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Comportement de ménages en termes de l'utilisation des services de santé lors d'une maladie. Cas de la zone de santé urbaine de Kansele.


par William BRANHAM MUSASA
Université officielle de Mbujimayi - Docteur en Médecine 2012
  

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2.2. POLITIQUE SANITAIRE EN RDC

La politique nationale de santé est basée sur les principes suivants(MSP/RDC, 2001):

- La qualité des soins et des services ;

- L'efficience et l'efficacité des projets et programmes de développement sanitaire ;

- La coordination intra et intersectorielle des prestations des services de santé ;

- La participation communautaire ;

- La décentralisation des centres de prise de décisions ;

- La déconcentration des services de production des soins ;

- L'intégration des services spécialisés au sein des services de santé de base.

Le but de cette politique sanitaire est de promouvoir l'état de santé de toute la population, en fournissant des soins de santé de qualité, globaux, intégrés et continus avec la participation communautaire, dans le contexte global de la lutte contre la pauvreté.

Pour ce faire, la RDC a pris comme option de(MSP/RDC, 2001):

§ Réorganiser en concertation avec la territoriale le système national de santé, de manière à rapprocher la population des centres de soins par leur décentralisation et leur déconcentration ;

§ Améliorer l'accessibilité aux soins par la couverture adéquate en infrastructures de santé, par l'approvisionnement en équipements et en médicaments essentiels, le déploiement des ressources humaines sur toute l'entendue du pays et la mobilisation des ressources financières ;

§ Assurer la qualité des prestations sanitaires par la mise en oeuvre effective des activités de suivi, de supervision, d'évaluation et de contrôle des programmes de santé à tous les niveaux du système;

§ Pérenniser le système de santé en développant le partenariat par la mise en place des mécanismes de collaboration intra et intersectorielle, la concertation, la coordination et la promotion du financement communautaire des soins tel que les mutuelles de santé ;

§ Améliorer le rendement des services par la motivation du personnel, le développement des activités d'information sanitaire, de formation du personnel de santé, de recherche et de communication pour la santé.

2.3. FINANCEMENT DU SYSTEME DE SANTE EN RDC

Le financement de la santé doit permettre la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en place des mesures de prévention et de prise en charge médicale répondant au besoin des populations. L'amélioration de la santé des individus est le véritable moteur qui guide la conception des interventions dans ce domaine. (AUDIBERT, 2003)

En RDC Le financement du système sanitaire repose sur trois sources principales : les ménages, l'aide extérieure et le budget de l'Etat.

Durant l'époque coloniale, le financement de la santé était assuré par trois composantes à savoir l'Etat colonial, les confessions religieuses et le secteur privé animé par les sociétés dites à charte. L'Etat subventionnait les soins en les rendant financièrement accessibles à tous. Le budget des dépenses ordinaires pour les services médicaux se chiffrait en cette période à environ 10% du budget ordinaire total du Congo.(LUTUTALA, 2004)

Au moment de l'indépendance (1960), le Congo avait le système de santé le mieux organisé et parmi les plus performants de l'Afrique. Mais suite aux difficultés budgétaires apparues à partir de 1960, aggravées par les troubles et les rebellions, le financement de la santé à l'instar de celui des autres secteurs de la nation devint aléatoire.(LUTUTALA, 2004)

Tout au long de ces 3 dernières décennies, le poids du financement s'est transféré graduellement sur les ménages avec comme conséquence non seulement la diminution de la fréquentation des services de santé, mais aussi la dégradation de l'état de santé des populations.

Dans les années 80, l'état prenait en charge la rémunération des employés du système ainsi que les coûts récurrents des niveaux centraux et intermédiaires. Les bailleurs de fonds pourvoyaient principalement aux besoins d'investissement. Enfin, les frais de consultations étaient censés couvrir les coûts récurrents et la maintenance au niveau local, d'où le concept d'autofinancement des ZS.

Actuellement, la situation est marquée par un très fort désengagement de l'Etat dans le financement du système de santé en grande partie du fait de la faiblesse des revenus fiscaux. La part des dépenses de santé dans les dépenses totales du Gouvernement est ainsi passée de 2,5% en 1972 à moins de 1% en 2002, répartis de la manière suivante: 62% pour les salaires des fonctionnaires, 14% en dépenses de fonctionnement, 13% en investissements et 11% en budgets annexes et divers. Ceci correspond à environ $0.22 par habitant.

La part du budget de l'état allouée au secteur de la Santé a ensuite augmenté (en partie grâce à l'initiative PPTE) pour atteindre 7,2% du budget national en 2004. Toutefois la majeure partie du budget couvre les salaires et la répartition géographique est nettement en faveur de Kinshasa. Enfin, il existe un écart important entre le budget et les dépenses réelles tant au niveau du volume que de l'allocation.

2.1.3. Allocation du budget de l'État

Si l'on tient compte des normes fixées par l'OMS selon lesquelles chaque pays doit consacrer 10 à 15% de son budget annuel au secteur de la santé, la RDC est loin de respecter ces normes.

Les questions d'allocations sont aggravées par le faible niveau d'exécution du budget dans le secteur. Les dépenses sont en effet souvent partielles, irrégulières et non contrôlées. Aussi, les dépenses publiques pour la santé sont largement utilisées à Kinshasa, qui comprend environ 15% de la population mais reçoit 60% des dépenses salariales et dispose de près de la moitié des médecins les mieux formés du pays. L'allocation budgétaire est ainsi de $0.89 par habitant à Kinshasa - et aux alentours de$0.10 par habitant dans les provinces. (MSP/RDC, 2005)

2.1.4. Poids du financement sur les ménages

La dépense de santé des ménages est donc la seule source de financement pour les coûts récurrents des niveaux locaux et intermédiaires. Il se manifeste donc un désengagement de l'Etat dans le secteur de la santé.

La conséquence de ce désengagement de l'Etat est double :

· Le rôle des partenaires non - étatiques est prépondérant. La contribution du secteur public se limite à la propriété théorique des installations médicales et au versement partiel des salaires. La majeure partie des services de santé sont financés par les bailleurs de fonds, les ONG internationales et leurs partenaires locaux, les entreprises et bien sûr les patients;

· Le coût des soins à la charge des populations a dramatiquement augmenté, laissant les services médicaux hors de portée des populations les plus pauvres. Les demandes de rémunérations complémentaires par le personnel médical sont courantes - et les patients insolvables sont souvent gardés de force dans les hôpitaux jusqu'à ce qu'ils s'acquittent des soins reçus.

2.1.5. Besoin de financement du secteur

Les besoins de financement du secteur sont difficiles à évaluer. Il est nécessaire de distinguer les besoins en investissements de ceux en coûts récurrents.

Les coupures budgétaires et la diminution de l'aide dans les années 90 ont conduit à une sévère décapitalisation du système. Les infrastructures et équipements ont souffert du manque de maintenance et d'investissement. Il existe un besoin net d'investissement évalué à $85 millions. L'estimation du besoin de financement des coûts récurrents pour les niveaux intermédiaires et local uniquement varie entre 120 et$190 millions par an.(MSP/RDC, 2004)

Dans le système sanitaire de la RDC, la politique de financement des services de santé devrait ainsi comporter la prise des dispositions requises pour réduire les coûts des soins par la mise en place d'un système qui vise à faciliter l'accès aux soins, la pérennisation et la viabilité du système de Santé. Tout en tenant compte des principes directeurs des soins de Santé primaires et pour accroître l'accès financier de la population aux soins et services de Santé, le Gouvernement devrait veiller à l'accroissement des financements des soins et services de Santé par :

- L'allocation à la Santé de l'équivalent de 10 à 15 % du budget de l'Etat ;

- La décentralisation de ce budget aux différents niveaux du système de Santé ;

- La création d'un système d'assurance-maladie ;

- La redynamisation du système de sécurité sociale ;

- La promotion des mutuelles et coopératives de Santé ;

- La mise en place d'un système favorisant la participation communautaire et le partenariat avec les organisations non gouvernementales ainsi que les organismes de coopération internationale.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand