Chapitre II. LE SYSTEME DE SANTE EN RDC
2.1. ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE EN RDC
Pour l'OMS (2000), un Système national de la
santé est un ensemble ordonné et cohérent de structures de
santé ayant des missions spécifiques chacune et qui produisent
des services de management et/ou des prestations de soins de santé pour
la population du Pays.
Les
systèmes de santé ont ainsi trois objectifs fondamentaux :
- Améliorer la santé
de la population desservie ;
- Répondre aux attentes des
gens ;
- Assurer une protection
financière contre les coûts de la mauvaise santé (OMS,
2000).
Le système national de
santé de la RDC comprend de nos jours les formations sanitaires des
secteurs public, privé et communautaire, l'administration de la
Santé Publique, les programmes de lutte contre les maladies, les
structures de formation et de recherche et les structures de production et
d'approvisionnement pharmaceutique.
Les caractéristiques de
l'organisation sanitaire en RDC ne peuvent se comprendre qu'à la
lumière de l'histoire du secteur « santé » depuis la
colonisation jusqu'à l'implantation effective de l'organisation en
« Zone de santé » sous la 2ème
république.
En somme, le réseau sanitaire colonial
était constitué d'une mosaïque de services aux liens mal
définis mais présentait cependant l'avantage d'être dense
et fonctionnel.
Sous la
2ème République, l'Administration Zaïroise adopte
officiellement en 1981, une politique sanitaire reposant sur les « soins
de santé primaire » organisé par une division du territoire
en « Zone de Santé ».
A ce jour, l'organisation des
structures de santé est clairement définit;la politique nationale
et l'organisation s'appuient sur les zones de santé au nombre de 515
actuellement(MSP/RDC, 2011).
2.1.1. Le système de santé de la
RDC
Un système de santé
de proximité devra, pour bien fonctionner, comporter au moins un et de
préférence deux types de structure autres que l'hôpital. La
principale condition est la mise en place d'un réseau de centres de
santé avec un personnel composé principalement
d'infirmièrs et de personnels paramédicaux qualifiés (OMS,
2001).
Le système de santé
de la RDC est organisé en trois niveaux ayant chacun son rôle
spécifique(OMS/AFRO, 2009):
a) Le niveau central
Il comprendLe Cabinet du Ministre de la Santé publique,
le Secrétariat général, 13 Directions centrales et 52
programmes spécialisés. Ce niveau a essentiellement un rôle
normatif,de coordination et d'orientation stratégique.
b) Le niveau
intermédiaire :
Il a un rôle technique et logistique d'appui aux zones
de santé (ZS) avec des fonctions de coordination, de formation, suivi,
supervision, monitoring, évaluation, inspection et contrôle. Il
est constitué de 11 Divisions provinciales et de 48 districts de
santé. Le District de Santé sert de relais entre l'Inspection
Provinciale et la Zone de Santé. Dans chaque province, il existe un
comité de pilotage provincial présidé par le Ministre
provincial en charge du secteur de la santé et une division provinciale
de la santé. Celle-ci est dirigée par un médecin
inspecteur provincial et comprend différents bureaux qui fonctionnent
suivant le modèle des directions du niveau national. Chaque Bureau de
District comprend 3 cellules : la cellule des services généraux
et études, la cellule de l'inspection des services médicaux et
pharmaceutiques et la cellule du service d'hygiène. Ces 3 cellules sont
supervisées par le Médecin inspecteur de district (MID).
c) Le niveau
opérationnel :
C'est la zone de santé ;elle comprend un ensemble
de centres de santé et un HGR, et constitue leniveau
opérationnel. Il est piloté par l'équipe cadre de la zone
de santé. A ce niveau, la RDC a opté pour un système
sanitaire á deux échelons.
Le premier échelon est un
réseau de centres de santé qui ont pour mission d'offrir á
la population un paquet minimum d'activités de prestation de Soins de
Santé Primaires (PMA), avec la participation communautaire; le deuxième échelon est l'hôpital
général de référence qui offre un paquet
complémentaire d'activités de soins de santé de
référence (PCA).Les deux
échelons de soins sont reliés entre eux par un système de
référence et de contre référence.
Le secteur privé joue aussi
un rôle important dans le système de santé congolais,
notamment dans les centres urbains. Il n'est néanmoins pas en mesure de
répondre à l'essentiel des besoins et reste hors de portée
financière pour la majeure partie de la population.
Le secteur de la santé en
RDC est marqué par plusieurs caractéristiques, entre autres:
· un faible engagement
historique de l'Etat, à la fois en termes de financement du
système, de régulation du secteur et de fourniture de services de
soins médicaux;
· une participation
importante du secteur privé, des organisations religieuses et des
ONG, qui gèrent un nombre important de centres de santé et
la moitié des hôpitaux;
· une couverture inégale du territoire,
malgré le système de zones de santé mis en place, avec un
déséquilibre sensible entre les zones urbaines et les zones
rurales, ainsi qu'entre Kinshasa et le reste du pays (MSP/RDC, 2005).
Le système de santé
est actuellement marqué par une dégradation des bâtiments
et matériels, cruel manque de consommables, perte ou la fuite de
personnel médical et infirmier, faible motivation et
disponibilité du personnel, important retard technologique.
2.1.2. Conséquences du délabrement du
système sanitaire
Ce délabrement se traduit
par deux faits majeurs et regrettables : l'incapacité des formations
sanitaires à assurer les soins de santé, et l'état de
morbidité et de santé lamentable de la population.
L'incapacité des
formations sanitaires à assurer les soins de santé :cette
capacité est fortement mise à l'épreuve. Les FOSA qui
fonctionnent encore sont essentiellement financée par la population,
plus exactement par les malades et dans une moindre mesure par les bailleurs
des fonds. Faute des moyens suffisants, ces FOSA n'ont pas l'équipement
nécessaire et adapté ; elles ne peuvent s'approvisionner en
médicaments; et utilisent un personnel démotivé,
laquelledémotivation se traduit parla fuite
des médecins qualifiés vers l'extérieur du pays en
quête des conditions de travail et de vie meilleures.Beaucoup de
médecins qualifiés qui oeuvrent au pays ont crées leurs
FOSA privées, vers lesquelles ils détournent les malades qui
viennent en consultation dans les FOSA publiques ou de référence,
privant celles-ci d'un nombre important de malades et donc de moyens de
fonctionnement.
Le corollaire en est que les
malades trouvent difficilement les spécialistes qu'ils viennent
consulter dans ces FOSA de plus en plus désertées, il leur est
demandé de suivre ces spécialistes dans leurs FOSA privées
où les coûts des soins sont assez prohibitifs.
Disons enfin que l'état de
malpropreté dans lequel se trouvent les FOSA publiques ou de
référence est tel que les malades qui y sont hospitalisés
finissent presque toujours par attraper d'autres maladies dues à cette
malpropreté. Il semble que cette malpropreté doit être
placée sur le compte de la démotivation du personnel et de manque
de moyens financiers et matériels conséquents pour assurer
l'entretien des bâtiments et de l'environnement immédiat
(LUTUTALA, 2004).
Les conséquences sur
l'état de santé de la population : Il résulte de la
situation décrite ci-haut que la population accède difficilement
aux soins de santé appropriés, ce qui influe sur son état
de santé.
|