I.1.1.1. Vecteur
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L'anophèle femelle est le vecteur principal de la
malaria. C'est un insecte de l'embranchement Arthropoda, de la classe
Insecta, de la sous-classe Pterygota, de l'ordre
Diptera, de sous-ordre Nematocera, de la famille
Culicidae, de la sous-famille Anophelinae, du genre
Anopheles. Ce genre
Figure 1Anopheles freeborni,
Freeborni Subgroup, Maculipennis
Group, Anopheles Series, Angusticorn Section, Subgenus
Anopheles (Harbach 2013)
Comprend 484 espèces diversement distribuées
dans le monde et dont environ 60 sont des vecteurs de la malaria (Harbach, 2013
; Norris & Norris, 2016). En RDC, Anophele funestus et A.
gambiae sont des vecteurs de première importance(Nardini et al.
2017)'''(Wat'senga et al. 2020) (Nardini et al., 2017 ; Wat'senga
et al., 2020) et à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, A.
funestus et A. gambiae sont les plus prépondérants
(Bandibabone et al. 2018)
I.1.1.2 Parasites
Le plasmodium, parasite responsable de la malaria, est un
protozoaire de l'embranchement Apicomplexa (sporozoa), de la classe
Haemosporidea, de l'ordre Haemosporida, de la famille
Plasmodiidae, du genre Plasmodium(Letcher and Powell 2019).
Il existe plus de 200 espèces plasmodiales parmi
lesquelles dix infectent l'homme et 29 infectent d'autres primates. D'autres
espèces parasitent les oiseaux, les reptiles et les rongeurs (Arisue et
al. 2019) et sont à la base du développement de différents
modèles expérimentaux pour l'évaluation in vivo
de l'activité antiplasmodiale (Fidock et al. 2004).
Cinq espèces plasmodiales sont les plus
incriminées dans les infections humaines ; parmi elles, trois sont
exclusivement humaines, P. falciparum Welch, P. vivax Grassi
et Feletti et P. ovale. Stephens, et deux, P. malariae Grassi
et Feletti et P. knowlesi Knowles, sont à la fois humaines et
simiennes (Amir et al. 2018; Kavunga-Membo et al. 2018). De toutes ces
plasmodies, Plasmodium falciparum est la plus dangereuse pour l'homme
à cause de sa forte prévalence, avec 99 % d'infections palustres
en Afrique en 2017, et de sa virulence, il est en effet, responsable de plus de
97 % des cas de malaria compliquée - (Ranford-Cartwright and
Gómez-Díaz 2019; Sampaio et al. 2018).En RDC, P. falciparum
représente plus de 96 % des cas chaque année (Jiang et al.
2019; Mandoko et al. 2018) suivi de P. vivax avec près de 3 %
des cas (Brazeau et al. 2020).
I.1.1.3. Cycle plasmodial
L'infestation naturelle de l'homme se fait par une
inoculation des sporozoïtes pendant la piqûre de l'anophèle.
Les parasites ne restent pas plus d'une ½ heure dans le sang puis vont se
réfugier dans les hépatocytes où ils se multiplient dans
le cytoplasme en formant des volumineuses cellules plurinucléées,
les schizontes hépatocytaires. Quand ces schizontes arrivent à
maturité, la cellule est lysée et libère autant de
mérozoïtes qu'il n'y avait de noyaux dans le schizonte. Cette
période est cliniquement muette et se prolonge d'une à trois
semaines. Ces mérozoïtes gagnent la circulation sanguine et
colonisent les globules rouges. Ils deviennent alors des trophozoïtes
intra-érythrocytaires qui à leur tour subissentune schizongonie
(division multiple). À maturité, les schizontes
intra-érythrocytaires sont appelés « corps en rosace ».
En lisant leur cellule hôte, ils se scindent, libérant dans le
sang des mérozoïtes qui vont entamer un nouveau cycle
érythrocytaire. Après plusieurs cycles érythrocytaires, la
reproduction asexuée (mérogonie) débute et des cystes se
forment. Ces derniers ne pourront évoluer que chez l'anophèle
où se déroulent entre 10 à 20 jours la fin de la gamogonie
puis la sporogonie (formation des sporozoïtes). Dans le tube digestif de
l'insecte, chaque gamétocyte évolue en un macrogamétocyte
femelle. Un macrogamète et un microgamète fusionnent pour former
l'ookynète,oeuf mobile qui traverse la paroi du tube digestif et
s'enkyste en oocyte juste sous la membrane basale. À l'intérieur
de chaque oocyte se forme un grand nombre de sporozoïtes qui vont
être libérés dans les lymphes pour gagner les glandes
salivaires, prêt à être inoculé lors de la prochaine
piqûre de l'insecte. La durée du cycle chez l'anophèle est
d'environ une à deux semaines et dépend de l'espèce
plasmodiale et de la température ambiante. Il faut signaler que lors du
cycle intra-hépatique, certaines espèces, comme le vivax et
l'ovale, vont donner des formes dormantes appelées hypnozoïtes qui
seront responsables des rechutes ou reviviscences. Dans le cycle
intra-érythrocytaire, la libération des mérozoïtes va
se faire toutes les 72 heures pour le plasmodium malariae et il provoquera de
la fièvre tous les 4 jours, d'où la notion de fièvre
quarte et toutes les 48 heures pour falciparum, vivax et ovales responsables
d'une fièvre tierce (Greenwood et al. 2005)
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Figure 2
Cycle parasitaire de Plasmodium falciparum (White et al., 2014).
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