3.1.5 La recherche de sécurisation
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de leurs menaces lui et sa famille, de protéger le
bétail de la famille, et de vivre tranquillement dans le territoire
contrôlé par les groupes radicaux. De ce fait, pour eux,
l'engagement dans le groupe a été un moyen de jouir du statut de
combattant, des avantages et de l'accès aux ressources, surtout d'une
arme lui permettant de se porter garant de la protection des biens et de la
famille. Relevons que hormis tout le développement ci-dessus
évoqué, la volonté de se protéger, de
protéger sa famille, sa communauté ou son activité
économique parait comme un des facteurs importants de leur engagement.
Les facteurs interagissent dans la plupart des cas ; il est donc vain de
rechercher un seul et unique motif d'adhésion. Il importe d'analyser de
façon détaillée les réalités locales
à l'origine de l'engagement des jeunes et de résister à la
tentation d'appliquer les conclusions à d'autres contextes.
Tous ces facteurs évoqués qui sont
occasionnés par l'arbitraire, et le libre recours aux armes conduisent
aux différents actes de criminalités et de violence extrême
d'où les bilans négatifs qui suivent les différentes
formes des attaques extrémistes.
3.2 Les formes de violence extrémiste
Les formes de violences extrémistes de la
radicalisation dans la région se manifestent par les attaques
armées des villages et des positions des forces de défense et de
sécurité, par le trafic de drogue et d'armes à feu, par
les enlèvements des personnes, notamment les femmes et les jeunes
filles, les chefs traditionnels, les agents de l'État et les
commerçants (voir annexe les analyses synoptiques des formes de
violences dans la région de Tillabéri).
Les formes de violence extrémistes de la radicalisation
sont entre autres : les attaques physiques ou armées, les violences
économiques, les violences psychologiques, etc.
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3.2.1 Les attaques physiques ou armées
Il s'agit ici des attaques armées
perpétrées dans les villages, les campements et les positions
avancées des FDS à travers des assassinats ciblés contre
les chefs traditionnels (chefs de cantons et de groupements, chefs de villages,
etc.), les prises d'otages (enlèvements avec demande de rançon),
les attentats-suicides (extrait de la Stratégie Nationale de
Prévention de la Radicalisation et de l'Extrémisme Violent-Niger,
2020). Ces types de violences visent autant des cibles militaires et civiles,
et s'aggravent d'année en année.
Quant aux auteurs des attaques, ils sont
généralement des individus armés non identifiés et
circulant à moto. Les attaques se font souvent pendant la nuit quand la
visibilité est réduite, même si certaines attaques se font
de plus en plein jour. Quant aux cibles ou victimes, elles sont en premier lieu
les forces de défense et de sécurité, puis en second des
civiles, le plus souvent représentants de l'État. Cette violence
physique ou armée exacerbe les communautés et conduit vers une
violence économique.
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