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Comportement de ménages en termes de l'utilisation des services de santé lors d'une maladie. Cas de la zone de santé urbaine de Kansele.


par William BRANHAM MUSASA
Université officielle de Mbujimayi - Docteur en Médecine 2012
  

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Chapitre II. LE SYSTEME DE SANTE EN RDC

2.1. ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE EN RDC

Pour l'OMS (2000), un Système national de la santé est un ensemble ordonné et cohérent de structures de santé ayant des missions spécifiques chacune et qui produisent des services de management et/ou des prestations de soins de santé pour la population du Pays.

Les systèmes de santé ont ainsi trois objectifs fondamentaux :

- Améliorer la santé de la population desservie ;

- Répondre aux attentes des gens ;

- Assurer une protection financière contre les coûts de la mauvaise santé (OMS, 2000).

Le système national de santé de la RDC comprend de nos jours les formations sanitaires des secteurs public, privé et communautaire, l'administration de la Santé Publique, les programmes de lutte contre les maladies, les structures de formation et de recherche et les structures de production et d'approvisionnement pharmaceutique.

Les caractéristiques de l'organisation sanitaire en RDC ne peuvent se comprendre qu'à la lumière de l'histoire du secteur « santé » depuis la colonisation jusqu'à l'implantation effective de l'organisation en « Zone de santé » sous la 2ème république.

En somme, le réseau sanitaire colonial était constitué d'une mosaïque de services aux liens mal définis mais présentait cependant l'avantage d'être dense et fonctionnel.

Sous la 2ème République, l'Administration Zaïroise adopte officiellement en 1981, une politique sanitaire reposant sur les « soins de santé primaire » organisé par une division du territoire en « Zone de Santé ».

A ce jour, l'organisation des structures de santé est clairement définit;la politique nationale et l'organisation s'appuient sur les zones de santé au nombre de 515 actuellement(MSP/RDC, 2011).

2.1.1. Le système de santé de la RDC

Un système de santé de proximité devra, pour bien fonctionner, comporter au moins un et de préférence deux types de structure autres que l'hôpital. La principale condition est la mise en place d'un réseau de centres de santé avec un personnel composé principalement d'infirmièrs et de personnels paramédicaux qualifiés (OMS, 2001).

Le système de santé de la RDC est organisé en trois niveaux ayant chacun son rôle spécifique(OMS/AFRO, 2009):

a) Le niveau central

Il comprendLe Cabinet du Ministre de la Santé publique, le Secrétariat général, 13 Directions centrales et 52 programmes spécialisés. Ce niveau a essentiellement un rôle normatif,de coordination et d'orientation stratégique.

b) Le niveau intermédiaire :

Il a un rôle technique et logistique d'appui aux zones de santé (ZS) avec des fonctions de coordination, de formation, suivi, supervision, monitoring, évaluation, inspection et contrôle. Il est constitué de 11 Divisions provinciales et de 48 districts de santé. Le District de Santé sert de relais entre l'Inspection Provinciale et la Zone de Santé. Dans chaque province, il existe un comité de pilotage provincial présidé par le Ministre provincial en charge du secteur de la santé et une division provinciale de la santé. Celle-ci est dirigée par un médecin inspecteur provincial et comprend différents bureaux qui fonctionnent suivant le modèle des directions du niveau national. Chaque Bureau de District comprend 3 cellules : la cellule des services généraux et études, la cellule de l'inspection des services médicaux et pharmaceutiques et la cellule du service d'hygiène. Ces 3 cellules sont supervisées par le Médecin inspecteur de district (MID).

c) Le niveau opérationnel :

C'est la zone de santé ;elle comprend un ensemble de centres de santé et un HGR, et constitue leniveau opérationnel. Il est piloté par l'équipe cadre de la zone de santé. A ce niveau, la RDC a opté pour un système sanitaire á deux échelons.

Le premier échelon est un réseau de centres de santé qui ont pour mission d'offrir á la population un paquet minimum d'activités de prestation de Soins de Santé Primaires (PMA), avec la participation communautaire; le deuxième échelon est l'hôpital général de référence qui offre un paquet complémentaire d'activités de soins de santé de référence (PCA).Les deux échelons de soins sont reliés entre eux par un système de référence et de contre référence.

Le secteur privé joue aussi un rôle important dans le système de santé congolais, notamment dans les centres urbains. Il n'est néanmoins pas en mesure de répondre à l'essentiel des besoins et reste hors de portée financière pour la majeure partie de la population.

Le secteur de la santé en RDC est marqué par plusieurs caractéristiques, entre autres:

· un faible engagement historique de l'Etat, à la fois en termes de financement du système, de régulation du secteur et de fourniture de services de soins médicaux;

· une participation importante du secteur privé, des organisations religieuses et des ONG, qui gèrent un nombre important de centres de santé et la moitié des hôpitaux;

· une couverture inégale du territoire, malgré le système de zones de santé mis en place, avec un déséquilibre sensible entre les zones urbaines et les zones rurales, ainsi qu'entre Kinshasa et le reste du pays (MSP/RDC, 2005).

Le système de santé est actuellement marqué par une dégradation des bâtiments et matériels, cruel manque de consommables, perte ou la fuite de personnel médical et infirmier, faible motivation et disponibilité du personnel, important retard technologique.

2.1.2. Conséquences du délabrement du système sanitaire

Ce délabrement se traduit par deux faits majeurs et regrettables : l'incapacité des formations sanitaires à assurer les soins de santé, et l'état de morbidité et de santé lamentable de la population.

L'incapacité des formations sanitaires à assurer les soins de santé :cette capacité est fortement mise à l'épreuve. Les FOSA qui fonctionnent encore sont essentiellement financée par la population, plus exactement par les malades et dans une moindre mesure par les bailleurs des fonds. Faute des moyens suffisants, ces FOSA n'ont pas l'équipement nécessaire et adapté ; elles ne peuvent s'approvisionner en médicaments; et utilisent un personnel démotivé, laquelledémotivation se traduit parla fuite des médecins qualifiés vers l'extérieur du pays en quête des conditions de travail et de vie meilleures.Beaucoup de médecins qualifiés qui oeuvrent au pays ont crées leurs FOSA privées, vers lesquelles ils détournent les malades qui viennent en consultation dans les FOSA publiques ou de référence, privant celles-ci d'un nombre important de malades et donc de moyens de fonctionnement.

Le corollaire en est que les malades trouvent difficilement les spécialistes qu'ils viennent consulter dans ces FOSA de plus en plus désertées, il leur est demandé de suivre ces spécialistes dans leurs FOSA privées où les coûts des soins sont assez prohibitifs.

Disons enfin que l'état de malpropreté dans lequel se trouvent les FOSA publiques ou de référence est tel que les malades qui y sont hospitalisés finissent presque toujours par attraper d'autres maladies dues à cette malpropreté. Il semble que cette malpropreté doit être placée sur le compte de la démotivation du personnel et de manque de moyens financiers et matériels conséquents pour assurer l'entretien des bâtiments et de l'environnement immédiat (LUTUTALA, 2004).

Les conséquences sur l'état de santé de la population : Il résulte de la situation décrite ci-haut que la population accède difficilement aux soins de santé appropriés, ce qui influe sur son état de santé.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard