Introduction
Ce chapitre se permet d'analyser les causes de l'installation
des réfugiés dans la zone de Gado-Badzéré. La
présence des réfugiés dans la zone de Gado est le
résultat des troubles et de l'insécurité qui se vit en
République Centrafricaine. Les différents flux migratoires, sont
causés par d'importants facteurs dus à la situation
sécuritaire et humanitaire qui dominent en République
Centrafricaine et dans la zone de Gado-Badzéré
(Section1). La gestion des problèmes des
réfugiés est récurrente et de manière urgente, elle
nous explique comment les réfugiés sont installer dans la zone de
Gado dans une logique autre que les valeurs qu'ils prônent
(Section 2).
SECTION 1 : FACTEURS DE DÉPART DU PAYS
D'ORIGINE ET RAISONS DU CHOIX DE LA DESTINATION DE
GADO-BADZÉRÉ
L'on ne devient pas un refugié par simple plaisir ou
par pure coïncidence, on ne saurait quitter son pays et se réfugier
dans un pays d'accueil par simple conviction. Il faut cependant qu'on y soit
contraint par des menaces, par des crises, des guerres, des rebellions. Pour
expliquer de façon compréhensible la présence des
réfugiés dans un pays d'accueil, il faut remonter aux sources.
Ainsi, de savoir les réels motifs qui ont poussé les
réfugiés ces dernier temps à s'exiler dans les pays
hôtes (Paragraphe1) et connaitre la raison exacte qui
leur ont contraint à choisir Gado-Badzéré comme zone de
refuge (Paragraphe 2).
PARAGRAPHE 1 : Les sources du départ des
réfugiés centrafricains de leur pays
Le départ des réfugiés centrafricains de
leur pays d'origine prend ses sources de l'instabilité de la RCA
(A) et de la crise centrafricaine (B).
A. La République Centrafricaine : un pays en
instabilité politique
La République centrafricaine, couramment appelée
la Centrafrique (nom vulgarisé) ou désignée par le sigle
RCA. C'est un État d'Afrique centrale en voie de développement,
dont la
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population est estimée à 4 500 000 habitants en
202037, pour une superficie d'environ 623 000 km2. Il est
enclavé par le Cameroun à l'ouest, le Tchad au nord-ouest, le
Soudanau nord-est, le Soudan du Sud à l'est, la république
démocratique du Congo au sud-est et la république du Congo au
sud-ouest.
La Centrafrique est un Etat qui a connu et qui continue
même encore de nos jours à connaitre des crises et cela depuis son
accession à l'indépendance. Depuis le coup d'Etat de 1966, jean
Bedel Bokassa renverse le président David Dacko, qui privatise les
administrions, les ressources et fini par transformer la république
Centrafricaine en un Empire en 1976. Après que la république fut
restaurée en 1979, le pays n'avait pas pu mettre en place des
institutions assez fortes pour pouvoir maintenir le pays dans sa
stabilité. Le pays, s'est vu tour à tour gouverné par neuf
présidents et a connu au moins cinq crises soit en 1966, 1976, 1979,
2003 et 2013. Ces crises, sont en parti les conséquences des coups
d'Etat, des insurrections de la population qui durant ces dernières
décennies, déboucha sur une guerre.38
En Centrafrique, les coups d'Etats et les rebellions sont les
modes d'alternance du pouvoir depuis l'indépendance. Nous prenons
exemple du renversement du président David DACKO qui fut le premier
président à l'indépendance le 14 Aout 1960. Il est
renversé le 01 janvier 1966 par Jean BEDEL BOKASSA qui à son tour
est renversé le 20 septembre 1979 par un commando français, qui
réinstalla David BACKO à la tête de la Centrafrique. Il
sera à nouveau renversé le 01 septembre 1981 par André
KOLINGBA. Dans les années 1993, le pays connait une stabilité
politique éphémère, avec l'arrêt des coups d'Etat
à répétition. Ange PATASSE fut le premier président
élu démocratiquement par les urnes et non par les armes. Le 15
mars 2003, le pays retombe dans l'instabilité car on assiste à
nouveau coup d'Etat.
Cette fois ci, François BOZIZE accède au
pouvoir. Le 24 mars 2013, par Michel DJOTODJA dont le séjour en tant que
président ne sera que temporaire. L'absence de créativité
dans les offres et les discours des leaders politiques médiocres, le
déficit d'une capacité à manager la classe politique,
à changer, à s'adapter à la transformation du
système politique de la population centrafricaine va entrainer le pays
dans un abime.
37 RHPH 2020.
38 Augustin Jérôme, «
l'équilibre entre la sécurité et les garanties des droits
en RCA », Enjeux N°40, juillet-septembre 2009. Pp.43-46.
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