Participation politique des jeunes de la ville de Matadi sur l'organisation des élections 2018.par MoàƒÂ¯se Kintaudi Bayama Université Kongo - Graduate en Sciences Sociales, Politiques et Administratives 2019 |
INTRODUCTION GENERALE1. PROBLEMATIQUELa jeune génération explose dans le monde et particulièrement en Afrique. Un tiers de la population est âgé de 18 à 35 ans. Cependant, les jeunes ont tendance à se désengager du processus démocratique. Les jeunes votent moins fréquemment, se portent moins souvent candidats et restent sous-représentés dans les fonctions de gestion électorale. Les organes de gestion des élections jouent un rôle crucial dans la promotion de la participation des jeunes aux processus électoraux. Ils doivent élaborer des stratégies créatives pour s'attacher l'inclusion et l'engagement des jeunes1(*). Au fait, les jeunes ne sont plus considérés ni reconnus ; et voire même les choix qu'ils portent lors des élections ne sont parfois pas respectés. Alors que dans leur entendement, ils se mobilisent pendant les élections pour se choisir un guide et/ou un représentant (Président de la république, député, etc.) qui apporterait son expertise et ses connaissances pour le développement national, il semble qu'ils sont souvent déçus des résultats des urnes qui ne reflètent pas, pour la plupart des cas, leur volonté. Il est vrai que la jeunesse est un élément hyper important pour développer un Etat ou une société. Pour ce faire, les dirigeants politiques devraient entretenir cette une génération glorieuse, remplie d'ambition et de créativité, mais affaiblie par une puissance qui l'empêche de s'épanouir sur le plan intellectuel et spirituel. Cette puissance que nous l'appelons la « corruption », agit dans tous les domaines de la vie nationale. Il importe que des actions de sensibilisation et d'éducation au civisme soient organisées au bénéfice des jeunes pour leur assurer une participation et un engagement politiques responsables. A cet effet, il s'observe que dans le contexte de la République démocratique du Congo, les jeunes ne sont pas politiquement formés. Les hommes politiques les utilisent comme des manifestants manipulables et des caisses de résonnance pour répondre ou s'attaquer à des adversaires politiques, ou tout simplement comme troupeaux d'électeurs. Alors que dans les démocraties matures, les politiques forment les jeunes en les préparant à la pratique démocratique, aux débats et à la gestion de la chose publique. C'est pourquoi, dans son ouvrage intitulé : « la participation politique: éthique civique et politique pour une culture de paix, de démocratie et bonne gouvernance », Elie Phambu Ngoma-Binda 2(*) arrive à conclure que, pour que le peuple congolais réussisse à organiser de bonnes élections, il doit intérioriser, mettre en pratique les exigences du civisme. Car, le comportement civique de chacun des citoyens, gouvernés et gouvernants, est le moteur du développement des nations. Ainsi, il met l'accent sur la pratique du civisme pour une bonne organisation des élections pour une participation des citoyens à la gestion de l'Etat. Le 30 décembre 2018, les élections présidentielles, législatives nationales et provinciales ont été organisées sur toute l'étendue de la République démocratique du Congo, sauf dans les territoires de Beni et Butembo dans le Nord-Kivu et dans celui de Yumbi dans le Maï ndombe, respectivement pour des raisons de maladie d'Ebola et de guerre interethnique. Dans la province du Kongo Central, particulièrement dans la ville de Matadi, il s'était observé un engouement de la population, en particulier des jeunes, d'aller voter et ce, malgré le fait qu'à cette date-là il a plu abondamment. En dépit de cet engouement, il a également été observé que beaucoup d'électeurs de la ville de Matadi n'avaient pas retrouvé leurs noms sur les listes affichées, ce qui réduirait sans nul doute le nombre des participants aux élections, notamment des jeunes. Pire encore, le jour même du vote, on assiste dans les communes de Mvuadu et Kikanda à des tirs à balles réelles des policiers sur de paisibles citoyens qui exprimaient leur mécontentement par rapport à l'omission de leurs noms des fichiers électoraux. Cette réalité serait également l'une des causes de la faible participation des jeunes aux élections de 2018. Au regard de ce qui précède, notre étude se propose de répondre aux questions ci-après : (i) quelles sont les raisons pour lesquelles les jeunes de Matadi ont participé aux élections de 2018 ; (ii) quelles ont été leurs attentes et craintes par rapport à ces élections de 2018 ; (iii) quel est niveau de satisfaction de ces jeunes de Matadi par rapport à leur participation aux élections de 2018 : quant au déroulement et à la publication des résultats de ces élections ; et (iv) selon leur niveau d'instruction et leur appartenance politique, les jeunes s'expriment-ils différemment par rapport à leur participation aux élections de 2018 ? * 1Commission de l'Union africaine, Charte africaine de la Jeunesse, Juillet 2006, <http://africa-youth.org/policies/youth- charter.html>, disponible 10 octobre 2015 * 2Elie PHAMBU NGOMA-BINDA, la participation politique : éthique civique et politique pour une culture de paix, de démocratie et bonne gouvernance, ifep, Kinshasa, 2005, pp 565-572. |
|