3.1.4. Hydrodynamisme
L'hydrodynamisme conditionne et accélère les
taux de diffusion des gaz et des nutriments entre la masse d'eau et les
différentes parties de l'algue, créant ainsi des conditions
environnementales favorables à la croissance rapide de Gracilaria
(Mensi et al., 2014). D'après Nagler et al.
(2003), l'hydrodynamisme est, généralement, trois à quatre
fois plus faible dans les bassins de culture que dans les lagunes, mais
l'échange eau-air reste presque au même taux. L'insuffisance de la
lumière et du mouvement de l'eau limiteraient la croissance des algues.
Par exemple, les taux de croissance de G. parvispora étaient
beaucoup plus faibles dans les bassins (2,6 % jour-1) que dans une
lagune (8-10 % jour-1) (Nagler et al., 2003) ; lorsque les
nutriments étaient suffisants, le débit d'eau devenait donc un
facteur limitant la croissance des thalles de G. parvispora (Ryder
et al., 2004). En général, le mouvement de l'eau exerce des
effets importants sur la croissance de Gracilaria. Ces effets ont
été largement rapportés par Ryther et al. (1983)
qui ont démontré que l'aération périodique
était aussi efficace que l'aération continue.
L'aération présente des effets
bénéfiques sur les algues qui peuvent être attribués
aux facteurs suivants : elle augmente l'efficacité de la
photosynthèse en faisant pivoter les algues de manière à
ce qu'elles soient en mesure de maximiser l'absorbance de la lumière
plutôt que de présenter un degré élevé
d'auto-ombrage ; elle augmente les taux d'absorption des nutriments en
réduisant les couches limites de diffusion ; elle augmente la
disponibilité des gaz métaboliques (CO2, O2), en facilitant la
circulation des éléments nutritifs et du dioxyde de carbone entre
la masse d'eau et les différentes parties de l'algue ; et elle
élimine aussi les épiphytes qui se fixent sur l'algue (Mensi
et al., 2014).
Chez Gracilaria, le mouvement de l'eau affecte d'une
manière significative la croissance et la sporulation pour des vitesses
allant jusqu'à 13 m.s-1 (Ryder et al., 2004). Des
travaux antérieurs ont montré que les déplacements des
masses d'eau ont une répercussion sur la composition biochimique de
l'algue. En effet, plus il ya des turbulences, moins il y a des alginates
(Weisner et al., 1997).
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3.2. Facteurs biotiques
Dans les zones inter et subtidales, la distribution et
l'abondance, ainsi que la croissance des gracilaires sont également
contrôlées par des facteurs biotiques. Ces facteurs peuvent
être bénéfiques comme ils peuvent être
néfastes pour Gracilaria.
La biocénose des macroalgues jouent un rôle
essentiel dans la bande côtière de la mer
Méditerranée (Vázquez-Luis et al., 2008), en
particulier en tant que producteurs primaires et en tant qu'habitants,
fournissant de l'espace, un abri et de la nourriture à l'épifaune
associées (Nyberg et al., 2009). Selon Lutz et al.
(2010), les principaux facteurs biologiques, physiques et chimiques qui
influencent la structure de la communauté épifaunale
associée aux macroalgues incluent la morphologie des algues (Schmidt et
Scheibling, 2007), les environnements chimiques (modifications des niveaux
d'oxygène dissous et du pH), la disparition des habitats (Arponen et
Bostrom, 2011) et le statut d'attachement, la disponibilité et la
qualité (richesse en nutriments) des algues ou des épiphytes
associées en tant que source de nourriture (Sotka, 2007).
Les gracilaires hébergent divers assemblages de petits
herbivores, dominés par des annélides (vers polychètes),
des arthropodes (crustacés), des échinodermes (oursins) et des
mollusques (bivalves et gastéropodes).
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