Entrepreneuriat. Comment accompagner les jeunes de la génération "y" dans un projet entrepreneurial ?par Alicia Evith Colca Riva Université Paul Valery - Master2 Executive MBA Leadership, gouvernance et performance des équipes 2019 |
II. Commentaire des Résultats :La réalité dans laquelle on vit est construite à travers les significations que les individus donnent à un phénomène partagé. Le phénomène continue à évoluer et dépend du point de vue que les individus ont. Il faut donc observer comment ils construisent leur réalité sociale et pourquoi ils sont arrivés à avoir ce type de discours. A. Commentaire des résultats relatives aux étudiants entrepreneurs1. Qualités comportementales détectés dans les étudiants entrepreneursCertains chercheurs appellent « compétences », certaines qualités comportementales, dans ce travail le terme « compétence comportementale » sera employé ; la relation est directe avec le comportement, avec le savoir-être et non avec le savoir-faire. Ainsi les compétences comportementales entrepreneuriales et les compétences comportementales qui décrivent un leadership seront abordées. a. Qualités comportementales entrepreneuriales Pour élaborer une grille d'étude et de classement du comportement entrepreneurial des jeunes entrepreneurs, nous nous sommes inspirés de La grille entrepreneuriale élaborée par Elisabeth Dorbes Lecoeur71 «gérer les compétences et talents», ainsi que le guide de l'entrepreneur du programme EMPRETEC72, de la conférence des nations Unis, sur le commerce et le développement (CNUCED) , Vingt indicateurs ont ainsi été relevés, et traité dans un fichier 55 71 Dorbes Lecoeur Elisabeth (2015) , « Gérer les compétences et talents » , Deboeck Collection Management en Pratique 2ème edition pag60 72 Guide EMPRETEC http://empretec.unctad.org/wp-content/uploads/2015/09/EG_fre.compressed.pdf Excel, les résultats semblent intéressants par rapport aux jeunes entrepreneurs ayant réalisé leur D2E (diplôme d'entrepreneuriat). Le gout de l'action, la recherche, les opportunités et la créativité sont les indicateurs les plus développés pour cette génération. Cependant, plusieurs ont du mal à gérer leur stress et manquent d'anticipation, de prévision d'ensemble. Il y a 4 personnes sur 10 qui ont des difficultés à remplir l'ensemble des compétences comportementales. Deux des meilleurs projets sont portés par de futurs dirigeants qui ont des difficultés à gérer leur stress et à développer leur sens relationnel, ce sont des personnes rigoureuses et trop exigeantes elles-mêmes. Concernant les autres étudiants entrepreneurs sans accompagnement, car ne suivent pas le D2E, les résultats ne peuvent être évalués de la même façon. Plusieurs d'entre eux ne sont pas dans la phase d'expérimentation, donc leur envie d'action, leur créativité, leur capacité à chercher de l'information, leur persévérance sont visibles mais la rigueur, la ténacité, ou bien la confiance sont encore difficiles à mesurer, il faut attendre la phase de confrontation au marché. Certains recherchent le financement, d'autres postulent à d'autres incubateurs pour approfondir leur projet, seulement deux personnes sur dix n'ayant pas l'accompagnement des coachs, ont lancé leur projet de société, contre six projets sur dix accompagnés en D2E.
3 personnes sur 10 maitrisent 70% des compétences 1 personne sur 10 maitrisent 80% des compétences 3 personnes sur 10 maitrisent que 10 % des compétences
Pour l'ensemble des interviewés, les compétences telle que la Resistance au stress, la créativité, l'enthousiasme, la prise de risques, la confiance en soi, la capacité d'adaptation, la ténacité, la résilience, le sens de l'organisation et l'aisance relationnelle sont des compétences fonctionnelles non maitrisés mais en cours d'acquisition pour l'ensemble des entrepreneurs. Traitement de résultat fichier adjoint b. Compétences comportementales du leadership entrepreneurial Pour évaluer les compétences comportementales caractérisant un leadership entrepreneurial, nous avons repris les indicateurs du référentiel d'Elisabeth Dorbes Lecoeur73, cité antérieurement, et l'article de recherche de Shankland Rebecca, Muir-Poulle Agnès, Steiler Dominique , « Compétences utiles au développement d'un leadership positif», le croisement de ces documents permet de trouver la meilleure manière pour caractériser les entrepreneurs interviewés et le leadership entrepreneurial positif. Dans le cadre du D2E, les résultats ont été très intéressant à analyser, la capacité de persuasion, la motivation, les aptitudes à diriger, la vision, l'intégrité sont des résultats difficiles à évaluer dans les projets en solo, seulement 4 personnes de l'échantillon ont une équipe de plusieurs membres. 57 73 Dorbes Lecoeur Elisabeth (2015) , « Gérer les compétences et talents » , Deboeck Collection Management en Pratique 2ème edition pag60 Les qualités de persuasion sont perceptibles particulièrement dans la gestion de l'équipe, une personne a dû changer 5 fois d'associés et aujourd'hui elle se retrouve seule à travailler. Le reste des équipes fonctionne, les personnes se connaissent depuis des longues dates. Une personne citera la nécessité de bienveillance dans les rapports pour qu'ils soient harmonieux. Les autres interviewés ont beaucoup d'expérience en travail de groupe et sont à l'aise pour travailler dans la ligne horizontale. De même, certains participants du D2E aiment le travail collaboratif, la majorité a du mal à assumer les capacités de direction entre associés. Certains nous ont déclaré que le jour qu'ils auront des salariés, leur politique sera d'essayer d'imiter les grands boites : donner de la sécurité mais surtout se faire obéir, les salariés ne sont pas vu comme des collaborateurs mais comme des subordonnés, la volonté de hiérarchie transparait. La majorité a un bon jugement, le sens des affaires, l'esprit de décision et une forte motivation pour réussir. La majorité semble avoir des difficultés à déléguer des responsabilités aux associés et exprime la difficulté à faire confiance à une personne étrangère pour leur projet. En conclusion, les interviewés n'ont pas conscience des qualités nécessaires pour avoir du leadership. Ainsi dans les étudiants du D2E, une seule personne sur 10 rassemble toutes ces compétences, cette personne, lors de l'entretien à parler de l'apprentissage des techniques d'intelligence émotionnelle pour mieux se parler, et se rappelle que le jour où elle a décidé de trouver un associé, elle avait commencé à s'intéresser à la mise en place d'un système harmonieux, en lisant des ouvrages sur l'auto-aide pour pouvoir mettre en place des règles de confiance. C'est également le cours de posture entrepreneuriale qui l'avait incité à s'intéresser à l'amélioration du travail et ainsi développer dans de meilleurs conditions son projet. Dans le cas des étudiants entrepreneurs qui n'ont pas eu la chance d'être accompagnés, une personne, refusée au programme D2E, a créé une équipe de 5 personnes avec laquelle elle a obtenu le brevet pour la production d'un produit beauté. Le secret de leur relation d'équipe est la présence d'un leader pas forcément déclaré mais suivi par le reste, pour pouvoir s'organiser. Entre associés, il y a un pouvoir de décision à l'unanimité, malgré les apports financiers différents. Des 18 indicateurs issus de la réflexion de Elisabeth Dorbes Lecoeur, et ceux élaboré par l'enquête de Henley Management College, en 1993, sur les qualités attendues par les administrateurs pour un Directeur Général, d'après la réflexion de Marie Chédru et Alain Le Méhauté découlent 3
caractéristiques qui démontrent la tendance orienté vers
le A propos des résultats du diplôme d'entrepreneuriat, une seule personne sur dix semble avoir développé l'intégralité des compétences du leader responsable, 5 personnes obtiendrons la moyenne des indicateurs. Les compétences les plus fortement développés sont la sensibilité pour l'utilité et pour l'intérêt collectif, guère surprenant à la vue de la quête de sens recherchée par cette génération. Les valeurs les plus présentes sont la forte motivation pour la réussie, la détermination et l'intégrité des personnes concernant leur démarche entrepreneuriale. Les compétences moins développées sont la capacité de prendre du recul, celle d'avoir une vision d'ensemble, la faculté de motiver les autres et le sens des affaires ce qui peut s'expliquer par le manque d'expérience dans la vie active. La majorité est sensible au développement durable mais sans savoir comment le mettre en oeuvre. |
|