Conclusion partielle
L'étude des déterminants de la dynamique des
écosystèmes naturels de ces hydro-écorégions (HER)
a permis de comprendre que les écosystèmes naturels sont
menacés par des facteurs de divers ordres. En effet, l'étude de
la variabilité pluviométrique a montré que l'HER de
l'Atacora a connu plus d'années de sécheresse que l'HER de
Gourma. L'étude des déficits pluviométriques et
hydrologiques révèle que l'HER de l'Atacora a été
plus affecté que l'HER de Gourma au cours de la période
1960-2006. Les déficits pluviométriques ont amplifié les
déficits hydrologiques à 575% dans l'HER de l'Atacora et à
371% dans l'HER de Gourma.
L'analyse du coefficient d'écoulement a montré
qu'il est plus élevé dans l'hydro-écorégion de
Gourma (6,2 %) que dans l'hydro-écorégion de l'Atacora (5,4 %)
sur la période d'étude (1961-2006).
L'analyse de la dynamique des écosystèmes
naturels a montré que les formations végétales que sont
les savanes saxicoles, arborées et arbustives et les forêts claire
et savanes boisées, occupent le plus d'espace des
hydro-écorégions et sont celles qui ont connu le plus de
dégradation, au profit des mosaïques de cultures et jachères
et des agglomérations. La croissance démographique avec pour
corollaire l'augmentation des besoins et la demande en denrées agricoles
sur le marché local et international et, les activités/pratiques
telles que l'agriculture, l'élevage, la chasse, la pêche, la
carbonisation, les pratiques cultuelles, la pharmacopée sont les
déterminants socio-économiques de la dynamique des
écosystèmes naturels.
Les populations autochtones des hydro-écorégion
du bassin versant de la Pendjari développent des stratégies
d'adaptation sur la base de leurs connaissances, leurs savoirs et leurs
savoir-faire.
147
CHAPITRE 5 :
STRATEGIES D'ADAPTATION A LA
DYNAMIQUE DES ECOSYSTEMES NATURELS
DANS LE BASSIN VERSANT DE LA PENDJARI
|
148
Introduction partielle
Dans les pays subsahariens où l'agriculture occupe
environ 75% de la population active (Gnitona, 2000), l'eau et le climat
constituent deux facteurs de l'environnement très déterminants
pour les hommes. En combinaison avec les facteurs
pédo-géologiques et topographiques, ils influencent
considérablement la dynamique des écosystèmes naturels.
Toutefois, les populations adoptent des stratégies pour s'adapter
à la dynamique des écosystèmes.
Dans ce chapitre, nous présentons les stratégies
endogènes qui sont les pratiques empiriques des populations sur la base
de leur vécu quotidien, et les mesures institutionnelles et
réglementaires de la gestion durable des écosystèmes
naturels du bassin versant de la Pendjari
5-1- Stratégies endogènes
Les populations autochtones du bassin versant de la Pendjari
ne sont pas restées inactives face aux contraintes naturelles auxquelles
elles sont confrontées. Les stratégies endogènes
d'adaptation sont développées face aux facteurs climatiques,
hydriques, pédo-géologiques et topographiques.
5-1-1- Adaptation aux contraintes climatiques
Les sécheresses et les excès
pluviométriques sont des contraintes climatiques face auxquelles les
populations adoptent des stratégies.
Les contraintes liées à l'alternance des saisons se
résument comme suit :
- Pendant la saison sèche, les populations souffrent de
l'harmattan (vent sec, poussière, froid les matins et la nuit), du
soleil brulant, de la chaleur forte et de la pénurie d'eau. Les
stratégies développées pour s'adaptent à ces
contraintes sont : se réchauffer autour du feu de bois, porter des
habits contre le froid et la déshydratation, se laver plus
fréquemment pour atténuer la chaleur, s'abriter sous des arbres
ombrageux, etc.
- Pendant la saison pluvieuse, la fraîcheur et l'inondation
des cultures installées près des
cours d'eau sont les principales contraintes pour lesquelles
les populations, pour s'adapter, portent les habits contre le froid. Ils font
des labours de grosses butes ou de gros billons perpendiculairement au sens du
ruissellement afin résister à l'inondation et à
l'érosion.
En ce qui concerne les sécheresses, les contraintes
pour lesquelles les populations développent les stratégies
d'adaptation se résument comme suit : le sol sec et dur, beaucoup de
poussière, les cours d'eau asséchés, les puits tarissent,
la pénurie d'eau, les plantes et les cultures asséchées,
la chaleur intense, trop de vent dans tous les sens. Les stratégies
149
développées pour s'adapter à ces
contraintes sont entre autres : la confection de petits billons pour contenir
le peu de pluie qui viendrait, le recours aux mares et sources
résistantes dans le Parc Pendjari, l'aménagement des mares, le
recours aux forages et puits à grand diamètre. Quant aux
contraintes liées aux excès de pluies, les populations sont
confrontées à la pluie sans cesse pendant plusieurs jours
successifs, au sol lourd à labourer, au débordement des cours
d'eau, à la destruction des champs et des habitations, etc.
Pour faire face à ces contraintes, les populations font
à titre préventif, des labours de grosses buttes ou de gros
billons résistants à l'inondation. Lorsqu'il ya excès
d'eau, le réflexe des populaions est de drainer les sols afin
d'évacuer les excès d'eau.
Il faut noter que ces stratégies sont les mêmes
dans les deux hydro-écorégions du bassin.
5-1-2- Adaptation aux contraintes
hydriques
Le problème de disponibilité en eau est la
principale contrainte hydrique à laquelle les populations
développent des stratégies d'adaptation. En effet, pour
remédier à la contrainte de manque d'eau dans les
hydro-écorégions du bassin de la Pendjari, les stratégies
mises en oeuvre par les populations sont les suivantes : l'aménagement
des mares et sources, la réalisation des trous d'eau dans les cours
d'eau, la réalisation de forages et/ou de puits, la réalisation
des surcreusements ou des barrages.
5-1-2-1- Aménagement des mares et
sources
L'aménagement des mares et sources est bien promu et
développé dans la commune de Boukombé par l'ONG Alpha et
Oméga - Environnement dans le cadre du renforcement de capacités
de planification et d'organisation des paysans pour l'exploitation
écologiquement durable des ressources naturelles.
L'aménagement d'une mare consiste à recreuser la
cuvette de la mare si nécessaire, à placer des moellons (pierres
non taillées ou grossièrement taillées, de petites
dimensions) anti-érosifs sur le talus de la cuvette, à
ériger des diguettes de protection autour de la cuvette. Certaines mares
possèdent des ouvrages de déversement permettant à la mare
de vider le surplus d'eau vers les ruisseaux ou les cours d'eau les plus
proches. Ils peuvent servir aussi de point d'accès à la mare
(Photo 10).
150
Photo 10 : Mare aménagée à
Kounagningou (Boukombé)
Au premier plan, se trouve les moellons autour de la mare et
la diguette de protection en arrière-plan.
Source : Cliché Idieti, 2004.
Quant à une tête de source, son
aménagement consiste à la surcreuser en lui donnant une forme
rectangulaire (de 2,80 m sur 2,40 m). A l'intérieur de ce trou est
construite une cuvette en béton armé (de 2,50 m de hauteur) et de
même forme. Ces murs sont perforés en remontant de
l'extérieur vers l'intérieur sur deux des côtés de
l'ouvrage. Entre ces crépines et la paroi du trou est installé un
massif filtrant de 10 cm d'épaisseur. La cuvette est fermée par
une dalle 10 cm d'épaisseur munie d'une portière de 1 m x 0,70 m
puis un sceau et une corde pour l'exhaure. Un tuyau de 40 cm de diamètre
est à la côte 2,20 m et permet d'évacuer le trop plein
(photo 11).
151
Photo 11: Source aménagée à
Koutagou (Boukombé)
On observe en avant plan la margelle dallée avec un
sceau servant à puiser de l'eau, sur la dalle à côté
du couvercle.
Source : Cliché Idieti, 2004.
5-1-2-2- Réalisation des trous d'eau dans les
cours d'eau,
La réalisation des trous d'eau dans les cours d'eau est
une stratégie très précaire. Elle consiste à
creuser un trou au bord d'un cours d'eau en espérant
récupérer de l'eau restante dans les couches de sous-sols. La
photo 12 en montre un exemple.
Photo 12: Trou d'eau à Kontchougou
(Boukombé)
Observez une femme entrain de glaner de l'eau de ce trou. Ce trou
d'eau est situé au bord d'un ruisseau déjà
asséché.
Source : Cliché Idieti, 2004.
152
Elle illustre une femme qui glane de l'eau de ce trou
réalisé pour la circonstance. Ce trou d'eau est situé au
bord d'un ruisseau déjà asséché.
5-1-2-3- Creusement de puits et/ou forage
équipé de pompe
La réalisation de puits et/ou de forages
équipés de pompes est la stratégie la plus connue et
adoptée partout dans le monde pour remédier à la
contrainte de manque d'eau. Dans le bassin versant de la Pendjari les
populations adoptent cette stratégie dans la mesure du possible. Elles
creusent un puits ou réalisent un forage équipé d'une
pompe à motricité humaine, selon la possibilité qu'offre
la nature du substratum géologique.
Dans l'HER de l'Atacora, les roches dures et la profondeur des
nappes aquifères (60 à 80 m) ne favorise pas des puits mais
plutôt des forages. Dans l'HER de Gourma, la nature du substratum
géologique est favorable aussi bien aux puits qu'aux forages. On y
rencontre des puits traditionnels ou modernes et des forages
équipés de pompes à motricité manuelle.
5-1-2-4- Réalisation des surcreusements ou des
barrages
C'est une stratégie d'adaptation à la contrainte
du manque d'eau d'abreuvement des animaux, en l'occurrence le cheptel. Ils
servent également à irriguer les cultures
maraîchères de contre saison. Ces infrastructures sont
réalisée sur l'itinéraire d'un cours d'eau, à un
niveau le plus souvent exutoire d'un certain nombre de sous-affluents. On les
rencontre aussi bien dans l'HER de l'Atacora entre les chaînons que dans
l'HER de Gourma (photos13 et 14).
Photo 13 : Barrage de Tchakalakou (à
Toukountouna) ; HER de l'Atacora Source : Clichés
Idiéti, 2010
153
Photo 14 : Surcreusement à Dassari
(Matéri) ; HER de Gourma Source : Clichés
Idiéti, 2010
? Outre les stratégies d'adaptation à la
contrainte de maque d'eau, les populations dans les
hydro-écorégions du bassin versant de la Pendjari adoptent des
stratégies de protection et d'assainissement des ressources en eau. En
effet, les puits et forages réalisés à leur profit sont
clôturés et les alentours sont régulièrement
nettoyés. Il est défendu de faire la lessive à
proximité d'un puits ou d'une pompe, de couper les arbres autour des
mares aménagées.
5-1-3- Adaptation aux contraintes
pédo-géologiques
Face aux contraintes liées à la nature et
à la fertilité des sols associées aux aléas
climatiques, les populations développent des stratégies de
maximisation de la productivité agricole. En effet ce sont des
stratégies liées aux pratiques culturales qui ont
été étudiées par Natta (1999), Gnitona (2000),
Idieti (2004) et Ouorou Barre (2007).
5-1-3-1- Adoption de nouvelles variétés de
cultures
Chaise et al. (2005) disaient qu' « il va
falloir adapter les types de culture aux nouveaux climats et ainsi abandonner
certaines cultures au profit de nouvelles ». Cette stratégie est
commune aux deux HER du bassin versant de la Pendjari. En effet, à cause
des sécheresses répétées et de la diminution de la
durée de la saison pluvieuse, les paysans du bassin versant
béninois de la Pendjari ont préféré adopter des
cultures à cycle court. "Le maïs à cycle court
154
de 75 jours a pris de l'ampleur devant celui de 90 jours et
120 jours, de même que l'arachide à cycle court." (Ouorou Barre,
2007). Ainsi, il en découle un abandon de certaines
variétés de cultures au profit de nouvelles. Les populations
témoignent l'abandon des cultures telles que : le petit mil
appelé "Ignari" en Gulmantché et "Nara" en
Biali, une variété de voandzou appelé
"Itchaksini" en Gulmantché, le maïs jaune (maïs
africain qui existait avant l'arrivée du maïs blanc de
l'Amérique), une espèce d'igname appelé
"Nkantanyouana" en Goulmatché et « Bounihou » en
biali qui ressemble à la pomme de terre, le sésame, une
espèce d'arachide de grosse taille et une autre longue et rouge, le
fonio, une espèce de haricot à plusieurs couleurs
dénommé « issantoun » en Ditammari.
5-1-3-2- Augmentation des emblavures
Face à l'augmentation des besoins, à la
variabilité climatique ne donnant aucune assurance de
sécurité alimentaire ajoutée à la baisse des
rendements agricoles, les paysans du bassin versant de la Pendjari n'ont comme
premier réflexe que l'augmentation des emblavures dans le but
d'accroitre les rendements agricoles. Cette stratégie est
également commune aux deux HER du bassin versant de la Pendjari.
5-1-3-3- Semis échelonné et semis
répété
Le semis échelonné consiste à semer la
même culture sur deux parcelles à des dates différentes
(Photo 15). Cette pratique permet aux paysans en cas de rupture de pluie que
l'une des cultures corresponde au rythme pluviométrique.
Photo 15: Champ de maïs en semis
échelonné à Tiélé (Tanguiéta)
En arrière-plan, s'observe les plants de maïs plus
grands et en avant-plan, les plants
plus petits. Source : Cliché IDIETI, août
2010.
155
Quant au semis répété, il consiste
à semer plusieurs fois la même culture sur les mêmes
parcelles au cours de la saison agricole. D'après 58 % des paysans, il
permet de faire des `resemis' c'est-à-dire procéder au
remplacement des plants fanés par l'insuffisance hydrique
consécutive à une rupture pluviométrique. (Ouorou Barre,
2007).
5-1-3-4- Association des cultures
Dans les champs des paysans du bassin versant de la Pendjari,
dans les deux HER, il est très rare de trouver une seule culture. Ils
associent le plus souvent plusieurs cultures sur une parcelle. Le sorgho par
exemple est cultivé avec le niébé et l'arachide ou le
voandzou ; l'igname avec le maïs et/ou le gombo ou avec le riz (Photos
16). Ces associations ont pour but de maximiser la production sur une
même parcelle et d'enrichir le sol. Elles tiennent compte de la
durée du cycle de vie des cultures. Par exemple, les feuilles de
niébé et de maïs qui arrivent à maturité
pendant la saison pluvieuse, pourrissent et se transforment en humus pour
nourrir les autres plantes ; les feuilles des légumineuses couvrent le
sol, amortissent l'effet des gouttes de pluie et diminue la vitesse de l'eau de
ruissellement.
Photo 16: Champ d'igname en association avec le riz
et le gombo à Tiélé (Tanguiéta)
Sur les buttes se trouvent les plants d'igname et de gombo
tandis que les plants de riz se trouvent dans les sillons. Le paysan
enlève la mauvaise herbe qui se trouve entre les plants du riz.
Source : Cliché IDIETI, juin 2009
156
5-1-3-5- Utilisation d'engrais
Dans l'optique de faire face aux faibles rendements agricoles
engendrés par la variabilité pluviométrique et la baisse
de fertilité des sols, les paysans utilisent des engrais chimiques.
Ousamene ( 2002) montre que, même quand les précipitations sont
faibles, si un agriculteur utilise deux (2) grammes de phosphate d'ammonium ou
six (6) de NPK en formule (15/15/15) dans les buttes de semis, les rendements
sont doublés. Les agriculteurs peuvent donc augmenter leur rendement en
utilisant seulement vingt (20) kilogrammes de phosphates d'ammonium en formule
18460 ou soixante (60) kilogrammes de phosphates d'ammonium de NPK en formule
(15/15/15) par l'hectare. Ouorou Barre (2007) constate que cela a
entraîné les agriculteurs à former des groupes pour acheter
ensemble des intrants agricoles au début de la saison.
5-1-4- Stratégies de contrôle et de
maîtrise de l'eau de ruissellement
Le relief à forte pente et la nature du terrain dans
les hydro-écorégions du bassin versant béninois de la
Pendjari ne favorisent pas partout la conservation des eaux et des sols.
Dès que la pluviométrie devient insuffisante, il est difficile de
mettre en place un champ de culture ou une couverture végétale.
Dès lors, les populations ont développé des techniques
culturales permettant une récupération du sol et une
maîtrise de l'eau de ruissellement. Il s'agit entre autres : du
dispositif en nids d'abeilles, des cordons pierreux ou cultures en terrasses,
du billonnage cloisonné, des billons perpendiculaires et
parallèles à la pente, des canaux d'évacuation et de
retenue d'eau.
5-1-4-1- Dispositif en nids d'abeilles
Cette stratégie est pratiquée uniquement sur des
terrains à forte proportion de cailloux et de graviers. Elle est
observée dans l'HER de l'Atacora. La technique consiste à
amonceler de la terre en disposant les pierres de manière circulaire ou
rectangulaire, de façon à former au centre des petites cuvettes
qui piègent l'eau (planche 1, photos 17). L'installation intervient
après les premières pluies au moment du labour. Les cuvettes
formées piègent l'eau en favorisant son infiltration.
Pierres
Cuvette
157
Planche 1: Schéma du dispositif en nids
d'abeilles Source : PGRN (1995), cité par Gnitona (2000)
Photo 17 : Nids d'abeilles à Takpanta
(Boukombé)
Observez les rangées de pierres en forme de nids
d'abeilles. Les cultures sont plantées à l'intérieur des
rangées.
Source : Natta, 1999
5-1-4-2- Technique de cordons pierreux ou cultures en
terrasses
A l'instar de la technique en nids d'abeilles, la
stratégie de cordons pierreux est pratiquée sur des terrains
à forte proportion de cailloux dans l'HER de l'Atacora. Elle consiste
à amonceler les pierres perpendiculairement à la pente du terrain
de façon à former des cordons pierreux et des bandes
juxtaposées (planche 2 et photo 18). De petits billons sont ensuite
confectionnés
158
sur ces terrasses pour les cultures. La réalisation des
terrasses de cultures permet non seulement d'accéder au sol mais aussi
à l'eau pluviale de s'infiltrer et alimenter les cultures.
Bande de cultures
Cordon de Pierres
Planche 2 : Schéma de la technique de cordons
pierreux. Source : PGRN (1995)
Photo 18 : Cordons pierreux ou casiers de cultures
à Kounawhongou (Boukombé)
Observez les cordons de pierres et la succession des bandes de
cultures. Source : Cliché IDIETI, 2004.
5-1-4-3- Billonnage cloisonné
Cette stratégie est réalisée dans l'HER
de Gourma sur des sols profonds et plus ou moins argileux. Les cloisons sont
confectionnées perpendiculairement à la pente afin de permettre
à l'eau de pluie collectée dans les sillons de s'infiltrer pour
alimenter les cultures. Les cloisons
159
sont en fait des gros billons dont la hauteur est
légèrement supérieure à celle des autres (planche 3
et photo 19).
Sillon
Billons
Cloisons
Planche 3 : Schéma du Billonnage cloisonné
Source : PGRN (1995)
Cloisons
Billons
Photo 19 : Billonnage cloisonné à
Tchapéta (Boukombé) Source : Cliché
Idiéti, 2004
L'installation a lieu en début de saison pluvieuse. Le
dispositif reste en place sur une saison de culture. A chaque nouvelle saison,
il faut refaire les billons. Elle permet selon les paysans de ralentir le
ruissellement de l'eau en favorisant le dépôt
d'éléments fertilisant le sol. De ce fait, l'eau de pluie stagne
dans les billons et s'infiltrant progressivement pour alimenter les
cultures.
160
5-1-4-4- Billons perpendiculaires et parallèles
à la pente
C'est une stratégie commune aux deux
hydro-écorégions du bassin versant de la Pendjari. En effet,
lorsque la pente est faible ou nulle, les paysans font des billons qui sont
parfois gros ou minces. Ils sont disposés sous forme de "T" (photo 20).
Dans le premier cas, les billons sont orientés dans le sens
perpendiculaire à la pente. Dans le second cas, les billons sont
parallèles à la pente. Ici, deux aspects sont pris en compte par
les paysans : la taille des billons et leur orientation.
Photo 20 : Billonnage perpendiculaire et
parallèle à la pente à Porga
Observez le sens de billonnage suivant les pentes du terrain.
A gauche se trouve un sillon principal qui sert à distribuer de l'eau
dans des sillons secondaires perpendiculaires à la pente. Au centre, on
observe un billon principal parallèle également à la pente
qui sert à bloquer le passage de l'eau venant des sillons secondaires
mentionnés ci-dessus. Ce billon est adjacent à un autre sillon
principal identique à celui observé à gauche.
Source : Cliché Idieti, 2009.
En effet, lorsque les billons sont perpendiculaires à
la pente et minces, le paysan prévoit ainsi une éventuelle
irrégularité des pluies au cours de la saison agricole. Autrement
dit, cette disposition permet à l'eau précipitée si infime
soit-elle de stagner dans les sillons en s'infiltrant progressivement. Ceci
entraîne du coup une bonne alimentation et une productivité
certaine des cultures. De même, la réalisation des billons minces
est une garantie supplémentaire pour les cultures car leurs racines
arrivent à atteindre facilement les réserves d'eau.
161
La disposition des billons parallèles à la pente
favorise en cas de pluviométrie exceptionnelle, l'évacuation des
excès d'eau. Dans ce cas les billons sont gros. La raison
évoquée par les paysans est qu'elle évite le pourrissement
des racines/tubercules et la destruction des billons en cas d'inondation.
Sur les versants ou les flancs de montagnes moins pierreux
mais caillouteux, les billons sont tracés suivant les courbes de niveau,
ce sont les billons isohypses ; et les pierres sont alignées suivant la
pente (photo 21).
Photo 21 : Billons isohypses sur un flanc d'une colline
à Koutagou (Boukombé)
Observez le sens de billonnage et la succession des billons
perpendiculaires à la pente sous forme de courbes de niveau.
Cliché : Cliché IDIETI, 2004.
Dans les zones sujettes à l'inondation comme les abords
de rivières, les paysans font le buttage. Ici, la terre est
amoncelée en buttes contiguës disposées perpendiculairement
ou parallèlement au sens de la pente. L'eau est piégée
entre les sillons des buttes. En formant des cuvettes, une partie de l'eau
s'infiltre pour alimenter la nappe phréatique. L'eau restante permet aux
buttes de garder longtemps leur humidité en favorisant une bonne
alimentation des cultures.
162
5-1-4-5- Canaux d'évacuation et de retenue
d'eau
Il s'agit d'une pratique culturale qui consiste à
réaliser une suite de billons disposés sous fourme de deux "T".
Les pieds des billons constituent des canaux d'évacuation des eaux. Ces
canaux sont orientés selon le sens de la pente. En aval du canal, le
paysan construit un gros billon dont la hauteur est supérieure aux
autres billons. La réalisation des canaux d'évacuation suivant la
dénivellation du terrain vise essentiellement deux objectifs: (1) la
disposition des billons et leur taille (légèrement
élevée) permet en cas de déficit pluviométrique la
stagnation des eaux tombées. Les cultures profitent ainsi de cette
humidité pour croître normalement. (2) Les billons et les canaux
d'évacuation favorisent une meilleure circulation des excès d'eau
en cas de pluviométrie exceptionnelle.
Cette pratique, rencontrée plus souvent dans l'HER de
Gourma, démontre que les paysans sont très prévoyants
vis-à-vis des fluctuations qui surviennent au cours de la saison
agricole.
En somme, les stratégies d'adaptation mises en oeuvre
par les populations du bassin versant béninois de la Pendjari sont
relativement efficaces. Elles ont été initiées dans une
vision de satisfaire à leurs besoins alimentaires. L'application d'une
stratégie endogène est inhérente à une contrainte,
le paysan habitant le milieu n'a donc pas le choix sauf en cas d'insuffisance
de moyens nécessaire dans certains cas. Il est difficile
d'évaluer la proportion des ménages agricoles qui ont recours
à chacune des stratégies. En revanche le taux d'application de
l'ensemble des stratégies a été évalué par
hydro-écorégion. En effet, sur 23 différentes
stratégies endogènes, 20 sont appliquées dans l'HER de
l'Atacora soit un taux d'application de 86,9% et, 19 dans l'HER de Gourma soit
82,6% du taux d'application. Le tableau XVIII présente le
récapitulatif de l'application des différents stratégies
endogènes dans les deux HER de niveau 1 du bassin versant de la
Pendjari.
163
Tableau XVIII : Application des stratégies
endogènes dans les HER du bassin versant de la Pendjari
N°
|
Stratégies d'adaptation aux
contraintes
|
Application des stratégies
|
HER de l'Atacora
|
HER de Gourma
|
1.
|
Se réchauffer autour du feu de bois le matin et la nuit
pendant l'harmattan
|
x
|
x
|
2.
|
Porter des habits contre le froid et la déshydratation
pendant l'harmattan
|
x
|
x
|
3.
|
Se laver fréquemment pour atténuer la chaleur en
période de forte chaleur
|
x
|
x
|
4.
|
S'abriter sous des arbres ombragés en période de
forte chaleur
|
x
|
x
|
5.
|
Portent les habits contre le froid en période de pluie
|
x
|
x
|
6.
|
Labours de grosses butes ou de gros billons perpendiculairement
au sens du ruissellement afin résister à l'inondation et à
l'érosion
|
x
|
x
|
7.
|
Labour de petits billons pour contenir le peu de pluie en
période de sécheresse
|
x
|
x
|
8.
|
Adoption de nouvelles variétés de cultures
|
x
|
x
|
9.
|
Augmentation des emblavures
|
x
|
x
|
10.
|
Semis échelonné
|
x
|
x
|
11.
|
Semis répété
|
x
|
x
|
12.
|
Association des cultures
|
x
|
x
|
13.
|
Utilisation d'engrais
|
x
|
x
|
14.
|
Aménagement des mares et sources
|
x
|
|
15.
|
Réalisation des trous d'eau dans les cours d'eau
|
x
|
x
|
16.
|
Réalisation de forages et/ou de puits
|
x
|
x
|
17.
|
Réalisation des surcreusements ou des barrages
|
|
x
|
18.
|
Dispositif en nids d'abeilles
|
x
|
|
19.
|
Cordons pierreux ou cultures en terrasses
|
x
|
|
20.
|
Billonnage cloisonné
|
|
x
|
21.
|
Billons isohypses (suivant les courbes de niveau)
|
x
|
|
22.
|
Billons perpendiculaires et parallèles à la
pente
|
x
|
x
|
23.
|
Canaux d'évacuation et de retenue d'eau
|
|
x
|
|
Taux d'application de l'ensemble des stratégies
86,9% 82,6%
|
Bien qu'étant des stratégies à court,
moyen et long termes, elles sont peu orientées vers la vision de
conservation durable des écosystèmes naturels.
En revanche, des institutions foisonnent dans le bassin
versant de la Pendjari dans le cadre de la conservation, la protection et la
gestion durables des écosystèmes naturels.
164
5-2- Mesures réglementaires et
institutionnelles de la gestion durable des écosystèmes naturels
dans les hydro-écorégions du bassin versant de la
Pendjari
Ce sont des stratégies exogènes ou modernes dans
l'optique d'un développement durable qui permet d'atteindre
simultanément les objectifs d'adaptation aux variabilités
climatiques et de manière à diminuer la pression sur les
ressources, à améliorer la gestion des ressources des
écosystèmes naturels et à renforcer la capacité
d'adaptation. Il s'agit des textes réglementaires et des institutions
agissant dans la perspective de la durabilité des
écosystèmes naturels du bassin versant de la Pendjari.
5-2-1- Textes réglementaires de la gestion
durable des écosystèmes naturels du bassin versant de la
Pendjari
Depuis le début des années 1990, sous
l'impulsion des travaux de la Conférence Nationale Souveraine, une
politique appréciable de gestion durable des ressources naturelles
s'est, petit à petit, instaurée avec la création d'un
ministère de l'environnement au Bénin. Dès lors, plusieurs
stratégies et orientations dans le sens de la protection de la nature au
Bénin furent adoptées. Ces orientations, quoique convergentes,
sont dispersées dans plusieurs documents de référence. Il
s'agit des lois, décrets et arrêtés concernant la
conservation des ressources naturelles en général, de la
biodiversité, et la sauvegarde de la faune et la flore au
Bénin.
Sur le plan documents d'orientation et de stratégie, il
faut noter :
- les documents de base des différents projets successifs
d'aménagement des parcs
nationaux ;
- la Lettre de politique de développement rural (1991)
réaffirmée par la table ronde sur
le secteur rural (1995) et reprise par la lettre de
déclaration de politique de
développement rural (1999) ;
- le Plan d'Action Environnemental (1993) ;
- l'Agenda 21 national (1997) ;
- la stratégie nationale de conservation des aires
protégées (1995) ;
- le rapport national sur la diversité biologique (1998)
;
- le programme biodiversité et gestion durable de
l'environnement du Centre Béninois
pour le Développement Durable (CBDD) ;
- la politique et stratégie pour le développement
touristique au Bénin ;
- le plan directeur des parcs nationaux de la Pendjari et du W
;
165
Au plan législatif et réglementaire, il faut
retenir :
- la loi 87-013 du 21/09/87, portant réglementation de
la vaine pâture, de la garde des animaux domestiques et de la
transhumance ;
- la loi 87-014 du 21/09/87, portant réglementation de
la protection de la nature et de l'exercice de la chasse en République
du Bénin ;
- la loi 93-009 du 02/07/93 portant régime des
forêts en République du Bénin,
- le Décret 90-366 du 04/12/90, portant
modalités d'application de la loi 87-014
- le Décret 94-64 du 21/03/94, portant classement du
Parc National de la Pendjari en Réserve de la Biosphère ;
- l'Arrêté n° 429/MDRAC/MCAT/MF du 27/12/90,
portant fixation des redevances et taxes perçues en application des
règlements de la chasse et du tourisme de vision dans les zones
cynégétiques et zones dites libres ;
- la loi n° 93-021 du 02 Décembre 1992 (JORB,
1992), portant autorisation de ratification de la conservation sur la
Diversité Biologique signée le 13 Juin à Rio de Janeiro
;
- l'Arrêté n° 783 MDR/DCAB/CC/CP du 30
Décembre 1992 (JORB, 1992), portant création d'un Comité
de Coordination pour le Projet de Protection des végétaux ;
- l'Arrêté n° 601/MDR/DC/DFRN/SA du 08
Août 1993 (JORB, 1993), portant application en République du
Bénin de la Convention sur le Commerce International des espèces
de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) ;
- l'Arrêté n° 144/MISAT/DC/C-CAB/COMT du 07
octobre 1994 (JORB, 1994), portant salubrité, aménagement
d'espèces verts et implantation d'essences dans les abords
immédiats des habitations, des institutions de l'Etat, des
établissements industriels et commerciaux et des places publiques
- l'Arrêté n° 29 MEN/DC/AB/C-CAB du Novembre
1994 (JORB, 1995), portant attribution de la rénovation des jardins
botaniques et zoologiques du Campus Universitaire d'Abomey-Calavi ;
- l'Arrêté n° 128 MDR/DC/CC/CP du 07mars
1995 (JORB, 1995), Interministériel relatif au contrôle
phytosanitaire des végétaux et des produits
végétaux, à l'importation et à l'exportation ;
- l'Arrêté n° 226 MDR/DC/CC/DFRN/SA du 20
avril 1995 (MDR), portant création du Comité de suivi et de mise
en oeuvre de la politique Forestière du Bénin ;
166
- l'Arrêté n° 78/MDR/DC/CC/CP du 15 juillet
1995 (MDR), portant création de la Commission des plantes textiles et
des plantes stimulantes du Comité National de la Recherche Agricole ;
- l'Arrêté n° 694 M/DR/DC/CC/CP du 30
décembre 1994 (MDR, V/ Gestion des sols) ; portant attribution,
organisation et fonctionnement du Centre National de
Télédétection et de surveillance du Couvert Forestier ;
- l'Arrêté n° 023 /MEHU/DC/SG/DE/ CQNSE/SA
du 18 septembre 1997 (MEHU) portant création, composition, attribution
et fonctionnement du comité National chargé de la mise en oeuvre
de la Convention sur la Diversité Biologique et de son
Secrétariat permanent.
En ce qui concerne le cadre global international, il faudra
signaler l'entrée en vigueur au Bénin de conventions et accords
dont notamment :
- l'Accord de lutte anti-braconnage entre le Bénin et le
Burkina-Faso (1984) ;
- la Convention internationale pour la conservation des
thonidés de l'Atlantique (1986) ;
- la Convention sur la protection du patrimoine mondial, culturel
et naturel (1972) ;
- Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices
appartenant à la faune
sauvage (CMS) (1999) ;
- Convention sur le commerce International des espèces de
faune et de flore sauvages
menacées d'extinction (CITES) (1982) ;
- la Convention sur la Diversité biologique (CBD) (1992)
;
- la Convention cadre sur les changements climatiques (1992) ;
- la Convention sur la lutte contre la désertification
(1994) ;
Le cadre institutionnel quant à lui a été
marqué par la création et l'animation de plusieurs services
dispersées dans différents ministères. Il s'agit notamment
:
- de l'ensemble des services techniques impliqués dans la
gestion de la faune et des
aires protégées (administration forestière,
ARDET et autres) ;
- de l'Agence Béninoise de l'Environnement (ABE) ;
- du Centre National de Gestion des Réserves de faune
(CENAGREF) ;
- du Centre Béninois pour le Développement Durable
(CBDD) ;
167
A l'examen de ces textes, on découvre la volonté
du législateur de protéger et de conserver le patrimoine
biologique, de le développer et de l'exploiter pour satisfaire les
besoins de la population. L'approche ayant prévalu avant la
conférence Rio est basée sur la répression notamment dans
les aires classées. Elle n'a pas donné les résultats
escomptés ; c'est du moins ce que révèle la tendance
à la dégradation des écosystèmes forestiers. Cette
situation s'explique à la fois par l'opposition larvée des
populations confrontées à une misère sans cesse
grandissante et à l'insuffisance des moyens requis pour appliquer les
mesures envisagées.
5-2-2- Institution de la gestion durable des
écosystèmes naturels du bassin versant de la Pendjari
Le droit à un environnement sain est un des droits de
l'homme auquel la République du Bénin a souscrit. Cette
préoccupation a été prise en compte dans sa nouvelle
constitution qui stipule en son article 27 que « toute personne a droit
à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le droit de le
défendre. L'Etat veille à la protection de l'environnement.
» La prise en compte de cette préoccupation se traduit par la mise
en oeuvre de plusieurs actions concrètes à savoir :
? La création en juillet 1991 d'un ministère
spécifique chargé de l'Environnement.
Suivant les dispositions du décret n° 92-17 du 18
juillet 1992, ce ministère est chargé de "l'assainissement du
territoire, de la promotion et du contrôle de la gestion des ressources
naturelles renouvelables".
? La mise en place d'un cadre réglementaire pour la
gestion de l'environnement et pour
le développement.
Ce cadre comprend :
- le Plan d'Orientation National (PON) ;
- les codes de l'eau ;
- la loi-cadre sur l'Environnement ;
- le Code de l'Hygiène et de l'Assainissement ;
- le Plan d'Action Environnemental (PAE) ;
- l'Agenda 21 National ;
- les Plans Municipaux d'Actions Environnementales (PMAE) ;
- la Stratégie Nationale de Lutte contre la pollution
atmosphérique ;
168
- le Document de Stratégie de croissance et de
Réduction de la Pauvreté (DSCRP).
? La création de structures concourant à la
protection de l'environnement et au développement durable
Il s'agit entre autres de l'Agence Béninoise pour
l'Environnement (ABE), de la Commission Nationale pour le Développement
Durable (CNDD) et des agences d'exécution comme l'AGETUR et la
SERHAU-SA.
? L'émergence des acteurs de la
société civile
Les acteurs non gouvernementaux (ONG, organisations
communautaires de base et collectivités locales) s'organisent et
cherchent à s'impliquer de plus en plus dans la gestion et la protection
environnementale. Le tableau XVI Présente les structures non
gouvernementales (SNG) intervenant dans la gestion durable des ressources
naturelles dans le bassin de la Pendjari
Tableau XIX : Structures Non Gouvernementales (SNG)
intervenant dans la gestion durable des ressources naturelles dans le bassin de
la Pendjari.
SNG Domaine d'intervention
|
Hygiène, assainissement, éducation et agriculture
durable et
APDD Activités Génératrices de Revenus
(AGR)
APAE Agriculture, éducation
LISA Sécurité alimentaire, renforcement des
capacités
SNV renforcement des capacités
BUPDOS Agriculture, santé, environnement,
alphabétisation, infrastructure
CRS Education
PAM Sécurité alimentaire
PADPPA Pêche artisanale
PADEAR Eau et assainissement
PROTOS Eau et assainissement
Aide et Action Education
ODES Santé, micro finance agriculture nutrition
Agriculture, santé, environnement alphabétisation,
enfance et
JURA Afrique femme
TITOUA Alphabétisation, santé, nutrition
ADI Santé, microfinance et activités
génératrices de revenus
BODARIMA Santé, environnement
ALPHA et OMEGA/ Agriculture, environnement et planification du
développement Environnement
AVIGREF Faune
|
Source : PDC + Enquêtes de terrain
(2009)
169
? La mise en oeuvre de nombreux programmes et/ou projets
environnementaux . ·
- Le projet UNSO de plantation d'arbres à buts
multiples pour améliorer les conditions de vie des populations rurales
en mettant un frein aux phénomènes de dégradation de
l'environnement (surtout du couvert végétal) et à
l'avancée du désert. Il intervient par la création de
pépinières et l'appui au reboisement en fournissant aux
populations rurales des essences fourragères, des bois de service,
d'oeuvre et de chauffage.
- Le Projet de Gestion des Ressources Naturelles (PGRN) pour
encourager la gestion des systèmes de production durables et des
ressources naturelles par les communautés rurales organisées.
- Le Projet de Conservation et de Gestion des Parcs Nationaux
pour promouvoir une meilleure gestion du patrimoine national de
diversité biologique dans les parcs nationaux et les zones de chasse
avec une forte implication des communautés à la base.
- Le Projet de Gestion des Forêts et des Terroirs
Riverains (PGFTR) pour développer le potentiel forestier des
communautés à la base et lutter contre la désertification.
Ce projet émane des acquis du volet Aménagement Forestier du
Projet de Gestion des Ressources Naturelles.
- Le projet Hydraulique Villageoise pour maximiser l'impact de
la durabilité des services hydrauliques et de l'approvisionnement en eau
en milieu rural en intégrant à l'aspect « offre de l'eau
», un volet "assainissement" et un volet
"Information-Education-Communication" qui font de ce projet issu du Programme
"Diversité biologique" un projet intégré.
- Le programme d'Aménagement des Zones Humides (PAZH)
pour promouvoir le développement durable à travers la
conservation, la réhabilitation et la mise en valeur des
écosystèmes humides.
- Le projet ESPRIT-EDULINK pour aider les décideurs
à connaître les potentialités et les menaces sur les
ressources naturelles et les populations des bassins du Nord Bénin
à prendre conscience des impacts de leurs diverses activités sur
les ressources en eau et les écosystèmes naturels ; ce qui
contribuera à un changement de comportements des populations pour une
utilisation et une gestion durables des écosystèmes naturels.
- Etc.
L'analyse des projets exécutés ou en cours
d'exécution sus-indiqués fait ressortir qu'ils ont trait à
des domaines très variés. Dans le cadre de la présente
étude, une recherche sur l'implication des populations dans les actions
de ces différents projets et organisations n'a pas été
faite pour évaluer leur efficacité et leur impact sur la
protection de l'environnement.
170
Cependant, force est de constater que les résultats
obtenus n'ont pu contribuer davantage à inverser les tendances lourdes
observées au niveau de la dégradation des
écosystèmes naturels.
|