IV.2. L'ALTERNANCE POLITIQUE
Le processus électoral est le seul moyen pouvant
permettre l'alternance politique en République Démocratique du
Congo. Sans contredit, en RDC, aucun Président de la République
n'a quitté le pouvoir par voie électorale ou selon les
modalités constitutionnelles, et le regard du monde entier est
fixé sur le régime en place qui, après avoir
consommé le premier mandat et réussi à gagner la confiance
du peuple congolais pour être réélu pour un second mandat,
doit à tout prix organiser les élections crédibles, libres
et transparentes, mais surtoutne pas présenter la candidature du
président de la république en fonction pour les prochaines
échéances électorales qui restent encore dans
l'incertitude.
L'actualité politique en RDC est polarisée
autour de la question de fin de mandat constitutionnel de Joseph Kabila
l'actuel président de la République, qui devrait intervenir en
2016. La question n'aurait pu attirer autant d'attention s'il n'y avait pas au
pays, le cas de Mobutu en témoigne des
précédentsfâcheux dans ce sens. Parmi les tendances qui se
sont dégagées en Afrique ces dernières années, on
notera entre autres, la vogue de fils à papa qui accède au
pouvoir, démocratiquement ou non, en remplacement de leurs pères,
Kabila lui-même en est l'exemple. L'autre tendance est le recours
à la révision constitutionnelle pour prolonger le mandat
présidentiel. Point n'est besoin d'affirmer que ces deux tendances sont
des véritables tares si elles sont exercées dans la manigance et
l'obscurantisme. S'engager dans cette voie, c'est consacré l'anti
constitutionnalité en recourant aux subterfuges et autres coups de force
au détriment de la volonté réelle du peuple qui
devraitêtre le véritablebaromètre du désir du
changement qui serait justifié, le cas échéant, pour
consolider les institutions.
La notion d'alternance de pouvoir n'est pas encore
intériorisée dans la réalité sociopolitique du
pays. On entend encore les gens soutenir, pince sans rire, que le pouvoir
s'arrache. Si tel est l'esprit, on comprendra qu'il n'y a que ceux qui sont
forts, au sens de l'usage des armes, qui peuvent s'approprier le pouvoir. Tel
ne doit être le cas dans un pays qui se dit démocratique. Il
s'agit d'une conception erronée de la politique. Les bonnes institutions
sont le gage d'une bonne démocratie mais, qu'on ne l'oublie pas que ce
sont toujours les hommes qui ont le devoir et la capacité de bien
appliquer les règles. On le voit déjà maintenant comment
la lutte est engagée pour ce qui pourtant écrit de manière
indélébile dans la constitution sur l'intangibilité de
l'article 220.
Si ce processus électoral se passe dans un climat
souhaité (climat de paix, de transparence, de tolérance, de
liberté etc.) malgré que le glissement du gouvernement en place
soit déjà manifeste pour une période de deux ans, lors que
les lois du pays sont respectés et que les élections mêmes
ont lieu dans des bonnes conditions, le pays pourra assister pour la
première fois à l'alternance politique démocratique
historique en ayant en compte un ancien président en vie.
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