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Comportement de ménages en termes de l'utilisation des services de santé lors d'une maladie. Cas de la zone de santé urbaine de Kansele.


par William BRANHAM MUSASA
Université officielle de Mbujimayi - Docteur en Médecine 2012
  

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Chapitre I. GENERALITES SUR LE COMPORTEMENT DES MENAGES SUR L'UTILISATION DE SERVICE DE SANTE

1.1. FACTEURS SOCIOCULTURELS

1.1.1. Niveau d'instruction du chef de ménage

Au Sénégal, cinq femmes sur dix au village de médina ne fréquentent pas les structures sanitaires pour la CPN suite au niveau d'instruction très bas(TABARA, 2002).

Les résultats d'une enquête dans les ménages réalisée à Nouna, au Burkina Faso, sur les déterminants du premier recours à un système des soins de santé et de la fidélité du patient au système choisi démontrent que le niveau d'études en est l'un des facteurs (MUGISHA, 2004).

En RDC, une étude menée sur la « santé pour tous : identification des facteurs explicatifs de l'accessibilité aux soins de santé » pour un échantillon de 289 ménages, dans la commune de Ngaba à Kinshasa, révèle qu'il y a une interdépendance entre l'accessibilité, la religion, le revenu et la prise en charge des soins par les ménages. Il ya également une relation entre le niveau d'instruction et l'accessibilité aux soins (KABELA, 2004).

La relation entre l'utilisation des services de santé et le niveau d'instruction du chef de ménage est un facteur important car un chef de ménage ignorant, qui ne connait pas l'importance des structures de santé ne peut pas consulter ou faire consulter ceux qui sont sous sa responsabilité.

1.1.2. Appartenance à une mutuelle de santé

Bon nombre de chercheurs ont affirmé qu'appartenir à une mutuelle de santé favoriserait l'utilisation des structures de santé.

Une étude menée en France démontre que les personnes bénéficiant d'une assurance complémentaire engagent des dépenses ambulatoires supérieures de 29% à celles des personnes qui en sont dépourvues(RAYNAUD, 2005).

Au Rwanda, dans une étude sur la contribution des mutuelles de santé à l'accessibilité de la population aux soins de santé, BAYEGE (2005)explique que six ans après le démarrage des mutuelles de santé dans le district de Byumba, l'utilisation des services de santé a doublé passant de 21% en 1999 à 48% en 2003.

Par ailleurs, dès lors que la barrière financière à l'accessibilité aux soins de santé est enlevée par les MS, en cas de maladie les membres sont susceptibles d'utiliser 4 fois plus que les non membres les services de santé modernes(MSP/RWANDA, 2004).

En 2009, RAMAN et BARTHES dans une étude sur le fond d'achat des services de santé dans le Kassaï occidental (RDC), comparent le système de financement des soins au Rwanda et la RDC etarrivent à une conclusion, qu'on ne peut comparer le Rwanda et la RDC en ce qui concerne l'utilisation des services de santé du fait que le système de financement rwandais est basé sur les mutuelles de santé.

1.1.3. La confiance envers le personnel soignant

Il convient de dire que même si les structures des soins sont à la portée de la population, il sera difficile à cette dernière de les fréquenter si elle n'espère pas trouver guérison ou le rétablissement de sa santé.

Les déterminants du premier recours à un système des soins de santé et de la fidélité du patient au système choisi sont différents. Pour les services de santé, la qualité perçue des soins était non seulement aussi déterminante mais à elle seule prédictif positif pour la fidélité du patient à une FOSA (MUSHIGA, 2004).

Une étude menée en RDC analyse les déterminants de choix des populations pour les centres de santé par une enquête de comportement des ménages sur un échantillon représentatif de 1000 ménages, dans les zones de santé de Kinshasa. Ses résultats expliquent que si les populations choisissent les soins offerts par le centre de santé, c'est parce qu'elles les jugent de bonne qualité. Des soins intégrés et offerts par le même technicien, de formation requise, sont un atout majeur à l'acceptabilité du premier échelon des soins de santé primaires à Kinshasa(MANZAMBI, 2009).

1.1.4. L'automédication

Différentes études ont démontré que l'automédication par la population constitue l'un des facteurs du non consultation dans les services des soins de santé.

A ce sujet, un travail effectué au Tchad sur l'étude socio économique, le coût et accessibilité des populations aux soins de santé révèle que 61 % de la population font recours aux structures de santé lorsqu'ils sont malades, 20% vont chez les tradi-praticiens et 19% font recours à l'automédication (ITAMA , 2006).

Selon ITAMA (2006), contrairement au Tchad où seulement 19 % font l'automédication, les études effectuées en guinées déclarent qu'en dépit de la proximité des structures des soins de santé, 59% des personnes vivants en milieu rural utilisent l'automédication contre 20% en milieu urbain, ce facteur est considéré comme étant à la base de la sous utilisation des services des soins de santé.

Au Cameroun, il a été constaté que 80% de la population revêt un profil de consommation de pauvre. Le manque d'argent a constitué pour l'automédication moderne et l'abstention la raison fondamentale de la décision thérapeutique(COMMEYRAS, 2003).

En RDC, une enquête de comportement des ménages sur un échantillon représentatif de 1000 ménages, dans les zones de santé de Kinshasa en 1997 a démontré 23,9% pour l'automédication pharmaceutique et 16,9% pour l'automédication traditionnelle (MANZAMBI, 2002).

Ainsi, des pratiques tellesque l'automédication, soins traditionnels ont un impact négatif sur l'utilisation de services de santé.

1.1.5. La médecine naturelle

Une étude menée au Sénégal sur l'utilisation et la demande des soins de santé a pu noter la fréquentation excessive de la médecine naturelle parmi divers facteurs qui jouent sur l'utilisation des structures de santé. Parmi les 6331 individus d'une zone de santé rurale ayant déclaré être tombés malades durant le mois précédent le passage des enquêteurs, 50% n'ont pas cherché les soins au moment opportun. La majorité de la population se dirige principalement vers les tradi-praticiens(SADIO, 1994).

L'étude faite au Tchad démontre que 20% de la population utilisent la médecine naturelle contre 19 et 61% qui utilisent respectivement l'automédication et la médecine moderne (ITAMA, 2006).

En RDC l'enquête sur Les déterminants du comportement de recours au centre de santé en milieu urbain africain démontre que 21% avaient fait recours au tradipraticien(MANZAMBI, 2002).

Partant, même si cette proportion est moins inquiétante, il est important de savoir la proportion qu'occupe la médecine naturelle dans leDistrict Sanitaire de Mbujimayi, Zone de Santé Urbaine de Kansele.

1.1.6. Fréquentation du guérisseur ou d'une maison de prière

Un vaste champ de la recherche anthropologique et ethnologique a démontré que dans différentes sociétés traditionnelles, la maladie n'était pas toujours perçue de façon rationnelle mais considérée comme prenant source dans le monde de l'invisible. Les différentes causes de la maladie couramment évoquées dans les sociétés traditionnelles sont : l'incorporation d'un objet maléfique, perte d'une âme, possession par un esprit, violation d'un interdit, agression d'un sorcier. Dans ce contexte de perception transcendante de la plupart des maladies, les solutions envisagées pour recouvrer la santé passeraient le plus souvent par le recours aux guérisseurs, magiciens, sorciers, etc. (COULIBALY, 2008).

Une étude sur les pratiques thérapeutique en cas de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans en milieu rural sénégalais révèle que les parents recourent essentiellement à la médecine moderne (même si à cause des problèmes d'accessibilité aux centres de santé, il s'agit essentiellement de l'automédication) et/ou aux plantes médicinales traditionnelles en cas de fièvre. Mais, quand l'enfant fait une crise ou convulse, la même maladie est perçue comme ayant une cause surnaturelle et l'enfant est malheureusement conduit chez le guérisseur traditionnel ou chez le marabout(FAYE,2004).

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