3/ LA THEORIE PHILOSOPHIQUE
Elle est l'oeuvre du philosophe allemand Hegel qui dans son
ouvrage intitulé philosophie du droit, paru en 1821, postule que la
nature du pouvoir se trouve dans sa fonction celle de réaliser la
conciliation de l'intérêt général dans le chef de
l'homme, de surmonter l'opposition entre l'individu et la
collectivité.
En effet, le pouvoir fait accepter aux hommes, comme conforme
à la raison, le sacrifice d'une part de leur liberté individuelle
au profit de l'intérêt universel qu'il incarne.
4/ LA THEORIE SOCIO-HISTORIQUE
Fondée sur l'analyse sociologique et l'histoire des
institutions, cette théorie postule que le pouvoir change la forme au
fur et à mesure que les sociétés évoluent allant de
la forme immédiate ou diffusée à la forme
institutionnalisée en passant par la forme individualisée.
1. LE POUVOIR IMMEDIAT
Est celui qui s'impose à tous les membres d'un groupe
sans qu'il soit exercé par quelqu'un ou par quelques-uns d'entre-eux.
Cet exercice du pouvoir immédiat n'est possible que
dans les sociétés relativement closes et
indifférenciées en ce sens que, d'une part, elles ont peu des
rapports avec d'autres ou vivent plus ou moins dans l'isolement
économique et social et que, d'autre part, leurs membres participent de
manière intense et constante aux mêmes activités, aux
mêmes valeurs, aux mêmes symboles et aux mêmes
représentations collectives.
Il est ainsi dans les sociétés « primitives
» ou « archaïques », où le pouvoir est diffus dans
la masse au conformisme rigoureux qu'imposent les coutumes et les croyances, en
effet, personne n'a pour fonction propre de faire respecter ces coutumes en
disposant des
25 Mulumbati Ngasha Adrien « Introduction à la
science Politique », 4ème éd. Edition Africa
2014, Lubumbashi, p.43-49.
KAYUMBA KIMAMBI Roger
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moyens de contrainte et de persuasion adéquats pour y
parvenir et il n'y a d'autre répression ou sanction en cas de manquement
que la réprobation ou exclusion du groupe.
2. LE POUVOIR INDIVIDUALISE
C'est un pouvoir qui s'incarne dans un homme, qui l'exerce
come une prérogative qui lui est personnelle, parce qu'il ne l'a droit
qu'à sa propre valeur (propriété du sol ou des ressources
naturelles, talent militaire, inspiration religieuse,...)
Cette forme de pouvoir apparait à un stade plus
évolué où la société subit deux mutations
essentielles : d'une part elle entre en contact assez fréquents puis
entretient des relations assez régulières avec d'autres groupes.
(Bon voisinage, échange réciproque, conflits, etc.) ; D'autre
part, elle devient de plus en plus différentiée, comprenant
plusieurs groupes ayant chacun des valeurs particulières et ses
activités propres. Dans une société, en effet, ou la
contradiction d'intérêts et les risques d'agressions deviennent
des défis, seul un pouvoir exercé par la médiation d'un
homme, le plus fort, le plus riche, le plus habile, etc. assurera la
cohésion et l'intégrité de ladite
société.
Mais ce pouvoir individualisé, s'il offre
l'incontestable avantage quant à sa cohésion et çà
l'affirmation de son autonomie, conduit malheureusement à l'arbitrage
car l'individu ou le groupe qui le retient en use comme bon lui semble. Sans
avoir de compte à rendre des règles ou de principes à
respecter ni des procédures obligatoires çà suivre. Par
ailleurs reposant uniquement sur la force (matérielle ou morale) de
celui qui l'exerce il est foncièrement instable et s'exerce de
façon discontinue dans la mesure où il fait l'objet, quiconque
dispose d'assez de force ou de prestige revendique sa possession et entre prend
de l'arracher par la force et à ceux qui se l'approprient.
3. LE POUVOIR INSTITUTIONNALISE
C'est celui qui est organisé selon des principes et des
règles de droit qui s'imposent immédiatement à ceux qui
l'exercent.
Cette nouvelle formule du pouvoir politique a
été imaginée par la société à trouver
ses penseurs et ses hommes politiques pour se mettre à l'abri des
inconvénients du pouvoir individualisé : la société
a tenu à instaurer une continuité durable dans la gestion des
intérêts collectifs ainsi qu'un mode de dévolution qui
couperait court aux luttes qui accompagnent l'échangent des
personnalités dirigeantes.
KAYUMBA KIMAMBI Roger
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Ainsi s'est fait jour l'idée d'une dissolution possible
entre le pouvoir et l'individu qui l'exerce le pouvoir n'est plus
incorporé dans la personne du chef, mais à un nouveau titulaire,
l'Etat et les gouvernants ne sont plus que ses agents d'exercice. Cette
séparation entre l'individu et la fonction assure la permanence de
l'autorité politique indépendamment de la disparition de ceux qui
la déterminent à un moment donné.
Mais puisque le propre d'une institution est d'être
organisée selon des normes indépendantes des volontés
particulières de ses membres, l'exercice d'un pouvoir politique
institutionnalisé, loin de le faire selon le bon plaisir de celui qui le
détient, est plutôt subordonné au respect de ces normes, ce
qui se traduit par la diminution de l'arbitraire. En effet, la volonté
des gouvernants ne peut avoir de force obligatoire que lorsqu'elle est
émise conformément aux règles et procédures
à cette fin ce qui lui veut être imputée à
l'Etat.
L'institutionnalisation du pouvoir est aussi
l'opération qui consiste à transférer celui-ci de
l'individu ou des individus qui le déterminent, qui n'en ont plus que
l'exercice à une institution ou personne morale (être fictif
auquel sont attribués des droits et obligations semblables à ceux
qu'assument les êtres humains), à savoir l'Etat qui en
dévient désormais le titulaire abstrait et au nom de qui ce
pouvoir s'exerce.
Cependant, la notion du pouvoir politique a connu dans la
période contemporaine, une quadruple évolution qui sans en mettre
en cause les caractéristiques, à quand même conduit
à en faire évoluer l'exercice.
- La première évolution, les gouvernants
s'efforcent de plus en plus de susciter, par l'information et la persuasion des
gouvernés, l'adhésion à leur politique plutôt que
d'imposer des mesures par la contrainte.
- La seconde évolution, l'institutionnalisation du
pouvoir est contrebalancée par la personnalisation du pouvoir politique
il ne s'agit pas d'un retour à l'individualisation du pouvoir,
système dans lequel ce dernier s'incarne dans un individu, mais
plutôt de la perception par le citoyen d'une identification du pour voir
à celui qui l'assume.
- La troisième évolution ; les Etats modernes
connaissent éminemment du pouvoir : ils secrètent de par leur
complexité, une multitude de micro-pouvoirs qui ont souvent tendance
à devenir de contre-pouvoirs institutionnels, politiques, sociaux.
Ceux-ci prennent des formes différentes selon qu'ils s'exercent une
parcelle du pouvoir sur une zone géographique déterminée
(les collectivités locales) sur une catégorie socio-
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professionnel (syndicat, association, groupe de pression) sur
les modes de pensée (médias) ou sur la vie économique et
social (technocratie).
- La quatrième évolution, en fin : il y a de
plus en plus médiatisation du pouvoir à travers les partis
politiques. En effet, ceux-ci sont simultanément chargés
d'informer l'opinion de présenter un projet politique de concourir lors
des élections et, éventuellement, d'exercer le pouvoir en cas de
succès.
Pour n'est pas passé outre on a beaucoup parlé
du pouvoir politique selon les différents penseurs pourquoi pouvons-nous
laisser l'accession du pouvoir politique.
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