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Quels sont les enjeux pour la promotion de la toponymie littorale comme patrimoine culturel littoral ?

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par Janig LE BOURVELLEC
Universite Bretagne-Sud - Master Politiques patrimoniales, développement culturel et territoires 2017
  

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II. La toponymie littorale II.1 Un usage presque perdu

II.1.1 Un langage européen pour les côtes

La toponymie a sa propre identité, mêlant histoire, linguistique et topographie, comme son étymologie la conçoit. Cette identité, à plusieurs versants, reflète également le parler des sociétés littorales d'où qu'elles soient, au vu des appellations par les marins, argumentant qu'elles ne devaient rester qu'entre usagers du littoral. Ce langage des gens de mer renferme, en réalité, une multitude de langages.

Aussi, Pierre Sizaire34 énonce clairement que le vocabulaire marin est européen, « le latin a apporté l'essentiel (puis) le grec a fourni à l'espagnol des termes savants (...) ». Il constate également que « l'italien a fourni de nombreux mots ». Plus tard, les Anglais et les pays scandinaves auraient largement contribué à cet enrichissement du langage maritime, avec un avantage pour les pays nordiques dont il décèle « une grosse influence des Scandinaves puis des Néerlandais ». De fait, Pierre Sizaire affirme que le mot rouf vient du mot néerlandais roef. Toutefois, note-t-il, une « absence totale de mots celtes, les Gaulois étaient des terriens et pour les Bretons l'effet de leur isolement linguistique et culturel [s'est fait ressentir] ; on ne retient non plus aucun mot d'origine atlantique : Nantes, La Rochelle et Bordeaux ainsi que Bayonne ne nous ont donné aucun terme marin35

II.1.2 Le sens des mots diffère

Le langage maritime a été enrichi par plusieurs langues. Néanmoins, certains pays ont peu donné dans cette aventure linguistique, comme la France. Au temps des Lumières, n'ont-ils pas eu, pourtant, une capacité de développement, un rayonnement culturel exceptionnel en Europe ? Pierre Sizaire indique que le XVIe siècle, malgré sa période humaniste, côté terrestre, n'influencera pas plus le côté maritime. A contrario, il remarque « l'influence

34 SIZAIRE, Pierre, de l'Académie de Marine, Traité du parler des gens de mer, Editions Patrimoines et Médias, Poitiers, 1996.

35 SIZAIRE, Pierre, de l'Académie de Marine. Op.cit.

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exotique très étendue »36 qui marquera davantage le langage maritime. Mais les linguistes diffèrent sur l'origine des mots. A l'instar du mot lof qui serait un mot scandinave, au surplus transmis par les Néerlandais, et récif serait parvenu par les Espagnols. L'explication de ces surprenantes hérédités viendrait d'un langage intermédiaire qui aurait permis cette transmission des termes. D'où la difficulté à retrouver l'origine de certains mots, comme l'évoque Pierre Sizaire ; « Dès le Moyen-Âge, les Espagnols appelaient un garçon « mozo ». Les Italiens en firent « mozzo » avec le sens «garçon manqué». Les Français l'empruntèrent alors à l'italien et en tirèrent le mot «mousse» avec l'acceptation que chacun connaît (...) ».37

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