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La production participative dans le domaine de la musique : craintes et benefices du modele

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par Iman AZAAMAR
Université Bordeaux 3 - Master ingénierie de projets culturels 2011
  

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Conclusion

Possibilité offerte par le web 2.0, la production participative basée sur le financement des internautes fait figure de nouveau modèle économique en parallèle de la production par « les professionnels ». Désormais, « l'internaute-producteur » intervient en amont de la commercialisation d'une « oeuvre musicale » et participe à la chaîne de création de valeur. N'étant plus qu'un simple consommateur, il devient « un acteur » qui choisit de financer l'album ou le single d'un artiste.

Une quinzaine de labels communautaire sur le marché testent un créneau porté par un contexte technologique (évolution des TIC , techniques de l'information et de la communication) et sociologique (« la culture de la participation ») favorables à leur développement.

De plus, dans un contexte de crise du disque, pendant lequel les risques financiers sont minimes, la production communautaire ou le financement participatif apparaît comme une opportunité, comme « une valeur refuge » puisque le risque est ici supporté par les internautes.

Cependant, les start-up semblent être, encore, à la recherche d'un équilibre de « leur système » dont dépendrait le facteur « visibilité » apporté par l'émergence d'une « tête d'affiche ». Dans ce secteur concurrentiel, la majorité des sites cherchent encore une stabilité économique. En effet, depuis leur apparition en 2007, « le parcours économique » des sites de production participative semble inégale, les plus stables d'entre eux déclinent « le système » dans divers secteurs, développent des projets à l'international alors que d'autres peinent à s'inscrire dans la durée, connaissent des difficultés financières ou encore la faillite. Le foisonnement des sites participatifs qui s'apparentait à un dynamisme du secteur laisse peu à peu place à une tendance oligopolistique.

Tremplin incontestable pour les artistes, la production participative n'est pas, pour autant, une solution à la crise du disque. Autrement dit, « la faille » ne se trouve pas au niveau de la production, qu'elle émane des internautes ou bien des professionnels, elle sera confrontée à la même problématique : la baisse progressive de la vente du disque, due à l'ère numérique. Pour un artiste, il est certes opportun de bénéficier d'un financement participatif, mais il doit prendre la mesure des désillusions que peut générer ce système. D'un point de vue plus optimiste, la production communautaire est un formidable moyen, pour le « nouveau talent », de bénéficier d'une visibilité, même minime soit-elle. De plus, la diffusion numérique des oeuvres de ces artistes, faite sur le site du label participatif et grâce aux partenaires (Réseau Believe (Itunes, Fnac etc.)) semble compenser

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le manque à gagner du support physique. Ce mode de financement ne devrait pas être une vu comme une fin en soi, mais plutôt comme un moyen, parmi tant d'autres, de proposer au public sa création.

Et la valeur artistique dans tout ça ? C'est la question que pose certains spécialistes de la musique qui s'insurgent contre l'idée de donner « le pouvoir » à « des amateurs » de juger la qualité artistique d'une création, grâce à son financement . Débat récurrent depuis l'apparition du web 2.0 et qui fait écho à la thèse, quelque peu radicale d'Andrew Keen, qui traite de l'impact destructeur de la révolution numérique sur notre culture et nos valeurs. Cependant, cette interrogation semble inappropriée au cas de la production communautaire.

En effet, d'une part l'internaute apparaît comme un « investisseur », sa part dans l'aspect artistique est inexistante. D'autre part, dans une industrie de la musique qui vise à satisfaire un plus grand nombre (importance de l'objectif de vente), le fait de demander « l'avis », en amont de la commercialisation, à un « échantillon » du public n'est pas contradictoire. Cette posture est, bien sûr, rassurante pour les entrepreneurs que sont les labels communautaires.

Si le choix des internautes est légitime, la tendance spéculative d'un « système » basé sur la mise d'argent,est quant à elle, contrariante. Même si la motivation première des « internautes-producteurs » est la satisfaction de participer à une aventure artistique, à la découverte de nouveaux talents, l'appât du gain pourrait à long terme, si les sites de production génèrent des revenus importants, occulter le jugement personnel, affectif, peut être même au détriment d'une qualité artistique.

L'avenir de la production participative semble lié à la « filière classique », c'est à dire aux majors (en tant que distributeurs), labels indépendants (en tant que co-producteurs). Si la première se stabilise grâce à ces acteurs de l'industrie de la musique, la seconde trouve dans le financement participatif un moyen de limiter les risques et de revendiquer la légitimité d'un artiste choisi par les internautes. Un modèle hybride émanant des partenariats de ces deux filières est plausible.

Interrogé pour les besoins de ce mémoire, David Gourmandie, manager du groupe The Enjoys affirme « vu que la « génération du web » va s'amplifier, en plus il y a une remise en question du téléchargement, donc il y aura un encouragement dans le sens de la production participative»

Selon, André Garceau, producteur à GHAT PRODUCTION, basé à Bordeaux « C'est un nouveau modèle qui trouvera sa place dans le paysage du futur mais ne sera pas le modèle unique du futur »

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Toutefois, ce rapprochement pourrait, à long terme, dissuader certains internautes qui « s' insurgent » contre le « système dominant » des majors dans l'industrie du disque.

Désigné comme étant un soutien aux artistes et plus généralement à la création musicale, le financement 2.0 : auto-production (production de l'artiste sans intermédiaire), production communautaire, est soumis à l'impôt sur les bénéfices non commerciaux payé par les internautes. Les acteurs de la filière souhaitent une défiscalisation des retours sur investissements au même titre que le mécénat dans l'Art.

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