III.2. Discussion
Cette étude s'est intéressée à
l'amélioration des connaissances à travers la cartographie de
l'aléa inondation à l'échelle du bassin versant du fleuve
San-Pedro. Ce travail met en évidence dans un premier temps
l'évolution de la nature et l'intensité des pluies
journalières des mois de juin et juillet 2017 du bassin versant du
fleuve San-Pedro. Les histogrammes de ces deux mois montrent que le bassin
versant connait des fortes pluies qui en quelques heures atteignent très
des hauteurs considérables de 95 à 115 mm. Ces types de pluies
extrêmes sont des aléas météorologiques qui causent
beaucoup de dégâts et des pertes en vie humaine.
L'analyse fréquentielle menée afin d'estimer
l'intensité de l'aléa a permis de retenir la loi de Weibull pour
un intervalle de confiance de 95%, acceptée par les différents
tests appliqués. Nos résultats sont en conformité avec
ceux de Soro (2011). Il a été observé au cours de notre
étude une modification du régime pluviométrique des pluies
journalières en termes de nature et d'intensité. Groisman et
al. (2005) ont montré dans cette même ligne que les
changements observés dans l'évolution des pluies
journalières extrêmes est plus important que celui observé
dans l'évolution totaux annuels.
La simulation de la propagation des crues du fleuve San-Pedro
à l'aide du modèle Hec-ras 5.0.
31
Discussion
3 et Arcgis 10.4.1 a permis de connaître les cotes
maximales des eaux en différentes période de retour. Les maximums
des cotes sont 20,98 m, 21,19m, 21,37m, 21,46 m respectivement pour les
périodes de tour de 2 ans, 20 ans, 50 ans, et 100 ans. Les
résultats obtenus montrent d'une manière générale
que le modèle reproduit bien les conditions d'écoulement du
milieu, avec des coefficients de Nash qui sont de 71% au calage et 60,12%
à la validation. Selon Hostache (2006), Koffi et al. (2007)
lorsque les valeurs de Nash sont comprises entre 60% et 80%, l'application du
modèle est dite satisfaisante. Le coefficient de Manning utilisé
pour le calage du
modèle est de 0,052
m1/3.s-1. Cette valeur est certes
élevée, mais acceptable, en raison de la sinuosité du
cours d'eau et de la rugosité du lit. Ces résultats confirment
ceux de nombreux chercheurs (Chow, 1959 ; Soualmia et al. 2013), qui
indiquent que le coefficient de Manning-Strickler est
généralement élevé pour les cours d'eau ayant
plusieurs méandres et une végétation sur les berges.
Le traitement des images radar fournit un grand nombre de
paramètres polarimétriques tels que le coefficient de variation
et le degré de polarisation qui sont directement reliés aux
caractéristiques physiques des milieux, leur contribution dans la
discrimination des zones inondables diffèrent énormément
suivant le mode polarimétriques et le type de bande de l'image
utilisé. L'analyse de ces paramètres nous donne les espaces
inondables et nous renseigne sur les caractéristiques des surfaces
concernées.
Le traitement des images radar fournit de nombreux avantages
pour l'inventaire et le suivi de des milieux. Ces informations sont facilement
acquises à cause de leur faculté de pénétration
plus ou moins grande dans le milieu naturel. Ceci confirme les travaux de
plusieurs auteurs tels que Niang & Bernier (2007). Les images radar prises
à des périodes différentes a permis d'identifier les
surfaces qui sont facilement inondables, les surfaces inondées sur le
bassin versant sont principalement au sud bassin versant, les superficies
inondées sont 6007 ha, 2426 ha et 3536 ha respectivement pour le 16
juin, 28 juin et 10 juillet 2017. Les zones inondées sont la conjugaison
de plusieurs facteurs dont les principaux sont les changements climatiques,
expansion des activités anthropiques et l'accroissement de l'urbanisme
(Desbordes, 1989). Ces résultats corroborent avec ceux de Kouassi (2013)
qui affirme que le recours aux données radar acquises à des
saisons et à des niveaux de marée différents, sur la
même zone, permet une meilleure identification des zones humides et
réduit les écarts d'interprétation avec la
réalité.
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