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Processus électoral et gouvernance politique en RDC.


par HERGIE KAFINGA BINKOLELE
Université de Lubumbashi(UNILU) /RDC - Licence 2018
  

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IV.2. L'ALTERNANCE POLITIQUE

Le processus électoral est le seul moyen pouvant permettre l'alternance politique en République Démocratique du Congo. Sans contredit, en RDC, aucun Président de la République n'a quitté le pouvoir par voie électorale ou selon les modalités constitutionnelles, et le regard du monde entier est fixé sur le régime en place qui, après avoir consommé le premier mandat et réussi à gagner la confiance du peuple congolais pour être réélu pour un second mandat, doit à tout prix organiser les élections crédibles, libres et transparentes, mais surtoutne pas présenter la candidature du président de la république en fonction pour les prochaines échéances électorales qui restent encore dans l'incertitude.

L'actualité politique en RDC est polarisée autour de la question de fin de mandat constitutionnel de Joseph Kabila l'actuel président de la République, qui devrait intervenir en 2016. La question n'aurait pu attirer autant d'attention s'il n'y avait pas au pays, le cas de Mobutu en témoigne des précédentsfâcheux dans ce sens. Parmi les tendances qui se sont dégagées en Afrique ces dernières années, on notera entre autres, la vogue de fils à papa qui accède au pouvoir, démocratiquement ou non, en remplacement de leurs pères, Kabila lui-même en est l'exemple. L'autre tendance est le recours à la révision constitutionnelle pour prolonger le mandat présidentiel. Point n'est besoin d'affirmer que ces deux tendances sont des véritables tares si elles sont exercées dans la manigance et l'obscurantisme. S'engager dans cette voie, c'est consacré l'anti constitutionnalité en recourant aux subterfuges et autres coups de force au détriment de la volonté réelle du peuple qui devraitêtre le véritablebaromètre du désir du changement qui serait justifié, le cas échéant, pour consolider les institutions.

La notion d'alternance de pouvoir n'est pas encore intériorisée dans la réalité sociopolitique du pays. On entend encore les gens soutenir, pince sans rire, que le pouvoir s'arrache. Si tel est l'esprit, on comprendra qu'il n'y a que ceux qui sont forts, au sens de l'usage des armes, qui peuvent s'approprier le pouvoir. Tel ne doit être le cas dans un pays qui se dit démocratique. Il s'agit d'une conception erronée de la politique. Les bonnes institutions sont le gage d'une bonne démocratie mais, qu'on ne l'oublie pas que ce sont toujours les hommes qui ont le devoir et la capacité de bien appliquer les règles. On le voit déjà maintenant comment la lutte est engagée pour ce qui pourtant écrit de manière indélébile dans la constitution sur l'intangibilité de l'article 220.

Si ce processus électoral se passe dans un climat souhaité (climat de paix, de transparence, de tolérance, de liberté etc.) malgré que le glissement du gouvernement en place soit déjà manifeste pour une période de deux ans, lors que les lois du pays sont respectés et que les élections mêmes ont lieu dans des bonnes conditions, le pays pourra assister pour la première fois à l'alternance politique démocratique historique en ayant en compte un ancien président en vie.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams