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Influence des sites des soins communautaires sur l’acces aux soins des enfants de 0 a 5 ans dans la zone de sante de cilundu au kasai oriental (rdc)


par Simplice Dieu Donne KASHALA BAMANA
Ecole doctorale de l'ISTM Kinshasa - Master 2017
Dans la categorie: Biologie et Médecine
   
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CONCLUSION PARTIELLE

Les résultats de notre étude ont été présentés dans ce chapitre dans les tableaux et autres figures suivant les catégories ci après : les résultats en rapport avec les caractéristiques (socioculturelles, économiques et démographiques de la population), ceux en rapport avec l'offre de soins, en rapport avec l'accès financier aux soins et enfin, les résultats en rapport avec l'accès géographique.

Les principaux résultats significatifs sont : l'Etat matrimonial ou civil, le bas niveau, le recours pour la prise en charge, la faible utilisation des fiches au niveau des SSC qu'au niveau de Centres de santé, le coût des soins élevé avant l'implantation des SSC, Difficulté de paiement de frais de soins de santé, longue distance entre le ménage et CS, Absence de moyen de transport approprié, faible application de transfert etc.

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CHAPITRE CINQUIEME : DE LA DISCUSSION

Ce résultat se justifie par le fait que ces deux ZS sont des entités minières et l'exploitation artisanale des diamants qui exige aux

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Dans ce cinquième chapitre relatif à la discussion, nous avons confronté les résultats obtenus à l'issue de l'analyse statistique à ceux des autres chercheurs en vue de dégager leur conformité, ressemblance ou dissemblance. Ainsi, cette confrontation des résultats s'est faites tableau par tableau quel soit le degré de signification.

En ce qui concerne cette catégorie de variables nous pouvons noter que certaines caractéristiques peuvent jouer un rôle non négligeable dans l'amélioration de l'accès aux soins au niveau communautaire, il s'agit de :

1. En ce qui concerne l'âge des enquêtés (Tableau I), les résultats de notre étude montrent que dans les deux Zones de santé, la majorité des enquêtés soit 72% a l'âge inferieur ou égal à 39 ans. Donc, elle est constituée de la population jeune avec un âge moyenne de 32,1 ans, Ecart type 14,1 et en comparant les deux groupes d'enquêtés, il s'avère qu'il n'y a pas une différence statistiquement significative au regard de P-value de 0,3261 supérieur au seuil de 0,05. Ce qui démontre que selon la configuration de ces deux échantillons, la population enquêtée dans la Zone de Cilundu par rapport à l'âge moyen est presque identique à celle de Mukumbi.

Contrairement à l'opinion générale dans les entités rurales de notre pays où on assiste à un exode rural, caractérisé par le fait que les jeunes ont tendance à quitter leur village afin d'aller chercher une meilleure vie dans les grands centres urbains.

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pratiquants, beaucoup des forces physiques qu'on ne peut retrouver que chez les jeunes gens.

Ceci est en contradiction avec beaucoup d'autres études qui stipulent qu'à cause de l'exode rural, la population des jeunes quitte les villages pour aller chercher une bonne vie dans les centres urbains. Par ailleurs, Tshimungu, K. F., Cibangu, K. R., (Op. cit) confirme dans son étude que la plupart d'enquêtés se retrouvent entre 20 à 49 ans avec une moyenne d'âge de 36 et 37,3 ans avec un Ecart type de 3,4.

2. Au tableau II en rapport avec le sexe, nous avons eu à rencontrer beaucoup des femmes que des hommes (69,6% contre 30,4%) pour la Zone de santé de Cilundu, contrairement à celle de Mukumbi dont les hommes représentent 54,1% et les femmes 45,9% et globalement, en comparant ces deux groupes de notre échantillon, il se dégage une différence hautement significative (P-value : 0,0000 au seuil de 0,05).

Ce ci, avec ce P-value signifie tout simplement que dans notre échantillon les hommes de Cilundu sont 0.13 fois inferieurs à ceux échantillonnés à Mukumbi, inversement pour les femmes au regard de l'Intervalle de confiance de l'Odd Ratio de 0,37(0,2 - 0,6).

Nous pouvons dire que ce résultat est un fait de hasard et ne peut avoir une explication scientifique et plusieurs études vont dans un sens ou dans un autre. Néanmoins, nous pouvons reconnaitre que cette population de l'ethnie Luba avec son régime patriarcal, les hommes sont des responsables des ménages et avec la crise socio-économique, les femmes prennent de plus en plus la responsabilité des ménages.

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3. Etat matrimonial ou civil : il ressort clairement que dans les deux Zones de santé, les responsables ou parents des enfants enquêtés (tableau III) sont en grande majorité des mariés et les femmes (Tableau II) sont plus nombreuses parmi les enquêtés de la Zone de santé de Cilundu que les hommes avec respectivement 69.6% et 30.4%. Inversement pour la Zone de santé témoins de Mukumbi où les hommes enquêtés sont plus nombreux que les femmes avec 54,1% contre 45,9%. Statistiquement, le ratio montre le groupe de Cilundu, les bénéficiaires de sites de soins du sexe masculin sont 0,37 fois inferieurs selon ce rapport de cote à ceux du groupe de Mukumbi non bénéficiaire.

Quant au statut matrimonial, avec le P-value de 0,0000 inferieur au seuil de 0.05, les mariés sont plus nombreux dans les deux groupes par rapport à toutes les alternatives de l'état civil d'une part et les mariés de Cilundu sont plus nombreux que ceux de Mukumbi d'autre part.

Ceci est une force dans la communauté ou le foyer, étant donné que selon l'OMS, généralement la situation des enfants est meilleure chez le couple marié que dans le foyer monoparental grâce à la complémentarité de conjoints pour la santé.

Cette affirmation de l'OMS est corroborée par Daniel Paquette(2008) dans ma Santé mentale au Québec que l'enfant a tout aussi besoin de son père que de sa mère, pour des raisons différentes et que les pères ont prouvé qu'ils sont aussi capables de prendre soin des enfants comme les mères.

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4. En ce qui concerne le niveau d'instruction d'après les résultats de notre étude (tableau IV), le bas niveau d'instruction (les sans niveau et le niveau primaire) se constate chez les enquêtés de Cilundu, il en est de même pour ceux de Mukumbi.

La comparaison de ces deux ZS nous confirme une différence hautement significative (P-value : 0,0000 < au seuil de 0,05). Ce ci signifie tout simplement que le bas niveau vient largement en tête à Mukumbi, contrairement à Cilundu où nous trouvons le niveau primaire en première position. Ce qui justifie ce P-value inferieur à 0.05.

Ce résultat montre que cette situation influence négativement l'accès aux soins des enfants dans le recours à la prise en charge dans les deux Zones de santé, étant donné que plusieurs études, notamment celle de Christophe Commeyras, et coll. (2006), qui estime que le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est plus élevé dans les ménages dont le chef de ménage est moins éduqué ou est une femme et, à critère égal, le milieu rural accentue la morbidité, Amuli Jiwe (2014) confirme que le bas niveau d'instruction influence défavorablement l'état de santé de la population à cause de l'insuffisance dans la compréhension des informations relatives à certaines pratiques et à la prise de décision sur le choix en matière de la santé.

Dans son étude sur l'instruction des parents et la survie de l'enfant au Burkina faso, Banza Baya (1998) confirme qu'il y a beaucoup des enfants qui meurent chez les parents moins instruits et plus le papa est instruit plus l'enfant a plus de chance de survivre.

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5. En ce qui concerne le Tableau V, nous pouvons noter que dans les deux groupes de notre étude, les églises de réveil occupent la première place des religions avec 41,2% pour la Zone de santé de Cilundu et 34,5% pour Mukumbi. contrairement à ce que plusieurs anciennes études qui donne l'église catholique en première position. Par ailleurs l'Encyclopédie Wikipedia confirme nos résultats en plaçant le protestantisme y compris les églises dites de réveil en première position avec 48% suivie de l'église catholique avec 47%. On l'évalue à 150 millions de fidèles environ et ce chiffre croit à une vitesse époustouflante, partout dans le monde. Et en particulier au sein des Eglises de réveil... En effet, si ces Eglises s'ancraient jusque récemment principalement dans les pays africains, en Amérique latine et du Nord, elles mobilisent aujourd'hui de façon croissante les populations d'Europe, à la faveur, notamment, des mouvements migratoires en provenance de ces pays. (Laure Malchair juin 2013). Et jusqu'à ce jour il n'existe pas des statistiques en RDC pour le nombre de ces église.

6. Au Tableau VI relatif à l'occupation des parents ou responsables des enfants concernés par notre étude, il s'avère que dans les deux Zones de santé la principale occupation est l'agriculture de subsistance (83,1% pour Cilundu et 68,9% pour Mukumbi). En comparant ces deux groupes nous constatons une différence significative (P- value 0,0000 < au seuil de 0,04) ce qui prouve que, malgré que l'agriculture de subsistance occupe la première place dans les deux Zones de santé, elle est encore beaucoup plus exploitée à Cilundu qu'à Mukumbi où

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nous avons aussi rencontré beaucoup des femmes qui ne s'occupent rien que de leurs ménages.

Ce ci serait dû à l'inexistence des entreprises et même la fonction publique au vrai sens du mot et la chute de l'exploitation artisanale de diamants dans ces deux entités. Ce résultat est en contradiction avec celui de Tshimungu K. F. et coll. (op. cit.) qui pour eux, ce sont les fonctionnaires qui viennent en première position à Kabinda avec 55,5%.

Par ailleurs notre résultat prouve à suffisance que cette population qui vit de l'agriculture de subsistance se trouve dans une pauvreté qui est un des grands facteurs de l'inaccéssilité aux soins.

7. En RDC, le désengagement de l'État de la réglementation et du financement du secteur de la santé, auquel se sont ajoutés les problèmes de bonne gouvernance, s'est soldé par un sérieux affaiblissement du système de santé du pays. Largement répandue, la rémunération à l'acte non réglementée est à la fois une cause et une conséquence du phénomène de commercialisation, qui prive graduellement les populations tant urbaines que rurales de l'accès à des soins de santé primaires de qualité.

Pour ce qui est du recours pour la prise en charge au tableau VII, 75% des enquêtés de la Zone de santé de Cilundu ont choisi les Sites des soins communautaires contre 18,9% pour ceux qui ont choisi le centre de santé et/ou l'hôpital à cause de la qualité de soins et le rapprochement de la distance. Inversement pour la Zone de santé de Mukumbi non bénéficiaire des sites de soins communautaires où le Centre de santé

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et/ou centre hospitalier constitue le premier recours avec 89,9% et globalement, la comparaison de ces deux populations dégage une différence hautement très significative au regard de ce P-value de 0,0000 < au seuil de 0,05 pour ce qui est du recours à la PEC des enfants de 0 à 5 ans (Tableau VII). Tandis que pour ce qui concerne les raisons le X2 : 29.34, ddl : 3 et P-value 0.0001 < au seuil de 0.05. Il se déduit de ce P-value que depuis l'implantation des Sites des soins communautaires, la population enquêtée à Cilundu reconnais recourir plus aux SSC qu'au Centre de santé et autres pratiques. Tandis que celle de Mukumbi, c'est le Centre de santé qui constitue le premier recours pour les soins des enfants de moins de 5 ans, étant donné que les SSC ne sont pas encore implantés dans cette Zone de santé.

Ce ci est appuyé par nos données de l'analyse documentaire en rapport avec la fréquentation qui nous montrent qu'au niveau des AS, le nombre de cas reçus avant l'implantation des SSC est inférieur à celui d'après.

Ce résultat est supérieur à celui d'Amina Keren MASUDI(2012), qui quant à lui, l'accessibilité aux soins de santé primaires est de 29% pour le curatif et 32% pour le Promotion des soins maternels et infantiles, qui sont inférieurs aux normes de l'O.M.S (50%) pour le curatif et (80%) pour le préventif.

Par ailleurs, il ressort dans l'étude de Pouchè Nkoma, P(op.cit) que l'automédication est la toute première intention de recours en cas de maladie suivi de la biomédecine.

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Nous pouvons rappeler que les sites de soins dispensent les soins de premier recours pour les cas bénin et réfèrent tous les cas avec les signes de gravité.

Pour Michel Chassang (2012), une étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) d'avril 2011, montre qu'en France 95% de la population française a accès à des soins de proximité en moins de 15 minutes.

8. En ce qui concerne les raisons du recours aux soins pour le choix de la prise en charge (Tableau VIII et XII), PEC moins coûteuse comme principale raison du choix du SSC (43,9%) suivie de 24,4% pour ceux qui ont parlé de la meilleure qualité et 22,3% pour ceux qui ont évoqué la courte distance.

Au regard de ce qui précède, la comparaison entre les bénéficiaires de SSC et les non bénéficiaires présente une différence significative (P-value de 0.0001 inferieur au seuil de 0.05), étant donné que dans la Zone de santé de Mukumbi, c'est la meilleure prise en prise en charge qui est la principale raison, contrairement à Cilundu.

Quant au coût de la PEC avant l'implantation, il était supérieur à 1$ par pathologie et beaucoup plus encore dans la Zone de santé de Mukumbi où il est estimé par la plupart de nos enquêtés, supérieur à 10$ pour chacune de pathologie (tableau XI). Actuellement depuis l'implantation il de moins de 1$ au SSC pour la prise en charge de toutes les trois pathologies retenues par la stratégie de la PCIME (tableau XII). Dans l'entre-temps la situation est demeurée la même à Mukumbi, où la population enquêtée continue à dépenser beaucoup d'argent pour la

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PEC de leurs enfants de moins de 5 ans, raison pour laquelle elle reconnait acquitter difficilement (56,8%) voire péniblement (39,2%).

Par ailleurs, Christophe Commeyras, (2006) montre que la population adapte son comportement thérapeutique en priorité à ses moyens financiers, puis à son accès géographique aux formations sanitaires, et finalement à sa perception de la maladie. Elle indique également une très mauvaise capacité d'accès aux soins pour les 60 % les plus pauvres.

Amina Keren MASUDI (Op.cit), 89,2% des ménages affirment que l'indisponibilité des moyens financiers est la principale cause de l'inaccessibilité aux soins de santé primaires, ceci a comme conséquence la complication de la maladie à 89,2% et la mort à 91,5%. Et Aude Nikiéma, Clémentine Rossier, Valéry Ridde (2010), renchérit que parmi les trois principaux motifs de non recours, l'accès financier est le plus important (51,3%).

9. La distance est Ainsi, un indicateur d'accès aux services qui permet d'identifier les inégalités de l'offre de soins et d'observer la diffusion ou la concentration des équipements ou des professionnels de santé et de hiérarchiser ces services : services de proximité ; spécialités et disciplines hospitalières courantes ; spécialités, équipements lourds et disciplines rares ou très spécialisées (Vigneron, 2001), « Le critère pertinent pour l'équité en matière sanitaire est davantage l'accessibilité que la distance : accessibilité économique, sociale et culturelle.

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La longue distance entre le ménage et le Centre de santé ou l'hôpital est un obstacle réel pour l'accès aux soins des enfants de 0 à 5 ans, étant donné qu'elle influence positivement ou négativement l'accessibilité aux soins. Les parents ou responsable des enfants dans les deux Zones de santé (Tableau XIII), ont déclaré à 64,2% et 83,4% respectivement pour Cilundu et Mukumbi que celle-ci est de 5 à 10 Km.

En comparant ces deux populations, il s'avère que la différence est significative au regard du P-value de 0,0000 inférieur au seuil de 0,05. Ce qui démontre qu'à Mukumbi les distances parcourues pour atteindre les CS sont plus longues et la population de Cilundu qui reconnait l'existence des obstacles naturels est 0,04 fois inférieure à celle de Mukumbi (Tableau XIV) avec IC-OR de 0,02 à 0,1.

En ce qui concerne ces types de barrières naturelles, la différence est significative (P-value 0,0000 inférieur au seuil de 0,05), étant donné que la population de Cilundu a plus déclaré que les rivières constituent le premier obstacle à 83,9% par contre à Mukumbi, ce sont les montagnes qui constituent la plus grand obstacle à 60,5%.

Les enquêtés de Cilundu reconnaissent que les SSC se trouvent actuellement à moins de 5 km entre le ménage et le Site dans 98% de cas (figure XII), ce qui est confirmé à la Figure XIII où 91,2% de la population déclarent que l'implantation de Sites des soins a résolu le problème de distance.

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Par ailleurs l'OMS (2016) fixe que la durée de marche à pieds ne doit pas dépasser 15 minutes pour atteindre l'offre des soins. Et les directives en rapport avec l'implantation des Sites des soins communautaires recommandent que la distance ne puisse pas dépasser 5 km.

DOUMBOUYA MOHAMED LAMINE (2008) a trouvé qu'en Afrique de l'Ouest plus précisément la Guinée, pour une distance d'au delà des 5 km, les structures de santé les plus fréquentées en zone urbaine sont, l'hôpital régional/CHU (48 %), le centre de santé (14 %) et les cliniques (12 %). Alors qu'en zone rurale les centres de santé sont encore les plus sollicités (dans 37 % des cas), suivi de l'hôpital préfectoral/centre médical communal (18 %) et les postes de santé (16 %).

Michel Chassang (2012) démontre que 1% de la population vivant dans 4% de communes de la France soit 600000 personnes sont à plus de 15 minutes de marche pour atteindre un Médecin généralistes, ces communes sont plus éloignées géographiques. Aude Nikiéma, Clémentine Rossier et Valéry Ridde (Op.Cit), confirment que la distance constitue un facteur fondamental, dans le choix du lieu de soins.

10. L'absence de moyens de transport appropriés pour les malades et l'utilisation de vélo et moto pour cette activité est un handicap très sérieux pour la commodité et la sécurité dans le déplacement (Tableau XV).

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Par ailleurs, nous pouvons noter que malgré la réduction de la distance à Cilundu, la situation est encore grave dans les deux Zones de santé à cause de l'inexistence des moyens de transport adéquat avec une différence hautement très significative (P-value 0,0000 inferieur à 0,05), étant donné qu'à Cilundu c'est le velo qui est plus utilisé (92%). Tandis qu'à Mukumbi c'est la moto qui est plus employée (91,2)

Ceci constitue aussi un facteur de l'inaccessibilité aux soins, au regard des résultats obtenus, malgré que dans les deux groupes la majorité de nos enquêtés ont reconnus l'existence de moyens de transport avec 58,8% pour la Zone de santé de Cilundu et 96,6% pour celle de Mukumbi, nous constatons que ce moyen de transport est vraiment inapproprié ; 92% pour le Vélo dans la Zone de santé de Cilundu qui bénéficie de l'implantation de Sites de communautaires contre 91,2% pour la Moto dans la Zone de santé de Mukumbi.

Ce moyen de transport utilisé pour le déplacement des enfants malades, de ménage vers le lieu de la prise en charge dans ces deux Zones de santé est inapproprié.

11. En ce qui concerne l'organisation du système de transfert au

niveau des Aires de santé (Tableau XVI), les résultats de cette étude nous montrent que dans la Zone de santé de Cilundu la quasi-totalité des parents ou responsables des enfants bénéficiaires des SSC, qui ont fait l'objet de notre étude reconnaissent l'existence de ce système à 96,6% contre 10,1% pour la Zone de santé de Mukumbi où cette pratique n'existe presque pas.

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A la lumière de ces résultats, nous remarquons une différence hautement très significative, la population de Cilundu qui a reconnu l'existence du système de transfert des malades est 246,8 fois supérieure à celle de Mukumbi (OR : 246,8 et P-value 0,0000 inferieur au seuil de 0,05)

Ceci témoigne que la pratique de transfert et contre transfert se déroule bien au niveau de SSC tel que prévu dans les directives d'implantation, selon lesquelles les RECOSITE a dans ses objectifs celui de la détection des signes de gravité chez les enfants de 0 à 5 ans et les référer au Centre de santé ou à l'Hôpital pour la poursuite des soins adéquates et appropriés. Tandis que dans la Zone de santé de Mukumbi la situation est telle que, tout se passe au niveau de centre de santé à cause peut-être d'inexistence d'un Hôpital Général de référence digne de son nom.

12. En ce qui concerne la satisfaction des bénéficiaires par rapport à la prise en charge reçues, nous constatons que dans les deux Zones de santé la plus part des enquêtés sont satisfaits des soins reçus pour la prise en charge de leurs enfants de 0 à 5 ans avec 64,9% pour Cilundu et 97% pour Mukumbi. En comparant ce deux Zones de santé, il ne se dégage pas une différence (P-value de 0,419 supérieur au seuil de 0,05). La population bénéficiaire de l'implantation de SSC est satisfaite des prestations reçues au niveau de sites, tandis que celle de Mukumbi qui ne bénéficie pas de SSC est néanmoins satisfaite de soins reçus par un personnel qualifié (Infirmiers) se trouvant au niveau de centre de santé.

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Les hypothèses sont confirmées par les résultats qui suivent :

En ce qui concerne la première hypothèse « Au regard des différentes réalités de la Zone de santé de Cilundu, la prise en charge communautaire au travers les sites des soins améliore l'accessibilité aux soins de la population, comparativement à la Zone de santé de Mukumbi se trouvant dans les mêmes conditions, mais ne bénéficiant pas de l'implantation des Sites des soins communautaires. Le respect rigoureux des orientations du ministère de la santé lors de l'implantation des sites des soins communautaires est observé à Cilundu, comme trouvé à Kabare au Sud-Kivu par Hermès Karemere et coll (2017). »

Les résultats suivant confirment cette hypothèse :

? 75% de la population font recours aux SSC en cas de maladies de leurs enfants de 0 à 5 ans pour des raisons de moindre coût des soins et la courte distance à parcourir entre le ménage et la structure de santé, dans la ZS de Cilundu par rapport à Mukumbi dont la population fréquente le CS à 89,2% et avance comme principale raison la qualité de prise en charge.

? A Cilundu la population déclare s'acquitter facilement de frais des soins à 49,3% et difficilement à 48,6% tandis qu'à Mukumbi 56,8% paient difficilement et 39,2% péniblement.

Quant à la comparaison des données avant et après l'implantation des Sites des Soins dans cette Zone de santé, nous estimons qu'avec la prise en charge des Infections respiratoires, les maladies diarrhéiques et le Paludisme sans oublier la malnutrition, à

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moindre coût et à courte distance, il y a augmentation d'une manière remarquable de l'accès aux soins par la population de cette entité en général et celle des enfants de moins de 5 ans en particulier, grâce à la réduction du coût de soins et de la distance effectuée pour atteindre les formations ou structures sanitaires.

Au regard ces résultats qui suivent cette deuxième hypothèse est aussi confirmée :

? Le nombre de cas reçus après l'implantation des SSC est supérieur à celui d'avant.

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Chapitre sixième : CONCLUSION ET SUGGESTION

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5.1 SYNTHESE

Notre étude a été réalisée dans la Province du Kasaï oriental, plus précisément dans deux Zones de santé, celle de Cilundu la seule concernée par l'objet d'étude et celle de Mukumbi comme témoin, sur le thème intitulé « Influence des sites des soins communautaires sur l'accès aux soins des enfants de 0 à 5 ans dans la zone de sante de cilundu ».

Pour le choix de ce sujet de notre étude, nous avons été poussé par une motivation, suscitée par un certain nombre des situations que nous avons constatées et qui ne pouvaient nous laisser dans l'indifférence telle que :

- La République Démocratique du Congo notre Pays est comptée parmi les six premiers pays du monde qui ont des taux mortalité infantile le plus élevé, regroupant 50% de la mortalité infantile mondiale, après l'Inde, le Nigeria, la Chine, le Pakistan et avant l'Ethiopie ;

- La Zone de santé de Cilundu, l'une des plus enclavées de la Province dont la population vit dans une inaccessibilité aux soins de santé et une grande précarité caractérisée par l'absence quasi-totale du tissu économique, aggravée par l'insurrection du Chef coutumier KAMUINA NSAPU ;

- Cette population a bénéficié de l'implantation des Sites des Soins Communautaires dans le but de lui rendre facile l'accès aux soins financièrement et géographiquement. Mais ces soins sont dispensés par des personnes non professionnelles de santé choisies dans la population.

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Le but poursuivi par cette étude était d'évaluer les Sites des Soins Communautaires sur l'accès aux soins dans la Zone de santé de Cilundu, dont la population et surtout les enfants de 0 à 5 ans vivaient dans une inaccessibilité criante aux soins de qualité.

Dans le souci de répondre à nos préoccupations et de vérifier notre hypothèse selon laquelle, Au regard des différentes réalités de la Zone de santé de Cilundu, la prise en charge communautaire au travers les sites des soins améliore l'accessibilité aux soins de la population, comparativement à la Zone de santé de Mukumbi se trouvant dans les mêmes conditions, mais ne bénéficiant pas de l'implantation des Sites des soins communautaires. Le respect rigoureux des orientations du ministère de la santé lors de l'implantation des sites des soins communautaires est observé à Cilundu, comme trouvé à Kabare au Sud-Kivu par Hermès Karemere et coll (2017).

Quant à la comparaison des données avant et après l'implantation des Sites des Soins dans cette Zone de santé, nous estimons qu'avec la prise en charge des Infections respiratoires, les maladies diarrhéiques et le Paludisme sans oublier la malnutrition il y a amélioration d'une manière remarquable de la santé de la population de cette entité en général et celle des enfants de moins de 5 ans en particulier, grâce à la réduction de la distance effectuée pour atteindre les formations ou structures des sanitaires et de l'automédication.

Dans le cadre de cette étude, une enquête « cas- témoins » suivant une approche Quasi-expérimentale a été effectuée dans les deux Zones de santé (Cilundu et Mukumbi). A l'aide d'un questionnaire guide

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d'interview adressé à 444 parents ou responsables qui ont constitué l'échantillon de cette étude en raison de 148 cas et 295 témoins, en vue de renforcer la puissance de notre test statistique nous avons appliqué le 1 sur 2 (un cas pour deux témoins). Les cas sont des parents ou responsables des enfants de la Zone de santé de Cilundu qui ont bénéficié de Sites des Soins de communautaires, tandis que les témoins sont des parents ou responsables des enfants de la Zone de santé de Mukumbi non bénéficiaire de l'implantation des Sites. Quant à l'analyse documentaire nous avons retenu les 15 Aires de santé.

Cet échantillon est obtenu suivant la technique d'échantillonnage en grappe, avec probabilité de tirage proportionnel à la taille (PPT). Ainsi, tous les 30 Aires de santé en raison de 15 pour chacune des zones, ont été retenues et le tirage au sort proportionnellement à la taille de chaque Aire a été effectué chez les cas dans la Zone de santé de Cilundu, suivant le pas de sondage de 3 ménages pour toutes les deux Zones de santé. 15 Centres de santé ont été tous considérés pour les données en rapport avec l'analyse documentaire dans le but de compléter les renseignements obtenus par l'interview.

Les données recueillies ont été analysées après le dépouillement à l'aide d'un outil informatique, le logiciel « Epi-info » version 3.5.4 du 30 juillet 2012, après la constitution de la base des données sur Microsoft Excel 2007. Les tests statistiques de Khi carré de Pearson, de Mantel Haenszel (X2) et l'Intervalle de confiance de l'Odd Ratio ont été utilisés pour les analyses bivariées entre les cas et les

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témoins. Tandis que la moyenne, la fréquence en pourcentage pour les analyses descriptives uni variées.

Les résultats auxquels nous sommes arrivés se résument de la manière suivante :

1. Auprès parents ou responsables

En rapport avec les caractéristiques socioculturelles économiques et démographiques de la population nous avons retenu :

? Etat civil ou matrimonial est un facteur qui influence favorablement ou défavorablement la prise des décisions en rapport avec choix du recours à la prise en charge des enfants ;

? Bas niveau d'instruction demeure un déterminant ne permettant pas le bon choix de responsables pour ce qui concerne le recours aux soins pour les enfants de 0 à 5 ans ;

Pour ce qui est de l'offre de soins :

? Recours pour Prise en charge des enfants après l'implantation de Sites des Soins Communautaires démontre que, ces derniers ont amélioré l'accès aux Soins à Cilundu ;

En rapport avec l'accès financier aux soins

? Prise en charge moins coûteuse comme raisons du choix du SSC comme recours principal pour la prise en charge des enfants de moins de 5 ans.

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· Coût inférieur à 1$ au niveau de SSC a beaucoup influencé ce recours pour la prise en charge.

· Coût élevé avant l'implantation de Sites de Soins Communautaires était à la base de l'inaccessibilité aux soins pour bon nombre des enfants de Cilundu;

· Faible utilisation de fiche au niveau de SSC par rapport au Centre Santé ce qui est en contradiction avec les normes et directives relatives au fonctionnement de SSC ;

· Difficulté de paiement de frais de soins dans l'ensemble de Zones de santé concernées par cette étude et ce malgré le coût de moins de 1$ après l'implantation des Sites, démontre le niveau de pauvreté de cette population.

En rapports avec l'accès Géographique

· Longue distance entre le ménage et CS ou PS était réellement un obstacle à l'accès aux soins ;

· Absence de moyens de transport approprié, ce sont les vélos et la moto qui sont utilisés comme moyen pour déplacer les malades ;

· Transfert de malade par SSC vers le Centre de santé est effectué et non effectué par le centre vers l'hôpital ;

· Satisfaction de la population en ce qui concerne le coût des soins ou de la prise encharge des enfants aux Sites des Soins

Ceci permettrait aussi aux décideurs, d'une part au niveau de Sites des Soins existants de prendre de stratégies pouvant renforcer

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Communautaires dans la Zone de santé de Cilundu après l'implantation;

2. Aux Centres de santé par l'analyse documentaire Les résultats se présentent de la manière suivante :

? Augmentation de nombre des cas reçus par les structures sanitaires (Centres de santé et Sites des soins) après l'implantation des SSC, avec une moyenne mensuelle de 120 cas reçus contre 107 avant.

? 55,8% pour les Sites des Soins Communautaires non performants,

? 85,8% pour le respect du protocole en rapport avec l'utilisation des médicaments,

Ces résultats ci-haut confirment notre hypothèse de départ en ce qui concerne l'accessibilité financière et géographique et le protocole et directives relatifs à l'implantation et fonctionnement sont suffisamment respectés, sauf la performance intrinsèque des Sites des Soins de Communautaires se trouve en dessous de la moyenne de 50%

5.2 IMPLICATIONS

5.2.1 Sur le plan de la pratique de Nursing et de l'Administration

Les infirmiers se retrouvent comme d'aucun n'ignore à l'avant plan dans la dispensation de soins aux malades, à la famille, à la communauté et aux nécessiteux, tant au chevet du malade que en milieu de vie ou communautaire. Cette étude servirait dans l'amélioration de la situation de performance des Sites des Soins Communautaires.

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davantage la capacité de RECOSITE en améliorant par ricochet leur performance, d'autre part pour pérenniser les Sites des soins en les implantant aussi dans des Zones de santé non couvertes jusque là.

4.2.2. Implication pour la recherche en nursing

Cette étude est bien circonscrite dans le temps, dans l'espace et voire dans son contenu. Nous ne prétendons pas avoir épuisé tout ce qu'il faut pour cette étude, la présente n'est une esquisse dans le domaine de la recherche.

Les soins dispensés aux Sites des soins communautaires sont actes infirmiers administrés par les personnes non qualifiées qui sont de Relais communautaires d'où la nécessité de mener une étude sur les conséquences à court, moyen et long terme sur la communauté, les infirmiers ainsi que sur la profession infirmière conformément à la Loi portant création, organisation et fonctionnement de l'Ordre des infirmiers dans notre pays.

Dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, les SSC sont un instrument important vers l'atteinte des Objectifs pour le Développement Durable (ODD) en rapport avec la réduction de la mortalité infantile. Leur existence est une résultante des apports des différents partenaires politiques, sociaux, sanitaires et financiers.

Une étude peut être diligentée en vue d'évaluer la possibilité de l'élargissement dans les autres Zones non couvertes et la pérennisation au cas où les Partenaires techniques et Financiers de la RDC qui appuient se retireraient.

152

4.3. SUGGESTIONS

5.3.1 A LA COMMUNAUTE OU AUX PARENTS

Les SSC contribuent grandement dans la réduction de la morbidité et la mortalité des enfants de 0 à 5 ans

? Les parents doivent s'approprier des SSC pour leur bon fonctionnement,

? La Communauté doit s'impliquer effectivement dans la gestion des Sites mis à leur disposition.

4.3.2. AUX RESPONSABLES SANITAIRES

L'ECZ est composée des acteurs clés dans l'organisation et fonctionnement des SSC. Ainsi, ils doivent renforcer les activités d'encadrement et de la supervision en vue de rendre les Sites performants.

153

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