Université Bretagne-Sud - Lorient
Musée de la Marine - Port-Louis
QUELS SONT LES ENJEUX POUR LA PROMOTION DE LA
TOPONYMIE LITTORALE COMME UN PATRIMOINE CULTUREL LITTORAL ?
L'exemple de la côte morbihannaise
Janig Le Bourvellec
Master 2 Métiers du Patrimoine
Politiques patrimoniales et développement
culturel
Année universitaire 2017-2018 Année de
formation 2016-2017 Soutenu à la session de septembre
2017
Université Bretagne-Sud - Lorient
Musée de la Marine - Port-Louis
QUELS SONT LES ENJEUX POUR LA PROMOTION DE LA
TOPONYMIE LITTORALE COMME UN PATRIMOINE CULTUREL LITTORAL ?
L'exemple de la côte morbihannaise
Janig Le Bourvellec
Master 2 Métiers du Patrimoine
Politiques patrimoniales et développement
culturel
1
Année universitaire 2017-2018 Année de
formation 2016-2017 Soutenu à la session de septembre
2017
2
REMERCIEMENTS
Mme Soazig Le Hénanff, tutrice de mon
mémoire, pour son aide et sa patience,
Mme Anne Belaud-de Saulce, administratrice du
Musée national de la Marine (Port-Louis), pour son accueil et son
encouragement,
Mme Audrey Grandener, chargée de l'action
culturelle au Musée national de la Marine (Port-Louis) et tutrice du
stage, pour son accueil,
L'équipe du Musée national de la Marine
(Port-Louis), et particulièrement à Lyna, Nadia, Pascaline,
Pascal et Stéphane, ainsi que les saisonniers, Charlotte, Billal et
Mickaël pour leur bonne humeur et leur intérêt sur la
question de ce mémoire,
Mme Gwenola Henrio, ma cousine, pour la traduction des
textes de son grand-père, Loeiz Herrieu,
Le personnel du Service Historique de la Défense
de Lorient, Le personnel du Musée de la Compagnie des Indes de Lorient,
Le personnel du Musée départemental breton de Quimper, Le
personnel du service urbanisme de Guidel,
Les historiens des associations :
Le Comité Historique de Quéven,
M. Jean-Jacques Carriou, Comité d'Histoire de
Ploemeur, pour son travail sur
la toponymie du littoral ploemeurois,
M. Yves Carrio, Association Histoire et Patrimoine de
Guidel,
Mme Yvette Lanoé, Centre d'Animation historique de
Port-Louis,
Ma famille, mes relecteurs fidèles !
M. Pierre Tanguy, mon conjoint, pour tes connaissances
sur l'histoire de Guidel et ta patience sans faille durant ce mémoire
(ainsi que ces deux dernières années !).
3
SOMMAIRE
Remerciements 2
Introduction 4
Première partie : La toponymie, un patrimoine peu
connu 6
I. La toponymie 7
I.1Un nom pour un lieu 7
I.2Une identité multiple 12
II. La toponymie littorale 16
II.1 Un usage presque perdu 16
II.2 Une mise en tourisme des toponymes, l'exemple breton
17
Seconde partie : Quels sont les enjeux pour la promotion
de la toponymie littorale comme un nouveau patrimoine
culturel littoral 20
I Le collectage 21
I.1 Le croisement des recherches bibliographiques
21
I.2 A la rencontre du territoire 22
II Les complémentarités des patrimoines
matériel et immatériel 26
II.1 Des pratiques linguistiques presque ignorées
26
II.2 Des reflets d'une société littorale
changeante 32
III Les intérêts à la valorisation de
la toponymie 34
III.1 Les intérêts socio-économiques
34
III.2 Les intérêts socio-culturels
34
III.3 Les préconisations de valorisations
34
Conclusion générale 36
Table des matières 37
Bibliographie 39
Annexes 47
4
INTRODUCTION
Par curiosité, en regardant les cartes, les
noms des hameaux, des villages, des lieux-dits me paraissaient amusants, pour
ne pas dire quelquefois étranges. Si en apprenant le breton, certains
noms devenaient plus compréhensibles, comme Douar Gwenn à
Ploemeur, traduisible en Terre blanche, d'autres devenaient encore plus
mystérieux à mon sens. Surtout en ce qui concerne le littoral.
Les marins avaient, bien sûr, apporté leur langage à terre,
mais quant était-il des noms de récifs, tel que le Pain de Sucre,
à part faire penser à une pâtisserie, en particulier
à proximité de Port-Louis, où le gâteau breton a
été inventé. Alors que signifient ces termes ? Les
utilise-t-on aujourd'hui ?
Une nouvelle question arrivait par la suite : peut-on
considérer la toponymie littorale comme un patrimoine culturel littoral
? Les chansons de marins font partie de ces fêtes maritimes, devenues
patrimoniales par l'opinion publique. On ne peut désormais plus penser
à la Bretagne sans ses festivals, ses fêtes et surtout ses
festou-noz, reconnus par l'Unesco comme patrimoine
immatériel.
Se perdre dans les recherches est sans doute le
piège, lorsqu'une personne, trop curieuse, s'intéresse au
patrimoine immatériel en Bretagne. Contes et légendes se croisent
et se rencontrent de manière logique, comme fortuite, lorsqu'au cours
d'une conversation, un conte d'un fameux Groisillon, Lucien Gourong, resurgit
sur un toponyme nautique, un ricochet amenant sur un dicton. Des livres parlent
des expressions et des dictons que s'approprient les touristes, qui les
trouvent amusants. Dans cet esprit, Per Pondaven et Yann Riou1 ont
collecté les dictons des côtes léonardes en y mêlant
un peu d'humour dans la traduction. Et si la toponymie avait été
oubliée de ce patrimoine immatériel, également patrimoine
vernaculaire, puisque à l'usage domestique, à
1 PONDAVEN Per, RIOU, Yann, Trouz Ar Mor Proverbes
bretons de la mer, Editions Le Télégramme, Mayenne,
2009
5
la fois, pour la société littorale ?
Comme patrimoine culturel littoral, est-il possible qu'elle puisse avoir une
reconnaissance même tardive ?
Selon Fañch Broudic,
«La toponymie est peut-être l'histoire
du passé, mais ce n'est pas une histoire révolue. En Bretagne
comme ailleurs, elle est plus que jamais pour les populations
concernées un enjeu du XXIe
siècle.»2Comment peut-on
promouvoir la toponymie littorale comme patrimoine culturel littoral
?
La toponymie est un terme qui demande une explication
pour toute personne, pour ne pas se méprendre dans la signification des
termes.
Des méthodes ont été
décrites pour pouvoir normaliser le collectage. La recherche
bibliographique est une base pour avoir un socle de connaissances historiques
et linguistiques, pour pouvoir ensuite aller à la rencontre des
personnes vivant sur le territoire dont il est question.
La notion de patrimoine immatériel aide
à comprendre comment une pratique linguistique, plus
particulièrement ici la toponymie, évolue avec la
société, littorale ou non, sur un territoire
donné.
Enfin, si la toponymie paraît simple pour la
conservation, les préconisations peuvent être entreprises par les
personnes intéressées par les questions de préservation du
patrimoine immatériel et la culture littorale.
2 Fañch Broudic dans la préface de
l'ouvrage de HOLLOCOU,Pierre, PLOURIN, Jean-Yves, Toponymie bretonne et
patrimoine linguistique Des sources de l'Ellé à l'île de
Groix, Emgleo Breiz, Brest, 2014.
6
1re partie
La toponymie, un patrimoine peu connu
7
I. La toponymie
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