C. Confrontation d'idées
L'adoption d'un positionnement constructif pour confronter les
idées est pertinent. La réalité est construite à
travers les différentes interprétations d'un
phénomène partagé. Et le phénomène continu
à évoluer, et existe en fonction du vécu, il faut donc
s'interroger sur comment construire ensemble la réalité sociale
et comment cette réalité s'est créée.
1. Concernant la Thématique
Générationnelle
Par rapport aux relations à l'apprentissage, les
membres de la génération «Y» ont un rapport
différent à l'apprentissage traditionnel. Les auteurs le disaient
dans leurs ouvrages et les entretiens ont confirmé ce
phénomène. Certains accompagnateurs se rendent compte du
changement s'adaptent aux besoins des nouvelles générations.
Au sujet de l'écoute, les accompagnateurs appartenant
à la génération X, semblent mal vivre la remise en
question systématique de leur méthodologie de transmission de
connaissances. Mais paradoxalement, ils rendent systématiquement
responsables les jeunes entrepreneurs de leurs échecs, sans manifester
aucune résilience par rapport à leur accompagnement.
Les accompagnateurs accusent souvent les jeunes d'un manque
d'écoute active, or ils écoutent s'il y a derrière la
transmission d'outils ou de résultats. La société actuelle
a habitué les jeunes à mesurer leur temps en productivité,
écouter quelqu'un parler une heure ou deux sans un réel retour
d'investissement immédiat du temps investi, est mal vécu. Le
pôle Pépite est vu par eux, comme un moyen de s'assumer en tant
que créateur adulte, et apprendre avec la rigueur d'un cours magistral
est mal compris par les jeunes.
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A contrario, les ateliers interactifs sont salués par
la majorité (afterword- 7 par année). Ils sont l'occasion de
faire des rencontres avec des entrepreneurs confirmés, c'est une
réelle opportunité de se lier professionnellement et de se
positionner avec la casquette d'entrepreneur.
Les jeunes n'ont pas de réticences à
être accompagné par une personne d'une autre
génération, aucune différence n'est faite entre telle ou
telle génération. Ils font simplement l'observation de la
pertinence des conseils dans l'expertise par rapport à celle d'un expert
qu'ils auraient dû embaucher.
A l'inverse, les aînés aiment faire la
distinction entre les générations, ils sous-estiment les
compétences des jeunes, malgré l'ingéniosité de
certains. Dans le discours des accompagnateurs, il n'y a aucune reconnaissance
des compétences, de la curiosité, des compromis, de l'autonomie
ou des modes de fonctionnement des jeunes, aucun compliment n'est
formulé.
Quand il est demandé à un jeune si son
accompagnateur a été de bon conseil, si le coach est
apprécié, il remerciera l'accompagnateur de son travail, de la
qualité de son expertise ou si l'expérience ne s'est pas bien
passé, le jeune parlera alors de manque d'écoute et de
compréhension ou bien d'un manque d'expertise et d'outils, mais jamais
l'âge n'a été mentionné comme cause de mauvaise
compréhension.
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