I.2.2. Changements climatiques
Les changements climatiques se définissent comme :
« la modification du climat qui est attribuée directement ou
indirectement à l'activité humaine qui altère la
composition de l'atmosphère globale » (Rane et Peter, 2009).
Au début des années 1970, la question des
changements climatiques globaux a commencé à faire l'objet de
multiples conférences et recherches scientifiques avérées
pour connaître les causes de ce phénomène afin d'en trouver
des solutions. Il sera admis que les émissions de CO2 dues à la
déforestation et à la dégradation des forêts
représentaient environ
20 % des émissions annuelles de gaz à effet de
serre dans les années 1990, et environ 12 % aujourd'hui (Fayolle et
al., 2010). Cette prise de conscience aboutira à la
Conférence de Rio de Janeiro en 1992. Les Etats sortiront de cette
assise avec un plan d'action dit « AGENDA
21 ». Elle va conduire à la signature de plusieurs
autres conventions dont : la Convention Cadre des Nations Unies sur le
Changement Climatique (CCNUCC), adoptée le 9 mai 1992 et
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le Protocole de Kyoto adopté en 1998. Sous
l'égide de la FAO en Juillet 2001, se poursuivront à Bonn
(Allemagne) des négociations sur les mécanismes de compensation
des émissions de carbone à travers les puits de carbone au cours
desquelles le rôle des forêts sera évoqué. Dans le
cadre de la CCNUCC, les bénéfices potentiels pour les parties non
visées à l'annexe I ayant diminué leurs émissions
de gaz à effet de serre seront basés sur des résultats
mesurés, reportés et vérifiés (MRV). La
précision de ces résultats aura une influence majeure sur les
compensations financières potentielles (Boulmane et al.,
2012).
I.2.2.1. Effet de serre
Pour comprendre pourquoi des changements climatiques sont en
train de se produire, il est essentiel de comprendre l'effet de serre. La Terre
reçoit la majeure partie de son énergie du soleil sous forme de
rayonnement à ondes courtes. Une grande partie de ce rayonnement solaire
incident traverse l'atmosphère pour atteindre la surface de la Terre. La
Terre absorbe une partie de cette énergie et en renvoie une partie dans
l'atmosphère sous forme de rayonnement infrarouge. Les principaux gaz
qui absorbent le rayonnement infrarouge sont le dioxyde de carbone (CO2), le
méthane (CH4), l'oxyde nitreux (N2O) et les hydrofluorocarbones (HFC).
Ces gaz piègent une partie des rayonnements infrarouges et les renvoient
à nouveau vers la surface de la Terre sous forme de chaleur, ce qui
provoque un effet de réchauffement connu sous le nom d'« effet de
serre ». L'effet de serre est nécessaire à la vie sur Terre
telle que nous la connaissons ; sans lui, la surface de la Terre aurait une
température inférieure en moyenne d'environ 35 ° C à
celle que nous connaissons. Toutefois, la combustion de combustibles fossiles
et la destruction des forêts ont entraîné un accroissement
considérable de la concentration des GES qui retiennent la chaleur dans
notre atmosphère. La proportion de ces gaz dans l'atmosphère
étant en augmentation, une plus grande partie du rayonnement est
absorbée et réémise vers la Terre sous forme de chaleur.
Au cours du XXe siècle, les températures mondiales ont
augmenté de 0,7 ° C (1,3 ° F). Si les concentrations de gaz à
effet de serre dans l'atmosphère continuent à augmenter, la
température moyenne à la surface de la Terre pourrait augmenter
de 1,8 à 4 °C (3 à 7 ° F) (Rane et Peter, 2009).
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