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Pratiques agricoles et dégradation des sols dans la commune de Nikki


par Adimi Alamou Achille GUIDIGBI
Université de Parakou - Master Professionnel en Géographie (Option : SIG et Dynamique Environnementale) 2020
  

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CONCLUSION

Au terme de la présentes étude, il s'avère important de retenir comme l'affirme CIRADEL (2017, p. 26) que, plus de 70% de la population de la commune de Nikki vit de l'agriculture qui représente plus de 75 % du secteur primaire.

Le secteur agricole dans la commune de Nikki occupe une place importante avec 88.17 % des ménages agricoles de sexe masculins et 11.83 % de sexe dont 85.04 % majoritairement des autochtones et 14.96 % de migrants venus pour la plupart des départements de la Donga et l'Atacora et du Togo. Cette population agricole est constituée de personnes d'âges compris entre 20 et 70 ans. Parmi ces derniers, 78.96% sont mariés avec au moins un enfant et 2.43 % sont sans enfants. Mais il faut signaler que la population des agriculteurs ayant zéro enfant est celle des agriculteurs dont 11.83% ont pour la plupart un niveau d'étude secondaire voire universitaire.

Les agriculteurs de cette commune emblavent en moyenne 6.5 ha de la superficie cultivée dans la commune pendant une campagne agricole. Pour ce faire ils utilisent des moyens tels le défrichage manuel avec la manchette, les herbicides, l'abattage des arbres et l'attelage pour défricher leurs champs. À cet effet, 25.57 % de ces agriculteurs font le labour plat ; 59.48 % font les billons et 14.96% les buttes. Ces pratiques de labour s'expliquent par la nature du sol en raison du relief accidenté et presque plat sur toute la ligne du milieu dont l'épaisseur de la matière organique est moins épaisse. C'est ainsi que 53.57 % parmi les agriculteurs de cette commune labourent leurs champs à l'aide de la traction animale (avec les boeufs) ; 29.59 % manuellement avec la houe et 16.87 % avec la machines surtout le tracteur. Il faut signaler que les laboure à la machine (tracteur) génèrent un coût pour les agriculteurs qui sollicitent les prestations des propriétaires de ces machines. En fonction des besoins alimentaires et familiaux de chaque chef ménage, les agriculteurs de la commune de Nikki optent pour une agriculture de subsistance fondée sur deux systèmes culturaux à savoir la monoculture et la polyculture basés sur les cultures céréaliennes (Zéa mays (Maïs), Sorghum bicolor (Sorgho), Pennisetum glaucum (Mil), Glycine max (Soja), Oryza sativa (Riz)), légumineuses (Vigna radiata (Harricot)), les oléagineuses (Arachis hypogaea (Arachide)), tuberculeuses (Manihot esculenta (Manioc), Diosorea spp (Igname) et Ipomoea batatas ( Patate douce)) et de rente (Gossypium (Coton)) etc. des qui réduisent

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constamment de la dégradation des sols. Comme l'affirme également (M. Bied-Charreton, 2017, p.12), les systèmes de monoculture dits "modernes" (à base de coton, d'arachide, de maïs,...) sont également fragiles et sont des acteurs de la désertification : par exemple une monoculture peut entrainer une plus grande sensibilité à l'érosion et à la dégradation des sols par suite de leur dénudation. Par ailleurs une irrigation mal conduite conduit à la salinisation puis à la stérilisation des sols.

Mais la pratique des différents systèmes culturaux ne sont pas sans impacts sur le sol. Parmi tant d'autres, on peut retenir l'appauvrissement du sol, la baisse des rendements agricoles, la dégradation physique, chimique et biologiques du sol, etc. Signalons aussi que les sources d'impacts des activités développées dans la commune de Nikki telles que l'abattage, les coupes anarchiques et incinération des arbres, l'utilisation des engrais chimiques dans la production agricoles participent également à la dégradation progressive des sols. Une analyse basée sur la superposition des paramètres physiques et chimiques du sol réalisée par télédétection a permis de déterminer les éléments nutritifs qui participent à la fertilisation, à l'accumulation et au maintien du sol. À cet effet, le pH, le taux de stocks du CO, la CEC, le Nitrogène et le niveau de fertilité du sol ont été analysés. Les résultats de cette analyse ont montré que les sols de la commune de Nikki varient de légèrement acides à fortement acides car ils présentent un pH strictement inférieur à 7 soit un pH qui décroit de 6,3 à 5,5 et puis à 5 ; avec une faible Capacité d'Échange Cationique, une faible quantité du stock de Carbone Organique, un faible taux du Nitrogène et un niveau moyen de fertilité. Ce qui démontre que les pratiques agricoles influencent les indicateurs de fertilisation des sols dans cette commune. C'est alors qu'on retient que sur 1340 Km2 des espaces soit 40,69 % de la superficie totale de la commune, 58,35 % soit 782 km2 des espaces cultivés sont faiblement dégradés ; 37,29 % soit 500 km2 sont moyennement dégradés et 4,36 % soit 58 km2 des espaces cultivés sont fortement dégradés. Les facteurs responsables de cette dégradation sont relatifs à l'utilisation excessive des intrants chimiques dans la production agricole, les mauvaise pratiques culturales, les activités humaines liées à la production agricole (coupe et incinération des arbres, les défrichements des champs, etc.). Pour une politique de gestion durable, il faut que les autorités à divers niveaux vulgarisent la gestion intégrée de la fertilité des sols (amendement organique et minéraux pour corriger la structuration

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du sol) et l'agriculture sous couvert végétal (semis sous couvert végétal installé sur une parcelle plus de labour ni saclo-butage) ; renforcent la connaissance des agriculteurs sur la pratiques de conservation et d'utilisation des engrais organiques.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault