I.2.4. ELECTIONS DE 2011
Les élections de 2011 paraissaient comme une
continuité de celle 2006, en ce que c'est toujours sous l'égide
de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée, et ont
donné la victoire une fois de plus à Joseph Kabila sur Etienne
Tshisekedi à la suite d'un scrutin majoritaire absolu à un tour
unique, faisant suite à une modification préélectorale de
la Constitution. D'aucuns estiment avec véhémence que cette
modification fut l'objet des calculs politiciens puisqu'opéré
dans l'unique but de réduire les chances de l'opposition, d'aligner un
candidat unique bénéficiant du soutien des autres opposants
pouvant espérer battre plus facilement J. Kabila, qui était
soutenu par une majorité plus que compacte. Ces élections seront
contestées par l'opposition en l'occurrence par le candidat malheureux.
Les erreurs de 2006 n'ont pas été corrigées en 2011,
remettant ainsi en cause la légitimité de nouvelles institutions.
Qu'à cela ne tienne, le régime Kabila a
résisté à tout vent jusqu'à la fin du temps imparti
qui devrait faire appel à l'organisation des autres élections
à tous les niveaux.
I.2.5. ELECTIONS DE 2018
La Constitution de la République Démocratique du
Congo limite le mandat de Président de la République à
une fois renouvelable. Devant cette réalité, l'article 220 de la
constitution étant verrouillé, Kabila ayant été
incapable de le modifier de telle sorte qu'il ne pouvait plus se
représenter pour la troisième.
Forçant cependant la note, les élections qui
devraient se tenir en décembre 2016 vont, par la volonté de
Kabila et de sa majorité mécanique, être reportées
de deux ans en raison, semble-t-il, de manque de moyens.
Pour donner du crédit à cet astuce, Kabila
convoqua ce qu'on a appelé « les Concertations
nationales », conduites par Eden Kodjo choisi par l'Union Africaine.
A l'issue de ces négociations où l'Union pour la
Démocratie et le Progrès Social (UDPS) refusa de prendre part,
Samy Badibanga, un des cadres pourtant de l'UDPS, fut nommé au poste de
premier Ministre.
Les pressions internes et externes dirigées contre la
tentative de J. Kabila de se maintenir au pouvoir ayant été si
grandes, le gouvernement Badibanga tomba trois mois après.
La fin de gouvernement fut appel à d'autres
négociations dites de la Sainte Sylvestre, conduites cette fois-ci par
les évêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo
(CENCO) et où un Accord dit de la Saint Sylvestre fut signé par
toutes les composantes politiques du pays.
Signé par J. Kabila, ce document interdisait clairement
au chef de l'Etat de l'époque, J. Kabila, de se représenter pour
la troisième fois. Là encore, on procéda par le
débauchage qui a vu Bruno Tshibala Nzenze élevé au rang de
Premier Ministre. En réalité, et selon certaines sources,
l'objectif était de déstabiliser l'UDPS, parti dont la lutte
était farouchement menée contre le régime Kabila.
Essoufflé et donc incapable de passer en force, Kabila
se retire en choisissant comme dauphin Emmanuel Ramazani Shadari, le jour
même où le dépôt des candidatures devrait prendre
fin, soit le 09 aout 2019.
L'issue de ces élections va proclamer Félix
Antoine Tshisekedi, fils biologique du défunt opposant historique
Etienne Tshisekedi comme vainqueur avec 7.051.013 soit 38,57% des voix contre
6.366.732des voix soit 34,8% obtenues par Martin Fayulu et 4.357.359 des voix
soit 23,8% obtenues par Emmanuel Ramazani Shadari.
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