I .2.2. Inflation comme déséquilibre
monétaire
Cette approche de l'inflation en termes de
déséquilibre monétaire est celle des monétaristes
dont un des principes généraux est : l'inflation a
essentiellement pour origine un taux d'expansion monétaire trop
élevé par rapport au taux de croissance réel de
l'économie. Elle repose sur les hypothèses suivantes :
? L'offre de monnaie est exogène (déterminée
par les autorités monétaires) ;
? La demande de monnaie est stable ;
? L'inflation est « partout et toujours un
phénomène monétaire » dû à
l'augmentation trop rapide de la masse monétaire (moyens de paiement mis
en circulation) ;
? Les agents font des anticipations adaptatives qui diminuent
à long terme l'effet des politiques conjoncturelles ;
? Il existe un taux de chômage naturel en dessous duquel
l'économie ne peut pas descendre sans déclencher l'inflation.
Ces hypothèses sont à la base des
différentes formulations de la théorie quantitative de la monnaie
données par Fisher (1911) et les économistes dits de
l'école de Cambridge.
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IMPORTATION ET INFLATION EN RDC 1980 A2016
I.2.2.1. Équation de Fisher
MV = PQ.
Selon cette équation, M représente la masse
monétaire, V est la vitesse de circulation de monnaie ou le nombre moyen
d'utilisations de chaque unité monétaire pour effectuer une
quantité d'échanges donnée ; P le niveau
général des prix et Q le volume de la production. D'après
Fisher, V et Q sont constants alors toute hausse de M ne peut
s'équilibrer que par une hausse de P.
I.2.2.2. Equation de l'école de Cambridge
C'est Alfred Marshall de l'école de Cambridge qui, en
1923, a transformé la simple écriture comptable de Fisher en une
fonction de demande de monnaie de la forme suivante :
M = k PY
Dans cette équation, P représente le niveau
général des prix, M est l'encaisse monétaire nominale,
autrement dit, la trésorerie que les individus souhaitent détenir
(c'est pourquoi on parle de demande), Y représente le revenu réel
et le coefficient k traduit la préférence pour la
liquidité des agents économiques. Cette équation fait du
niveau général des prix, la résultante, pour une certaine
production, de l'offre de monnaie et d'une demande de monnaie
représentée par le coefficient k.
I.2.2.3. Le modèle de Milton Friedman
Friedman pour qui, la monnaie doit avoir une place importante
dans l'explication des phénomènes économiques, a
proposé un modèle qui considère que la réallocation
du portefeuille des individus ne va plus se faire simplement entre la
dépense de biens et services et la monnaie, mais entre de nombreux
actifs, financiers ou non.
D'après ce modèle, une hausse brutale de la
quantité de monnaie va rendre excédentaires les encaisses
monétaires et par conséquent, les individus vont modifier la
composition de leur portefeuille financier. Ils vont par exemple acheter des
titres, ce qui
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entraînera sans doute l'augmentation des prix et inciter
d'autres agents économiques à vendre davantage. Ainsi, de proche
en proche, de nombreux agents économiques seront concernés. Les
actifs financiers devenant plus chers que les actifs non financiers
(immobiliers, par exemple), ces derniers seront alors recherchés et
leurs prix vont croître. Le marché des biens et services est
touché en dernier lieu. La stimulation monétaire se transmet donc
au domaine non monétaire (immobilier, puis biens et services) par
l'intermédiaire du marché financier. L'inflation n'apparaît
vraiment et n'est reconnue en tant que telle qu'à ce
moment-là.
Cette théorie a fait l'objet de plusieurs critiques
portant essentiellement sur ses hypothèses de base. Nombreuses sont les
études empiriques qui remettent en cause le caractère absolu de
la démonstration de Friedman. D'après certains
économistes, en observant la réalité, le caractère
autonome de l'offre ainsi que la stabilité de la demande de monnaie sont
des raisonnements très théoriques. On peut mentionner, par
exemple, le fait qu'il n'est pas toujours facile d'expliquer comment la vitesse
de circulation de la monnaie tend à varier et aussi, le fait que le
stock de monnaie n'est pas toujours contrôlé par la banque
centrale (en particulier dans une économie ouverte avec un taux de
change fixe, les taux d'intérêts doivent s'établir à
un niveau tel que la parité fixe de la monnaie est maintenue).
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