3.1.4.2 Mesures de conservation et de gestion durable des
sols agricoles On peut retenir :
s Labour perpendiculaire à la pente
Elle consiste simplement à faire seulement des billons
perpendiculaires à un terrain en pente (incliné) ou presque plat
afin de lutter contre l'érosion. Cette méthode empêche le
transport des sédiments et permet de réduire les pertes des
matières organiques, des fumures et de l'humus sous l'action des eaux de
ruissellement.
s Cordon pierreux
C'est un équipement de protection traditionnellement
conçu qui protège le sol contre les effets de l'érosion.
Elle consiste à disposer des pierres sur une même ligne (courbe de
niveau) en amont d'un champ ou d'un terrain en pente afin de freiner
l'érosion et de constituer une barrière pour les sédiments
que transportent les eaux de ruissellement. Les pierres ainsi disposées
forment un cordon surélevé de manière à obtenir les
grosses pierres en amont et les petites en aval pour permettre au cordon de
résister à la force des eaux de ruissèlement. Elle permet
également de retenir les matières organiques, facilite
l'infiltration de l'eau. Toutes ces conditions sont favorables à la
production agricole.
s Ados végétalisés
Les ados végétalisés consistent à
réaliser sur un terrain en pente une barrière de gros billons
renforcés par la végétation, confectionnés à
des distances régulières le long d'une pente perpendiculairement
à celle-ci (ProSOL, 2018, p.50). Cette technique permet de ralentir la
vitesse des eaux de ruissellement, entraine le dépôt des
sédiments et permet l'infiltration de l'eau dans le sol.
s Faxine
La faxine consiste à implanter au niveau d'un bas-fond
ou un ravin un dispositif composé de branchages ou de fagot de bois
tissés sous forme de panier filtrant pour servir de barrière aux
eaux de ruissellement (figure 11). Cette méthode permet de
réduire les effets de l'érosion et entraine le dépôt
des sédiments issus d'une dégradation.
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Ruissellement
Largeur du ravin
Branchages
Sédiments
Figure 11 : Installation d'une faxine
Source : Achille A. A GUIDIGBI, 2020
? Utilisation de l'humus et de la fumure
Elle consiste à utiliser sur un terrain de culture ou
sur un sol pauvre de l'amendement issu d'un ensemble d'éléments
composé des excréments, urines, restes de fourrages des animaux
(boeufs, chevaux, moutons, cabris, etc.) des résidus de récolte,
des feuilles mortes, etc. pour améliorer la fertilité du sol,
d'accroitre le taux de matières organique et des micro-organismes du
sol. Cette méthode permet de lutter contre la dégradation
biologique du sol et contribue au maintien de la stabilité du sol.
? Parcage des animaux
Il consiste à faire séjourner des troupeaux de
boeufs sur un terrain cultivé pendant la saison sèche afin
d'utiliser leurs excréments comme de l'engrais organique pendant la
saison pluvieuse dans la production agricole. Cette technique améliore
la fertilité du sol.
? Culture du Cajanus cajan (Pois d'Angole) et
du Mucuna pruriens (Haricot velouté)
La culture du Cajanus cajan (Pois d'angole) et du
Mucuna pruriens (Haricot vélouté) consiste à
semer les grains de ces plantes sur tout l'espace d'un terrain pauvre ou un
terrain présentant un faible degré de fertilité puis
abandonner ce terrain en jachère pendant au moins trois ans avant de le
cultiver à nouveau.
Le pois d'Angole est une espèce multifonctionnelle
jouant un rôle important dans la restauration des sols. À cause de
son système racinaire puissant, il peut extraire les
éléments nutritifs dans les couches les plus profondes du sol,
tout en améliorant la structure du sol par la rupture des croûtes
dures pour favoriser l'infiltration. Le pois
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d'Angole peut être taillé
régulièrement et ses branches forment un Mulch ou un paillis qui
protège le sol contre l'érosion causée par le vent ou la
pluie (M. Hyppolyte, 2017, p. 28). Le Cajanus cajan (Pois d'angole)
tout comme le Mucuna (Haricot vélouté) sont des plantes
légumineuses qui résistent aux aléas climatiques (les
vents, la sècheresse, la pluie). La culture de ces plantes permet non
seulement de protéger le sol contre le développement des
mauvaises herbes (Chiendent, Striga, Imperata, etc.), les effets des
rayons solaires, l'incidence des gouttes de pluies, de l'érosion mais
favorise la croissance des organismes vivants dans le sol, l'accumulation des
matières organiques, l'infiltration de l'eau rendant ainsi le sol meuble
et poreux. Ceci entraine la restauration des sols et est favorable à la
production agricole.
? Culture des Crotalaria retusa
(Crotalaires)
r s
Les Crotalaria retusa sont un genre de la famille des
papilionacées (légumineuses), regroupant plus de 200
espèces à travers le monde. Les espèces les plus connues
sont utilisées pour leurs qualités d'engrais vert, de fourrage
pour les animaux, de plantes d'association culturale ou de plantes de
couverture en jachère (ISTOM, 2013, p. 8) (Photo r et s). Sa
présence sur un sol est synonyme de la fertilité de ce sol. La
culture du Crotalaria retusa consiste d'abord à récolter
les grains de cette plante puis les semer dans un champ dont la
fertilité est faible après les labours pour permettre d'accroitre
le taux de matière organiques et des microorganismes du sol favorable
à la production agricole.
Planche n°6 : Culture du Crotalaria
retusa (Crotalaire) : Photo r) : Plant du Crotalaria retusa
(Crotalaire) ; Photo s) Répartition des plantes du Crotalaria
retusa (Crotalaire) dans un champ à Kparisserou ;
Prise de vue : Achille A. A. GUIDIGBI, Mai
2020
? Semis direct
Il consiste à cultiver sur un terrain sans avoir faire
des billons et des buttes. Pour cette pratique, il faut défricher
proprement le sol puis semer directement les grains. Cette
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pratique nécessite un suivi régulier des plantes
dans les champs car elles ne résistent pas à l'érosion des
eaux de ruissèlement et de la force du vent. Dans ce cas, il est
recommandé de faire un léger billonnage par endroit dans le
champ. Cette technique permet la stabilité des sols.
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