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Comportement de ménages en termes de l'utilisation des services de santé lors d'une maladie. Cas de la zone de santé urbaine de Kansele.


par William BRANHAM MUSASA
Université officielle de Mbujimayi - Docteur en Médecine 2012
  

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1.2. FACTEURS SOCIOECONOMIQUES

Dans la conférence tenue à Alma Ata en 1978, les organisations internationales dont l'OMS ont fixé les objectifs de la santé pour tous d'ici l'an 2000, visant l'accès universel de la population mondiale aux soins de santé primaires. (OMS, 1978)

Cependant, la crise financière des années 80 qui a frappé le monde et surtout les pays africains sans épargner la RDC, les restrictions budgétaires imposées par les instances financières notamment la FMI et BM ont occasionné la réduction du budget alloué à la santé. Cette situation a contraint ces pays à mettre fin à la gratuité des services des soins entraînant comme conséquence la détérioration de la qualité des soins et la sous utilisation de services de santé.

Dans la province du Sud-Kivu en RDC, une enquête socioéconomique et d'accessibilité aux soins démontre que les conditions socioéconomiques précaires dans lesquelles vivent les populations ne permettent pas à la population d'accéder facilement aux soins de santé de base (MALTESER, 2004).

1.1.7. Revenu du ménage

Dans son ouvrage les fondements de l'économie de la santé, PHELPS note que, comme pour tout autre bien économique, la demande des soins médicaux, dépend des revenus. Des revenus plus important créent une demande des soins plus importante (PHELPS, 1995).

Selon l'OMS, la pauvreté conduit à une grave insuffisance d'utilisation des services de santé (OMS, 2002).

Dans une thèse de Doctorat soutenue au TOGO, les résultats démontrent que le revenu joue un rôle sur l'utilisation des services des soins « le financement de la santé est reparti de la manière suivante : 11% par des fonds publics, 84% par les ménages et 5% par les aides diverses. Cependant 72,2% de la population vit avec moins d'un dollar par jour. Les togolais ne consultent pas le médecin immédiatement car ils savent que le prix de la consultation pourra engloutir le budget mensuel de la famille. Ils commenceront par voir un infirmier qui parfois porte le nom seulement, mais qui demandera d'acheter quelques produits.» (HOUNKPATI, 2007).

L'enquête menéeau Burundi sur les soins des personnes vulnérables révèle que plus de 17% de la population ne se rend pas à une simple consultation principalement pour des raisons financières, 82% de ces malades ne consultent pas par manque d'argent. Parmi les patients qui ont trouvé le moyen financier de payer la consultation, certains n'ont pas eu l'argent nécessaire pour un traitement ne serait-ce que partiel. Pour payer la consultation et se soigner, la majeure partie des Burundais est contrainte de recourir à des moyens extrêmes, tel l'endettement ou la vente d'un bien, les poussant dans une pauvreté encore plus grande (MSF/Belgique, 2004).

Une étude menée dans la ZS de MINOVA en RDC dans la province du sud Kivu affirme la relation entre revenu du ménage et utilisation des services de santé. Selon cette étude, le faible pouvoir d'achat des populations ne permet ni aux structures de soins de s'autofinancer ni aux pauvres d'accéder aux soins de santé. La pauvreté de la population et la précarité des revenus expliquent le fait que les ménages ne parviennent pas à couvrir les soins, 60% d'individus vivent avec moins d'un dollar par jour (KIBALONZA, 2009).

L'enquête menée en 2005 par CIF/SANTE Nord Kivu sur l'accessibilité aux soins de santé dans la province du Nord Kivu, révèle que la santé constitue un problème prioritaire de la population: 44% des ménages ont vendu un bien de valeur pour recourir aux soins.

1.1.8. Coût des soins

Une étude sur les priorités de l'économie de la santé en Afrique confirme la relation"coût des soins - utilisationdes services de santé" en ces termes: « De nos jours, il n'est pas étonnant de s'entendre dire ici les gens n'ont pas de sous, ils préfèrent mourir avec leurs maladies». La généralisation du recouvrement du coût imposé par les bailleurs des fonds dans les formations sanitaires n'a-t-elle pas transformé celles-ci en centres des soins payant «pas d'argent, pas de soins» au point d'en vider les structures, les tarifs de consultation très élevés pour 59% des populations pauvres constitue la première cause de non consultation »(afhea.org).

Une autre étude menée par la DEP révèle que 10% des ménages interviewés n'ont eu recours à aucun traitement pour se faire soigner y compris avec des plantes médicinales par manque d'argent dans 79% de cas. Le problème de manque d'argent (78,81%) et du coût excessif (11,02%) constituent à 90% le motif principal de renoncement aux soins de santé dans un établissement moderne des soins(MSP/RDC, 2004).

Ainsi, bon nombre de personnes n'utilisent pas les services de soins de santé car le coût des soins est supérieur à leurs avoirs.

1.1.9. Le chômage

La part majeure du financement des soins reposant sur les ménages (70%),le chômage ne peut qu'entrainer une sous utilisation des services de santé (MSP/RDC, 2004).

Au Togo, une étude sur l'utilisation de soins de santé illustre l'impact du chômage sur cette dernière,l'appartenance de la personne malade à un ménage dont le chef est issu d'un groupe socioéconomique donné a une influence sur l'utilisation des soins médicaux. L'utilisation des structures sanitaires par les malades appartenant aux ménages dont le chef est salarié du secteur de l'Etat ou privé est plus forte avec des proportions respectives de 88 et 72%, que ceux dont le chef est inactif ou chômeur, 61% suivis des agriculteurs avec 58% (tg.undp.org).

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