprendre le rôle du cerveau humain et le
comportement de l'homme. On croyait jadis communément que
l'activité mentale avait son siège au centre du corps humain,
dans le coeur. Aristote défendait ce point de vue contre Hippocrate, par
exemple, pour qui déjà pensées, sentiments et
émotions étaient gouvernés par le cerveau. Après
les travaux expérimentaux de Galien, il n'était
déjà plus possible de douter que le siège de l'âme
dirigeante était le cerveau.
Une étape cruciale fut franchie avec la mise en
évidence des cellules du système nerveux que l'on appellera
neurones par Golgi et Cajal, Grâce à une nouvelle technique de
coloration qui permit également des études successives sur la
forme, les propriétés, les fonctions et les connections des
neurones. Sherrington décrit le fonctionnement des systèmes
réflexes, Sperry montre que les parties droite et gauche du cerveau sont
impliquées différemment dans ses fonctions et Penfield
établit une carte des localisations de sensibilité somatique dans
le cortex cérébral.
Grâce aux avancés de la science (médecine,
psychologie, informatique, physique, etc...), que le réseau des neurones
artificiels a vu le jour. L'histoire des réseaux de neurones est donc
tissée à travers des découvertes conceptuelles et des
développements technologiques survenus à diverses
époques.
Brièvement, les premières recherches remontent
à la fin du 19ième et au début du
20ième siècle. Elles consistent en de travaux
multidisciplinaires en physique, en psychologie et en neurophysiologie par des
scientifiques tels Hermann Von Helmholtz, Ernst Mach et Ivan Pavlov. À
cette époque, il s'agissait de théories plutôt
générales sans modèle mathématique précis
d'un neurone. On s'entend pour dire que la naissance du domaine des
réseaux de neurones artificiels remonte aux années 1940 avec les
travaux de Warren McCulloch et Walter Pitts qui ont montré qu'avec de
tels réseaux, on pouvait, en principe, calculer n'importe quelle
fonction arithmétique ou logique. Vers la fin des années 1940,
Donald Hebb a ensuite propose une théorie fondamentale pour
l'apprentissage.
La première application concrète des
réseaux de neurones artificiels est survenue vers la fin des
années 1950 avec l'invention du réseau dit « perceptron
» par un dénommé Frank Rosenblatt. Rosenblatt et ses
collègues ont construit un réseau et démontré ses
habilités à reconnaître des formes. Malheureusement, il a
été démontrépar la suite que ce perceptron simple
ne pouvait résoudre qu'une classe limitée de problème.
Environ au même moment, Bernard Widrow et Ted Hoff ont proposé un
nouvel algorithme d'apprentissage pour entraýner un réseau
adaptatif de neurones linéaires, dont la structure et les
capacités sont similaires au perceptron.
Vers la fin des années 1960, un livre publié par
Marvin Minsky et Seymour Papert est venu jeter beaucoup d'ombre sur le domaine
des réseaux de neurones. Entre autres choses, ces deux auteurs ont
démontré les limitations des réseaux
développés par Rosenblatt et Widrow-Hoff. Beaucoup de gens ont
été influencés par cette démonstration qu'ils ont
généralement mal interprétée. Ils ont conclu
à tort que le domaine des réseaux de neurones était un cul
de sac et qu'il fallait cesser de s'y intéresser (et de financer la
recherche dans ce domaine), d'autant plus qu'on ne disposait pas à
l'époque d'ordinateurs suffisamment puissants pour effectuer des calculs
complexes.
Heureusement, certains chercheurs ont
persévéré en développant de nouvelles architectures
et de nouveaux algorithmes plus puissants. En 1972, TeuvoKohonen et James
Anderson ont développé dépendamment et
simultanément de nouveaux réseaux pouvant servir de
mémoires associatives. Egalement, Stephen Grossberg a investigué
ce qu'on appelle les réseaux' auto-organises.
Dans les années 1980, une pierre d'achoppement a
été levée par l'invention de l'algorithme de
retro-propagation des erreurs. Cet algorithme est la réponse aux
critiques de Minsky et Papert, formulées à la fin des
années 1960. C'est ce nouveau développement,
généralement attribué à David Rumelhart et James
McClelland, mais aussi découvert plus ou moins en même temps par
Paul Werbos et par Yann LeCun, qui a littéralement ressuscité le
domaine des réseaux de neurones. Depuis ce temps, c'est un domaine ou
bouillonne constamment de nouvelles théories, de nouvelles structures et
de nouveaux algorithmes.
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