La présente étude intitulée
« Communication communale et développement
participatif : étude appliquée à la Commune de
Soa », a pour objet l'analyse des dimensions participatives
du dispositif communicationnel mis en place dans la Commune de Soa. L'objectif
poursuivi étant d'analyser lesdéterminants de la participation
des populations au développement local, au regard du dispositif
communicationnel mis en placeparcette commune. Cette recherche s'articule
autour de la question centrale suivante : Quels sont les
éléments communicationnels de la Commune de Soa qui affectent la
participation optimale des populations aux initiatives de développement
local ? Les données recueillies sur le terrain grâce aux
entretiens, à l'enquête par questionnaires et la recherche
documentaire, nous ont permis d'atteindre les résultats selon lesquels,
la participation optimale des populations aux initiatives de
développement local est tributaire des moyens, de l'objet et des enjeux
communicationnels entrepris par la Commune de Soa à l'endroit de ses
populations. En effet, nous avons tout d'abord pu établirqueles moyens
de communication de cette commune ne sont pas fonctionnels et adaptés
à la population, d'où son délaissement en termes de
sensibilisation et de mobilisation participative. En outre, nous avons
constaté que l'objet communicationnel n'est pas suffisamment
orienté vers la création d'un cadre local de concertation,
à cause du manque d'information publique sur la gestion locale d'une
part, et d'un contraste entre les mécanismes prévus et les
possibilités réelles d'intervention des populations d'autre
part.Enfin, nous avons pu relever que le défaut de vulgarisation des
potentialités locales et des mesures d'accompagnement des populations
limite considérablement la création d'initiatives locales de
développement.Fort de ces résultats significatifs, nous avons
émis des suggestions assorties d'un projet professionnel visant à
renforcer les capacités des acteurs de l'appareil communicationnel
communal sur les dimensions participatives à adopter dans leurs
stratégies de communication.
Mots clés : Communication -
Participation - Développement - Commune - Soa
ABSTRACT
The present study entitled «Communal
communication and participatory development: study applied to the
Municipality of Soa», aims to analyse the participatory
dimensions of the communication system set up in that municipality. The
objective being to analyse the determinants of the participation of the
populations, looking at the communication system of the municipality. This
research revolves around the following central question: what are the
communicational elements of the Municipality of Soa that affect the optimal
participation of populations in local development initiatives? The data found
on the field by the interviews, the survey by questionnaires and the
documentary research, allowed us to carry out the results according to which
the optimal participation of the population in the local development
initiatives depends of the means, the object and the communication issues
elaborated by the Municipality of Soa for its populations. Indeed, we were
first able to establish that the means of communication of this municipality
are not functional and adapted to the population, hence its neglect in terms of
awareness and participatory mobilization. In addition, we noted that the
communication object is not enough oriented towards the creation of a local
consultation framework, because of the lack of transparent information in local
public management on the one hand, and contrast between the mechanisms planned
and the real possibilities of intervention offered to the populations on the
other hand. Finally, we were able to note that the lack of popularization of
local potentialities and of support measures for the population limit the
gestation of local initiatives. Looking to these significant results, we have
issued suggestions accompanied by a professional project aimed atstrengthening
the capacities of the actors of the communal communication system on the
participatory dimensions to be adopted in their communication strategies.
Keywords: Communication - Participation -
Development - Municipality - Soa.
INTRODUCTION GENERALE
I. MOTIVATIONS DE L'ETUDE
Plusieurs raisons nous ont poussés à
entreprendre une étude sur la communication communaleet le
développement participatif dans la Commune de Soa.
Dans un premier temps, notre motivation part d'un sentiment
d'appartenance à cette commune. En effet, en qualité de
résident de la ville de Soa, il nous a été donné de
remarquer la quasi-inexistence d'un lien de proximité entre la
municipalité et les populations. En réalité, même si
cette dernière est très souvent proche des populations dans le
cadre de l'élaboration du Plan Communal de Développement et des
campagnes électorales, elle reste toutefois distante sous l'angle de
l'information publique. Par conséquent, l'on pourrait être
amené à penser que les stratégies de communication de la
Commune de Soa seraient plus d'orientation politique qu'institutionnelle.
Dès lors, un tel état des choses laisse entrevoir une certaine
marginalisation de la population locale, qui apparait désormais tel un
simple instrument politique, une spectatrice de son propre
développement. En tout état de cause, il est clair qu'une telle
mitigation de l'information publique contribue à la
détérioration du mécanisme de participation populaire
pourtant prévu par le Code Général des
Collectivités Territoriales Décentralisées (CGCTD). En
effet, le législateur, à travers ce code, donne la
possibilité à tout citoyen de formuler à l'intention de
l'Exécutif communal toutes propositions tendant à impulser le
développement de la Collectivité Territoriale
Décentralisée (CTD), ou à améliorer son
fonctionnement. Bien plus, celui-ci peut demander communication ou prendre
copie des procès-verbaux des organes délibérants, des
budgets, projets et rapports annuels de performance, et des plans de
développement.
Dans un second temps, notre motivation à mener cette
étude trouve justification dans notre qualité de professionnel
des Sciences de l'Animation pour le Développement. En
conséquence, il est pour nous un devoir, comme pour tout professionnel
de l'Animation d'ailleurs de nous intéresser à la question du
développement dans notre milieu de vie. La politique de
développement des CTD au Cameroun étant cependant orientée
vers un développement qui se veut participatif, il devient plus
qu'opportun de nous interroger sur le modèle des interactions entre la
municipalité, et ces autres acteurs du développement local que
sont les populations. Une telle motivation semble d'autant plus significative
lorsque l'on sait que pour être effective, cette participation
nécessite a priori que ces populations, base opérationnelle du
développement, soient régulièrement informées et
intégrées dans la gestion des affaires de leur cité.
Toutefois, il est à noter que même si chaque
citoyen n'est pas forcément prêt à s'engager en permanence
dans le processus d'élaboration et de prise de décisions, il
aspire à être pleinement informé, et souhaite disposer de
moyens lui permettant d'être entendu par ses représentants
élus.Ceci étant, il appartient à la communication de
répondre à cette difficulté, non seulement en rendant
accessible toute l'information nécessaire, mais aussi, en mettant en
oeuvre des dispositifs qui vont permettre à la municipalité
d'être à l'écoute de ses administrés (le Courrier
des Maires et des Elus locauxn°?284 novembre?2014, X).
En somme, c'est sur la base de cet ensemble de motivations que
nous avonsentrepris cette étude, dans l'optique de cerner le niveau de
participation des populations au développement de la Commune de Soa,
à l'aune des éléments communicationnels y entrepris.
II. PROBLEME GENERAL DE
RECHERCHE
Dans le processus évolutif des sociétés
humaines, la communication s'est toujours située au centre des
préoccupations et des échanges entre les personnes. Prenant
essence dans un cadre préhistorique dominé par l'art rupestre, on
a pu assister au fil du temps à une transformation considérable
de la communication vers un stade institutionnel. En effet, une telle
transmutation témoigne à suffisance de la place de choix
consacrée à la communication au sein de toute organisation
humaine. Pour ce faire, considérer la communication comme fondement et
appui de toute organisation, ne relèverait tout simplement que d'un
truisme.
Cependant, l'heure étant à la mise en oeuvre
effective de la décentralisation au Cameroun, il apparaît plus
qu'indispensable de se pencher sur le modèle de communication
employée dans la gouvernance locale. Si le débat autour de la
décentralisation anime autant les actualités et suscite un
intérêt certain, c'est à juste titre, en raison des
pratiques démocratiques, que celle-ci impose. Il en est ainsi notamment
de la participation des populations locales au développement de leur
collectivité, un développement qui se veut concerté.
Depuis la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, le
Cameroun s'est érigé en Etat unitaire décentralisé,
s'engageant activement dans un processus de développement local à
long terme. Entamé en 1996 avec la création des CTD que sont la
Commune et la Région, ce processus s'est vu entériné par
l'adoption de la loi n° 2019/024 du 24 décembre 2019 portant Code
Général des Collectivités Territoriales
Décentralisées. Définissant entre autres le cadre
juridique général, le régime financier et les
règles de fonctionnement et d'organisation des collectivités. La
loi de 2019 a ainsi permis de révéler à suffisance le
rôle important que doivent jouer les populations dans leur propre
développement. Toutefois, pour que ce mécanisme de participation
soit effectif, il nécessite à la base une stratégie de
communication apte à inciter lesdites populations à s'investir
aux affaires de la Commune. C'est d'ailleurs la vision que partage M. ESSAMA
EMBOLO, Maire de la Commune de Soadont les propos qui suivent sont repris par
le journal SOA METONDO News (n°001 novembre 2020, page 2) :
Les populations sont l'élément majeur
dans le processus de développement d'une collectivité
territoriale décentralisée, les principales actrices d'une
émergence sociale de leur communauté. De ce fait, elles doivent
constamment être informées des différentes activités
qui animent leur territoire, pour ainsi réagir promptement et participer
aux prises de décision de l'exécutif municipal.
Seulement, malgré un tel encadrement, l'on observe dans
la pratique que les populations font montre d'une faible implication, ou encore
d'une certaine réticence aux affaires municipales. C'est d'ailleurs ce
que mentionne le rapport à mi-parcours des étudiants de
l'Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) en stage professionnel
à la Mairie de Soa (inédit, novembre 2020, page 3), en ces
termes:
A ce niveau, nous avons pu constater lors des
différentes descentes auxquelles nous avons participé, que la
majorité des populations locales n'en était ni informée,
ni même préparée. Par conséquent, elles
étaient pour la plus part, soit absentes, soit réticentes et peu
intéressées aux affaires des comités de concertation et
comités de développement. Pour cause, l'hypothèse d'une
faible organisation de la communication autour des différentes descentes
est retenue.
En réalité, il paraît évident que
rares sont les populations qui ont connaissance, non seulement, des
activités menées par la municipalité, mais encore moins de
leur propre droit de participation pourtant garanti par le CGCTD.
Constituées pour la majorité en de simples figurantes
embarquées, elles mettent en exergue leur faible intérêt
pour les affaires communales.
C'est dans cette perspective que jaillit en apothéose
l'épineux problème de participation défaillante aux
initiatives de développement local dans la Commune de Soa,
inhérente au dispositif communicationnel.
III. OBJET
Notre étude repose sur l'analyse du dispositif de
communication mis en place par la Commune de Soa, visant la participation des
populations au développement local. Concrètement, il s'agit d'une
étude analytiquedes stratégies de communication et d'information,
de leurs aspects structurel, organisationnel et fonctionnel, afin de voir s'ils
sont de nature à mobiliser les populations de Soa à contribuer au
processus de développement de leur localité.
IV. PROBLEMATIQUE
Depuis son indépendance, le Cameroun a connu une forte
prédisposition à la centralisation des pouvoirs entre les mains
de l'Etat. Ce n'est que depuis son accession à la souveraineté
nationale dans les années 1960, qu'on a vu naître progressivement
un système décentralisé. En réalité,
l'évincement du système de centralisation est parti du fait qu'il
se présentait d'une part tel un frein au développement de la
démocratie durable et de proximité, et d'autre part, tel un
handicap majeur à la responsabilisation des populations locales, et
à l'intégration des énergies internes dans la mise en
oeuvre d'un développement concerté. De ce fait, il y a eu
l'urgence d'un rapprochement entre l'Administration et les administrés.
C'est ce qui fait naître dans le dispositif de la loi constitutionnelle
du 18 janvier 1996, la nécessité de création des
collectivités territoriales réellement
décentralisées au Cameroun. On assiste ainsi dès lors
à la réforme de l'administration territoriale qu'il faut voir
sous deux principaux angles à savoir la déconcentration et la
décentralisation.
La déconcentration consiste en une
représentation du pouvoir central auprès des populations par le
biais de circonscriptions administratives. Celles-ci sont chargées au
niveau local de mettre en oeuvre et de suivre les politiques nationales
conçues par l'administration centrale en termes de fonctions
régaliennes de l'Etat d'une part, et d'assurer la tutelle des CTD
d'autre part. Elles sont donc l'émanation du pouvoir central sur un plan
rapproché, comme le relève la célèbre citation
d'Odilon BARROT, « c'est le même marteau qui frappe ;
seulement on en a raccourci le manche ».
Pour ce qui est de la décentralisation, elle est
fondée sur deux éléments qui sont le transfert des
compétences et des moyens appropriés par l'Etat central aux
collectivités locales, et l'abandon au profit de ces dernières
d'une autonomie financière certaine. Au Cameroun, les CTD sont
constituées par 10 régions, 360communes et 14 villes. Elles sont
dotées d'une personnalité juridique, d'une autonomie
financière, et sont gérées par des organes élus que
sont les conseils régionaux et municipaux. C'est le mode de gouvernance
sur lequel reposent les enjeux de démocratie participative, de bonne
gouvernance et de développement local au Cameroun.
Cependant, en dépit de la volonté de consolider
ce système de gestion sur le plan normatif, notamment de par la
création d'un code général propre aux CTD, on s'avise
à observer que la décentralisation n'aurait pas totalement
comblé les espoirs placés en elle quant à ses enjeux. Il
en est ainsi du cas particulier du développement local qui,
rappelons-le, se veut participatif et concerté.
Selon le Ministère de l'Economie, de la Planification
et de l'Aménagement du Territoire (MINEPAT), «Le
développement local peut être défini comme une action de
développement concertée, réalisée par des
personnes physiques ou morales vivant dans unmême espace
géographique». De cette définition, il se dégage
que le processus de développement des CTD au Cameroun fait appel
à un certain nombre d'acteurs, qui se concertent nécessairement
pour ressortir les problèmes de leur milieu de vie, rechercher et
prioriser des solutions acceptées par tous, et engager des moyens pour
résoudre lesdits problèmes. Parmi ces acteurs, l'on retrouve
essentiellement les populations, qui, tout étant le premier
bénéficiaire dudit processus de développement, en sont
également le protagoniste principal. En effet, il leur est garanti par
le législateur de 2019, la possibilité d'influencer et de
contrôler les initiatives, les décisions et les ressources
affectées à leur propre développement. De même,
elles peuvent à leur guise, initier, concevoir, mettre en oeuvre et
suivre les actions de développement y afférent.
Seulement, pour que de telles actions se concrétisent,
elles nécessitent à la base, un mécanisme de participation
essentiellement basé sur une information de qualité, d'où
l'urgence d'une communication locale efficace. Ceci étant, du moment
où se révèle défaillant le binôme
« communication et participation », l'on aboutit à
la survenance d'un certain nombre d'obstacles au développement des CTD.
Dans la Commune de Soa particulièrement, une telle situation
problématique se manifeste de façon générale
par :
- l'ignorance par la population de sa responsabilité
d'acteur principal du développement local ;
- l'absence d'un cadre de concertation entre les
différents acteurs au développement local ;
- le vide decollaboration ;
- la faible gestation des initiatives locales de
développement ;
- l'éloignement des administrés de l'institution
communale;
- la réticence populaire ;
- la considération péjorative de l'institution
communale ;
- les dissensions occasionnelles entre élus locaux et
populations.
Abordée sous l'angle des Sciences Humaines et Sociales
appliquées à l'Education Permanente, et particulièrement
sous celui de laSociologie des organisations, une telle préoccupation
s'avère problématique dès lors qu'elle permet de remettre
en question l'atteinte efficace des objectifs de performance visés par
le développement des communes en tant qu'organisations. Elle est
davantage pertinente en ceci qu'elle permet d'évaluer l'expression et
l'épanouissement optimal des populations dans leur milieu de vie. En
tout état de cause, il s'agit là d'un questionnement qui pourrait
laisser entrevoir dans la participation défaillante des populations aux
initiatives de développement local, un frein au décollage
socio-économique des CTD camerounaises. Ce qui donne l'impression que la
décentralisation au Cameroun se trouve « entre risques et
espoirs » quant aux enjeux placés en elle.
Pour ce faire, notre étude entend aborder la question
de participation en rapport avec la communication. Pour autant, il ne s'agit
pas de considérer cette dernière sous l'angle professionnel
institutionnel, mais plutôt sous le prisme d'un outil de management au
service du développement des CTD. En d'autres termes, il s'agit d'en
dépasser le sens classique, et de laisser entrevoir ses dimensions
participatives notamment en termes de sensibilisation, de mobilisation
participative, de création d'un cadre local de concertation et de
développement des initiatives locales.
En effet, l'on est admis à croire que telle qu'elle est
pratiquée en l'état actuel dans la Commune de Soa, la
communication communale fait défaut à l'exploitation optimale des
opportunités offertes par la décentralisation d'une part,et des
potentialités humaines de cette localité en vue d'un
développement certaind'autre part. Il apparait dès lors
évidente la nécessité de s'interroger sur ses moyens, son
objet et l'enjeu de ses mécanismes institutionnels.
V. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Nous allons successivement présenter l'objectif
général et les objectifs spécifiques.
V.1 OBJECTIF GENERAL
Notre étude se propose d'analyserles
déterminants de la participation des populations au développement
local, à l'aune du dispositif communicationnel mis place par la Commune
de Soa.
V.2 OBJECTIFS
SPECIFIQUES
De manière
spécifique, il sera question :
- d'évaluer la performance des moyens de communication
communale pour la sensibilisation et la mobilisation participative;
- d'étudier le rapport entre l'objet de la
communication communale et la création d'un cadre local de
concertationpour le développement ;
- d'examinerl'enjeudes mécanismes communicationnels de
la municipalité sur la création d'initiatives locales de
développement.
VI. QUESTIONS DE
RECHERCHE
Il s'agit au regard des objectifs ci-dessus fixés, de
formuler un certain nombre d'interrogations parmi lesquelles une question
générale de recherche, et des questions secondaires.
VI.1 QUESTION GENERALE
Quels sont les éléments communicationnels de la
Commune de Soa qui affectent la participation des populations aux initiatives
de développement local ?
VI.2 QUESTIONS
SECONDAIRES
- Quelle est la performance des moyens de communication de la
Commune de Soa en termes de sensibilisation et de mobilisation participative
?
- Quel est le rapport entre l'objet de communication de la
Commune de Soaet la créationd'un cadre local de concertationpour le
développement ?
- Quel est l'enjeu des mécanismes communicationnels de
cette municipalitésur la création d'initiatives locales de
développement ?
Répondre à ces interrogations nécessite
dès à présent d'envisager un certain nombre
d'hypothèses.
VII. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Dans cette rubrique, nous allons énoncer
l'hypothèse générale et les hypothèses
spécifiques.
VII.1 HYPOTHESE
GENERALE
La participation des populations aux initiatives de
développement local dans la Commune de Soa est tributaire des moyens, de
l'objet et des enjeux communicationnels entrepris par la celle-ci à
l'endroit de ses populations.
VII.2 HYPOTHESES
SPECIFIQUES
- Les moyens de communication de la Commune de Soa sontd'une
performance insatisfaisante en termesde sensibilisation et de mobilisation
participative;
- L'objet de communication de cette municipalité n'est
pas suffisamment favorable à la création d'un cadre local de
concertation pour le développement;
- Les mécanismes communicationnels de cette
municipalité ne sont pas d'un enjeu véritable sur la
création d'initiatives locales de développement.
VIII. INTERETS DE L'ETUDE
Ce travail de recherche revêt à la fois un
intérêt scientifique, académique et professionnel.
VIII.1 INTERET SCIENTIFIQUE
Envisagée sous le prisme des Sciences de l'Animation
pour le Développement, la présente recherche contribue à
l'appréciation des mécanismes et stratégies
d'intégration des populations au développement local dans la
commune de Soa. De manière pratique, elle peut servir de cadre
théorique et opérationnel aux travaux scientifiques portant sur
la question de la mise en oeuvre effective du développement
localparticipatif au Cameroun. Elle constitue par conséquent un moyen
par lequel le domaine des Sciences de l'Animation va apporter, une fois de
plus, sa contribution à l'édification du développement des
CTD dans notre pays. En effet, ce travail s'emploie particulièrement
à reconnaitre une part de responsabilité à la
communication dans le niveau de participation des populations aux initiatives
de développement local. Une responsabilité que nous envisageons
en termes de sensibilisation et de mobilisation participative, de
création d'un cadre local de concertation, et de développement
des initiatives locales.
VIII.2 INTERET
ACADEMIQUE
Sur le plan académique, cette recherche nous permettra
non seulement de satisfaire aux exigences académiques pour l'obtention
du Diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation (DCPJA),
mais aussi et surtout d'acquérir des aptitudes nécessaires pour
mener avec méthode des travaux de recherche qui obéissent aux
exigences des normes d'investigation scientifique.
VIII.3 INTERET
PROFESSIONNEL
Sur le plan professionnel, nous abordons un thème qui
s'intéresse aux questions d'amélioration du processus de
participation des populations au développement local, et partant de leur
propre épanouissement. Cette étude permettra aux Sciences et
Techniques de l'Animation, des Loisirs et de l'Education Civique (STALEC)
d'apporter une considération nouvelle sur le développement
participatif local au Cameroun, et dans la commune de Soa en particulier.
IX. DELIMITATION DU
SUJET
IX.1 DELIMITATION
SPATIALE
Eu égard au temps et à la disponibilité
financière, nous avons limité nos travaux à la Commune de
Soa. Ce choix s'explique par le fait que Soa est une ville cosmopolite, un lieu
de rencontre de personnes de diverses origines sociales et culturelles. On y
retrouve toutes les catégories sociales, et les ressortissants de
presque toutes les régions du pays. De ce fait, elle constitue un lieu
propice à notre étude en raison des enjeux et défis
organisationnels que peut présenter une telle composition cosmopolite.
En effet, sous l'angle du Management des organisations,plus un groupe est
constitué de personnes d'origines diverses, plus son organisation
réussie permet une exploitation optimale de ses ressources toutes aussi
diverses et facteurs importants de développement.
IX.2 DELIMITATION
TEMPORELLE
Pour ce qui est de l'aspect temporel, notre recherche
s'effectue sur une période d'un an, à savoir l'année 2020.
En effet, cette étude se focalise dans le temps, sur l'évaluation
du Plan Communal de Communication de la Commune de Soa pour l'exercice 2020,
première année de mandature des élus locaux actuels. Mais
davantage, elle s'inscrit dans l'actualité de la mise en oeuvre
effective d'un développement local concerté au Cameroun.
X. METHODOLOGIE
X.1. DEMARCHE
La méthode peut être perçue comme le
cheminement scientifique qui mène vers la découverte de la
réalité objective. Pour nous, il s'agit justement ici de
préciser la démarche dont nous allons nous servir afin de
parvenir aux résultats de notre recherche. En effet, trois (03) phases
fondamentales déterminent notre démarche, à savoir :
la pré-enquête, l'enquête proprement dite, ainsi que
l'analyse et le traitement des données collectées.
Dans la phase de pré-enquête, nous avons
opté pour la recherche documentaire, et l'observation directe et
participante. Ces approches nous ont permis, d'une part, d'avoir connaissance
de la production livresque et webographique relative à la communication
en communale et la participation des populations au développement local.
Et d'autres part, elles nous ont permis de vivre in situ, les
réalités tant de la communication communale, que de la
participation des populations au développement local dans la Commune de
Soa.
Dans la deuxième phase de notre travail, nous aurons
recours aux entretiens et aux enquêtes par questionnaire. Ces approches
nous permettrons de collecter des données qualitatives et quantitatives.
En ceci, nos sources sont constituées tant des responsables municipaux,
que des populations locales et de certaines personnes ressources
(autorité traditionnelles et responsables de la société
civile...).
Quant à l'analyse et le traitement des données,
les méthodes d'analyse de contenu et statistique nous serons d'un
intérêt capital pour l'atteinte de nos objectifs. Elles vont nous
permettre d'étudier de manière approfondie les résultats,
afin d'en déterminer de façon objective les principaux
éléments significatifs.
X.2. SOURCES
Les sources utilisées dans le cadre de notre
étude sont notamment les sources orales à travers les entretiens
et enquêtes, les sources écrites à savoir les archives et
ouvrages, les sources iconographiques telles que les graphiques et cartes, et
les sources wébographiques.
X.3. VALIDATION DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES
DONNÉES
Elle consiste en la vérification de la
compréhension des libellés des items et des différentes
questions. Il a donc été question ici de soumettre nos
instruments à l'appréciation de nos encadreurs, des personnes
compétentes et des personnes ayant des caractéristiques
semblables à celle de notre population d'étude. Cette validation
s'est faite aussi bien en interne qu'en externe.
En ce qui concerne la validationinterne,il a
été question ici de soumettre notre questionnaire et guides
d'entretien à l'appréciation de nos encadreurs de recherche.
Cette appréciation a porté sur la structuration, la pertinence,
la cohérence et la densité des questions par rapport à nos
hypothèses de recherche.
La validation externe quant à elle s'est faite à
base d'un échantillon représentant les caractéristiques de
notre population cible. Dans cette phase, il était question de tester
nos outils de collectes de données dans l'optique d'évaluer
l'efficacité des moyens d'investigation, la fluidité des
questions et de prendre en compte les observations et les remarques
susceptibles de combler les lacunes relevées.Cette validation a ainsi
permis après amendements non seulement de se rassurer sur les
formulaires administrés lors de l'enquête proprement dite, mais
aussi sur les résultats obtenus de l'enquête sur le terrain.
X.4. ECHANTILLONNAGE ET MÉTHODE DE COLLECTE DE
DONNÉES
Il sera question dans cette partie de décrire la
population cible, les techniques d'échantillonnage et présenter
l'échantillon de l'étude.
X.4.1. POPULATION
D'ÉTUDE
Définir la population d'étude revient à
circonscrire avec exactitude les personnes cibles que l'on veut interroger pour
notre étude. De ce fait, la population d'étude doit
répondre à un ensemble de caractéristiques
spécifiques. Ainsi, les personnes interrogées sont celles qui ont
un rapport avec aussi bien la communication communale que la participation au
développement local. De manière précise, il s'agit
desmembres de l'exécutif communal, du personnel de la communication
communale, des autorités traditionnelles, et des populations de la
Commune de Soa.
Une telle circonscription s'est opérée à
partir d'un ensemble de critères de sélection à
savoir :
- pour l'exécutif communal : être un élu
local, maîtriser la vision globale de développement de la commune,
et maîtriser la vision globale et le dispositif de communication de la
Commune ;
- pour le personnel de la communication : maîtriser
la vision globale du développement de la commune, maitriser la vision
globale et le dispositif de communication de la commune, maitriser les aspects
techniques de la communication municipale, et avoir conçu le plan de
communication de la commune ;
- pour les autorités traditionnelles : être
à la tête d'une chefferie traditionnelle de la commune, jouir de
la légitimité des populations, et être en collaboration
avec la Mairie ;
- pour les populations enfin : Avoir résidé
dans la ville depuis sept (07) ans au moins, être membre d'un groupe
organisé, et avoir entre 19 et 35 ans.
X.4.2. TECHNIQUE
D'ÉCHANTILLONNAGE
L'échantillonnage est la sélection d'un nombre
d'unité faisant partie de la population d'étude. Etant
donné que notre population d'étude est vaste, il est donc propice
de recourir à un échantillon. Pour ce faire, le
prélèvement de cet échantillon s'est fait par un choix
raisonné, dans le souci d'obtenir un maximum de garantie ou
d'objectivité.
Ainsi, pour mener à bien notre travail, un entretien
préalable s'est fait avec les autorités municipales. Celui-ci
concernait notamment la prise de contact à la Mairie de Soa
auprès de la Secrétaire Générale. Après
autorisation d'enquête, nous avons pu obtenir des données
monographiques sur la Commune qui nous ont révélé que la
population de la Commune de Soa est évaluée à 69 084
âmes selon un recensement de 2015. C'est par rapport à ce nombre
que l'échantillon a été prélevé pour notre
étude.
X.4.3. L'ÉCHANTILLON
DE L'ÉTUDE
L'échantillon est la partie représentative d'une
population dans une étude. Dans le cadre de notre travail,
considérant l'aspect développement, nous avons
décidé de concentrer notre échantillon sur la population
active et la société civile.Ainsi, notre échantillon est
de 100 responsables des associations civiles actives sur le territoire de la
commune.
X.5. DEROULEMENT DE LA COLLECTE DE DONNEES ET DIFFICULTES
RENCONTREES
Cette partie a pour but de faire part du déroulement de
nos investigations et de ressortir les difficultés auxquelles nous avons
fait face.
X.5.1. DÉROULEMENT
DE LA COLLECTE DES DONNÉES
Le déroulement de collecte de données s'est
effectué durant la période du 03 au 29 juin 2021. En effet, en
date du 24 mai 2021, nous avons sollicité par correspondance, une
autorisation d'enquête de la part du Maire de la Commune de Soa.
Après accord favorable en date du 1er juin 2021, nous avons
commencé nos entretiens avec les autorités traditionnelles le 03
juin 2021. Par la suite, notre enquête s'est poursuivie avec les leaders
d'association et la responsable de la communication de la Mairie de Soa. C'est
au terme de ces rencontres que nous avons pu obtenir les informations
nécessaires à la construction de notre base de données.
X.5.2. TECHNIQUE DE
TRAITEMENT DES DONNÉES
Cette phase de l'étude a nécessité une
attention particulière du fait du dépouillement de nos
données à partir du logiciel Excel. C'est ainsi qu'avec les
exemplaires récupérés, nous avons procédé au
décompte et à l'analyse des données
récoltées, puis à l'interprétation des
résultats obtenus. Une analyse descriptive a été faite et
les résultats ont été exprimés sous forme
d'histogrammes et de diagrammes en secteur. Le seuil de 5% a été
considéré comme significatif.
X.5.3. DIFFICULTÉS
RENCONTRÉES
Durant notre investigation sur le terrain, nous nous sommes
heurtés à difficultés peu considérables. Il s'agit
entre autre de la difficulté d'accès aux zones reculées de
la commune. Mais la difficulté la plus significative à relever
ici est celle de la disponibilité des autorités à
entretenir. Au niveau de la Mairie particulièrement, nous avons
été obligés de nous contenter du seul entretien avec la
Chargée de la communication, le Maire étant constamment en
déplacement. Toutefois notons-le, l'entretien avec ladite responsable a
suffi à combler dans l'ensemble, nos attentes envers la
municipalité.
XI. ANNONCE DU PLAN
D'ETUDE
Notre étude portant sur la communication communale et
le développement local participatif dans la Commune de Soa, s'articule
autour de cinq chapitres en plus de l'introduction et de la conclusion.
Le chapitre I présente la définition des
concepts, la revue de la littérature, les théories explicatives
et le cadre de l'étude.
Le chapitre II quant à lui s'intitule : «impact
des moyens de communication sur la sensibilisation et la mobilisation
participative ».Il traite des avantages d'un moyen de communication
fonctionnel et adapté à la cible pour la sensibilisation et la
mobilisation des populations.
Le chapitre III est intitulé « Objet
communicationnel et création d'un cadre de concertation local». Il
traite de la nécessité d'un objet de communication axé sur
la concertation entre les acteurs locaux du développement local dans la
Commune de Soa. Il contribue à la plénitude du
développement concerté.
Le chapitre IV énoncé « Enjeux
communicationnels et gestation d'initiatives locales de développement
». Il établit le lien indéfectible et l'importance de
focaliser les enjeux de la communication communale sur la gestation des
initiatives locales de développement dans la Commune de Soa.
Le chapitre V enfin, intitulé « Redynamisation de
la communication communale en vue de l'effectivité d'un
développement participatif dans la Commune de Soa », émet
des propositions pour solutionner les problèmes identifiés.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Il est une évidence que tout sujet de réflexion
ne nait de manière spontanée. Il peut découler d'un
constat fait dans la vie ou d'une représentation qu'on se fait, ce qui
peut très souvent conduire à une mauvaise appréhensiondes
termes clés qui le structurent. C'est pourquoi il est judicieux pour
nous de définir les concepts qui se rapportent à notre
étude. De façon pratique, il s'agit de recenser non seulement les
écrits qui ont traité de la communication communale et du
développement participatif, mais aussi de situer notre recherche par
rapport à l'ensemble des écrits sur le thème afin d'en
ressortir l'originalité. Ainsi, ce chapitre est essentiellement
basé sur quatre points à savoir :la définition
des différents concepts évoqués dans notre
étude ; la convocation, à travers la revue de la
littérature, des points de vues d'auteurs qui ont un lien avec
l'objet de notre étude; la convocationdes théories qui nous
permettent de vérifier nos hypothèses de recherche et enfin, la
présentation du cadre de notre étude.
I. DEFINITION DES CONCEPTS
Afin de lever toute équivoque qui pourrait naître
du caractère polysémique des mots ou d'une représentation
mentale abstraite et générale, nous veillerons à rendre
plus explicites les termes importants qui gravitent autour de notre
thème. Il s'agira ici de définir les concepts
de communication communale, développement participatif,
etdéveloppement local.
I.1 COMMUNICATION
COMMUNALE
Définir le concept de communication
communale nécessite d'évoquer dans un premier temps les notions
de communication et de commune, avant d'en envisager le collectif selon
l'entendement de notre étude.
I.1.1. NOTIONS DE COMMUNICATION ET DE COMMUNE
v
Communication
De son étymologie latine « communicare » qui
signifie « mettre en commun », la communication estdéfinie
comme un processus d'interaction et de transmission d'informations. Elle
provient du terme « communicare » qui signifie
« mettre en commun ». Elle peut de ce fait être
considérée comme un processus d'échange via lequel les
individus établissent des liens dans la société.
Pour Le petit Robert, communication vient du verbe
« communiquer » qui consiste à transmettre, recevoir
et échanger des informations. C'est l'action d'établir une
relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu'un.
Selon les pensées sociales, particulièrement
pour Emile Durkheim, l'Homme étant fondamentalement égoïste,
l'harmonie dans la société ne peut être donc maintenue que
par la « conscience collective ». Pourtant, la
société fonde les relations humaines qui, ne sont possibles que
par l'établissement d'un contact à travers la communication. En
clair, la communication consiste à transmettre un message afin
d'établir un contact entre deux ou plusieurs individualités dans
la société.
De façon générale, la communication
exige des participants (émetteur/récepteur) ; un
message ; des canaux ; un effet ; un feed-back ;
et un contexte. Il existe plusieurs types de communication parmi lesquels nous
pouvons exclusivement citer :
- la communication interpersonnelle
Elle met en exergue une interaction entre deux ou plusieurs
personnes dans un groupe. C'est la communication personne à personne.
Elle peut s'apparenter à la communication de groupe.
- la communication de groupe
Ici, le message cible une catégorie d'individus bien
définie. Il est modelé en fonction de sa compréhension et
de sa culture propre. Elle peut se révéler complexe car prenant
en considération la taille du groupe, sa fonction et la
personnalité des membres le composant. Au sein d'une entité, ce
type de communication peut être interne, les groupes étant
constitués de catégories de personnels ou de membres d'un
service. De même, elle peut être externe car ciblée vers
certaines parties prenantes extérieures à l'organisation.
- la communication institutionnelle
Elle s'opère dans le cadre d'une organisation, que peut
représenter l'émetteur en raison de sa fonction.
- la communication de masse
Elle consiste pour un ou plusieurs émetteurs
liés entre eux, à s'adresser à tous les récepteurs
disponibles. C'est l'apparition des notions d'organisation de masse qui est
à son origine. Elle comporte quatre éléments à
savoir la standardisation, le Fordisme, le taylorisme et la publicité.
On parle alors de media de masse, dont en font partie la
télévision, la radio, la presse écrite, etc.
Ayant dès à présent abordée la
notion de communication, nous pouvons nous intéresser à celle de
commune.
v Commune
C'est la collectivité territoriale de base de
l'organisation administrative de l'Etat décentralisé.
D'après Encarta (2009), il s'agit d'une entité formée par
l'ensemble des habitants ayant en partage un territoire, une vision plus ou
moins collective du développement, ainsi qu'un exécutif par eux
élu et chargé de promouvoir le développement local. Cette
définition donne un aperçu global à la composition de la
commune et de sa fonction politique en tant que collectivité
territoriale. Elle évoque alors l'exigence d'une population, d'un
territoire, des organes d'administration localement élus, et d'une
vision ou culture commune du développement.
Au terme de l'article 147 de la loi du 24 décembre
2019 portant CGCTD au Cameroun, « la Commune est la
Collectivité Territoriale de base. Elle a une mission
générale de développement local et d'amélioration
du cadre et des conditions de vie de ses habitants ». Elle couvre le
territoire d'un arrondissement, jouit d'une personnalité juridique et
d'une autonomie administrative et financière. Elle s'administre
librement par des organes élus en son sein, et bénéficie
de compétences non exclusives et de ressources appropriées de la
part de l'Etat qui en assure la tutelle.
Principale détentrice de la responsabilité de
développement local et d'amélioration des conditions de vie des
populations, la commune est appelée dans une approche participative,
à mettre en oeuvre un ensemble de mécanismes destinés au
rapprochement, et à l'implication desdites populations dans la gestion
des affaires les concernant. Comment appréhender à présent
le collectif « communication communale » dans le cadre de
notre étude ?
I.1.2. LA NOTION DE COMMUNICATION COMMUNALE PROPREMENT
DITE
La communication sur le plan communal renvoie à
l'ensemble des actes institutionnels qui organisent les échanges et le
partage de l'information sur le territoire d'une commune. Elle s'opère
à la fois sur le plan vertical qu'horizontal.
Verticalement, elle consiste de manière
générale en une information publique sur la vie de la commune,
ses activités, ses orientations stratégiques, et dans une
certaine mesure, en la publicité de son territoire afin d'attirer des
investissements. Au-delà de cette mission d'information publique, la
communication communale vise également à influencer les
représentations et les comportements des habitants de la commune. De
même, elle rend possible l'instauration d'un lien de proximité
propice à la sensibilisation, à la mobilisation, au dialogue, et
à la concertation autour des objectifs de développement. En ce
sens, elle est très souvent désignée de
« communication de proximité », car permettant une
interaction consensuelle basée sur la prise en compte des aspirations de
tous, et orientée vers la satisfaction de l'intérêt
général. Elle devient alors selon Claude NEUSCHWANDER
« l'art de diffuser une information dans des conditions telles
que ceux auxquels elle s'adresse puissent y réagir. »
Dans le sens horizontal, elle se rapporte plus à
l'échange d'informations entre les populations elles-mêmes, ou
encore au sein de l'appareil municipal. Pour ce qui est particulièrement
des populations, il s'agit non seulement de la redistribution de l'information
reçue par l'institution municipale, mais aussi d'un partage
d'idées et de réflexions à travers des réseaux
sociaux communautaires. Elle a donc pour principal avantage la mise sur pied de
cadres informels de concertation, propice l'émergence d'une vision
commune de développement.
En définitive, la communication communale s'entend dans
le cadre particulier de cette étude, comme un mécanisme
interactif et transmissif qui crée ou entretient des rapports de
collaboration entre l'appareil municipal et les populations au sein de la
Commune de Soa. De manière opérationnelle,il s'agit de l'ensemble
des élémentsemployés par cette commune, dans le but de
rendre accessible l'information sur sa vie publique, et de garantir en retour
l'intervention effective de la population dans le processus de
développement local. Inversement, il s'agit également des
mécanismes employés par les populations pour échanger avec
la municipalité. Elle intervient dès lors dans un sens
strictement vertical, et se décline en termes de moyens, d'objet et des
enjeux informationnels mis en place par la Commune de Soa.Qu'en est-il alors du
concept de développement participatif ?
I.2 DEVELOPPEMENT
PARTICIPATIF
Le concept de développement participatif fait appel
à deux vocables dont il est nécessaire de préciser le
contenu de prime abord.
I.2.1. LES NOTIONS DE DÉVELOPPEMENT LOCAL ET DE
PARTICIPATION
v
Développement local
Le développement est un concept polysémique
dont l'emploi est tributaire du champ dans lequel on souhaite
l'appréhender. Dans son sens premier, c'est l'ensemble des stades par
lesquels passe un organisme pour atteindre sa maturité. Il fait
référence à la croissance, l'évolution, le
progrès, et dans une certaine mesure, à l'amélioration
qualitative et quantitative des conditions d'existence des individus. Selon
SIMO D. (1998, page 35), « le développement peut se
concevoir comme un processusdynamique de changement de l'environnement, naturel
ou sociétal, en vue de latransformation de la condition de
l'homme ».A la suite de cette conception, il se dégage
deux dimensions du développement à savoir une dimension
quantitative et une autre qualitative.
Le développement quantitatif se traduit
parl'accumulation (individuelle ou collective) d'une certaine quantité
de biens oupar la réalisation d'un certain nombre de performances
économiques ou socialesstatistiquement mesurables. C'est certainement
l'aspect le plus visible du développement, et se mesure par des
indicateurs tel que le niveau du ProduitIntérieur Brut(PIB), la valeur
du Produit National Brut (PNB),l'industrialisation, l'urbanisation, la
maîtrise de la haute technologie, les infrastructureséconomiques
et sociales. Une telle vision quantitative qui ramène le
développement à la croissance, soit un processus linéaire
et matérialiste, peut s'avérer limitative et dépendante de
l'évolutionnisme. Toutefois, elle n'en demeure pas moins un
préalable, une étape incontournable sans laquelle on ne pourrait
parler de développement certain. Cependant, pour affirmer un état
de plein épanouissement de l'Homme, cette vision doit être
complétée d'une dimension qualitative.
Le développement qualitatif consacre l'Homme au centre
de toute action. Principal bénéficiaire du développement,
il en est également le premier acteur. Il s'y positionne autant à
la source qu'à la finalité. C'est sur lui que les actions
concrètes de développement sont visibles, car c'est à lui
qu'elles profitent.Pourtant, cet aspect qualitatif n'est possible que si les
hommes sont animés d'un esprit, d'une idéologie ou encore d'une
culture de développement.
Traitant cependant du concept particulier de
développement local, il est né il y a une vingtaine
d'année d'une prise de conscience selon laquelle l'efficacité des
politiques d'aménagement d'un territoire n'est possible qu'en s'appuyant
sur une organisation des volontés locales. Il s'agit alors d'un
processus dynamique et évolutif qui fait appel à une intervention
concertée, et mise en évidence par un ensemble d'initiatives
locales.
Evoquant en ce sens sa dimension endogène, Xavier
GREFFE (1984, page 14) considère le développement local tel
« un processus de diversification et d'enrichissement des
activités économiques et sociales sur un territoire, à
partir de la mobilisation et de la coordination des ressources et de ses
énergies ». Partant de cette définition, il
ressort que le développement local fait intervenir à la base, une
expression de solidarité qui crée des liens sociaux et une
volonté commune axée sur la mobilisation de ressources
endogènes pour l'atteinte d'une vision commune. De même, il est
doté d'une double dimension économique et sociale à
travers laquelle l'épanouissement des habitants est rendu possible.
Selon le Guide Méthodologique de Planification
Régionale et Locale du Ministère de l'Economie, de la
Planification et de l'Aménagement du Territoire (MINEPAT) (2010,page 16)
le développement local peut être défini comme une
action de développement concertée, réalisée par
des personnes physiques ou morales vivant dans unmême espace
géographique.De cette définition, il se dégage une
fois de plus l'exigence d'une concertation préalable, une vision commune
aux différents acteurs au développement, à l'issu de
laquelle résulte une action directement bénéfique à
l'ensemble de la collectivité.
Au demeurant, l'on pourrait comprendre dans le contexte de
cette étude que le développement local renvoie à toute
action qui induit l'épanouissement d'une communauté, et qui
résulte d'une volonté acceptée de tous les acteurs y
engagés. Il fait alors intervenir un ensemble d'acteurs pris à
la fois sur le plan national et local. Que dire dès lors de la
participation ?
v
Participation
D'après le dictionnaire des synonymes (1999), la
participation se définit comme un acte, un objet. Vu comme un acte, elle
fait référence à l'adhésion, l'appui, la
collaboration, l'engagement, la coopération,le partage, et le soutien.
En tant qu'objet en revanche, elle se réfère à la
contribution, à l'apport, et à la souscription.Ainsi dans son
sens littéral, participer veut dire prendre part à quelque chose,
adhérer,assister, se mettre de la partie, se joindre à, se
mêler, s'impliquer dans une action ou un projet.
De cette définition, il ressort particulièrement
deux approches de la participation dont l'une passive, et l'autre au sens
actif. Compris dans le sens passif, participer renvoie à assister,
à être présent sans impacter le cours des décisions
ou des événements. Pourtant, dans son sens actif, participer
évoque une implication, une responsabilisation, une contribution directe
dans l'action.Pour SOME J. B. Z. (1984, 92),
Le terme participer veut dire prendre part et suppose que
l'on est élément dans un processus où les
éléments sont complémentaires. Pour prendre part, pour
participer, il est essentiel d'avoir conscience de l'objet visé, de
l'importance de cet objet et du rôle exact qui lui est
assigné.
En effet, participer suppose donc d'être partie
intégrante dès la définition des objectifs, la recherche
desmoyens, ainsi qu'àla réalisation de l'action.Ainsi dit, la
participation se révèle être un processus volontaire
quivise l'intégration et l'implication de tous les acteurs de
l'organisation.En outre, il faut préciser que dans l'approche
participative, cette implication des acteurs locaux suppose la satisfaction
finale de leurs besoins de départ. C'est dire qu'au-delà des
étapes de prise de décision et de réalisation, la
participation s'étend à la jouissance effective des
résultats obtenus de l'action.
Sur le plan historique cependant, l'observation des nombreux
échecs des stratégies de développement entreprises par le
sommet stratégique a fait naître l'urgence de la prise en compte
des besoins de la base opérationnelle. En effet, à la suite des
indépendances, la centralisation des pouvoirs étant au coeur des
systèmes politiques à conduit à la négligence des
populations dans le processus de prise de décision. Pourtant, selon
MULLERcité par ABAKOU (2019, page 11), « Le seul moyen de
réussir une politique c'est d'en confier la réalisation à
ceux qui ont intérêt qu'elle réussisse ».Par
conséquent, l'urgence d'une réforme se fit ressentir, d'où
la naissance d'un mécanisme de participation indéfectiblement
commun à tous projets de développement social.
Selon MEISTER (1970, page 14), la participation acquiert
différentes formes en fonction de la motivation qui anime l'individu. On
distingue donc :
- la participation de fait qui naît instinctivement du
fait d'un sentiment d'appartenance à une communauté. Elle est
involontaire et caractérise les sociétés
traditionnelles ;
- la participation provoquée qui est incitée de
l'extérieur dans le but de susciter l'implication de
l'individu ;
- la participation volontaire qui est une initiative propre et
désirée de l'individu sans intervention
extérieure ;
- la participation spontanée qui est
intermédiaire aux participations de fait et volontaire ;
- la participation imposée qui émane d'un
désir d'organisation inhérent au groupe, ou encore à une
influence extérieure ;
Toutefois, cette classification intervient en marge de
plusieurs autres telles que celles de GOUSSAUT et de SCHAWRZ. Pour le premier
en effet, la participation s'opère soit de manière formelle, soit
par effet d'imitation, ou encore par responsabilité. Pour le second par
contre, il existe cinq catégories de participation à savoir la
participation par contribution, la participation par intégration, la
participation par insertion, la participation par engagement, et celle par la
prise en charge.
En résumé, ces différentes
considérations se complètent dans la mesure où le
mécanisme de participation reste le même peu importe la motivation
qui anime la population engagée. Pour ce qui est du développement
local cependant, l'engament et la responsabilité sont des sources de
motivation appropriées parce-quemettant en exergue une nette prise de
conscience du rôle à jouer par les populations dans leur propre
développement. En effet, elles en sont concomitamment principale actrice
et bénéficiaire.
Dans le cadre de cette étude, la participation
évoqueune prise de conscience de sa responsabilité,
etuneimplication effective dans le processus d'initiation, de prise de
décision et de réalisation, suivie d'unejouissance
définitivedes actions de développementpar les populations de la
Commune de Soa. Comment comprendre à présent le collectif
développement et participation ?
I.2.2. LA NOTION DE DÉVELOPPEMENT PARTICIPATIF
PROPREMENT DITE
D'emblée, le développement participatif
désigne, dans le champ de l'aide au développement, une approche
opérationnelle qui cherche à susciter l'implication des
bénéficiaires dans la conception et la mise en oeuvre des
interventions.
Selon la Banque Mondiale (1992), le développement
participatif est à la fois une fin et un moyen de développement.
En tant que fin, il constitue un idéal selon lequel le
développement durable résulterait de l'action responsable de
citoyens politiquement murs, et qui agiraient via des institutions
électives, associations, et des organismes dans le cadre d'une
société démocratique et libre. Et en tant que moyen, il
contribuerait à l'atteinte effective du développement
socio-économique.
Abordé sous l'angle de la participation, le
développementdésigne une approche qui traduit l'implication
effective des populations dans le processus de conception et de mise en oeuvre
des actions de développement de leur communauté. Il évoque
par ailleurs une participation active, ettraduitune volontéde
développement endogène. En effet, ce caractère
endogèneprévoit que les acteurs locaux se positionnent en
véritable décideurs, en fixant librement à partir de leur
aspirations propres, un cadre stratégique de développement dont
l'appui extérieur intervient sans condition, ni objectif
préalablement défini par l'accompagnateur.
De même,le développement participatif repose sur
des valeurs de démocratie participative, de redevabilité et de
responsabilité sociales des populations. La démocratie
participative donne la possibilité à toute personne,
entité individuelle de la collectivité, le pouvoir de participer
aux initiatives de développement local peu importe l'âge et le
sexe. Pour ce qui est de la responsabilisation sociale, elle insiste sur la
conscientisation du citoyen sur le rôle qu'il est appelé à
jouer dans le développement de la collectivité, et du pouvoir
d'action dont il dispose.
Dans le cadre particulier de cette étude, le
développement participatif va au-delà du sens strict des
approches participatives se confondant aux simples dialogues participatifs et
échanges ritualisés où les populations ne font
qu'adhérer aux analyses et choix des dirigeants élus. Il s'agit
d'une logique d'amélioration des conditions de vie des populations de la
Commune de Soa, à travers la satisfaction des besoinsrelevés par
eux-mêmes. Elle s'articule alors à différents
égardsà savoir la sensibilisation et la mobilisation
participative, l'existence d'un cadre de concertation et la création
d'initiatives locales. Quid alors des écrits sur la communication
communale et le développement participatif ?
II. REVUE DE
LALITTERATURE
Aux fins d'éviter les redites et de justifier
pleinement les contresens, ou encore les
« révolutions » dans notre domaine d'étude,
il est nécessaire de rappeler dans une approche thématique,
l'état d'avancement des connaissances sur la communication communale et
le développement participatif. Il s'agit donc en occurrence, de faire le
tour de la question sur le développement participatif d'une part, et
d'autre part, sur la communication communale.
II.1 LITTERATURE SUR LE
DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF
La participation des populations est reconnue de nos jours
telle une condition inébranlable du processus de développement.
Elle est la clé du développement durable sans laquelle toute
intervention visant l'amélioration réelle et durable des
conditions de vie des populations est vouée à l'échec.
La notion de développement participatif prend son
ampleur à la suite de la critique de l'Etat autoritaire et
développementaliste. Avec les ajustements structurels des années
1980, on assiste à la chute du « plein d'Etat » qui
conduit à la démocratisation du développement et à
la libération des initiatives locales. Le Développement
Participatif devient une notion hégémonique et intéresse
autant les Etats et les institutions internationales, que les organisations de
la société civile. Les projets de développement sont
focalisés sur le local et viennent renforcer la décentralisation
dans l'optique de lutter contre la pauvreté, promouvoir la bonne
gouvernance, la démocratisation, l'égalité de genre, etc.
A partir des années 2000, la participation apparait au
centre des préoccupations des institutions de Bretton-Woods. Elles
demandent aux Etats, pour pouvoir recevoir de l'aide, d'établir leur
propre politique de développement avec la participation de la
société civile. Le développement participatif se consolide
alors avec des approches telles quethe Participate Action Research
(PAR), the Participate Rural Appraisal (PRA), et les
méthodes actives de recherche et de planification participative (MARPP).
Pourtant, à certains égards, ces démarches se
révèlent complexes pour les locaux,présentant la
participation tel un mécanisme passif visant à recueillir l'avis
et l'adhésion des populations à des initiatives
préalablement conçues par des partenaires.
Allant dans le sens de la participation citoyenne, Marie HURAR
(2011) dans un article publié dans le Groupe Européen pour la
Solidarité, reconnait une importance indéniable de la
participation au renouveau démocratique. Cependant, elle relève
que cette participation se résume plus à de la
représentativité à travers l'institution des instances peu
fiables et efficaces, et dont l'action se ramène à un droit de
parler plutôt qu'à un droit d'agir.
Pour Mohammed Sidi SECK et Patrick D'AQUINO cités par
KOUAKOU (2014), l'approche participative du développement fonde une
intervention active de la population locale. Elle va au-delà des simples
consultations et institue un cadre de concertation et des outils de
planification. Ils préconisent dans l'applicationde l'approche
participative, l'implication significative du principe
d'endogénéité.
Pour SECK et D'ACQUINO, l'acteur local doit être
transformé en décideur local qui ne demande qu'à recevoir
un appui extérieur sans contrainte préalable. Il doit fixer ses
priorités en fonction des ressources disponibles, et il lui revient la
responsabilité de choix en cas d'incertitude. Il s'agit de lui
reconnaitre une légitimité politique indéniable au
détriment d'un droit de consultation.
Parlant de l'approche participative dans la mise en oeuvre des
projets dans la Vina, GBWAH Emilie (2012) établit le dynamisme et la
complexité du concept de participation. Selon elle, le
développement n'est possible que s'il implique la participation, et il
engendre des problèmes liées à celle-ci. Ces
problèmes vont de l'ordre de la simple
« participation-intégration » à la
« participation-démocratisation » ou dynamique de
changement.Cette participation établit l'implication effective des
populations locales dans les projets les concernant, une implication
perceptible par un changement de leurs conditions de vie.
Au demeurant, abordant le fondement du développement
participatif, ces différents auteurs s'accordent sur le fait que la
population locale occupe une place centrale dans le processus de
développement. Son action la fonde en tant que principal décideur
actif et bénéficiaire de l'action de développement. Il lui
est reconnu une responsabilité à la fois politique, sociale et
communautaire, lui permettant de prendre conscience des enjeux
décisionnels qui lui incombent, et d'une gestion durable des
potentialités locales disponibles.
Au-delà de ces considérations,notre
étude s'attèle à considérer le développement
participatif sous le double angle de l'action et de la finalité.
Conçu comme une action, le développement participatif exige de
susciter etde prendre en compte les initiatives émanant de la
collectivité locale et de ses aspirations. Il vise tout d'abord
l'exploitation des ressources locales disponibles, avant de s'accorder un
potentiel appui exogène.Une telle démarche présente un
enjeu majeur dès lorsqu'elle permet, en plus de la valorisation des
potentialités locales, de garantir l'aboutissement à des
solutions adaptées dans lesquelles s'identifieraient les populations.
L'élément clé de cette action étant
l'endogénéité.
Conçu telle une finalité, le
développement participatif induit la satisfaction perceptible des
besoins de toutes les composantes sociales de la collectivité, à
l'immédiat et sur le long terme. Elle est fruit d'une action
concertée, et panacée immédiate et durable au profit de
l'intérêt commun local.
II.2 LITTERATURE SUR LA
COMMUNICATION COMMUNALE
La communication occupe une place primordiale au sein de
toute organisation. Sur le plan communal en particulier, elleest d'une
importance capitale en raison des relations stratégiques que doit
entretenir une commune autant sur le plan interne qu'externe.
Abordant l'importance d'une bonne pratique de la communication
au niveau communal, le Guide de communication communale de la République
de Mauritanie (2015,page 7-8) insiste quant à son impact sur la
participation, le sens des responsabilités et le consensus en ces
termes :
En effet la bonne pratique de la communication
améliore la qualité des échanges qui a leur tour
améliorent très souvent les résultats du processus
engagé, car favorisant la participation de tous, le sens des
responsabilités et le consensus.
Il est donc pour nous nécessaire de souligner que la
communication présente un enjeu majeur dans l'accomplissement de
missions de la commune. Pour ce faire, il est important pour ses acteurs d'en
prendre conscience, et de s'atteler non seulement à une bonne pratique
de la communication interne et externe, mais aussi à la maîtrise
des outils et des différentes techniques de communication.
De surcroit, selon ce guide, la communication demeure sur le
plan communal, un puissant vecteur de mobilisation des citoyens autour des
affaires publiques locales, et partant, d'instauration de la transparence dans
la gestion de la chose publique locale. En effet, il rappelle qu'au-delà
d'être la chose des élus, la commune est aussi un patrimoine
commun. Pour cela, sa gestion est impérative aux conditions de
redevabilité et d'implication des populations via la concertation et la
participation, afin de favoriser le maintien de la confiance et le
développement de l'esprit de citoyenneté locale.
Abordant les portées interne et externe de cette
communication, MENGOUNG André cité par ABAKOU (2019, page 30)
relève que sur le plan interne, la communication se présente
comme un outil de gestion indispensable à un climat relationnel
harmonieux, et par conséquent, au bon fonctionnement de l'administration
municipale.
En ce qui concerne de la communication externe, il indique que
les élus municipaux doivent répondre à un ensemble
d'obligations à l'endroit de leurs électeurs. Il s'agit notamment
dans le sillage de la représentativité, de prendre des
décisions pour le bien-être de la collectivité, et de mener
une communication suivie avec leurs concitoyens sur la vie publique et
administrative de la municipalité.
En sus, l'auteur insiste sur l'importance du caractère
multidirectionnel de cette communication. Pour lui, elle doit inclure une
consultation permettant à la municipalité d'être
informée sur les attentes de la population, afin de l'impliquer dans la
prise de décision. Ainsi, un des objectifs de la communication communale
serait de se tenir simplement à l'écoute de la population quant
à ses besoins en termes d'orientations de base, d'objectifs de
développement, de choix des priorités, d'affectation et
d'aménagement des ressources et des services offerts.
Cependant, au-delà des aspects liés au
relationnel et à l'engagement envers les populations, la portée
de la communication en milieu communal s'étend sur un ensemble de
missions. En effet, le Courrier des Maires et des Elus locaux (n°?284
novembre?2014, IV) présente 06 missions principales habituellement
reconnues à la communication des collectivités territoriales
à savoir :
- une mission citoyenne : reconnue par
la loi, elle consiste à rendre compte de l'action des institutions
élues, à rendre lisible la décision publique, à
animer la vie démocratique locale pour favoriser la participation des
habitants ;
- une mission sociétale : elle
vise à éclairer les enjeux collectifs (civisme,
prévention, santé...) et chercherà faire évoluer
les comportements individuels;
- une mission d'information publique :
elle est destinée à contribuerau bon fonctionnement des services
publics enassurant l'accès aux droits;
- une mission de promotion du
territoire : elle porte l'identité, valorise les atouts,
attire les activitéséconomiques ou touristiques;
- une mission d'animation du
territoire : elle vise à soutenir les activités
culturelles, sportives, associatives,économiques et sociales;
- une mission interne : elle informe les
agents, et contribue au management des équipes.
En somme, au-delà d'être un ensemble de
mécanismes qui organisent l'information et les interactions au sein
d'une commune, la communication communale constitueun outil stratégique
de gouvernance locale. A travers les multiples rôles sus
évoqués, elle est appelée à concourir sur le plan
interne, au bon fonctionnement de l'administration municipale et à
l'accomplissement harmonieux de ses missions. Et sur le plan externe en
revanche, elle se présente comme un outil de fidélisation, de
mobilisation et de concertation autour des intérêts collectifs.
Ceci étant, nous tenons à reconnaitre
l'énorme travail abattu par les auteurs qui nous ont
précédés sur les thématiques de communication
communale et de développement participatif. Cependant, nous pensons que
de telles thématiques méritent d'être davantage
abordées dans le sens spécifique que nous tenons à les
accorder dans le cadre de la présente recherche. En effet, la logique de
cette étude nous interpelle à considérer la communication
communale sous l'angle d'un ensemble de moyens performants pour la
sensibilisation et la mobilisation participative, d'un objet favorable à
la création d'un cadre local de concertation, et d'un ensemble de
mécanismes ayant un enjeu certain sur la création d'initiatives
locales.
En d'autres termes, il revient à percevoir la
communication communale sous les trois éléments sus
évoqués (les moyens, l'objet et l'enjeu des mécanismes
institutionnel), telun pilierfondamental du développement participatif.
En effet,de par les moyens appropriés,la communication communale
conduittout d'abord, àune sensibilisation accrue et à un
engagement certain de tous les acteurs concernés par le
développement local au sein de la commune.Elle permet aussi de
garantiraux populations un lien de proximité et d'appartenance,et une
implication dans la gestion des affaires publiques.
Pour ce qui de l'objet, il permet ensuite de focaliser la
communicationsur la transparence dans la gestion publique,l'expression claire
et escomptée des besoins des populations, et l'établissement
d'une vision commune de développement. Elle interpelle tout aussi sur
les objectifs communément fixés et sur leur atteinte
harmonieuse.
Traitant enfin des mécanismes institutionnels, ils
comportent entre autres enjeux, la vulgarisation des potentialités
locales en vue d'une gestation des initiatives locales de
développement.
Tels sont dès lors les trois angles spécifiques
sous lesquels nous nous employons à découvrir la communication
communale, la traduction d'un échange informationnel au service du
développement local participatif. Quid alors des théories
à corroborer à notre étude ?
III. THEORIES
EXPLICATIVES
Une théorie est un ensemble de propositions ou
d'énoncés généraux sur lesquels se base la
compréhension des phénomènes observés dans la
société. Notre travaille convoque un ensemble de théories
nous permettant d'établir un rapport étroit entre notre
problématique, nos objectifs et hypothèses de recherche. Elles
relèvent pour la plus part du domaine de la communication
organisationnelle et se déclinent ainsi qu'il suit.
III.1 THEORIE DU PROCESSUS
TRANSACTIONNEL DE LA COMMUNICATION ORGANISATIONNELLE
Développée par GOODALL Jr. et EINSBERG E. M. en
1997, cette théorie fait partie des nombreuses approches qui visent
à reconnaitre l'importance stratégique de la communication au
sein de toute organisation. Au-delà du simple transfert de l'information
(communication asymétrique), l'approche transactionnellemet l'accent sur
le signifié du message et le feedback à l'issue de la
communication. En effet, elle s'intéresse à la fois au message
transmis, sa portée, et à la manière dont il est
reçu et compris. De même, elle se baseen particulier sur le
comportement manifeste du récepteur au détriment du feedback
verbal. Elle reconnait à la communication au sein de toute organisation,
la responsabilité de concevoir le message, transmettre l'information et
se rassurer d'un retour d'information à son issue.
Prise dans le cadre de notre étude, cette
théorie s'opérationnalise dans la responsabilité qui
incombe à la commune en tant qu'entité politique, de concevoir et
de transmettre le message approprié afin de sensibiliser et de mobiliser
tous les acteurs concernés par le développement de la
localité Soa. De même, elle fait entrevoir la
nécessité de mettre sur pied des mécanismes devant
permettre à ses destinataires, que sont principalement les populations,
de se faire entendre d'elle et d'entrer en action à l'issue de ses
communications. Ainsi, elle corrobore notre première hypothèse
qui, traitant des moyens de communication et de la sensibilisation
etmobilisation participative, se décline d'une part en terme de
fonctionnalité et d'adaptabilité à la cible, et d'autre
part en terme de retour d'information desdits moyens.
III.2 THEORIE DU DIALOGUE
DE LA COMMUNICATION ORGANISATIONNELLE
L'approche de la communication organisationnelle comme un
espace de dialogue est une autre des théories développées
parGOODALL Jr. et EINSBERG E. M. en 1997, dans le but de reconnaitre le
rôle stratégique de la communication au sein d'une organisation.
Selon ce modèle, les organisations sont vues comme un environnement
où la communication doit être
« équilibrée ». C'est dire que la
communication offre à tout individu au sein de l'organisation,
l'opportunité de parler et d'être entendu. Or, l'organisationse
structure tel un ensemble systémique dontles propositions et aspirations
des sous-systèmes sont prises en compte par le biais de la
communication, ce quipermet un fonctionnement harmonieux de l'ensemble du
système. Cette théorie est complétée dans cette
lancée par celles fonctionnalistes, qui ont trait à
l'étude des fonctions sociales et des phénomènes sociaux,
des structures et des institutions sociales tels que la famille, la
communauté, le système politique, etc.
Bien plus, elle est renforcée par la dimension de
participation de la communication organisationnelleapportée parRESTREPPO
J. M. en 1995. D'après cet auteur, le processus de communication
organisationnelle implique au sein de toute organisation, l'action de
communication de l'« autre ». Il s'agit d'un cycle qui se
complète, la parole étant explicitement donnée à
l'autre qui est entendu et reconnu. Il s'agit d'une pratique organisationnelle
qui permet une participation effective, en établissant des liens de
pertinence et un engagement avec l'organisation.
En rapport avec notre étude, il s'agit d'un
modèle idéal de communication communale. En
réalité, la communication en milieu municipal est appelée
à garantir un cadre de concertation entre les différents acteurs
au développement local. Il est donc nécessaire d'aboutir à
une communication qui offre un espace de dialogue entre ces acteurs, ce qui
concourt à l'expression et la prise en compte des aspirations de tous
dans le processus de développement de la Commune de Soa. Ainsi, elle se
décline particulièrement à l'endroit de notre
hypothèse sur l'objet communicationnel et la création d'un cadre
de concertation, en termes de mise à disposition d'une information
publique sur la gestion locale d'une part, et d'un appel au dialogue clairement
émis à l'endroit des populations d'autre part.
III.3 THEORIE DE LA
MOTIVATION
Initiée par les travaux du psychologue
américain Abraham MASLOW en 1954, la théorie de la motivation est
une consécration de la hiérarchisation pyramidale des besoins. En
elle-même, la motivation se définit comme l'ensemble des causes
conscientes ou inconscientes qui déterminent un comportement
spécifique chez l'individu. Elle conditionne ou non l'engagement de
l'individuà la fois sur le plan personnel que dans une dynamique de
groupe.
A la base, la motivation part d'une définition des
besoins personnels qui en constituent le facteur d'impulsion.En effet, plus le
besoin est considérable, plus la motivation est grande.Toute motivation
est orientée vers un but, un résultat dont l'atteinte
réduit de manière significative la tension causée par le
besoin. De ce fait, on peut comprendre que la motivation est un facteur de
mobilisation des énergies dans la réalisation d'un objectif
guidé par le besoin ressenti. Ainsi, le besoin fait naître un but
et engendre la motivation nécessaire pour l'atteindre afin d'assouvir la
tension née dudit besoin.
Par application à notre étude, cette
théorie nous permet d'établir le lien entre la communication et
le niveau de motivation des populations à s'engager dans le processus de
développement local.En fait, parce que n'étant pas
sollicitée en tant qu'acteur à part entière, ces
dernières font montre de réticence et se résilient
à la satisfaction des besoins individuels au détriment des
initiatives de développement collectif. C'est dire que, la
communication communaledoit s'employer à travers une forte
galvanisation, à créer une place pour la population au sein de
l'appareil décisionnel et dans le processus de développement
local. Ainsi, cette théorie s'opérationnalise au moyen de notre
troisième hypothèse relative aux enjeux communicationnels et
à la gestation d'initiatives locales, et se décline en termes
d'inspiration et d'accompagnement des populations.
IV. PRESENTATION DU CADRE
DE L'ETUDE
Pour mener à terme notre recherche, nous avons
opté pour une étude appliquée à la Commune de Soa
dont nous allons présenter la localisation géographique,
l'historique, les données démographiques, les principales
activités économiques etles principaux services.
IV.1 LOCALISATION
GEOGRAPHIQUE
La Commune de Soa est située dans la Région du
Centre, Département de la Mefou et Afamba à 14 Km au Nord-Est de
Yaoundé à 3°59 latitude Nord et 11°36 longitude Est.
D'une superficie de 325 km2, elle est limitée au Sud par la Commune de
Nkolafamba et la Commune d'Arrondissement de Yaoundé V, à l'Ouest
par la Commune d'Obala, à l'Est par les Communes d'Esse et d'Awae et au
Nord par les Communes d'Obala et d'Edzendouan. Le chef-lieu de la commune est
la ville universitaire de SOA.
La Commune de Soa compte quarante (40) villages dont
trente-sept (37) en zone rurale et trois (03) en zone urbaine, répartis
dans quatre (04) groupements (Mbende, Ntouessong, Ebang et Ngali).
Carte 1 : Localisation de la Commune de SOA
Source : Plan Communal de Développement de Soa 2015,
26.
Source : Plan Communal de Développement de Soa
2015, page 26.
IV.2 HISTORIQUE DE LA
COMMUNE
L'histoire de la localité de Soa remonte à
Charles ATANGANA NTSAMA lorsque les Lieutenants KUNDT et TAPPENBECK foulent le
sol de Yaoundé pour la première fois en 1888. Ils y trouvent une
population assez dispersée en pleine migration vers le Sud. Leur
présence stabilise le peuplement de cette région où
d'ailleurs ils auront moins de difficultés.
C'est le Major HANS Dominik qui en 1895, demande au Chef
ESSOMBA NGONTI de lui confier de jeunes gens afin de les former à
l'école de Kribi. Parmi eux, les jeunes Ewondo tels que : Charles
ATANGANA NTSAMA et ses deux frères ESSOMBA et TSOUNGUI. On y trouve
aussi un jeune Etenga de Soa, le nommé MESSI MANGA dont la mère
est la soeur ainée de Charles ATANGANA NTSAMA, alors que d'un autre
côté la mère de ce dernier était originaire de Soa.
En 1899, leur formation est interrompue par la guerre entre les Allemands et
les Bulu d'OBA MBENTI. Le Major HANS Dominik les emploie à toutes les
tâches, mais le plus en vue de tous de par sa serviabilité et son
intelligence est incontestablement Charles ATANGANA NTSAMA ; il deviendra en
1911 le Chef supérieur des Ewondo, des Bene et des Etenga.
Après la débâcle allemande au Cameroun, il
offrira dès 1920 ses services aux français. C'est sensiblement
vers cette période qu'il décide de créer des plantations
au village de sa mère. Le site est parsemé de layons
délimitant les différentes concessions dans lesquelles il
installe ses cousins pour superviser les travaux. La localité prend
alors le nom de « MINLAN MI ATANGANA NTSAMA ». Ce fut le
noyau originel de la ville de Soa. Il en fera par la suite un lieu de repos et
de concertation avec les chefs et les grands notables de la région qui
se réunissaient à huis clos dans les assemblées
appelées « ESOA » en langue Béti, d'où
la dénomination de SOA attribuée à la localité. Soa
est donc un lieu historique de rassemblement.
Dans le souci d'une administration décentralisée
de sa chefferie, mais aussi dans celui de confier des responsabilités
à son cousin MESSI MANGA Paul fraichement rentré d'Allemagne en
1924, Charles ATANGANA NTSAMA le fait nommer Chef de groupement de la
région Nord de Yaoundé et officier d'état-civil.
Ce territoire qui s'étendait jusqu'à
Nkolmesseng, Elig-Edzoa au Sud, Nkoumetou et Afamba au Nord, representait de
fait la toute première configuration de ce que deviendra la Commune de
Soa.
Au terme de la Loi N° 59/44 du 17 juillet 1959, le
territoire de Soa acquiert le statut de Commune sous la dénomination de
« Commune Mixte Rurale de Djoungolo Nord » par la suite de
l'éclatement de la Commune de Djoungolo. A cette époque, la
localité s'appelle couramment « METONDO », du nom
d'une essence arbustive de savane très répandue dans la zone.
En 1964, le décret présidentiel N°
64/DF/221 du 20 juin 1964 crée dans la localité un district sous
l'appellation de « District d'Okoa ». La modification du nom en
District de Soa interviendra quelques temps après. La Commune prend
alors la dénomination de « Commune Rurale de Soa ».
En 1979, la localité devient chef-lieu d'Arrondissement
par décret présidentiel N° 79-469 du 14 novembre 1979.
Depuis 2004, la mise en application progressive des lois sur
la décentralisation, plus précisément la Loi N°
2004/018 du 22 juillet 2004 qui institue la nomenclature unique pour toutes les
Communes du Cameroun, a transformé la dénomination de la Commune
devenue « Commune de Soa ».
La Commune de Soa depuis sa création a
été dirigée par les personnalités ci-après
:
· Période de 1959-1975 :
ELOUMNDENE Prosper : Tout premier Maire nommé, il
régna pendant 16 ans. En reconnaissance des services rendus par ce
pionnier, fondateur de la ville de Soa, une Place lui a été
dédiée, baptisée « Place ELOUMNDENE Prosper » et
inaugurée le 06 juin 1998 par le Gouverneur de la Province du Centre,
Monsieur OUMAROU KOUE.
· Période de 1975-1985 :
Cette période a connu la direction des Chefs de
District et Sous-préfet Maire. Ils eurent pour principaux adjoints, les
fils de Soa ci-après :
- ONDIGUI Christophe ;
- EMINI NDZINGA Jean ;
- ETOGA Longin
· Période de 1985-1996 :
C'est la période des Administrateurs Municipaux
nommés à savoir :
- MESSI Jean : 1985-1987 ;
- NKODO ABOMO Pascal : 1987-1996
· Période de 1996 à nos jours
:
C'est la période des Maires élus parmi lesquels
nous pouvons citer :
- ESSAMA EMBOLO : 1996-2002 ;
- MBEDE Laurentine : 2002-2007 ;
- ESSAMA EMBOLO : 2007-2013
2013-2020
2020-......
IV.3 DONNEES
DEMOGRAPHIQUES
D'après le Plan Communal de Développement de
Soa, (2015, 33), la population de la Commune de Soa, qui jadis se chiffrait
à 35 000 selon le dernier recensement général de la
population et le taux d'accroissement de la population, se chiffre aujourd'hui
à 69 084.A cet effet, selon les données des diagnostics
participatifs (DIC, DEUC et DPNV), la Commune de Soa compte environ 49 199
âmes en zone rurale et 19 885 en zone urbaine.
Le tableau ci-après présente de manière
plus détaillée la répartition démographique de la
Commune de Soa.
Tableau 1 : Regroupement des populations de la Commune de Soa
par tranches d'âges
N°
|
|
Ensemble de la population
|
Groupe spécifique
|
Groupements
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Nourrissons (0-35 mois) (10,7%)
|
Population cible du PEV (0-59 mois) (16,9%)
|
Population d'âge préscolaire (4-5 ans)
(6,3%)
|
Population d'âge scolaire dans le primaire (6-14
ans) (23,4%)
|
Adolescents (12-19 ans) (18,5%)
|
Population des jeunes (15-34 ans) (34,7%)
|
Population de plus de 34 ans
|
1
|
SOA VILLE
|
10 510
|
9 375
|
19 885
|
2 127
|
3 360
|
1 253
|
4 653
|
3 678
|
6 900
|
2 086
|
2
|
GROUPEMENT EBANG
|
9 600
|
13 400
|
23 000
|
2 461
|
3 888
|
1 449
|
5 447
|
4 075
|
7 982
|
2 302
|
3
|
GROUPEMENT NTOUESSONG
|
4165
|
5976
|
10141
|
1080
|
1707
|
635
|
2370
|
1793
|
3516
|
1015
|
4
|
GROUPEMENT NGALI
|
2025
|
3023
|
5048
|
528
|
835
|
310
|
1157
|
915
|
1715
|
520
|
5
|
GROUPEMENT MBENDE
|
5 642
|
5 368
|
11 010
|
1 176
|
1 866
|
693
|
2 573
|
2 035
|
3 820
|
1 153
|
Total
|
31 942
|
37 142
|
69 084
|
7 372
|
11 656
|
4 340
|
16 200
|
12 496
|
23 933
|
7 076
|
Source : Plan Communal de Développement de Soa, 2015,
pages 34-37.
IV.4 PRINCIPALES ACTIVITES
ECONOMIQUES
La Commune de Soa est le siège de plusieurs
activités économiques. Par ordre d'importance, l'on peut citer :
- l'agriculture, principale activité des populations
locales ;
- le petit élevage, pratiqué par une
minorité ;
- le commerce des produits agricoles ;
- la bureautique, les services électro-informatiques
aux environs du campus universitaire ;
- l'industrie : métallurgie, agro-industries parmi
lesquelles SOFAMAC, FAFINSA, HYSACAM, SOCIA etc.
- les activités ludiques : salles de jeux, bars et
buvettes.
IV.5 LES PRINCIPAUX
SERVICES DE L'ESPACE COMMUNAL
Tableau2 : Principaux services présents dans la
Commune de Soa
No
|
Secteurs
|
Services
|
Statut (public/privé)
|
|
1. Agriculture et développement
rural
|
DAADER
|
Public
|
1. Postes agricoles
|
Public
|
1. 154 GICs
|
Privé
|
1. 06 coopératives
|
Privé
|
1. SODECAO
|
Privé
|
|
2. Elevage, pêches et industries
animales
|
DAEPIA
|
Public
|
|
3. Santé publique
|
01 Hôpital de district
|
Public
|
1. 07 Centres de Santé Intégrés
|
Public
|
1. 08 cliniques
|
Privé
|
|
4. Education de base
|
IAEB
|
Public
|
1. 15 Ecoles primaires
|
Public
|
1. 07 Ecoles maternelles
|
Public
|
1. 41 Ecoles primaires
|
Privé
|
1. 13 Ecoles maternelles
|
Privé
|
|
5. Affaires sociales
|
01 Centre social
|
Public
|
|
6. Eau et énergie, pétrole
|
01 Agence ENEO
|
Public
|
1. 02 stations service
|
Privé
|
|
7. Enseignement secondaire
|
05 Lycées
|
Public
|
1. 04 CES
|
Public
|
1. 02 CETIC
|
Public
|
1. 05 Collèges
|
Privé
|
1. ENIET
|
Public
|
|
8. Emploi et formation professionnelle
|
SAR/SM
|
Public
|
|
9. Tourisme
|
Auberges
|
Privé
|
|
10. Commerce
|
02 Marchés / complexes commerciaux (devenus
étroits à cause de l'augmentation de la population rurale,
urbaine et estudiantine).
|
Public
|
1. Petit commerce
|
Privé
|
Magazin
|
Public
|
|
11. PME, économie sociale et
artisanat
|
Micro-finances
|
Privé
|
|
12. Industrie, mines et développement
technologique
|
SOFAMAC
|
Privé
|
1. FAFINSA
|
Privé
|
1. HYSACAM
|
Privé
|
1. SOCIA
|
Privé
|
1. PRO- BOIS
|
Privé
|
1. JUSTAWE- BOIS
|
Privé
|
1. DJINO et FILS
|
Privé
|
1. ENF
|
Privé
|
1. SADEC
|
Privé
|
1. Farra construction
|
Privé
|
1. vinatabac oriental cameroon company
|
Privé
|
1. société 3N pharma
|
Privé
|
1. société SOTRADEM
|
Privé
|
1. société PANEKAGIMG
|
Privé
|
|
13. Transports
|
03 Auto-écoles
|
Privée
|
|
14. Postes et
télécommunications
|
CAMTEL
|
Public
|
1. bureau de poste
|
Public
|
cyber café
|
Privé
|
|
15. Communication
|
cablo distributeur
|
Privé
|
|
16. Habitat et développement urbain
|
Cités universitaires
|
Privé
|
|
17. Administration territoriale,
décentralisation, sécurité, maintien de
l'ordre
|
Sous-Préfecture
|
Public
|
1. Mairie
|
Public
|
1. Commissariat
|
Public
|
1. Poste de gendarmerie
|
Public
|
|
18. Enseignement supérieur
|
Université de Yaoundé II
|
Public
|
1. Institut Supérieur AZIMUT
|
Privé
|
Source : Plan Communal de Développement de Soa, 2015,
pages 39-41.
IV.6 PRESENTATION DU
DISPOSITIF COMMUNICATIONNEL PREVU PAR LA COMMUNE DE SOA (PLAN DE COMMUNICATION
COMMUNAL)
Pour des soucis de synthèse, nous allons
présenter uniquement lesarticulations phares du plan de communication
communal de 2020 de la Commune de Soa.
IV.6.1. PRÉAMBULE
Le plan de communication est un outil de
référence qui nous permettra d'articuler l'ensemble des
priorités de communication de la Commune de Soa, et ce, pour 2020. Le
plan de communication se divise en deux grands volets. Le premier volet
constitue un portrait de la situation de l'organisation en matière de
communication (présentation de l'organisation et inventaire des outils).
Alors que le second propose une politique de communication, une image
désirée et un plan d'actions qui regroupe l'ensemble des
objectifs, des stratégies, des activités ainsi que des outils de
communication que l'on se propose de réaliser.
IV.6.2. MISE EN CONTEXTE (BREF RÉCAPITULATIF DE
LA COMMUNICATION DE LA COMMUNE DE SOA)
En effet, la DELIBERATION N°004/D/C/
SOA/SG, portant adoption de l'organigramme de la Commune de SOA du
02/10/2010 a vu naître la Cellule de communication, de la
coopération et du partenariat local qui est chargée entre autres
de :
- collecter, traiter, conserver et mettre à disposition
l'information (Communication) ;
- veiller à l'établissement du calendrier du
Maire relatif à la coopération et la gestion du partenariat
(coopération et partenariat local) ;
- assister les services concernés par les accords et
les partenariats extérieurs (coopération et partenariat local) ;
- veiller à l'exécution correcte des accords
(coopération et partenariat local) ;
- rédiger les projets de coopération avec les
partenaires extérieurs (coopération et partenariat local) ;
- effectuer le suivi et l'évaluation de la mise en
oeuvre des accords de jumelage et de coopération (coopération et
partenariat local) ;
- élaborer et proposer une stratégie de
communication communale (Communication) ;
- diffuser les informations sur les activités de la
municipalité (Communication) ;
- rédiger les revues de presse à l'intention des
élus et responsables communaux (Communication) ;
IV.6.3. INVENTAIRE DES ACTIVITÉS ET DES
SUPPORTS ACTUELS DE COMMUNICATION
v Inventaire
des Activités
- Participations aux foires, salons et expositions
o SAGO (NON)
o PROMOTE (NON)
o JOURNEES DE L'ENTREPRISE DU GICAM (NON)
o JOURNEES DE LA DECENTRALISATION (NON)
o Foires (OUI - Foire artisanale départementale,
régionale et nationale)
- Publication d'un magazine/journal institutionnel (NON)
- Elaboration des présentations PowerPoint pour les
visiteurs externes (NON)
- Elaboration de la revue de presse quotidienne (OUI)
- Publication des appels d'offres (OUI - journal de l'ARMP
uniquement)
- Elaboration des publi-reportages (NON)
- Gestion du contenu informationnel du site web COMMUNE DE
SOA, page Facebook (OUI)
- Conception des supports Gadgets institutionnel (NON)
- Elaboration du rapport annuel (NON)
- Gestion des relations presse (OUI mais c'est à
revoir)
- Gestion des insertions publicitaires (NON)
- Existence de la charte graphique (NON)
- Gestion des abonnements aux revues et journaux (Oui mais
Cameroon Tribune uniquement)
- Existence d'un plan de communication (NON)
- Veille média (NON)
v Inventaire
des supports
- Brochure de présentation (NON)
- Dépliants (NON)
- Chemise institutionnelle (NON)
- Newsletter (NON)
- Papiers entête
- Gadgets institutionnels(NON)
- Tableaux d'affichage (Oui - 03 mais pas organisés)
- Roll-up (02)
- Rapport annuel (NON)
- Plaquette institutionnel (NON)
- Présentations PowerPoint (NON)
- Affiche (NON) Site internet Commune de Soa (OUI)
- Page Facebook (OUI)
- Chaine Youtube (OUI)
- Messagerie interne (NON)
IV.6.4. POLITIQUE DE COMMUNICATION
Une politique de communication constitue un outil de gestion
qui contribue à la réalisation des grandes orientations d'une
organisation. Le but de la présente politique est de déterminer
des lignes directrices pour les actions en matière de communication au
sein de la Commune de Soa. La politique se concrétise dans un plan de
communication qui énonce les priorités de communication pour la
prochaine année (2020). Le plan de communication, lui, s'appuie sur des
objectifs de communication.
v Quelques
balises devant encadrer l'ensemble des communications à la Commune de
Soa
- couverture des évènements de la Commune de Soa
pour une meilleure connaissance des activités de la Commune et du
territoire ;
- envoyer au besoin des communiqués de presse aux
médias avant et après un événement ;
- uniformité dans le message et la forme des documents
produits ;
- utilisation systématique du logo de la Commune de Soa
dans tout document à usage interne et externe.
v Rôle
primordial / Objectifs de la communication dans la Commune
- soutenir l'institution dans l'accomplissement efficace de sa
mission, et ce, dans les règles de la conduite professionnelle en
communication ;
- faire connaitre la Commune, ses activités et projets
;
- gérer notre image afin que les publics visés
aient une vision cohérente de nos activités et projets;
- faire asseoir en interne une véritable culture
d'entreprise basée principalement sur le sentiment d'appartenance ;
- amener le public à adopter les projets de la Commune.
- coordonner l'ensemble de nos activités de
communication interne et externe.
IV.6.5. IMAGE QUE LA COMMUNE DE SOA SOUHAITE DONNER
À SES PUBLICS
- le bien-être des populations de Soa est notre
priorité majeure, leur qualité de vie a changé grâce
à la gestion de l'exécutif municipal, le conseil municipal et le
personnel communal ;
- le développement de notre territoire est notre devoir
;
- notre personnel est une grande famille avec des valeurs ;
- elle est une organisation jeune et travailleuse (à
travers son personnel, actions, activités et projets innovateurs) ;
- la Commune est une organisation qui respecte le
caractère bilingue de notre pays.
IV.6.6. PLAN D'ACTIONS EN COMMUNICATION 2020
v But du
plan d'actions et axes de communication
Le but général du plan est la connaissance. Il
s'articule autour de deux axes de communication:
Axe 1 : La connaissance de l'organisation (Commune /
Mairie de Soa)
Le premier axe est de type «institutionnel» et
« identitaire ». Cet axe a pour but de mieux faire connaître la
Commune / Mairie de Soa auprès de son personnel, des usagers, des
pouvoirs publics, des leaders d'opinion et des partenaires (actuels et
potentiels), ainsi que de permettre un meilleur positionnement
stratégique auprès des décideurs au niveau national.
Axe 2 : La connaissance de l'ensemble des
actions/projets/activités menés par et/ou dans la Commune de Soa
Le deuxième axe, qualifié
«d'externe», a pour objectif de faire connaître et
reconnaître auprès des populations, des pouvoirs publics, des
leaders d'opinion, les actuels et potentiels partenaires les actions, projets
et activités menés par la Commune. Il s'agit de provoquer en eux
un sentiment d'adhésion et d'appropriation des projets et
activités socio-économiques.
v Objectifs
de communication
Axe 1 : La connaissance de l'organisation (Commune /
Mairie de Soa)
Objectif général : mieux faire
connaitre la Commune/Mairie de Soa et sa mission auprès de ses
différents publics.
Objectifs spécifiques :
- mieux se faire connaître par le personnel interne ;
- mieux se faire connaître auprès de nos usagers
;
- mettre en place une véritable culture d'entreprise au
sein de la Mairie de Soa ;
- mieux se faire connaître auprès des
médias.
Publics cibles : personnel, media, usagers,
partenaires, pouvoirs publics, et leaders d'opinion.
Axe 2 : La connaissance de l'ensemble des
actions/projets/activités menés par et/ou dans la Commune de Soa
Objectif général:faire
connaitre les actions, projets/activités menés par et/ou dans la
Commune de Soa.
Objectifs spécifiques :
- démontrer que nos actions sociales et
économiques contribuent largement au développement du territoire
communal ;
- démontrer que nos actions sociales et
économiques contribuent s'inscrivent dans la vision d'un Cameroun
émergent à l'horizon 2035 ;
- amener les populations à adhérer et à
s'approprier les projets ;
- améliorer le positionnement stratégique de
l'organisation auprès des leaders d'opinion ;
- susciter des investissements de la part des actuels et
potentiels partenaires
Publics cibles : les usagers, les
indigènes / citoyens, les pouvoirs publics, les médias, les
partenaires et leaders d'opinion.
v Messages
Axe 1 (pour l'organisation) :
- «La Commune / Mairie comme vous ne l'avez encore jamais
connue»
- « Professionnaliser, un atout mutuel »
Axe 2(pour l'action socio-économique)
: « Développer, c'est notre devoir »
v Publics
cibles
Cinq publics cibles distincts sont clairement
identifiés dans notre plan. Certaines activités ou actions
viseront un groupe en particulier et d'autres toucheront l'ensemble.
- les usagers et populations ;
- le personnel de la Mairie de Soa ;
- les pouvoirs publics et autres investisseurs potentiels
(bailleurs de fonds, banques commerciales, l'Etat, entreprises, etc.) ;
- les leaders d'opinion (Chefs traditionnels, élites,
institutions, les associations, ONG, etc.) ;
- les medias.
Parvenu au terme de ce chapitre, il s'agissait pour nous
d'apporter des éclaircis sur les termes et expressions en rapport avec
notre étude. Il était également question de parcourir les
écrits ayant trait à notre objet d'étude. Aussi, nous
étions appelés à convier les principales théories
nécessaires à la vérification de nos hypothèses, et
à présenter de manière sommaire la Commune de Soa qui est
notre cadre d'étude.
Il en ressort que, les clarifications faites sur les concepts
phares de notre étude vont permettre de faciliter la
compréhension de ce travail. De même, la revue de la
littérature opéréeva contribuer à la
compréhension du sujet, tout en permettant de développer un
éventail plus large des idées gravitant autour de notre
thématique. Pour ce qui est des théories, celles-ci viendront
vérifier et étayer les hypothèses formulées pour
notre étude.
De plus, nous notons que la Commune de Soa présente un
ensemble de potentialités favorables à son développement.
Celles-ci s'observent notamment au niveau des activités
économiques, du caractère cosmopolite de la population, et de la
générosité de ses ressources naturelles que nous n'avons
malheureusement pas pu présenter ici pour des soucis de synthèse.
Toutefois,il reste que l'exploitation optimale des ce
potentiel, et l'implication effective des populations dans le processus de
développement de la localité, dépendent étroitement
d'un ensemble de prérequis communicationnels. Pourtant, à
l'observation du dispositif prévu par le plan de communication communal
ci-dessus présenté, l'on constate une faible tendance
participative et de proximité à l'égard des populations.
En effet, la principale remarque à ce niveau est que l'appareil
municipal s'emploie plus à une communication institutionnelle et
à volet économique, plutôt qu'à une communication
axée sur la sensibilisation et la mobilisation de ses populations via
des mécanismes de participation concrets. Par conséquent, il
apparait qu'en l'état actuel de sa pratique dans la Commune de Soa, la
communication communale ne favorise pas la participation des populations aux
initiatives de développement local. Dès lors, l'on est
fondé à se pencher sur la question des déterminants de
cette communication qui affecte l'implication active des populations au
processus de développement de cette localité. Il s'agit
particulièrement des moyens, de l'objet et des enjeux des
mécanismes institutionnels de la communication communale.
CHAPITRE II : IMPACT DES MOYENS DE COMMUNICATION SUR LA
SENSIBILISATION ET LA MOBILISATION PARTICIPATIVE
Dans ce chapitre, il est pour nous question de
présenter l'importance des moyens de communication pour la
sensibilisation et la mobilisation participative, tout en mettant une emphase
sur les moyens de communication de la Commune de Soa et leur incidence sur ces
vecteurs de développement participatif. En effet, en termes de
sensibilisation et de mobilisation participative, la performance d'un moyen de
communication se décline par sa fonctionnalité et son
adaptabilité à la cible d'une part, et par le retour
d'information et l'implication active qu'il permet d'autre part.
I. FONCTIONNALITE ET ADAPTABILITE A LA
CIBLE
I.1. IMPORTANCE D'UN MOYEN
DE COMMUNICATION FONCTIONNEL ET ADAPTE
Les moyens de communication sont les principaux outils de
diffusion de l'information. Ils déterminent la manière dont une
information est canalisée, véhiculée et
réceptionnée auprès de son destinataire. En effet,
l'emploi d'un moyen de communication est tributaire d'un ensemble de facteurs,
ainsi que des effets sollicités. Il peut arriver que dans un processus
communicationnel, le moyen employé joue un impact considérable
non seulement sur la qualité du message, mais aussi sur la
mentalité du récepteur et sur les effets à produire. C'est
l'émanation de la théorie transactionnelle abordée par
GOOGALL Jr et EINSBERG M., qui consiste à mettre l'accent autant sur le
signifié d'un message, que sur les effets à produire au terme
d'un processus de communication.Ainsi,une communication employant un mauvais
moyen sera jugée peu importante, entrainant par ricochet une mauvaise
appréciation de son message.De même, l'emploi d'un moyen de
communication inapproprié expose le message au risque d'être
détourné dela cible visée.
Par conséquent, en matière de sensibilisation et
de mobilisationparticipative, l'exigence d'un moyen de communication
approprié s'avère dès lors primordiale, et son choixdoit
s'opéreren tenant compte des caractéristiques de la population
cible.Les moyens employés dans une communication de sensibilisation
doivent correspondre aux habitudes informationnelles de la cible afin de
garantir une bonne réception du message véhiculé. Une
telle adéquationva permettre d'assurer non seulement une facilité
d'acceptation du message, mais aussi et surtout un meilleuraccès
à l'information désirée de la part de la population
cible.De cette manière, au-delà de passer simplement un message,
ces moyens contribuent à rendre la cible sensible, et à
créer une relation de confiance propice à la mobilisation. On
dira alors de ces moyens qu'ils sont fonctionnels et adaptés.
I.2. FONCTIONNALITE ET
ADAPTABILITE DES MOYENS DE COMMUNICATION DANS LA COMMUNE DE SOA
Notre enquête à ce niveau nous a permis de
relever les moyens de communication de la municipalité, que nous avons
par la suite confrontés aux habitudes communicationnelles des
populations locales.
Tout d'abord, notre entretien avecla chargée de la
communication de la Mairie nous a révélé que,le dispositif
communicationnel de la Commune prévoit en termes d'information des
populations les moyens de communicationsuivants :
- la redistribution de l'information auprès des
populations par les chefs traditionnels ;
- la parution écrite à travers un
périodique bimestriel tiré en deux mille (2000)
exemplaires, et les périodiques sectoriels des CTD ;
- la publication en ligne à travers un site internet
(actuellement non opérationnel) et une page officielle
Facebook ;
- l'affichage public via un tableau d'affichage communal
(babillard) ;
- la radiodiffusion à travers les radios locales,
et ;
- des réunions occasionnelles de restitution des
travaux du conseil municipal auprès des communautés par les
conseillers municipaux.
En outre, d'après les informations recueillies
auprès des chefs traditionnels, la communication avec l'appareil
municipal s'opère à travers des outils classiques et
conventionnels tels que le téléphone, les messages portés
et les réunions. Par contre, la communication avec les
communautés s'opère par d'autres moyens tels que :
- l'affichage public sur le babillard de la
chefferie ;
- la communication dans les assemblées et
églises, et ;
- la ventilation dans les communautés par des
porte-paroles.
Au regard de cet arsenal communicationnel, l'on peut constater
que la communication communale met un point d'honneur sur l'information de la
population. Cependant, les enquêtes menées auprès desdites
populations à travers les leaders d'associations nous permettent de
démontrer que :
Dans un premier temps, les populations ne sont pas toujours au
courant des moyens de communication de la municipalité. L'on peut ainsi
voir, selon le graphique ci-dessous,que seulement 21% contre 79% des personnes
interrogées connaissent les moyens de communication de la Mairie de Soa.
Figure 1 : Connaissance des moyens de communication de la
Mairie par les populations
Source : Notre enquête de juin 2021
Dans un deuxième temps, ces enquêtes nous ont
révélé que même lorsque ces populations connaissent
les moyens de communication de la municipalité, l'information qu'ils
véhiculent n'est pas toujours celle désirée par celles-ci.
De cette façon, tel que le présente la figure ci-dessous,
seulement 35% des populations connaissant lesdits moyens de communication
obtiennent l'information nécessaire à la mise en oeuvre de leurs
activités.
Figure 2 : Obtention d'une information
nécessaire
Source : Notre enquête de juin 2021
Dans un troisième temps enfin, les données
recueillies nous ont permis de relever, les moyens d'information favoris des
populations de la Commune de Soacomme présenté par le graphique
ci-dessous.
Figure 3 : Moyens d'information favoris des populations de la
Commune de Soa
Source : Notre enquête de juin 2021
Tout compte fait, l'analyse de ces différentes
données nous permet de constater que la majorité des moyens de
communication employés par la municipalité est soit en
déphasage avec les moyens d'information de la population,soit ne
fonctionne pas à la perfection. En effet, l'on remarque tout d'abord que
la diffusion de l'information sur les tableaux d'affichage, ainsi que la
parution écrite se heurtent à un faible taux de
fréquentation de la part de la population. En sus, la faible
quantité des exemplaires du journal municipal réduit
considérablement le champ des bénéficiaires et limite de
ce fait l'accès à l'information y contenue.
Ensuite, la publication en ligne n'étant pas
suffisamment opérationnelle,elle ne trouve pas satisfaction
auprès des populations pourtant essentiellement adeptes des
réseaux sociaux. Concernant la radiodiffusion, bien qu'une grande partie
de la population s'en serve comme moyen d'information, la variation
périodique des diffusions et la diversité desstations
d'émissionexternes à la municipalité rendent anodin
l'accès à l'information. Et pour ce qui est de la redistribution
communautaire dans les assemblées et églisesenfin, l'on constate
qu'il s'agit d'un moyen qui concorde effectivement avec les habitudes
informationnelles de la population.
Ceci étant, l'on peut déduire de ce qui
précède que les moyens de communication employés par la
municipalité ne sont pas en grande majorité fonctionnels et
adaptés aux habitudes informationnelles de sa population. Par contre, il
en existe bien d'autres qui ne sont pas suffisamment exploités, mais
pourtant bien ancrés dans les habitudes de la population notamment les
réseaux sociaux. Quid alors du retour d'information et de l'implication
active ?
II. RETOUR
D'INFORMATION ET IMPLICATION ACTIVE DE LA POPULATION
II.1. IMPORTANCE DU RETOUR
D'INFORMATION
Le retour d'information est une réponse émise
par le destinataire d'un message à son expéditeur au terme d'une
action de communication. Il ne consiste pas pour le destinataire à
évaluer le procédé de communication, mais plutôt
à faire connaitre ce qu'il a compris, vu ou entendu. Dans un processus
communicationnel, le retour d'information est bénéfique autant
à l'expéditeur qu'au récepteur. En effet, il permet
à l'émetteur d'évaluer sa communication afin de savoir si
le message est arrivé à destination, s'il a été
compris, et s'il produit les effets souhaités. Pour cela, il peut
relever ses défaillances et corriger les écarts lors des
prochaines communications. Quant au récepteur, le feedback lui
donne la possibilité de réagir et d'exprimer son opinion à
propos de l'information reçue. Il peut alors entrer en action et se
constituer non plus en simple récepteur passif, mais bien plus en acteur
mobilisé. Au demeurant, le retour d'information permet de créer
une communication bidimensionnelle favorable un échange d'informations
à double sens, d'où l'application une fois de plus de la
théorie du processus transactionnel de la communication
organisationnelle de GOODALL Jr. et EINSBERG.
En matière de sensibilisation et de mobilisation
participative, le retour d'information s'avère davantage important dans
la mesure où le message communiqué est destiné à
produire des effets concrets. En réalité, loin d'être une
simple diffusion de masse, une communication de sensibilisation vise à
rendre la cible attentive et sensible au message véhiculé afin
que celle-ci puisse se mobiliser et entrer en action. Elle a donc pour
finalité de faire réagir ses destinataires sur des questions bien
précises, notamment celle de la participation au développement.
Il se produit alors en termes de feedback, une réactionde
retour soit par simple émission d'informations nouvelles, soit encore
par des actions concrètes de mobilisation parachevant ainsi le processus
communicationnel.
II.2. RETOUR D'INFORMATION DES
MOYENS DE COMMUNICATION DANS LA COMMUNE DE SOA
Nos investigations à ce niveau nous ont permis de
relever un certain nombre de manquements en termes de feedbackdans le
dispositif communicationnel communal.
Tout d'abord, selon les déclarations de la
chargée de la communication, les moyens de communication engagés
dans le processus communicationnel de la Commune sont d'unfeedback
insatisfaisant. C'est en effet le cas des publications en ligne qui se heurtent
à un manque de visibilité et à la réticence des
abonnés pour des raisons politiques. Il en est de même pour la
redistribution de l'information par les chefs traditionnels et les élus
locaux, à laquelle les populations réagissent par des plaintes et
sollicitations lors des descentes de terrain.
Pour ce qui des autres moyens de communication tels que la
radio, l'affichage public, et les annonces communautaires, on
relèvequ'ils ne permettent pas un retour d'information direct de la part
des populations. Pour yrépondre, celles-ci sont dans l'obligationde se
rapprocher soit des chefferies qui sont des relais communicationnels de la
municipalité, soit de la Mairie elle-même. Mais malheureusement,
une telle mobilisation reste vaine.
Concernant les possibilités de retour d'information
dont bénéficient les populations, notre enquête a
exclusivement considéréceux des enquêtésayant admis
avoir connaissance des moyens de communication de la commune. Ce qui nous a
permis de relever les données suivantes :
Figure 4 : Communication régulière avec la
municipalité
Source : Notre enquête de juin 2021
En interprétant la figure ci-dessus relative à
l'entretien d'une communication permanente avec la municipalité,l'on
constate que seul 21% des personnes enquêtées ont reconnu
être en communication régulière avec la municipalité
dans le cadre de leurs activités.Questionnées ensuite sur la
possibilité qu'elles auraient d'échanger avec un élu
local, 91% ont répondu par la négative tel que
présenté dans la figure ci-dessous.
Figure 5 : Possibilité pour les populations
d'échanger avec un élu local
Source : Notre enquête de juin 2021
A la lumière de ces données, l'on peut
constater qu'il existe une infime possibilité pour les populations
d'entretenir une communication directe avec la municipalité, et ce
malgré leur connaissance de ses moyens de communication. Alors que,
l'entretien d'une communication régulière avec la
municipalité permettraità toute personne, de pouvoir exprimer ses
opinions et attentes en temps réel et opportun. De même, la
possibilité de pouvoir échanger directement avec un élu
local offrirait l'avantage de se sentir proche et écouté de
l'institution municipale. Seulement, l'analyse des données recueillies
nous amène à considérer qu'une grande majorité de
la population de la Commune de Soaen est bien loin.
En tout état de cause, il est clair qu'une telle
situation affecte considérablement la possibilité pour les
populations de réagir de manière concrète aux
communications à elles adressées. Pour cette raison, le retour
d'information se révélant clairement insatisfaisant, les moyens
engagés dans le dispositif communicationnel de la Commune se voient
considérablement diminués s'agissant de la sensibilisation et de
la mobilisation participative.
En définitive, la performance d'une communication de
sensibilisation et de mobilisation à des fins participatives
dépend d'un ensemble de facteurs, notamment des moyens qu'elle emploie.
En effet, pour effectivement atteindre une population cible et produire des
effets de mobilisation, tout processus communicationnel doit répondre
à un certain nombre de critères que sont la
fonctionnalité, l'adaptabilité, le retour d'information et
l'implication active. Dans cette logique, la théorie de l'approche
transactionnelle de la communication organisationnelle nous permet de bien
cerner l'importance des moyens de communication appropriés pour la
sensibilisation et la mobilisation. De manière opérationnelle,
l'accent est mis ici autant sur la perception du message de communication
(sensibilisation), que sur les effets de feedback à produire
à sa délivrance (mobilisation). Cependant, au regard des
données collectées, force est de constater que les moyens de
communication de la Commune de Soa en direction de ses populations
restentdiminués en termes de fonctionnalité,
d'adaptabilité, de retour d'information et d'implication active des
populations. Par conséquent, l'on est à mesure de confirmer notre
hypothèse selon laquelle ces moyens de communication sont d'une
performance insatisfaisante pour ce qui de la sensibilisation et de la
mobilisation participative.
CHAPITRE III : OBJET COMMUNICATIONNEL ET CREATION D'UN
CADRE DE CONCERTATION LOCAL
Dans ce chapitre, il est question de mettre en rapport
l'objet de la communication communale et l'exigence d'un cadre de concertation
local. De manière concrète,il revient à envisager le
dispositif communicationnel de la commune au-delà de ses obligations
organisationnelles internes, tel un outil d'interventionmis au service de
l'ensemble des acteurs locaux et des populations en particulier, afin d'aboutir
à une action commune de développement.
En ingénierie du développement local, l'un des
fondements de la participation consiste en l'exigence d'un cadre
d'échange et de réflexion entre tous les acteurs locaux, y
compris les populations. Il s'agit d'une plateforme visant à recueillir
et à mettre en commun les volontés politiques, les besoins et les
attentes de la collectivité en termes d'orientations stratégiques
du développement. D'après le Guide Méthodologique de
Planification Régionale et Locale au Cameroun(2010 ; 39), la
concertation dans le cadre du développement local s'opère viades
ateliers de planification organisés par secteur d'activités avec
les représentants des populations, afin de déterminer les axes
stratégiques de développement. Il s'agit d'un ensemble de
consultations relatives àla définition d'une vision de
développement, àla détermination des objectifs de
développement prioritaires,et à la formulation des programmes
entres autres. De manière opérationnelle, ces consultations
consistent à mettre en examen la nécessité, la
faisabilité et l'impact social des différents axes
stratégiques. Une telle initiative ayant pour principal atout
l'aboutissement à une vision consensuelle de développement, et
l'obtention d'un ensemble de résultats voulus et acceptés de
tous. D'où l'importance de l'application de la théorie du
dialogue évoquée pour cette hypothèse.Cependant, la mise
en oeuvre d'un tel mécanisme nécessite une prédisposition
formelle de la part du dispositif de communication de la commune.
Ceci dit, la nécessité de prendre en compte la
concertation locale dans les mécanismes communicationnels de la commune
peut être envisagéed'une part sous l'aspectde la
disponibilité d'une information publiqueau service d'une gestion
transparente, et d'autre partsous celuides mécanismesd'intervention
directe offerts aux populations.
I. UNE COMMUNICATION AXEE SUR LA
TRANSPARENCE DANS LA GESTION PUBLIQUE LOCALE
Dans cette partie, nous abordons dans un premier temps le
rôle de l'information publique comme gage de transparence dans la gestion
publique locale, et dans un second temps, la disponibilité d'un tel
mécanisme au sein du dispositif communicationnel de la Commune de Soa.
I.1. INFORMATION PUBLIQUE
ET TRANSPARENCE DANS LA GESTION LOCALE
Dans un contexte de décentralisation et de
démocratie participative, la gestion des affaires publiques
localesconcerne autant les autorités élues que les populations
mandataires. En effet, désignés en
qualitéd'administrateurs de la chose publique, les élus locauxont
la responsabilité de rendre compte non seulement de la gestion qu'ils
font du patrimoine commun à eux confié, mais aussi de la vision
de développement vers laquelleils entendent conduire la
collectivité.Ainsi, les populationsattendent d'être constamment
informées sur tout ce qui concerne la vie publique de la
collectivité, ce qui est prévu, ce qui est fait ou n'est pas
fait. Une information par ailleurs entérinée par l'article 40(2)
du CGCTD dont la disposition suit :
Tout habitant ou contribuable d'une Collectivité
Territorial peut à ses frais demander communication ou prendre copie
totale ou partielle des procès-verbaux des organes
délibérants, des budgets, projets et rapports annuels de
performance ; plans de développement ; comptes ou
arrêtés, suivant des modalités fixées par voie
réglementaire.
En effet,pour reprendre les termes du Courrier des Maires et
des Elus locaux (n°?284 novembre?2014, X), même si chaque citoyen
n'est pas forcément prêt à s'engager en permanence dans le
processus d'élaboration et de prise de décisions, il aspire
à être pleinement informé, et souhaite disposer de moyens
lui permettant d'être entendu par ses représentants élus.
Ceci étant, il appartient à la communication de répondre
à cette difficulté, non seulement en rendant accessible toute
l'information nécessaire, mais aussi, en mettant en oeuvre des
dispositifs qui vont permettre à la municipalité d'être
à l'écoute de ses administrés. En d'autres termes, il
s'agit dans la limite de la confidentialité de l'administration, de
mettre à la disposition de la population toute l'information relative
à l'organisation et au fonctionnement de la Commune ;à la
vision etaux projets de développement ; aux services de
l'usager ; et à tout ce qui concerne l'intérêt
général local. Dans cette logique, la principale
responsabilité qui revient à la communication communalenotamment
pour ce qui est de l'information publique, se décline à garantir
de manière permanente cette exigence de transparence à travers la
diffusion de l'information nécessaire.
L'information publique constitue le premier vecteur de
concertation, et par ricochet de participation populaire. C'est à partir
d'elle que le citoyen obtient l'écho devant lui servir à fonder
son action. Ainsi, une mauvaise distribution de l'information publique affecte
tout autant la capacité et la qualité de la participation des
populations au processus de développement local.Pour ce faire, le
mécanisme de communication communale se doit de porter
expressément sur une diffusion permanente de la vie publique locale
auprès des populations au sens de sa mission d'information publique.Par
ailleurs, il ne s'agit pas de compromettre d'une quelconque façonla
confidentialité de l'administration, ou encore l'autorité deses
plénipotentiaires élus, mais plutôt de permettre une
gestion saine et orientée vers l'intérêt collectif et les
justes besoins des populations. Qu'en est-il alors de l'information publique
dans la Commune de Soa ?
I.2. DISPONIBILITE DE
L'INFORMATION SUR LA GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES LOCALES DANS LA COMMUNE DE
SOA
Nos investigations sur cette questionnous ont permis de
relever que le dispositif communicationnel de la Commune de Soa accorde une
place prioritaire à l'information publique. En effet, interrogée
sur la question du rôle de la communication pour le développement
participatif, la responsable de la communication de la Mairie a clairement
admis que celle-ci « sert tout d'abord à informer et
mettre en valeur les populations au sein des projets et à travers les
activités qu'elles mènent ». Dans cette optique,
le dispositif communicationnel prévoit un ensemble de moyens
d'information dont nous avons abordé le contenudans le chapitre
précédent. Seulement, il n'est pas anodin de rappeler qu'en
l'espèce, ces moyens de communication s'avèrent moins efficaces
en raison de leur défaut de fonctionnalité et
d'adaptabilité à la cible, d'où l'orientation du
débat sur la disponibilité de l'information.
Cependant, approchées sur la disponibilité de
l'information relative à la gestion des affaires publiques, 81% des
populations connaissant les moyens de communication de la commune ont
répondu par la négative tel que présenté par les
graphiques ci-dessous. Relativement à l'échantillon total, le
pourcentage des populations n'ayant jamais reçu
d'informationsconcernantcette question s'élève à 88%.
Figures6& 7 : Information publique sur la gestion des
affaires publiques locales
Figure 6 Figure
7
Source : Notre enquête de juin 2021
A l'observation de ces données, on arrive à
constaterque même si l'information publique est clairement inscrite en
priorité dans la stratégie de communication de la Commune, elle
rencontre néanmoins des problèmes d'accessibilité
auprès des populations. En fait, la principale remarque à ce
niveau démontre que la population ne reçoit pas toujours
l'information appropriée en termes de gestion publique, et
cecimême lorsqu'elle maitrise à suffisance les moyens de
communication de la Commune. Dès lors, ceci nous a amené à
la conclusion selon laquelle il y aurait déphasage entre ce sur quoi
porte les communications communales, et l'information réellement
attendue des populations. Par conséquent, il en découle une
diminution considérable de l'efficacité du dispositif
d'information publique, et de surcroit, une faible prédisposition
à la concrétisation d'un cadre de concertation local.
II. UNE
COMMUNICATION FAVORABLE A L'INTERVENTION DIRECTE DES POPULATIONS
Au cours de cette partie, nous abordons dans un premier temps
la nécessité d'une invitation de participation à partir
des mécanismes d'intervention prévus à l'endroit des
populations, et dans un second temps, l'application d'un tel processus dans le
dispositif communicationnel de la Commune de Soa.
II.1. MECANISMES
D'INTERVENTION FAVORABLES A LA PARTICIPATION DES POPULATIONS
Le processus de participation n'est pas une action
spontanée. Toute intervention de la population suppose au départ
une invitation préalable clairement émise de la part de la
municipalité. Il s'agit pour l'appareil communal de reconnaitre et de
mettre en valeur le rôle réservé aux populations dans leur
propre développement, même sipar ailleurs l'on observe du citoyen
communalqu'il n'est pas toujoursconscient du rôle qu'il devrait jouer
dans le processus de développement de la collectivité. Dans ces
conditions, il est évident que la responsabilité qui incombe
à la communication communale devient davantage importante. En effet, il
ne s'agit pas de profiter d'une telle ignorance des populations pour s'imposer
en décideur, mais plutôt de se comporter en éducateur de
masse et lessensibiliser sur les responsabilités à saisir. Il
apparait dès lors évidente la nécessité d'un
travail d'Animation professionnelle, destiné à conscientiser et
à mobiliser les populations à travers un cadre d'échange
propre à la collectivité.
De façon générale, la
responsabilité qui échoità la communication ici revient
à mettre sur pied des mécanismes permettant d'informer et
collecter les opinions des populations sur des questions précises. Il
est question d'instaurer au centre de cette communication, la permanente
préoccupationd'intégration du citoyen au coeur des
décisions engageant la vie de la Commune. Dans une certaine mesure, il
revient de mettre la communicationau service d'un développement
impulsé par la base et accompagné par le sommet. De
manière concrète, une telle mission peut être
appréhendée à deux niveaux :
Dans un premier temps, il s'agit de recueillir au
préalable les besoins et les attentes des populations sur le plan
développementaliste.Une intervention qui s'effectue au moyen d'un
diagnostic préalable qui intervenant dès la conception de la
politique de développement. Les besoins recueillis sont par la suite
exploités par l'appareil municipal à l'effetd'assoir des
stratégies. Il en ressort pour principal avantage l'aboutissement
à une action de développement concertée et adaptée
à la cible. Par ailleurs, il faut rappeler ici que la possibilité
d'une telle intervention reste tributaire d'un ensemble de moyens de
communication propices à la sensibilisation et à la mobilisation
participative.
Dans un second temps, la communication communale est
appelée à permettre une intervention directe des populations dans
les phases de mise en oeuvre des projets de développement. A ce niveau,
il est question d'une continuité dans le processus initial d'implication
optimale des populations. Ainsi, le dispositif communicationnel mis en place
doit clairement informer les populations de l'exécution desdits projets,
tout en leur garantissant un mécanisme d'intervention favorable à
leur écoute et à l'expression de leurs préoccupations.
Partant, il revient pour ce qui est du plan de communication
communal (PCC), de mettre sur pied des outils destinés à couvrir
les besoins en intervention des populations, tant au niveau de
l'élaboration du Plan Communal de Développement (PCD) que pour la
mise en oeuvre des projets. Qu'advient-il dès lors des mécanismes
d'intervention des populations dans la Commune de Soa ?
II.2. MECANISMES
D'INTERVENTION DIRECTE DES POPULATIONS DANS LA GESTION LOCALE DE LA COMMUNE DE
SOA
Sur la base de notre investigation, il nous a
été donné de relever un ensemble de mécanismes
prévus par la Municipalité et destinés à
l'implication des populations dans le processus de gestion locale. De
façon générale, ceux-ci visent à recueillir
l'opinion des populations sur les axes stratégiques de
développement. Il s'agit entre autredes ateliers de planification par
secteurprévus lors de l'élaboration du PCD, du mécanisme
de transmission des besoins des populations auprès des autorités
traditionnelles, et des interventions directes lors des différentes
réunions et descentes de terrain.
Cependant,les éléments recueillis auprès
des populations indiquent que :
- Dans un premier temps, tel que l'illustre le graphique
ci-dessous, 78% des personnes interrogées n'ont jamais entendu parler
d'un mécanisme de concertationdans la Commune ;
Figure 8 : Connaissance des mécanismes de
concertation locale par les populations de la Commune de Soa
Source : Notre enquête de Juin 2021
- Dans un second temps, seul 1% des personnes connaissant ces
mécanismes de concertation y a déjà pu prendre part;
Figure 9 : Participation à un processus de
concertaion locale
Source : Notre enquête de Juin 2021
A la lumière de ces résultats, on constate un
contraste certain entre les mécanismes prévus et les
possibilités réelles d'interventionà disposition des
populations. En effet s'il est vrai qu'il existe un ensemble de
mécanismes prévus par le dispositif communicationnel communal, il
reste que l'information sur cette existence ne parvient pas toujours aux
populations. Par conséquent, elles sont nombreuses dans l'ignorance, ce
qui affecte leur capacité d'intervention. Dès lors, l'on arrive
à en déduire pour principale cause, une défaillance dans
l'application du Plan de Communication Communal (PCC). En
réalité, celui-ci faisant l'objet d'une mauvaise
exécution, notamment en termes d'information des populations, il
entraine une fragilisation du tissu de concertation locale.
Au terme de ce chapitre, où il était question
d'aborder le lien entre l'objet communicationnel et l'exigence d'un cadre de
concertation locale dans la Commune de Soa, l'on arrive à la conclusion
d'une défaillance certaine du dispositif communicationnel. Tout d'abord,
traitant de la nécessité d'une information publique au service de
la transparence dans la gestion locale, les résultats de notre recherche
nous ont conduits à la conclusionselon laquelle il existe un
défaut d'accessibilité à l'information attendue. De
même, pour ce qui est des mécanismes d'intervention prévus
à l'endroit de ces populations, l'on a pu déterminer que
celles-ci en sont pour la plupart ignorantes alors que lesdits
mécanismes sont bel et bien existants.Une situation que l'on est
à mesure de confronter à la théorie du dialogue de la
communication organisationnelle. Par ailleurs, il est important de souligner
que l'accent ici est mis sur la nécessité d'offrir
l'opportunité à tout acteur local de parler et d'être
entendu. Une opportunité qui toutefois, n'est rendue possible que par la
mise à disposition de l'information nécessaire d'une part, et une
invitation clairement émise à l'endroit des acteurs locaux
d'autre part.
Cependant, au regard du constat sus fait,l'on aboutit à
une inadéquation entre ce sur quoi porte la communication communale (son
objet) et les besoins informationnels nécessaires à
l'intervention des populations dans la gestion locale. Ce qui conduit alors
à une faible prédisposition à la concertation avec les
populations dans la Commune, d'où l'affirmation de notre
hypothèse de départ selon laquelle l'objet de communication de
cette municipalité n'est pas suffisamment favorable à la
création d'un cadre local de concertation.Dès lors, il
apparaît nécessaire de se pencher sur la question des initiatives
locales de développement.
CHAPITRE IV : ENJEUX COMMUNICATIONNELS ET GESTATION
D'INITIATIVES LOCALES DE DÉVELOPPEMENT
La particularité de l'approche participative du
développement réside dans sa tendanced'impulsion dela base
opérationnelle vers le sommet stratégique. Il s'agit d'un
système d'ingénierie qui consiste à impliquer les
populations dans l'amélioration de leur milieu de vie, de par la
suscitation et l'accompagnement d'un ensemble de changementsinspirés
deleurs propres besoins.Le modèle participatifobéit à
différentes spécificités propres à chaque
collectivité. Néanmoins, il doit reposer d'une manière
générale sur l'identification d'un ensemble d'initiatives
localesà accompagner. C'est en effet l'un des piliers de cette approche
qui veut que les populations soient à la fois auteures et
bénéficiaires des actions de développement.
Pour implémenter un tel système, une panopliede
mesures est très souvent mises en oeuvre au niveau des
municipalités. Seulement, il arrive que ces mesures ne parviennent pas
toujours auprès des populations en raison d'une communication
défaillante. Il parait dès lors impératifde
réorienter le dispositif communicationnel communalvers une approche de
proximité, afin qu'il ait pour principal enjeu la gestation
d'initiatives locales de développement. Une telle démarche peut
être appréhendée tant sur le plan de la suscitation que sur
celui de l''accompagnement.
I. COMMUNICATION ET SUSCITATION DES
INITIATIVES LOCALES
Dans cette partie, nous allons aborder la
nécessité d'inspiration des populations par les
municipalités en vue de la création d'idées de
développement, tout en présentant particulièrement
l'état de lieu d'un tel mécanisme dans la Commune de Soa.
I.1. INSPIRATION DES
POPULATIONS PAR LES MUNICIPALITES
En matière participative, les populations disposent
dedifférentes possibilités d'intervention dansle
développement de leurs collectivités. Des plus usuelles, on
distingue en plus de l'élection et de la concertation, les propositions
d'initiatives d'envergure tendant à développer le territoire
local. Cette dernière mesure a particulièrement été
prévue par la loi de 2019 portant CGCTD dont les dispositions de
l'article 40 (1) suivent :
Toute personne physique ou morale peut formuler, à
l'intention de l'exécutif communal ou régional, toutes
propositions tendant à impulser le développement de la
Collectivité Territoriale concernée ou à améliorer
son fonctionnement.
En effet, il s'agit ici d'une possibilité
expressément octroyée à toute personne soucieuse du
développement de sa CTD, de proposer toute idée qu'elle juge
pertinente et bénéfique pour l'intérêt collectif. Il
peut s'agir autant d'une idée de projet que d'une suggestion de
réforme administrative.
Cependant, dans un contexte dominé par la faible
vulgarisation des textes législatifs d'une part, et l'ignorance relative
des populations d'autre part, il devient impératif pour les
municipalités de mettre en oeuvre des mécanismes
communicationnels en vue de la vulgarisation des mesuressus abordées.A
partir de cette vulgarisation, les populations sont plus aptes à
proposer des initiatives pouvant impulser le développement de la
localité parce qu'étant suffisamment informées et
sensibles du rôle à jouer. Il s'agit d'une
démarcheparticulière qui se base sur l'argument selon lequel les
populations ne peuvent être motivées à penser
développement que si elles sont suffisamment inspirées par la
municipalité. Quid alors de mécanismes d'inspiration des
populations dans la Commune de Soa.
I.2. INSPIRATION DES
INITIATIVES LOCALES DANS LA COMMUNE DE SOA
La Commune de Soa regorge d'énormes
potentialités et ressources qui entrainent la multitude de secteurs
d'activités présents sur son territoire.Il en est ainsi par
exemple de sa population cosmopolite et essentiellement jeune,
évaluée à 69 084 âmes par le PCD de 2015
(2015 ; 37). Suffisamment exploité à des fins
participatives, ce potentiel humain constituerait un des principaux leviers de
développement de la localité.
Seulement, l'on constated'après nos résultats
d'enquête que les populations de Soa ne sont pas toujoursinspirées
par la municipalité quant à la création des initiatives
locales. Pourtant,comme le relève le graphique ci-dessous, il s'agit
d'une population suffisamment dynamique qui,à hauteur de 93% des
enquêtés, s'intéresse au développement de la
localité à travers la mise sur pied d'un ensemble de
projets.Aussi, nos enquêtespermettent de démontrer qu'à 96%
ces idées de projets n'auraient pas été inspirées
par la Municipalité.
Figure 10 : Développement des idées de
projet
Source : Notre enquête de juin 2021
Figure 11 : Origine des idées de projet de
développement des populations
Source : Notre enquête de juin 2021
A l'observation, l'on constate que nonobstant
l'intérêt des populations pour le développement de la
localité, elles ne sont pas toujours motivées par la
municipalité dans la création des idées de projet tendant
son développement. Par conséquent, celles-ci émanent pour
la majorité de source personnelle. A l'analyse, l'on parvient à
la déduction d'un défaut de vulgarisation des
potentialités locales d'une part, et des mesures d'incitation des
populations d'autre part.Le territoire communal regorgeant de
potentialités et ressources considérables, leur promotion par la
municipalité constituerait davantage un catalyseur important de la
culture développementaliste chez les populations. Il revient donc au
dispositif communicationnel communal de remplir une telle exigence. Que dire
quant à l'accompagnement des initiatives locales ?
II. COMMUNICATION
ET ACCOMPAGNEMENT DES INITIATIVES LOCALES
Suivant l'approche participative, les CTD sont appelées
à impulser leur développement à partir des besoins
identifiés par les populations. Un tel mécanisme s'opère
soit par l'identification des besoins encore non dévoilés, soit
par l'accompagnement des initiatives en réponse à ceux
déjà identifiés. Pris sur le volet communicationnel,nous
abordons icila question de la vulgarisation et des mesures d'accompagnement, et
sa mise en application dans la municipalité de Soa.
II.1. VULGARISATION DES
MESURES D'ACCOMPAGNEMENT DES INITIATIVES LOCALES
L'implication des populations dans le processus de
développement local suppose dans un sens, de mettre à leur
disposition l'information sur la disponibilité des mesures
d'accompagnement de leurs projetsen rapport avec l'intérêt
général et l'améliorationdu cadre de vie collectif. Il
s'agit d'un processus d'encadrement qui a le bénéfice de profiter
non seulement aux intérêts particuliers des populations, mais
aussi et surtout au développement de la collectivité toute
entière. Pour ce faire, il existe au sein des municipalités un
ensemble de mesures y relative. Il en est ainsi du cas particulier des
programmes communaux d'accompagnement des jeunes et autres cas sociaux.
Toutefois, il arrive que ces mesures ne soient pas toujours
suffisamment connues des populations, d'où la nécessité
d'une stratégie de communication appropriée. Il revient à
particulièrement informer les populations, et de manière
permanente, sur l'existence et la disponibilité de telles mesures. En
d'autres termes, il est question pour le dispositif communicationnel communal
de saisir la responsabilité d'impulser la participation des populations
à travers la promotion des initiatives locales de développement.
Quid alors de l'application d'une telle responsabilité dans la Commune
de Soa ?
II.2. ACCOMPAGNEMENT DES
INITIATIVES LOCALES DANS LA COMMUNE DE SOA
A ce niveau, nous avons pu relever qu'il existe un ensemble
de mesures d'accompagnement des populations encadrées par le service
social et culturel de la Commune de Soa. Seulement, ces mesures
répondent pour la majorité à des catégorisations
sociales, et ne sont pas toujours connues des populations.En effet, notre
enquête nous a permis de relever les observations suivantes :
- Tout d'abord, l'on relève que seul 9% des personnes
enquêtées ont déjà entendu parler d'un programme
communal d'accompagnement tel que présenté par le graphique
ci-dessous.
Figure 12 : Connaissance des mesures d'accompagnement
de la municipalité
Source 1 Notre enquête de juin 2021
- De même, on constate que parmi ceux ayant admis avoir
déjà entendu parler de ces mesures d'accompagnement, seulement
17% en ont déjà bénéficié.
Figure 13 : Bénéfice d'un programme
d'accompagnement municipal
Source : Notre enquête de juin 2021
A l'analyse, il en ressort que, bien que l'accompagnement des
initiatives locales soit bel et bien pris en compte dans les stratégies
de développement de la Commune de Soa, une telle entreprise reste
partielle et mal connue des populations en raison des défaillances
informationnelles.
En définitive, il apparait évident le lien entre
le dispositif communicationnel et la gestation d'initiatives locales de
développement en milieu communal. En effet, considérée sur
le plan le fonctionnel, la communication communale se présente tel un
facteur d'impulsion du développement participatif à travers la
promotion des initiatives locales. Elle permet à la municipalité
de non seulement inspirer les populations en ce sens, mais aussi de les
accompagner dans la mise en oeuvre de leurs idées personnelles tendant
à impulser ou à améliorer le développement de la
commune. A ce titre, la théorie de la motivation mise en exergue nous
permet de considérer cet aspect de la communication, autant commeun
instrument de promotion du développement mis au service de la
municipalité, qu'une source de motivation appropriée à
l'engagement des populations dans le développement de leur CTD. Ceci
étant,l'on aboutit en fin de compteau constatd'un déphasage
certain entre les mécanismes communicationnels de notre
municipalité détude, et les enjeux attendus d'eux en termes de
gestation d'initiatives locales, ce qui nous permet d'affirmer notre
hypothèse de départ.
CHAPITRE V :REDYNAMISATION DE LA COMMUNICATION COMMUNALE
EN VUE DE L'EFFECTIVITÉ D'UN DÉVELOPPEMENT PARTICIPATIF DANS LA
COMMUNE DE SOA
Après avoir fait le tour sur la question des
éléments communicationnels qui inhibent la participation optimale
des populations aux initiatives de développement local dans la Commune
de Soa,il est opportun dans ce chapitre final de proposer des stratégies
sous forme de suggestions, afin d'améliorerl'effectivité du
développement participatif dans ladite commune à partir du
dispositif communicationnel. Il s'agit tout d'abord de rappeler les
problèmes identifiés, ensuite nous allons présenter un
ensemble de suggestions en vue de la résolution desdits
problèmes, et enfin, nous présenterons notre projet
professionnel.
I. RAPPEL DES PROBLEMES IDENTIFIES
Au terme de notre enquête, nous avons pu recenser trois
principaux problèmesen rapport avec la communication, et qui impactent
la participation des populations au processus de développement local
dans la Commune de Soa. Il s'agit de :
- la performance insatisfaisante des moyens de communication
en termesde sensibilisation et de mobilisation participative ;
- le déphasage entre l'objet de communication et la
création d'un cadre local de concertation, et;
- l'éloignement entre les mécanismes
communicationnels et les enjeux attendus d'eux en termes de création
d'initiatives locales.
II. SUGGESTIONS
Dans l'optique de pallier les manquements communicationnels et
améliorer l'effectivité de la participation des populations au
développement local dans la Commune de Soa, nous avons formulé un
ensemble de suggestions à la fois sur le plan global que
spécifique.
De manière générale, il s'agit
de :
- instaurer par initiative gouvernementale, la
créationsystématique d'une cellule de communication etl'emploi
d'un plan de communication locale inclusif au sein de toutes les CTD ;
- concevoir par initiative du ministère en charge des
CTD, un guide méthodologique de planification de la communication
inclusive dans les CTD, à l'image du Guide Méthodologique de
planification locale et régionale au Cameroun ;
- intégrer des enseignements sur les questions de
participation et de gestion inclusive dans la formation des élus
locaux ;
- organiser régulièrement des sessions de
formation et de renforcement des capacités du personnel municipal sur le
développement participatif.
Pris sur le plan général, cet ensemble de
propositions est à considérer en vue de l'amélioration de
la participation au processus de développement local à partir du
dispositif communicationnel communal mis en place dans les CTD. Au
côté de celles-ci, nous pouvons proposer un autre ensemble de
suggestions, pris cette fois en rapport aux problèmes identifiés
dans la Commune de Soa. Il s'agit des suggestions en vue de
l'amélioration de la performance des moyens de communication sur la
sensibilisation et la mobilisation participative dans un premier pan ; de
l'instauration d'un cadre local de concertation à partir de l'objet
communicationnel dans un deuxième pan, et de la création
d'initiative locales à partir des mécanismes communicationnels
dans un troisième pan.
II.1. POUR L'AMELIORATION DE
LA PERFORMANCE DES MOYENS DE COMMUNICATION SUR LA SENSIBILISATION ET LA
MOBILISATION PARTICIPATIVE
A ce niveau, nous pensons qu'il serait
opportun de :
- étudier et fragmenter au préalable les
habitudes communicationnelles des populations avant adoption de tout moyen ou
outil de communication ;
- régulariser les moyens d'information communautaires
dans les assemblées religieuses, et règlementer l'activité
des agents communautaires ambulants dans les villages et quartiers ;
- exploiter les supports physiques publicitaires et
commerciaux de l'espace communal (panneaux publicitaires et autres) afin
d'atteindre le maximum de cibles lors des communications d'envergure ;
- créer une pluralité de plateformes
numériques destinées à l'information instantanée
des populations internautes sur l'activité municipale, et une
interaction directe avec la municipalité en zone urbaine (fora Whatsapp
officiels, pages Facebook...) ;
- créer et animer régulièrement une radio
communautaire et d'autres media locaux adaptés aux
réalités environnementales des populations ;
II.2. POUR L'INSTAURATION
D'UN CADRE LOCAL DE CONCERTATION A PARTIR DE L'OBJET COMMUNICATIONNEL
Il s'agit principalement de :
- créer et animer régulièrement des
cadres d'échanges entre les populations et les élus locaux dans
chaque secteur, quartier ou village ;
- élaborer, réaliser et suivre en permanence un
PCC inclusif et axé sur des mécanismes d'interaction directe des
populations avec l'appareil municipal ;
- adopter et vulgariser un numéro vert municipal
destiné à entretenir et informer de manière
opérationnelle les populations ;
- instruire les populations sur la décentralisation,
les droits du citoyen municipal et le rôle à jouer en termes de
participation et de contrôle de l'action publique municipale ;
- organiser une réunion de coordination du personnel
municipal au minimum chaque mois.
II.3. POUR LA CREATION
D'INITIATIVE LOCALES A PARTIR DES MECANISMES COMMUNICATIONNELS
Il s'agit pour les populations locales de :
- créer et vulgariser davantage de programmes
d'incitation et d'accompagnement des initiatives locales à travers
les annonces publiques ;
- mettre sur pied des outils de marketing territorial visant
à promouvoir les potentialités locales et les opportunités
offertes en temps réel ;
- organiser des journées portes ouvertes (JPO)
communales chaque année afin rapprocher davantage les populations et
autres acteurs externes de l'institution communale et de ses
opportunités.
Ce dernier chapitre nous a permis de
proposer des solutions aux problèmes dégagés. Il a
été donc nécessaire de survoler à nouveau lesdits
problèmes, de formuler des suggestions à l'endroit des acteurs
engagés. Enfin un projet de séminaire de renforcement des
capacités des acteurs de l'appareil communicationnel de la Mairie de Soa
intitulé : « Projet d'orientation participative
de la communication en milieu municipal dans la Commune de
Soa », a permis de clôturer ce chapitre. Comme de
rigueur, une conclusion générale nous permettra de clôturer
définitivement cette étude.
CONCLUSION GENERALE
Au terme du présent travail de recherche dont le
thème est : « Communication communale et
développement participatif : étude appliquée à
la Commune de Soa », il nous incombe de reconnaitre
l'existence de mesures entreprises dans le sens de la participation des
populations aux initiatives de développement local dans la Commune de
Soa, bien que ces dernières du fait de leur faible portée
communicationnelle, gagneraient à être
améliorées.
En initiant ce travail, nous sommes partis du constat selon
lequel il existe unedistance relationnelle entre les populations et
l'institution communale. Emettant initialement l'idée d'une
communication de proximitémitigée, nous en sommes finalement
aboutis à uneaffectation considérabledu pouvoir de participation
des populations.
Pour en avoir le coeur net, nous nous sommes fixés pour
objectif d'analyser les déterminants de la participation des
populationsau développement local, à l'aune du dispositif
communicationnel mis place par la Commune de Soa. Pour des besoins de
flexibilité, cet objectif général a été
décomposé en trois objectifs spécifiques à
savoir :
- évaluer la performance des moyens de communication
communale pour la sensibilisation et la mobilisation participative ;
- étudier le rapport entre l'objet de la communication
communale et la création d'un cadre local de concertation;
- examinerl'enjeudes mécanismes communicationnels de la
municipalité sur la création d'initiatives locales de
développement.
Pour atteindre ces objectifs, une question principale a
été posée. Il s'agissait de savoir quels sont les
éléments communicationnels de la Commune de Soa qui affectent la
participation des populations aux initiatives de développement local. De
cette question ont découlé trois interrogations
spécifiques à savoir :
- quelle est la performance des moyens de communication de la
Commune de Soa en termes de sensibilisation et de mobilisation participative
?
- quel est le rapport entre l'objet de communication de la
Commune de Soaet la création d'un cadre local de concertation pour le
développement ?
- quel est l'enjeu des mécanismes communicationnels de
la municipalité sur la gestation d'initiatives locales de
développement ?
Suite à cet ensemble de questions, des propositions de
réponses anticipées en termes d'hypothèses ont
conçu notre socle de compréhension de la situation de la
participation des populations au développement local à l'aune du
dispositif communicationnel mis en place par la Commune de Soa. De
manière générale, nous avons pensé que la
participation des populations aux initiatives de développement local
dans la Commune de Soa est tributaire des moyens, de l'objet et des enjeux
communicationnels entrepris par celle-ci à l'endroit de ses populations.
De manière spécifique, il nous a semblé que :
- les moyens de communication de la Commune de Soa sont d'une
performance insatisfaisante en termes de sensibilisation et de mobilisation
participative ;
- l'objet de communication de cette municipalité n'est
pas suffisamment favorable à la création d'un cadre local de
concertation pour le développement ;
- les mécanismes communicationnels de cette
municipalité ne sont pas d'un enjeu véritable sur la
création d'initiatives locales de développement.
Pour conduire efficacement ce travail de réflexion
scientifique, une approche méthodologique a été
adoptée. Nous avons opté pour l'approche
hypothético-déductive. Elle nous a permis à partir des
faits observés sur le terrain de former des questions et des
hypothèses. En termes de méthode, nous avons utilisé les
enquêtes et l'analyse des traces. Pour ce qui est des techniques, nous
avons eu recours à l'observation directe et participante, à la
recherche documentaire, à l'administration des questionnaires et
à l'entretien.Et comme outils de collecte de données, nous avons
utiliséla grille d'observation, le guide d'entretien et le
questionnaire.
Pour mieux comprendre l'objet de notre étude, nous
avons tout d'abord défini les termes et expressions y afférent,
avant de recenser les écritsy ayant trait, etde convoquer des
théories qui nous ont permis de vérifier nos hypothèses.
En outre, nous avons présenté le cadre d'étude qui est la
Commune de Soa. Ceci dit, nous relevons que les termes et expressions se
rapportant à notre étude ont été clarifiés
de manière à faciliter la compréhension de ce travail. De
même, les écrits recensés quant à eux ont
contribué à la compréhension du sujet et des idées
développées autour de la thématique abordée dans ce
travail. Enfin, pour ce qui est des théories, celles-ci ont permis de
vérifier et étayé les hypothèses formulées
pour notre étude.
Ceci dit, à l'issu de notre analyse,nous sommes
à même d'établir une dépendance certaine du pouvoir
de participation des populations à l'égard des dispositifs de
communication de la commune envers les populations. Une relation solidement
identifiée à trois niveaux d'intervention à savoir : la
sensibilisation et la mobilisation participative, la création d'un cadre
local de concertation, et la gestation d'initiatives locales de
développement.
Tout d'abord, pour ce qui est de la sensibilisation et de la
mobilisation participative, l'on constate que la majorité des moyens de
communication employés par la municipalité est soit en
déphasage avec les moyens d'information de la population, soit ils ne
permettent qu'une infime possibilité d'interaction directe entre
celle-ci et la municipalité. Ainsi les populations ignorent en grande
partie comment communique la municipalité, et par ricochet, leur
rôle et l'actualité sur le développement de la Commune. De
même, l'on a pu reconnaitre en ces moyens de communication un retour
d'information insatisfaisant. Ce qui nous a permis d'aboutir à la
conclusion selon laquelleles moyens de communication de cette
municipalité en direction de ses populations restent d'une
manière générale, diminués en termes de
fonctionnalité, d'adaptabilité, de retour d'information et
d'implication active.
Concernant la création d'un cadre local de
concertation, nous avons relevé qu'il repose sur la disponibilité
d'une information publique sur la gestion locale et la claire invitation
à intervenir à l'endroit des acteurs. Pourtant, à
l'analyse de nos données, on arrive à constater que même si
l'information publique est clairement inscrite en priorité dans la
stratégie de communication de la Commune, elle rencontre
néanmoins des problèmes d'accessibilité auprès des
populations. L'évidence étant qu'à ce niveau, la
population ne reçoit pas toujours l'information appropriée en
termes de gestion publique. Dès lors, l'on a pu en déduire un
déphasage entre ce sur quoi porte les communications communales, et
l'information réellement attendue des populations. D'où la
diminution considérable de l'efficacité du dispositif
d'information publique, et de surcroit, une faible prédisposition
à la concrétisation d'un cadre de concertation local. De plus,
s'agissant de l'invitation à intervenir, on constate un contraste
certain entre les mécanismes prévus et les possibilités
réelles d'intervention à disposition des populations. En effet
s'il est vrai qu'il existe un ensemble de mécanismes prévus par
le dispositif communicationnel communal, il reste que l'information sur cette
existence ne parvient pas toujours aux populations. Partant, elles sont
nombreuses dans l'ignorance, ce qui affecte leur capacité
d'intervention.
Traitant enfin de la gestation des initiatives locales de
développement, le constat est que nonobstant l'intérêt des
populations pour le développement de la localité, elles ne sont
pas toujours motivées par la municipalité dans la création
des idées de projet de développement. Ce qui explique à
suffisance que leurs initiatives émanent pour la majorité de
sources personnelles et tendent à la satisfaction des besoins propres. A
l'analyse, l'on a puidentifier comme cause, un défaut de vulgarisation
des potentialités locales d'une part, et des mesures d'incitation des
populations d'autre part. Parallèlement, l'on réalise que
l'accompagnement des populations à travers les initiatives locales est
bel et bien pris en considération dans les stratégies de
développement de la Commune de Soa. Seulement, une telle entreprise
reste partielle et mal connue des populations en raison des défaillances
informationnelles. Ainsi, l'on aboutit à la conclusion
générale d'un déphasage entre les mécanismes
communicationnels de cette municipalité, et les enjeux attendus d'eux en
termes de gestation d'initiatives locales.
Au demeurant, il s'agit ici d'un travail de recherche qui ne
prétend pas à l'exhaustivité sur la question de la
participation des populations aux initiatives de développement local,
car les possibilités d'aller au-delà des pointset de la
problématique présentés existent. Aussi, certaines
thématiques telles que l'affectation de ressources appropriées en
matière de transfert de compétences aux CTD méritent de
faire l'objet d'une recherche ultérieure.Toutefois, nous pensons que
ceux abordés dans le cadre de cette étude permettent
d'appréhender à suffisance l'une des sérieuses entraves
liées à la participation des populations au développement
local, à savoir une communication communale défaillante.
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