16. 3.4. Situation globale du Budget de
la RDC année 2015
Le budget 2015, en équilibre des recettes et des
dépenses, est de FC 8 363,2 milliards (soit USD 8,93
milliards). Comparé au budget 2014, il augmente de 1,1%.
Cette faible progression anticipée résulterait de la
sous-réalisation des recettes du budget 2014 (autour de 70% seulement).
Comparée à la croissance attendue du PIB en 2015 (10,4% en
réel et 13,8% en nominal), il se dégage que l'évolution
florissante de l'économie congolaise n'est pas corrélée
avec celle du budget, qui devrait répondre aux besoins pressant de
développement.
Le financement du budget 2015 provient de quatre sources :
les recettes internes, les recettes extérieures, les recettes des
budgets annexes ainsi que celles des comptes spéciaux. Par rapport
à 2014, on note des progressions des recettes internes (+7,4%), des
budgets annexes (+3,6%) et des comptes spéciaux (+17,6%) et une
baisse des ressources extérieures de 19,6%.
Le faible accroissement desrecettes internes, comparé
à celui du PIB nominal (7,4% contre 13,8%), ne permet pas au pays
d'élargir suffisamment son espace budgétaire afin de
répondre aux besoins de financement du développement. Aussi, le
renforcement de la mobilisation des ressources extérieures ainsi que
leur traçabilité dans le budget national permettra de renverser
la tendance actuelle où, malgré la baisse de l'APD, la RDC reste
encore un pays attrayant au regard de sa fragilité et des progrès
enregistrés dans la mise en oeuvre des réformes.
Graphique V. Sources de financement du Budget
2015
Source : PNUD, analyse du budget 2015de la
RDC
La pression fiscale, en s'établissant
à 23% en 2015 contre 25% en 2014, est en baisse. Elle est de
16,2% (-1,0% par rapport à 2014) pour les recettes internes, de 4,4%
(-1,8% par rapport 2014) pour les recettes extérieures, de 1,5% des
budgets annexes, relativement stable par rapport 2014, comme le 1,0% des
comptes spéciaux. Si l'on considère la migration des comptes
nationaux vers le SCN 93 adopté en 2013 par le Gouvernement, avec comme
impact la revalorisation du PIB à plus de 50% et la réduction des
pressions fiscales, on se serait attendu à une hausse de la pression
fiscale en 2015, qui constituerait un signal fort que le Gouvernement cherche
les niches fiscales pour accroitre ses ressources et financer le virage social
tant souhaité.
Considérant le niveau estimé de
réalisation des recettes budgétaires à fin décembre
du budget 2014, la pression fiscale projetée de 23% en 2015 parait
réaliste par rapport aux 18% en 2014. Cependant, l'accroissement de
48,2% des ressources du budget global et 24% des recettes internes (contre
16,4% en 2014) qui en résulte parait très ambitieux au regard de
la faible capacité de mobilisation des ressources
(généralement 70% pour le budget global et 80% pour les recettes
internes). Cette ambition risque d'entrainer, au cours de l'exercice
budgétaire, une éviction des dépenses pro-pauvres, surtout
celles des secteurs sociaux qui ont un impact significatif sur
l'amélioration du niveau de vie des populations.
a. 3.4.1. Dépenses et
priorités du Budget 2015
Les dépenses sont analysées à travers :
les rubriques budgétaires pour déterminer l'importance
accordée à l'investissement, moteur de la croissance ; les axes
du programme d'action du Gouvernement pour identifier les orientations
politiques inhérentes ; les fonctions budgétaires pour
évaluer les priorités liées aux missions
régaliennes ; l'importance de la mise en oeuvre du processus de la
décentralisation ainsi que l'intérêt porté au
processus électorale en 2015.
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