2.1.3. LA FEMME ET LE SPORT EN L'AFRIQUE
A. AVANT INDÉPENDANCE
De tout temps et dans toutes les sociétés, les
femmes ont connu le même destin. Longtemps elles se sont tues et ont
supporté les inégalités et les injustices dont elles sont
l'objet.
En AFRIQUE précoloniale, la femme connue une situation
qui a contribué pour un large part à retarder son
intégration économique, politique et même sociale.
En effet, dans l'AFRIQUE traditionnelle, la femme avait deux
rôles principaux ; elle assurait la survie de la famille et faisait des
enfants à son mari.
Pour le premier cas, il est de coutume dans la plupart des
pays d'AFRIQUE que les femmes s'occupent particulièrement de
l'agriculture pour produire la nourriture dont la famille a besoin. Cette
répartition n'exclut le fait que l'homme participe aussi à
l'entretien de la famille. Néanmoins, dernier est beaucoup moins
concerné par la production vivrière et s'emploie aux cultures
industrielles pour se procurer de l'argent.
Parallèlement à ce rôle de production
alimentaire, la femme africaine n'était vraiment
considérée que si elle était en mesure de donner à
son mari des enfants et de sexe masculin de préférence. Sa
fierté résidait dans le fait qu'on puisse l'appeler "la
mère des familles»
Dès lors, une femme sans enfants se voyait
indexée, on la considérait comme maudite, impure, sans rendement
pour la société. Il est évident que la complexité
des sociétés auxquelles appartiennent les femmes africaines fait
que pour les décrire, la nécessité de tenir compte des
variétés culturelles s'impose. Toutefois, nous ne pouvons que
généraliser le but de cette partie étant seulement de
passer en revue les traits caractéristiques du statut de la femme.
Aussi différente que soit son origine culturelle, il
semble qu'au niveau du statut qu'on peut lui accorder dans la
société, le nombre d'enfant est d'un grand appui. Une famille
était considérée comme riche, suivant le nombre d'enfants
et le nombre de femmes en état d'en produire. Le règne de
polygamie s'expliquait entre autre par le besoin de main-d'oeuvre et les
dés de vanter sa puissance ; Or, "quand la femme ne vaut plus que comme
mère, elle est bien près de disparaître ». Disparition
physique, du fait d'altérations biologiques dues à des grossesses
répétées et à des charges familiales trop lourdes,
mais sa progéniture fera que jamais on ne cessera de prendre exemple sur
elle.
Dès sa plus jeune enfance, la fille doit respecter
certaines règles et s'acquitter de ses devoirs vis-à-vis de la
société. Ainsi, dans la majeure partie des pays d'AFRIQUE, les
filles devaient subir l'épreuve de l'excision et de l'infibulation qui
continue toujours à se pratiquer. À l'une des plus cruelles
mutilations subies par les femmes, les africaines ont tardé à
réagir car, "ce qu'elles vivaient été à leurs yeux,
la condition féminine normale" Pendant longtemps aussi,
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elles n'ont pas eu le droit à la parole dans les
grandes décisions communautaires. En somme, elles n'avaient aucun droit
puisque "quand une femme n'a que le droit de ne pas avoir de droit, elle n'a
aucun droit ». Même dans les sociétés matriarcales son
pouvoir est réduit. "Elle n'a pas de pouvoir réel mais un
pseudo-pouvoir Dans la mesure où elle ne gêne pas son mari, elle
peut agir. Donc ce qu'elle peut croire être de pouvoir n'est
qu'illusion.
Au niveau de l'accès à l'instruction, le nombre
réduit d'écoles ouvertes à cette époque
était uniquement réservé aux hommes.
L'analphabétisme a été l'une des causes de la lenteur de
l'évolution de la condition de la femme. Ce n'est qu'après les
indépendances que les femmes ont progressivement intégré
l'école et le circuit de développement social.
Généralement Institué par le
colonisateur, le sport en AFRIQUE d'avant les indépendances était
réservé au sexe masculin. Une grande importance lui était
accordée dans la mesure où il était
considéré comme un facteur d'amélioration de la force
physique.
De ce fait, il fut introduit, dans la majorité des pays
aux programmes scolaires et sa pratique sanctionnée par le brevet
sportif.
Cette considération du sport fit que "dans certains
pays comme le BENIN ont dégagé à des équipes
féminines de basket-ball, d'handball, de volley-ball et quelques
athlètes de grande valeur"
Au CAMEROUN, le Centre national d'éducation physique et
sportive (CNEPS) de DSCHANG en 1950 enregistre la candidature d'une femme parmi
une majorité d'hommes. Quelques années plus tard, elle fut
rejointe par deux autres femmes qui passèrent les mêmes
épreuves que les hommes.
On ne peut cependant pas en dire de même pour la
majorité des pays africains. Le sport y était inaccessible aux
femmes à causer de préjugés socio-culturels, de tabous et
d'interdits religieux. L'interdiction du port d'habits courts fut une des
causes majeures du retard de la pratique sportive féminine. De plus pour
certaines profanes, le sport était causé de
stérilité et de virilisation de la femme.
Dans certains pays où les mutilations sexuelles
existent, la pratique sportive féminine est en partie inhibée par
l'excision et l'infibulation. Cette dernière en particulier est un
handicap pour certaines activités sportives telles que la gymnastique et
l'athlétisme (le grand écart, la chandelle, les haies).
Tout mouvement brusque ou mal exécuté peut
entraîner une ouverture de la cicatrice. C'est pourquoi, "meurtries par
la douleur, les filles craignent une déchirure et éprouvent une
certaine appréhension face au activités physiques et sportives".
Malgré ce manque de pratique des sports dits modernes dans certains
pays, des jeux traditionnels permettaient lors des séances rituelles de
tester le degré de développement physique des
générations montantes. Les filles y trouvaient l'occasion de
s'exprimer physiquement surtout dans les séquences de danse. Petit
à petit, les sports modernes ont pris le pas sur les jeux.
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