II.2. POUR L'INSTAURATION
D'UN CADRE LOCAL DE CONCERTATION A PARTIR DE L'OBJET COMMUNICATIONNEL
Il s'agit principalement de :
- créer et animer régulièrement des
cadres d'échanges entre les populations et les élus locaux dans
chaque secteur, quartier ou village ;
- élaborer, réaliser et suivre en permanence un
PCC inclusif et axé sur des mécanismes d'interaction directe des
populations avec l'appareil municipal ;
- adopter et vulgariser un numéro vert municipal
destiné à entretenir et informer de manière
opérationnelle les populations ;
- instruire les populations sur la décentralisation,
les droits du citoyen municipal et le rôle à jouer en termes de
participation et de contrôle de l'action publique municipale ;
- organiser une réunion de coordination du personnel
municipal au minimum chaque mois.
II.3. POUR LA CREATION
D'INITIATIVE LOCALES A PARTIR DES MECANISMES COMMUNICATIONNELS
Il s'agit pour les populations locales de :
- créer et vulgariser davantage de programmes
d'incitation et d'accompagnement des initiatives locales à travers
les annonces publiques ;
- mettre sur pied des outils de marketing territorial visant
à promouvoir les potentialités locales et les opportunités
offertes en temps réel ;
- organiser des journées portes ouvertes (JPO)
communales chaque année afin rapprocher davantage les populations et
autres acteurs externes de l'institution communale et de ses
opportunités.
Ce dernier chapitre nous a permis de
proposer des solutions aux problèmes dégagés. Il a
été donc nécessaire de survoler à nouveau lesdits
problèmes, de formuler des suggestions à l'endroit des acteurs
engagés. Enfin un projet de séminaire de renforcement des
capacités des acteurs de l'appareil communicationnel de la Mairie de Soa
intitulé : « Projet d'orientation participative
de la communication en milieu municipal dans la Commune de
Soa », a permis de clôturer ce chapitre. Comme de
rigueur, une conclusion générale nous permettra de clôturer
définitivement cette étude.
CONCLUSION GENERALE
Au terme du présent travail de recherche dont le
thème est : « Communication communale et
développement participatif : étude appliquée à
la Commune de Soa », il nous incombe de reconnaitre
l'existence de mesures entreprises dans le sens de la participation des
populations aux initiatives de développement local dans la Commune de
Soa, bien que ces dernières du fait de leur faible portée
communicationnelle, gagneraient à être
améliorées.
En initiant ce travail, nous sommes partis du constat selon
lequel il existe unedistance relationnelle entre les populations et
l'institution communale. Emettant initialement l'idée d'une
communication de proximitémitigée, nous en sommes finalement
aboutis à uneaffectation considérabledu pouvoir de participation
des populations.
Pour en avoir le coeur net, nous nous sommes fixés pour
objectif d'analyser les déterminants de la participation des
populationsau développement local, à l'aune du dispositif
communicationnel mis place par la Commune de Soa. Pour des besoins de
flexibilité, cet objectif général a été
décomposé en trois objectifs spécifiques à
savoir :
- évaluer la performance des moyens de communication
communale pour la sensibilisation et la mobilisation participative ;
- étudier le rapport entre l'objet de la communication
communale et la création d'un cadre local de concertation;
- examinerl'enjeudes mécanismes communicationnels de la
municipalité sur la création d'initiatives locales de
développement.
Pour atteindre ces objectifs, une question principale a
été posée. Il s'agissait de savoir quels sont les
éléments communicationnels de la Commune de Soa qui affectent la
participation des populations aux initiatives de développement local. De
cette question ont découlé trois interrogations
spécifiques à savoir :
- quelle est la performance des moyens de communication de la
Commune de Soa en termes de sensibilisation et de mobilisation participative
?
- quel est le rapport entre l'objet de communication de la
Commune de Soaet la création d'un cadre local de concertation pour le
développement ?
- quel est l'enjeu des mécanismes communicationnels de
la municipalité sur la gestation d'initiatives locales de
développement ?
Suite à cet ensemble de questions, des propositions de
réponses anticipées en termes d'hypothèses ont
conçu notre socle de compréhension de la situation de la
participation des populations au développement local à l'aune du
dispositif communicationnel mis en place par la Commune de Soa. De
manière générale, nous avons pensé que la
participation des populations aux initiatives de développement local
dans la Commune de Soa est tributaire des moyens, de l'objet et des enjeux
communicationnels entrepris par celle-ci à l'endroit de ses populations.
De manière spécifique, il nous a semblé que :
- les moyens de communication de la Commune de Soa sont d'une
performance insatisfaisante en termes de sensibilisation et de mobilisation
participative ;
- l'objet de communication de cette municipalité n'est
pas suffisamment favorable à la création d'un cadre local de
concertation pour le développement ;
- les mécanismes communicationnels de cette
municipalité ne sont pas d'un enjeu véritable sur la
création d'initiatives locales de développement.
Pour conduire efficacement ce travail de réflexion
scientifique, une approche méthodologique a été
adoptée. Nous avons opté pour l'approche
hypothético-déductive. Elle nous a permis à partir des
faits observés sur le terrain de former des questions et des
hypothèses. En termes de méthode, nous avons utilisé les
enquêtes et l'analyse des traces. Pour ce qui est des techniques, nous
avons eu recours à l'observation directe et participante, à la
recherche documentaire, à l'administration des questionnaires et
à l'entretien.Et comme outils de collecte de données, nous avons
utiliséla grille d'observation, le guide d'entretien et le
questionnaire.
Pour mieux comprendre l'objet de notre étude, nous
avons tout d'abord défini les termes et expressions y afférent,
avant de recenser les écritsy ayant trait, etde convoquer des
théories qui nous ont permis de vérifier nos hypothèses.
En outre, nous avons présenté le cadre d'étude qui est la
Commune de Soa. Ceci dit, nous relevons que les termes et expressions se
rapportant à notre étude ont été clarifiés
de manière à faciliter la compréhension de ce travail. De
même, les écrits recensés quant à eux ont
contribué à la compréhension du sujet et des idées
développées autour de la thématique abordée dans ce
travail. Enfin, pour ce qui est des théories, celles-ci ont permis de
vérifier et étayé les hypothèses formulées
pour notre étude.
Ceci dit, à l'issu de notre analyse,nous sommes
à même d'établir une dépendance certaine du pouvoir
de participation des populations à l'égard des dispositifs de
communication de la commune envers les populations. Une relation solidement
identifiée à trois niveaux d'intervention à savoir : la
sensibilisation et la mobilisation participative, la création d'un cadre
local de concertation, et la gestation d'initiatives locales de
développement.
Tout d'abord, pour ce qui est de la sensibilisation et de la
mobilisation participative, l'on constate que la majorité des moyens de
communication employés par la municipalité est soit en
déphasage avec les moyens d'information de la population, soit ils ne
permettent qu'une infime possibilité d'interaction directe entre
celle-ci et la municipalité. Ainsi les populations ignorent en grande
partie comment communique la municipalité, et par ricochet, leur
rôle et l'actualité sur le développement de la Commune. De
même, l'on a pu reconnaitre en ces moyens de communication un retour
d'information insatisfaisant. Ce qui nous a permis d'aboutir à la
conclusion selon laquelleles moyens de communication de cette
municipalité en direction de ses populations restent d'une
manière générale, diminués en termes de
fonctionnalité, d'adaptabilité, de retour d'information et
d'implication active.
Concernant la création d'un cadre local de
concertation, nous avons relevé qu'il repose sur la disponibilité
d'une information publique sur la gestion locale et la claire invitation
à intervenir à l'endroit des acteurs. Pourtant, à
l'analyse de nos données, on arrive à constater que même si
l'information publique est clairement inscrite en priorité dans la
stratégie de communication de la Commune, elle rencontre
néanmoins des problèmes d'accessibilité auprès des
populations. L'évidence étant qu'à ce niveau, la
population ne reçoit pas toujours l'information appropriée en
termes de gestion publique. Dès lors, l'on a pu en déduire un
déphasage entre ce sur quoi porte les communications communales, et
l'information réellement attendue des populations. D'où la
diminution considérable de l'efficacité du dispositif
d'information publique, et de surcroit, une faible prédisposition
à la concrétisation d'un cadre de concertation local. De plus,
s'agissant de l'invitation à intervenir, on constate un contraste
certain entre les mécanismes prévus et les possibilités
réelles d'intervention à disposition des populations. En effet
s'il est vrai qu'il existe un ensemble de mécanismes prévus par
le dispositif communicationnel communal, il reste que l'information sur cette
existence ne parvient pas toujours aux populations. Partant, elles sont
nombreuses dans l'ignorance, ce qui affecte leur capacité
d'intervention.
Traitant enfin de la gestation des initiatives locales de
développement, le constat est que nonobstant l'intérêt des
populations pour le développement de la localité, elles ne sont
pas toujours motivées par la municipalité dans la création
des idées de projet de développement. Ce qui explique à
suffisance que leurs initiatives émanent pour la majorité de
sources personnelles et tendent à la satisfaction des besoins propres. A
l'analyse, l'on a puidentifier comme cause, un défaut de vulgarisation
des potentialités locales d'une part, et des mesures d'incitation des
populations d'autre part. Parallèlement, l'on réalise que
l'accompagnement des populations à travers les initiatives locales est
bel et bien pris en considération dans les stratégies de
développement de la Commune de Soa. Seulement, une telle entreprise
reste partielle et mal connue des populations en raison des défaillances
informationnelles. Ainsi, l'on aboutit à la conclusion
générale d'un déphasage entre les mécanismes
communicationnels de cette municipalité, et les enjeux attendus d'eux en
termes de gestation d'initiatives locales.
Au demeurant, il s'agit ici d'un travail de recherche qui ne
prétend pas à l'exhaustivité sur la question de la
participation des populations aux initiatives de développement local,
car les possibilités d'aller au-delà des pointset de la
problématique présentés existent. Aussi, certaines
thématiques telles que l'affectation de ressources appropriées en
matière de transfert de compétences aux CTD méritent de
faire l'objet d'une recherche ultérieure.Toutefois, nous pensons que
ceux abordés dans le cadre de cette étude permettent
d'appréhender à suffisance l'une des sérieuses entraves
liées à la participation des populations au développement
local, à savoir une communication communale défaillante.
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