CHAPITRE 2 - APPROCHE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
Ce chapitre nous permet dans une première section de
présenter notre étude à travers sa problématique et
l'intérêt au sujet. Dans une deuxième section, nous
déroulerons les techniques que nous avons utilisées pour la
collecte et l'analyse des données.
Section I-: Problématique et
intérêt de l'étude
I. Problématique
A. Contexte
Eustache Ebondo Wa Mandzila et Daniel Zéghal, dans La
Revue des Sciences de gestion 2009/3-4 (n° 237-238), pages 5 à 14
affirmaient ceci : « Tout le monde s'accorde pour affirmer que les
entreprises évoluent dans un environnement de plus en plus incertain, de
plus en plus mouvant. En effet, la mondialisation, avec son corollaire, la
complexification des activités et des réglementations, a rendu
floues les frontières entre l'entreprise et ses sous-traitants. Les
fusions-acquisitions-cessions ont accentué cette impression
d'instabilité quasi générale. Les anciens modèles
organisationnels ne correspondent plus aux enjeux actuels. L'entreprise doit
faire face à l'émergence des risques de plus en plus nombreux et
diversifiés. Selon U. Beck (2001 ; 1986) U. Beck, A. Giddens et S. Lash
(1994) nous sommes rentrés dans la société ou dans
l'ère du risque. Face à cet environnement de « moins en
moins prévisible et de plus en plus agressif », susceptible de
compromettre l'atteinte des objectifs des entreprises, il devient urgent pour
toutes les organisations de mettre en place un dispositif de management des
risques consistant à identifier, évaluer et gérer les
risques aussi bien réels que potentiels ».
Cet extrait justifie les avantages et bénéfices
de la pratique du management des risques et l'adoption de l'approche GAR dans
les différents Etats membres de l'UEMOA à travers la
déclaration de Paris, a considérablement accru la pression sur la
gestion des finances publiques de nos Etats.
29
Afin de pouvoir s'adapter et réagir
opportunément, chaque Etat doit s'inscrire dans une dynamique de
performance dans la mise en oeuvre de ses actions. C'est ainsi que le
management des risques à travers un dispositif de contrôle interne
devient indispensables en tant que dispositif de gestion pour renforcer
l'assurance pour les ministères d'atteindre ces objectifs.
Le Burkina Faso à l'instar des autres Etat qui aspirent
au développement, fait de la bonne gestion des finances publiques, de la
performance de l'action publique, des priorités des gouvernements dans
les politiques publiques. Pour atteindre ses objectifs et donner des assurances
suffisantes aux citoyens et aux partenaires économiques, le gouvernement
Burkinabé s'est doté d'un nouveau mode de gestion des finances
publiques qui met au coeur du dispositif le « le contrôle interne et
le management des risques ».
La maitrise des risques à travers un bon système
de contrôle interne comporte un enjeu important.
En effet, La gestion des politiques publiques par les
ministères a des objectifs : y' de performance
(efficacité, qualité de service, efficience),
fixés par le Parlement,
présentés dans les projets annuels de performance
(PAP) annexés au projet de loi de
finances et déclinés en objectifs
opérationnels dans les services ; y' de régularité
(conformité aux lois et règlements), qui sont d'ordre
public ; y' de fiabilité du compte rendu, qui permet le
contrôle démocratique.
Un environnement propice à la maîtrise des
risques est indispensable pour la mise en place des autres composantes du
contrôle interne. Sur le plan gestion budgétaire, cet
environnement s'apprécie du point de vue de :
y' la responsabilité devant le Parlement;
y' la production des normes de gestion et de
comptabilité budgétaires par la direction du budget.
Pour les Ministères et Institutions, les avantages
à maitriser les risques par le dispositif de contrôle interne sont
nombreux et nous pouvons noter entre autres : y' Une fluidification de
la gestion : réduction des délais de réalisation
des activités, donc des coûts ;
y' L'exécution de la plus grande part possible du
budget alloué ;
30
V' L'optimisation des choix de gestion
par rapport aux objectifs poursuivis ;
V' L'amélioration de la qualité
de la budgétisation (par rapport à la stratégie
et aux objectifs) ;
V' Une clarification et sécurisation
des tâches assignées aux agents, en levant les facteurs
d'incertitude sur les règles à appliquer ou les procédures
à respecter, grâce notamment à la documentation et à
la traçabilité des opérations à effectuer.
V' L'organisation de travail mieux
définies et moins variables, opérant dans un calendrier
prévu et respecté.
V' L'allégement des tâches
par la mutualisation des bonnes pratiques et le partage d'un socle
commun de méthodes prédéfinies.
Le passage d'une logique de moyens à une logique de
résultats soutenu par l'article 14 de la LOLF instaure de nouvelles
règles pour l'élaboration, l'exécution, le suivi et le
contrôle budgétaire avec pour objectif d'améliorer
l'efficacité de la dépense publique.
Cette nouvelle logique pose les fondements du management de la
performance par la maîtrise des risques associés aux objectifs de
gestion.
Un autre intérêt de la gestion des risques dans
l'approche programme des finances publiques est la responsabilisation des
gestionnaires par la culture de la performance et l'obligation de rendre compte
(art 15 LOLF)9. En effet, le responsable de programme, aux termes
dudit article 15, a la charge de déterminer les objectifs
spécifiques et les modalités (contrôle interne et
contrôle de gestion) permettant de mettre en oeuvre un programme et son
projet annuel de performances et de contrôler les résultats des
services chargés de la mise en oeuvre du programme.
|