2.3.
Gestion des déchets dans les pays en développements
L'objectif ultime de la gestion des déchets
étant de réduire le volume des matériaux destinés
à la décharge finale pour minimiser les risques de pollution
qu'ils peuvent causer pour la santé et l'environnement (potentiel
polluant, émission du biogaz, lixiviats, pathogènes, etc (MBT,
2003).
L'élimination des déchets nécessite une
approche technologique et méthodologique. Cette vision devrait
être traduite par le développement de technologies adaptées
au contexte local et devrait prendre en compte la croissance des populations,
les concentrations des déchets, les préoccupations
environnementales et le développement durable. Les stratégies de
gestion doivent donc passer par l'application de principes simples qui
permettent d'atteindre les objectifs spécifiques correspondants (Wicker,
2000).
Il s'agit surtout de la mise en oeuvre d'un schéma de
collecte et des filières de réutilisation, de recyclage et de
compostage des déchets. Jusqu'au seuil des années 90, il
n'existait presque pas de stratégies nationales en matière
d'assainissement pour les villes en développement.
Les transferts de technologie des pays
développés sans étude approfondie de terrain continue ont
conduit à l'échec la plupart des schémas de gestion des
déchets. Le coût des projets financés par des bailleurs
externes tant pour la collecte que pour le traitement n'est pas
négligeable. Ces acteurs (secteur public, privé, informel, ONG,
associations, la population) restent toujours préoccupés par la
collecte et l'évacuation des ordures, et non seulement ils ignorent la
valeur économique de ces déchets mais ils n'arrivent pas à
s'organiser dans un seul schéma et à situer les
responsabilités (Medina, 1998 ; Yéyé, 2002). La prise de
conscience des différents gouvernements en matière de gestion des
déchets, appuyée par les politiques mondiales de protection de
l'environnement, s'est concrétisée par la création des
ministères de l'environnement ou de structures équivalentes dans
les années 90.
2.3.1. Gestion des déchets en Haïti
La situation en matière de gestion des déchets
dans les zones urbaines est confrontée à de nombreux
problèmes. La prise en charge des déchets par la collecte et un
traitement efficace et respectueux de l'environnement n'est pas encore
perçue de façon généralisée par la
population comme une nécessité sur le plan économique,
environnemental et socioculturel.
2.1.1.1. Cadre légal, institutionnel et financier
Le cadre légal pour la gestion des déchets
solides est établi par la Constitution et par une Loi de 1981.
D'après ces documents, l'institution responsable de la gestion des
déchets solides est la Commune (Mairie). Ce cadre légal au niveau
national n'est pas accompagné d'un cadre de stratégie, politique,
norme ou financement ni d'autres éléments qui précisent
comment mettre en oeuvre et gérer un bon programme de gestion des
déchets, sauf l`Aire Métropolitaine de Port-au-Prince (AMPAP).
A l'AMPAP, le gouvernement a reconnu depuis les années
70 le besoin de mettre en oeuvre un système de drainage pour toute la
région, et a reconnu que la garantie de survie de ce système
résidait (parmi d'autres initiatives) dans l'exécution des
programmes pour la gestion des ordures par des activités de collecte
(ramassage local) et d'entreposage. A ces fins, il a été
créé le Service Métropolitain de Collecte des
Résidus Solides (SMCRS) pour l'AMPAP. La mission du SMCRS,
définie par son Décret de création de 1981, et a
été modifiée par le Décret du 26 octobre 1989.
A) Décret du 3 mars 1981
Selon l'article 2 du Titre II de ce décret, le SMCRS a
pour mission principale «d'assurer la collecte et le traitement des
résidus tels que : les ordures ménagères, les
déchets encombrants des ménages, les déchets de
collectivités tels (Ecoles, restaurants, casernes).
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