§6. LA TRANSITION POLITIQUE DE 2016
La transition politique du Congo de 2017 a commencé
avec la non organisation des élections qui étaient prévues
à la fin de l'année 2016. Face à cette situation un accord
a été signé pour organiser les élections en 2017
ainsi que le départ de Kabila. Cet accord a été
signé entre le pouvoir en place et l'opposition.52
Pouvoir et opposition Vont cogérer le pays durant la
transition entre la fin du mandat du président Joseph Kabila, le 20
décembre 2016, et la tenue l'élection de son successeur en fin
2017.
En 2017, Joseph Kabila sera toujours le président de la
République démocratique du Congo (RDC). De fait, l'homme au
pouvoir depuis 2001. Dans les toutes dernières heures de 2016, les
représentants de la majorité présidentielle et de
l'opposition, réunis à Kinshasa sous l'égide de la
Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), ont
signé un « accord global et inclusif » sur la gestion de la
transition politique.
Cet accord maintient deux des propositions qui retardent de
plus d'un an l'organisation des élections : la refonte totale du fichier
électoral et les trois scrutins combinés. Si les élections
avaient été repoussées de 2016 à fin 2017 à
travers des négociations au sein la classe politique, le deuxième
retard d'un an a été proclamé unilatéralement par
la CENT. Depuis 2011, la CENT s'était toujours défendu de pouvoir
organiser les élections sans consensus au sein de la classe politique
sur des points clés: séquence des élections, fichier
électoral et modalités de vote.
A partir de fin 2017, elle fait de ce principe en imposant non
seulement un calendrier mais aussi un fichier contesté et la machine
à voter. Le 5 novembre 2017, la commission électorale annonce un
report de fait par la publication du nouveau calendrier électoral
global, trente-trois mois après le premier.
La nouvelle date du 23 décembre 2018 pour les trois
scrutins semble pourtant le résultat d'un étrange compromis.
Cette date n'a pas été respectée la CENI avait
repoussée encore les élections cette fois-ci au 30
décembre 2018.
5.1. Les élections de 2018
Le 23 décembre 2018, la République
démocratique du Congo devrait connaître la première
alternance démocratique de son histoire. L'enjeu est historique : ce
troisième cycle électoral devait être le couronnement d'un
processus de paix amorcé le 19 avril 2002 avec la signature de
l'accord
52Http : M. Rfi journal/ 13 Décembre 2018
46
de Sun City. Cet accord a mis fin à une décennie
de guerres et a permis l'adoption d'une nouvelle constitution et la mise en
place d'institutions légitimes démocratiques au niveau provincial
et national.
Les élections de 2018, qui auraient dû être
organisées deux ans plus tôt, devraient consacrer l'enracinement
de la démocratie dans le pays avec, pour la première fois depuis
son indépendance, la passation de pouvoir entre un président
sortant et un nouveau président démocratiquement élu.
Après dix-sept années passées au pouvoir, le
président Joseph Kabila est contraint par la Constitution de
céder la place à un successeur.
La nouvelle date du 23 décembre 2018 pour les trois
scrutins semble pourtant le résultat d'un étrange compromis.
Cette date n'a pas été respectée la CENI avait
repoussée encore les élections cette fois-ci au 30
décembre 2018.
L'élection présidentielle congolaise de 2018 a
lieu le 30 décembre 2018 en République démocratique du
Congo (RDC) en même temps que des législatives et les
provinciales. Reportée à plusieurs reprises depuis 2016, cette
élection donne un successeur à Joseph Kabila, qui occupe le poste
de président de la République démocratique du Congo
depuis 2001.
La campagne était dominée par l'affrontement
entre trois candidats :
Emmanuel RAMAZANI SHADARY, dauphin désigné de
Joseph KABILA, Félix TSHISEKEDI, fils du candidat malheureux au second
tour de la présidentielle précédente Étienne
TSHISEKEDI, ainsi que le candidat commun d'une partie de l'opposition, Martin
FAYULU. Avec un peu plus de 38 % des suffrages selon les résultats
provisoires, Félix TSHISEKEDI devance Martin FAYULU, qui en recueille
près de 35 %. Emmanuel RAMAZANI SHADARY, candidat du parti du
président sortant termine sur la troisième marche du podium avec
23 %.
Dès l'annonce des résultats, ceux-ci sont
vivement contestés par Martin Fayulu, la Conférence
épiscopale du Congo annonçant par ailleurs que ces derniers ne
correspondent pas aux résultats collectés par ses 40 000
observateurs sur le terrain. Entre temps, les résultats des
législatives sont proclamés en avance, donnant une très
large majorité des deux tiers à la coalition du gouvernement
sortant, le Front commun pour le Congo, augurant une cohabitation rendant caduc
l'alternance.
Le gouvernement est accusé d'avoir, devant
l'impossibilité de faire élire son candidat, choisi de faire
gagner le candidat de l'opposition le moins hostile au régime. Un accord
aurait ainsi été conclu entre Tshisekedi et Kabila, attribuant au
premier la présidence, et au second le contrôle du gouvernement et
de plusieurs secteurs régaliens via une mainmise sur l'Assemblée
nationale
53 Journal officiel de la
République Démocratique du Congo, exposé de motif de la
constitution de la RDC. Telle que modifiée par la loi n°11/002 du
20 janvier 2011.
47
et celles provinciales. Le contrôle de ces
dernières, dont les membres procèdent à l'élection
du Sénat, permettrait au président sortant, sénateur
à vie, de conserver une partie du pouvoir.
En janvier 2019, après rejet des recours, Felix
Tshisekedi est proclamé vainqueur de l'élection
présidentielle par la Cour constitutionnelle, et prête serment. Il
devient ainsi le cinquième président du pays, et le premier
à accéder au pouvoir par le biais d'une alternance pacifique.
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