UE Gestion des Ressources Humaines Manager la formation en
entreprise Tuteur employeur : Madame Maurine BORSU Tuteur
pédagogique : Monsieur Marc VIROT
La formation comme levier d'une méthode de
conduite au changement dans le projet « articulation » des
services « Accompagnement » et « contrôle
»
dans le cadre du transfert de compétence du
Fédéral aux Régions du Service Contrôle de la
disponibilité des demandeurs d'emploi en Wallonie (Belgique)
Virginie WIBAUT
Promotion Chrysalide Aout 2017
Table des matières
Remerciements 1
Avant-propos 2
Introduction 4
Chapitre 1 Contexte : Transfert des compétences du
Fédéral (ONEM) vers les Régions (FOREM, ACTIRIS,
VDAB). 6
Chapitre 2 Contexte de l'environnement 8
Chapitre 3 Organisation 9
Section 1 : Comment le FOREM s'organise-t-il ? 9
Section 2 : Les territoires 9
Section 3 : Le Siège central 10
A. Directions générales 10
B. Services d'Administration générale 10
C. Services à gestion distincte 11
D. Organigrammes 11
Section 4 : Le contrat de gestion 12
Préambule 12
Chapitre 4 : Analyse et diagnostic 16
Section 1 : Analyse organisationnelle globale et identification
des impacts liés à l'intégration du contrôle
de la disponibilité des chômeurs au sein du FOREM
16
Section 2 : Schéma systémique du FOREM 17
Section 3 : Outils de conceptualisation de l'organisation de
MINTZBERG 19
Missions des principaux acteurs concernés par
l'articulation 22
Section 4 : Compétences et missions des principaux acteurs
de l'articulation (centre opérationnel) 22
A. Le poste de responsable d'équipe : fiche métier
22
B. Le poste d'évaluateur fiche métier 24
C. Le poste de conseiller : fiche métier 26
Section 5 : Analyse SWOT du FOREM 27
Une analyse des forces, faiblesses, opportunités et
menaces du choix retenu par le Gouvernement
réalisée en collaboration avec le Comité
d'audit interne du FOREM 27
Section 6 : Facteurs critiques de réussite 31
? Comment minimiser les faiblesses pour saisir les
opportunités ? 32
? Comment utiliser les forces pour saisir les opportunités
? 32
? Comment utiliser les forces pour éviter ou
réduire les menaces ? 32
? Comment minimiser les faiblesses pour éviter ou
réduire les menaces ? 34
Section 7 : A propos de l'étude de risques 34
Chapitre 5 : Stratégie de changement et culture
d'entreprise 36
Section 1 : Considérations générales 36
Section 2 : A propos de la culture d'entreprise 37
A. Définition 37
B. L'allégorie agricole de la Culture... d'entreprise de
Mike BURKE 39
C. La culture FOREM 41 Section 3 : Comprendre la
résistance au changement au FOREM par la culture d'entreprise que
crée le
modèle de salaire d'efficience INSIDER/OUTSIDER 43
Chapitre 6 : Pilotage d'une conduite au changement/à la
transformation. 45
Section 1 : La résistance au changement 45
Section 2 : Le retour d'expérience 46
Section 3 : le changement « durable » ? 47
Section 4 : Ce qui fonctionne. 48
Section 5 : Le degré d'implication des acteurs 48
Section 6 : Accompagner les personnes et les équipes 50
La courbe du deuil appliquée à l'entreprise
(changement et résistance au changement) E. Kübler-Ross
50
Chapitre 7 : La formation comme levier vers la transformation
52
Section 1 : Méthodologie de travail autour de
l'articulation 54
A. La notion de besoin de formation. 54
B. Méthodologie d'analyse des besoins 55
Section 2 : « Former sans formation » - Alain MEIGNANT
60
Chapitre 8 : Proposition de formations à
implémenter dans un projet de conduite au changement. 61
A. A propos de la formation des Managers et responsable
d'équipe 63
1. Formation « Accompagnement et gestion de projet - La
conduite au changement 63
2. « Attitude coach » Module de base 64
3. « Attitude coach » Module avancé 65
4. Formation « Négocier, prévenir et
gérer les tensions, les conflits et le relationnel » 66
5. Méthode du jeu de rôles 67
Réflexion sur la différence entre le mot «
former » et « trans-former » : 69
Chapitre 9 : L'évaluation 70
A. Le cahier des charges 70
B. Le modèle ICAP pour évaluer le changement 71
Le taux d'information 71
Le taux de compréhension 71
Le taux d'adhésion 72
Le taux de participation 72
Conclusion 74
Bibliographie 77
Annexes 79
Extrait du contrat de gestion concertant la mission
d'accompagnement et celle du contrôle 79
Droits et Obligations du demandeur d'emploi 82
1
Remerciements
Madame Sonia PENNETREAU, Administratrice
générale adjointe du FOREM pour sa confiance et son
précieux partage d'expérience
Madame Maurine BORSU, Responsable appui
méthodologique et gestion du changement, ma tutrice projet pour sa
grande disponibilité malgré l'éloignement
géographique
Monsieur Marc VIROT, professeur et tuteur
universitaire
A tous ces gens qui m'inspirent d'être meilleure
chaque jour :
Ma famille, mon mari, mes fils Louis & Théophile
Tous mes professeurs inspirants Mr BACQUA, Mr CAVAILLE, Mme
DAUTY, Mr GRACIA, Mr HERMEN, Mr LAGRIFOUL, Mme VIGUIER, Mr VIROT, ...
Madame Micheline MARIE-SAINTE pour son soutien et sa
disponibilité
Ainsi que Madame Christine FOURNIER pour son
dévouement
Mes collègues du Contrôle et Mme
Marie-Hélène SION ma supérieure hiérarchique.
Les belles amitiés nées de Chrysalide et ses
papillons, Isabelle, Aladin, Richard ;
Et d'Arc en Ciel,
Abdoul, Jérome, Monique, Yaya, Hourétou,
Liès, Audrey, Délie...
A mes plus beaux souvenirs Toulousains
2
Avant-propos
« Le secret du changement, c'est de concentrer
toute votre énergie non pas à lutter contre le passé, mais
à construire l'avenir ».Socrate
Contexte du mémoire
C'est dans le contexte de la 6e Réforme de
l'Etat Belge qu'a eu lieu le transfert des compétences du
Fédéral vers les Régions. Le transfert du service de
contrôle des demandeurs d'emploi a eu lieu au 1er janvier
2016.
J'ai repris le travail, le 2 janvier 2017, soit une
année après la migration du service contrôle vers le FOREM.
Au déménagement d'une administration à une autre
s'ajoutait pour moi une mutation à l'Est du pays.
Pouvoir élaborer ma commande d'ingénierie autour
de la problématique de la culture d'entreprise dès mon
entrée en fonction en février ne fut pas chose facile. Le service
Contrôle avait connu beaucoup de modifications depuis ces
dernières années. Cette reprise de mon poste fut pour moi un
réel défi aux vues de toutes les évolutions
réglementaires faites pendant mes années de mise en
disponibilité (Interruption de carrière). Par ailleurs, la
difficulté a été de me plonger dans une nouvelle
administration, en tant qu'évaluatrice mais aussi comme étudiante
en ingénierie de la formation et des systèmes d'emploi
également, afin de percer au mieux les finesses de la culture
d'entreprise de mon nouvel environnement de travail.
J'ai pu avoir accès via ma tutrice entreprise à
de nombreux documents « confidentiels » qui m'ont permis de remonter
le temps sur l'année 2016.
Je vais vous présenter dans les quatre premiers
chapitres l'Office Régional de L'Emploi et de la Formation. Ces
premières données d'analyse m'ont été transmises
directement par l'administratrice, Madame Sonia PENNETREAU. Son dossier faisait
état d'une stratégie au changement. C'est donc avec beaucoup
d'honneur que je me suis efforcée, à sa demande, de poursuivre
son étude au travers de lectures et d'acter par mes écrits, une
ingénierie de la formation à ce changement dans les missions du
FOREM.
Au fil des mois, le projet « articulation »
né de la rencontre des services contrôle et accompagnement
à continuer son évolution rapide. Et souvent mes questionnements
étaient eux-mêmes à l'étude auprès de
conseillers généraux du FOREM, comme l'étude des «
nouveaux métiers » réalisés par Monsieur Bernard VAN
ASBROUCK,...
Ce mémoire a donc une suite logique, chronologique de
ma démarche d'ingénierie de la formation au coeur d'un projet sur
lequel travaille une équipe complète de six
3
personnes, sans compter les expertises externes et les
demandes du comité de direction.
Je n'ai donc pas la prétention de substituer ce
mémoire au travail intensif d'une équipe complète
d'experts qui ne laisse pas cette procédure « Contrôle de la
disponibilité des demandeurs d'emploi » évoluer
hasardement.
4
Introduction
« Cela semble toujours impossible...
jusqu'à ce qu'on le fasse. »
Nelson Mandela
La 6ème Réforme de l'Etat belge
entrée en vigueur le 1er juillet 2014 a eu pour conséquence le
transfert de certaines compétences du Fédéral aux
entités fédérées. Des moyens financiers ont
été transférés et une autonomie fiscale de 12
milliards d'euros a été allouée. En particulier, la
compétence du contrôle des demandeurs d'emploi auparavant
gérée par l'ONEM (organisation fédérale) est depuis
le 1er janvier 2016 de la compétence du FOREM, Service Public de
l'Emploi et de la Formation en Wallonie. L'intégration des effectifs du
FOREM est un véritable challenge organisationnel et pose question. Les
données recueillies présentent un effectif de 460 agents
transférés de l'ONEM au FOREM.
Plus de la moitié de ces travailleurs resteront dans
une Agence Locale de l'Emploi (ALE), dans laquelle ils travaillent
déjà. Mais environ 180 agents vont déménager ou
changer de bureau.
Dès lors, il nous a semblé pertinent d'axer
l'étude de ce dossier sur l'intégration du service contrôle
de la disponibilité des chômeurs au sein du FOREM, afin d'en faire
une analyse organisationnelle claire et plus précisément un
diagnostic des premiers impacts de ce transfert de compétences d'une
entité fédérale à une entité
régionale.
Pour mieux appréhender la problématique
visée, nous avons procédé, au préalable, à
un diagnostic, puis à une analyse plus approfondie des problèmes
posés, en réalisant ce mémoire qui présente dans
ces trois premiers chapitres une macroanalyse et une microanalyse de
l'organisation du FOREM dans le paysage belge, ainsi que son engagement
auprès de l'institution belge via son contrat de gestion.
S'ensuivront dans le chapitre 4, un diagnostic et une analyse
plus approfondie des problèmes posés par le transfert
lui-même.
Le chapitre 5 ouvrira sur les stratégies et changements
possibles en faisant référence au changement organisationnel,
à l'impact que le transfert entraîne sur les insiders/outsiders et
sur la culture d'entreprise. L'intégration du contrôle au sein du
FOREM constitue un changement, dont l'ampleur peut avoir des
conséquences sur l'équilibre général de
l'organisation.
Dans le sixième chapitre, nous présenterons la
méthode d'Arnaud TONNELE, de conduite au changement et qui se
défend de faire de la formation, mais qui retrace la méthodologie
d'Alain MEIGNANT dans Manager la formation.
Au chapitre 7, nous nous pencherons sur le rôle de la
formation face aux résistances dans une conduite de transformation et
obtenir l'adhésion d'un plus grand nombre,
5
par des méthodologies de formation proches de celles
préconisées dans les manuels d'aide à la conduite au
changement. Ce qui nous fera aboutir à la proposition des formations en
dernier lieu avant de terminer ce projet d'ingénierie par le
8e chapitre s'affairant à l'évaluation du projet.
6
Chapitre 1
Contexte : Transfert des compétences du
Fédéral (ONEM) vers les Régions (FOREM, ACTIRIS, VDAB).
L'accord institutionnel signé dans le cadre de la
sixième réforme de l'Etat Belge a eu pour conséquence le
transfert d'un certain nombre de compétences vers les Régions,
dont celles liées au marché du travail. Parmi les nouvelles
compétences transférées, figure le contrôle
de la disponibilité des chômeurs en recherche active
d'emploi. Le Gouvernement wallon a décidé de confier cette
compétence au FOREM (Office Wallon de la formation et l'emploi), dans un
service à gestion distincte1 de
l'accompagnement.
Le transfert de cette compétence est aussi
accompagné d'un transfert des moyens humains et financiers requis pour
son exécution. Ce transfert a donc un impact, qui porte sur
l'organisation, les processus de travail, le système informatique, la
gestion des ressources humaines, les ressources matérielles et
financières, le cadre juridique, le pilotage, la communication
et le changement.
En interne, cela se traduit par l'implication de nombreux
services du Siège Central du FOREM (les services d'administration
générale, les services aux particuliers, les services
informatiques, le budget, le support, les ressources humaines, etc.) et des
Directions régionales et requiert, en externe, la mise en place
d'articulations entre le FOREM et l'ONEM, voire les organisations de
paiement2/organisations syndicales.
L'intégration du contrôle de la
disponibilité des chômeurs au sein du FOREM constitue un
changement d'une ampleur indéniable, qui interpelle toute
l`organisation, à la fois les missions de l'Office et les objectifs
stratégiques, qui y sont associés, les structures mêmes de
l'organisme, les techniques (processus, procédures et outil
informatique), mais aussi la culture (valeurs, comportements). On pourrait
même parler d'un changement de paradigme, puisque le FOREM, du statut
d'organisme accompagnant exclusivement les demandeurs
d'emploi, est passé à celui d'accompagnateur et
de contrôleur des chômeurs. L'organisation va donc devoir
recréer un nouveau référentiel de valeurs, pour concilier
ces deux missions et donner du sens au cadre d'action global de l'Office. La
réforme en cours exige la mise en oeuvre d'un véritable processus
de changement. Le transfert de cette compétence au FOREM se
réalise, par ailleurs, dans un contexte de réorganisation de
l'Office. C'est pourquoi, ce projet a été intégré
dans la stratégie plus globale du FOREM, afin de garantir une
cohérence totale
1 Organigramme et définition page
2 L'organisme de paiement : l'organisation syndicale a en
charge le paiement des allocations de chômage par anticipation de la
vérification de l'ONEM. L'organisation de paiement n'est pas
forcément un syndicat. Ainsi la CAPAC (Caisse auxiliaire du paiement des
allocations de chômage) est un organisme de paiement et un organisme
d'Etat pour la fraction de la population non-syndiquée.
7
avec les autres projets prioritaires. Enfin, son ampleur et
son impact potentiel sur l'équilibre général de
l'organisation nécessitent un alignement des objectifs et actions, qui
s'articulent à tous les niveaux, en partant du stratégique
jusqu'aux actions plus spécifiques.
Missions : L'ONEM met en oeuvre le régime
d'assurance-chômage
· La prévention
· l'indemnisation
· la (ré)insertion
· la conciliation entre vie privée et vie
professionnelle
· l'information
· le contrôle
L'ONEM participe à la préparation et à
l'évaluation des réglementations en la matière.
Chapitre 2
Contexte de l'environnement
Le transfert des compétences du
Fédéral vers les Régions entrée en vigueur en
juillet 2014 et mis en application au 1er janvier 2016.
service public fédéral
ONEm / RVA
Office National de l'Emploi
ACTIRIS *
Office de l'emploi et la Formation de la
Région Bruxelles-Capitale
VDAB*
Emploi et
formation
professionnelle
Flamande
FOREM*
Office Wallon
de l'emploi et
la formation
Mission des Régions (FOREM)
L'insertion des demandeurs d'emploi sur le marché
du travail dans une perspective d'emploi durable et de qualité, ainsi
que la satisfaction des besoins des employeurs et de leurs offres
d'emploi.
Le Forem propose aux demandeurs d'emploi des
services de conseil, d'orientation et d'information personnalisés,
destinés à les accompagner dans leur recherche d'emploi ou dans
leur parcours professionnel. Validation des compétences, soutien
à la mobilité géographique, actions spécifiques
pour les jeunes, ... font également partie des services proposés
par le Forem ; avec pour finalité leur insertion sur le marché de
l'emploi.
Le Forem propose également des services de conseils aux
entreprises
Il coordonne également, grâce à un
réseau de partenaires, le marché de l'emploi et de la formation
en Wallonie
|
|
9
Chapitre 3 Organisation
Section 1 : Comment le FOREM s'organise-t-il ?
Le FOREM est structuré en 4 territoires et un
Siège central. Il se compose de 4 800 collaborateurs, répartis
sur plus de 170 sites en Wallonie.
Le Comité de direction du FOREM, qui assure la gestion
journalière et le pilotage des différents projets
stratégiques du FOREM est composé de :
· Marie-Kristine VANBOCKESTAL, Administratrice
générale
· Sonia PENNETREAU, Administratrice générale
adjointe et Directrice générale du Service
Contrôle
· Basilio NAPOLI, Directeur général
Stratégie, Relations extérieures et Service à gestion
distincte Aides et incitants financiers
· Yves Magnan, Directeur général Produits et
Services
· Pierre PEROT, Directeur général Support
· David WATTECAMPS, Directeur Département
Systèmes d'information
· Ingrid BOUILLIART, Directrice territoriale Hainaut
· Cristina GONZALEZ, Directrice territoriale Namur -
Brabant wallon
· Stéphanie BARBET, Directrice territoriale
Luxembourg
· Eric DEMARET, Directeur territorial
Liège-Huy-Verviers
Section 2 : Les territoires
Les zones géographiques couvertes par les quatre
Directions territoriales sont le Hainaut, le Brabant wallon-Namur,
Liège-Huy-Verviers et le Luxembourg.
Chaque Direction territoriale est le siège d'exploitation
des activités, centre névralgique du Forem. Elle est
prioritairement orientée vers le pilotage opérationnel de la
production de services intégrés sur un territoire.
10
Section 3 : Le Siège central
A. Directions générales
Le Siège central se compose de 4 Directions
générales. Elles définissent des principes directeurs
destinés à garantir la transversalité et l'unicité
des services du Forem dans toute la Wallonie. Elles ont également pour
mission de venir en appui et d'apporter conseil aux territoires.
· Direction générale Stratégie,
Relations extérieures et Service à gestion distincte Aides et
incitants financiers
· Direction générale Produits et
Services
· Direction générale Support
· Département des Systèmes
d'Information
B. Services d'Administration
générale
Les Services d'Administration générale sont
composés de différentes entités dont les deux
premières ont, par nature, un rôle indépendant du reste de
l'organisation :
· Service Interne de Prévention et de Protection
au Travail (SIPP)
· Audit interne
· Département Gouvernance et Maitrise de
l'activité
·
11
Département Communication
· Département Affaires juridiques
· Département Appui au pilotage
C. Services à gestion
distincte
Le contrat de gestion du FOREM prévoit que
certaines zones d'activités, bien que maintenues dans le giron du FOREM,
disposent d'une autonomie de gestion.
· Service à gestion distincte Aides et Incitants
financiers
· Service à gestion distincte contrôle de
la disponibilité
· Service à gestion distincte « «
Instances Bassin, Enseignement qualifiant, Formation, Emploi
»3 (IBEFE).
·
D. Organigrammes
3
www.bassinefe.be La mise en place
des Instances Bassins Enseignement qualifiant - Formation - Emploi
(dénommées ci-après IBEFE) repose sur un accord
de coopération entre la Région wallonne, la
Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF. Cet accord est
entré en vigueur le 22 novembre 2014 [
12
Section 4 : Le contrat de gestion4
Le contrat de gestion : trame des valeurs et de la culture
d'entreprise :
Ce contrat 5est conclu entre le Gouvernement
wallon, représenté par la Ministre de l'Emploi et de la
Formation, Madame Eliane TILLIEUX6 et l'Office wallon de la
formation professionnelle et de l'emploi représenté par les
membres de son Comité de Gestion du FOREM.
Préambule
L'action du FOREM s'inscrit dans le cadre des
priorités et orientations globales poursuivies par le Gouvernement
wallon, que ce soit au travers de sa Déclaration de Politique
Régionale ou par le biais des plans structurants de soutien à
l'emploi et à la formation, et plus globalement de développement
économique régional.
4 2017-2022 - Contrat de Gestion du FOREM avec le
Gouvernement Wallon signé le 7mars 2017 par Mme Eliane
TILLIEUX, Ministre en charge de l'Emploi et la Formation & le Comité
de Gestion (18 personnes) - Version du 31/01/2017
5 Conformément à l'Article 6 du
Décret du 6 mai 1999 relatif à l'Office wallon de la formation
professionnelle et de l'emploi
6 Nouveau ministre depuis le 26/07/2017 : Monsieur
Pierre-Yves JEHOLET
13
De manière générale, l'emploi et la
formation professionnelle sont des éléments cruciaux pour la
croissance économique puisqu'ils constituent un de ses principaux
leviers. Ainsi, au travers de sa Déclaration de Politique
Régionale 20142019, le Gouvernement wallon a fait de l'emploi et de la
formation sa première priorité. Le Gouvernement entend consacrer
le renforcement des liens entre le monde de l'enseignement et celui de la
formation, la reconnaissance des compétences ainsi que le ciblage des
formations sur les métiers en demande et les métiers d'avenir.
L'augmentation du taux d'emploi est également une priorité du
Gouvernement au travers notamment du secteur marchand. En outre, le
Gouvernement wallon a pour ambition de tirer profit des opportunités
offertes par la sixième réforme de l'Etat en matière de
simplification des aides afin d'encourager la croissance de l'emploi au sein
des entreprises situées en Région wallonne.
De plus, l'action du FOREM au cours des prochaines
années sera influencée par les effets de la sixième
réforme de l'Etat et la régionalisation de plusieurs
compétences du domaine de l'emploi et de la formation. Le FOREM exerce
l'ensemble des missions régionalisées qui lui ont
été confiées par les décisions du Gouvernement
portant sur la désignation des entités administratives
réceptacles en matière d'emploi. Ce transfert de
compétences a été confirmé par la révision
du Décret organique du FOREM par le Décret du 17 mars 2016.
L'exercice de ces missions a également été validé
par les modifications décrétales des différents
dispositifs législatifs fédéraux (Décret du 28
avril 2016 portant sur la mise en oeuvre de la sixième réforme de
l'Etat et diverses dispositions relatives à la politique de
l'emploi).
Au-delà de ce contexte global, l'action du FOREM
s'inscrit également dans le cadre de différents plans
stratégiques voulus par le Gouvernement et dans un paysage
socio-économique en constante mutation. Ces plans stratégiques
tendent à traduire la vision globale adoptée pour le
développement de la Wallonie. Il est donc crucial de les prendre en
considération pour un déploiement intégré et
cohérent des missions confiées au FOREM. Ainsi, les missions
assignées au FOREM et les orientations qui sont poursuivies dans le
présent Contrat de gestion s'inscrivent pleinement dans le cadre de
l'approche stratégique de soutien aux politiques d'emploi et de
formation mise en oeuvre par le Gouvernement au travers des documents de
cadrage suivants :
? Le Plan Marshall 4.0, qui est au coeur de la
stratégie wallonne de redéploiement est le pilier de sa politique
économique et de développement au sens large, en
renforçant notamment l'ensemble des mesures en faveur de l'emploi et de
la formation ;
? Le Pacte pour l'emploi et la formation conclu avec les
partenaires sociaux, visant notamment à améliorer le
marché de l'emploi en Wallonie et la
14
dynamique de création d'emplois ainsi que le
développement de la formation.
Le FOREM constitue ainsi un véritable levier
opérationnel des politiques d'emploi et de formation et le
présent Contrat vise à définir un cadre d'exécution
approprié pour les ambitions wallonnes en la matière. Ce Contrat
entend apporter une réponse à ces enjeux en englobant de
manière cohérente les priorités de la politique
régionale. Son ambition est de consolider les orientations des
métiers et grandes orientations stratégiques insufflées
dans le contrat de gestion 2011-2016 afin de mener à terme les
différents grands chantiers entamés au sein du FOREM. Ainsi, ce
Contrat de gestion a été développé dans la
continuité du précédent et vise à poursuivre
l'ensemble des chantiers structurants afin d'en faire « un contrat de
résultats », c'est-à-dire un contrat dont la priorité
est l'obtention de résultats tangibles endéans7 sa
durée de mise en oeuvre de 5 ans.
Le présent Contrat de gestion se focalise
essentiellement sur les éléments pour lesquels une
évolution est attendue de la part du FOREM. Il identifie ainsi les
principaux chantiers à mettre en oeuvre ainsi que leurs délais de
réalisation. Les principaux axes transversaux qui y sont
déclinés portent principalement sur :
? L'opérationnalisation et
l'accélération de la mise en oeuvre des différentes
décisions stratégiques qui ont été prises
au cours des trois dernières années en matière de
réorganisation globale du FOREM, d'orientations données à
certaines missions ainsi que de choix de scénarios
préférentiels concernant l'évolution de certains chantiers
stratégiques. Ainsi, l'enjeu réside dans le déploiement de
la nouvelle organisation territoriale du FOREM et la poursuite d'une plus
grande intégration entre l'emploi et la formation.
? L'assurance de services harmonisés sur
l'ensemble du territoire wallon. Il est en effet essentiel d'assurer
la coordination entre les développements au sein des directions
territoriales et au niveau du siège central. Le Contrat de gestion
établit dès lors les objectifs poursuivis en termes de
qualité de l'offre de services du FOREM. En outre, le Contrat rappelle
que le Comité de Direction du FOREM est l'instance où le suivi de
l'harmonisation des services et celui de leurs niveaux de qualité
doivent être contrôlés.
? L'évolution des métiers du FOREM
en raison du transfert de compétences qui a été
opéré à la suite de la sixième réforme de
l'Etat et la mise en oeuvre des missions liées au contrôle de la
disponibilité des chômeurs ou de nouvelles aides à
l'emploi.
? Le positionnement du FOREM en ce qui
concerne le marché de l'emploi et de la formation et la façon
dont il conçoit ses relations avec les tiers sur les différents
secteurs de son activité : Il s'agit ainsi pour le FOREM de
7
En Belgique et au Grand Duché du Luxembourg, terme «
juridique » synonyme de « dans la limite de »
15
clairement identifier les segments du marché de
l'emploi et de la formation sur lesquels il entend se positionner comme
opérateur plein et entier et les segments pour lesquels il entend
davantage recourir à une démarche avec des tiers, privés
ou publics.
? Le développement d'une stratégie
d'interaction multicanaux (numérique, centre de contact, ...)
avec l'ensemble de ses bénéficiaires (Administration 4.0) et
l'usage des technologies innovantes afin de permettre un accompagnement des
particuliers et une offre de services aux entreprises de pointe.
16
Chapitre 4 : Analyse et diagnostic
Section 1 : Analyse organisationnelle globale et
identification des impacts liés à l'intégration du
contrôle de la disponibilité des chômeurs au sein du
FOREM
Outre l'exercice d'une nouvelle mission, le transfert de
cette compétence au sein du FOREM est aussi accompagné d'un
transfert des moyens humains et financiers pour l'exécuter. Ce transfert
a donc un impact multidimensionnel qui porte sur
- les processus de travail : de nouveaux
processus de travail ont été définis en interne et par
rapport aux acteurs externes (ONEM, organismes de paiement/organisations
syndicales) ;
- l'informatique : une nouvelle application
informatique a été créée et les flux
électroniques d'informations avec l'ONEM ont été
adaptés ;
- l'organisation : la mise en place d'un
nouveau service exige une adaptation de l'organisation interne, dont la
structuration d'articulations avec les autres services du FOREM
- la gestion des ressources humaines : le
cadre du personnel a été adapté et des actions d'accueil
et de formation pour les agents transférés doivent se poursuivre
;
- le changement : ce transfert n'est pas
sans impact sur le personnel interne ; aussi, des actions au changement
continuent d'accompagner ce processus tout au long de la phase
d'intégration du contrôle de la disponibilité au sein du
FOREM ;
- les ressources matérielles :
accueillir de nouveaux agents a exigé de trouver de nouveaux espaces
équipés ;
- les ressources financières : outre
l'adaptation du cadre budgétaire pour gérer cette nouvelle
mission, ce transfert ne sera pas sans avoir un impact budgétaire en
raison des coûts additionnels liés à
l'implémentation (développements informatiques, équipement
des agents transférés, sans compter la nécessité
peut-être de trouver de nouveaux espaces physiques, formation, etc.) ;
- le cadre juridique : accueillir de
nouvelles missions a demandé l'adaptation de décrets et du
contrat de gestion du FOREM ainsi que les textes réglementaires et le
statut du personnel ;
- la communication : outre un plan de
communication en interne et vers l'externe, le site du FOREM et les textes
d'information existants ont été adaptés ;
- le pilotage : assure le suivi de cette
nouvelle mission, et dispose d'un organe de pilotage hiérarchique ainsi
que d'indicateurs et de tableaux de bord de l'activité.
17
Nonobstant son aspect multidimensionnel, ce transfert comporte
aussi une dimension transversale puisqu'il implique :
- au niveau interne, de nombreux services du FOREM, tant au
niveau du Siège central (les services d'administration
générale, les services aux particuliers, les services
informatiques, le budget, le support, les ressources humaines, etc.) que des
Directions régionales ;
- au niveau externe, la mise en place d'articulations entre
le FOREM et l'ONEM, voire les organisations de paiement/organisations
syndicales.
Afin d'appréhender au mieux l'implémentation de
cette compétence au sein de l'Office, une analyse SWOT8 a
été réalisée pour identifier, grâce à
l'analyse interne (forces et faiblesses), la capacité stratégique
de l'organisation (ce que l'on sait faire) et, grâce à l'analyse
externe (opportunités et menaces, les facteurs clés de
succès (ce qu'il faut faire). Faisant suite à cette analyse, de
premières propositions d'actions ont été également
faites sur la base des facteurs critiques de réussite. Les
résultats de cette analyse sont repris ci-après en « Section
5 ».
Section 2 : Schéma systémique du
FOREM9
Le raisonnement stratégique tel que
développé par Michel Crozier en particulier doit être
réintégré dans la systémique sociale10.
En effet, ses travaux montrent bien qu'un système social, une
organisation sociale, est composé d'acteurs qui ne sont pas des
éléments mécaniques définitivement
programmés comme ceux des systèmes mécaniques, mais des
éléments qui développent au sein des ces organisations des
stratégies particulières et qui construisent des structures dans
un ensemble de relations régulières, soumises aux contraintes
changeantes de l'environnement. Cette organisation qui peut changer, ses
missions, ses objectifs ou ses acteurs a besoin d'ajustements permanents. Ces
ajustements permanents constituent ce que M. Crozier dénomme le
système d'action concret. Ce sont les acteurs, relativement libres et
autonomes qui produisent un système.
Ils font fonctionner ce système à travers un
réseau de relations où ils négocient, échangent,
prennent des décisions. Le réseau relationnel permet aux acteurs
de résoudre les problèmes concrets de la vie de l'organisation
selon des relations d'habitudes. Celles-ci sont créées,
maintenues, entretenues en fonction des intérêts
8 Modèle d'analyse stratégique
développé à Harvard par Edmund Learned, Roland
Christensen, Kenneth Andrews et William Guth en 1965
9 Cours d'approche Systémique - Jean Claude
LUGAN
*cours d'économie du travail - impact du taux de
syndicalisation dans le mode d'organisation de l'entreprise
10 Jean Claude LUGAN - La Systémique Sociale - Que
Sais-je ? - Edition 1993
18
des individus, des contraintes de l'environnement, donc des
solutions proposées par des acteurs. Cette démarche nous
paraît parfaitement en conjonction avec la notion d'auto-organisation
d'Edgar MORIN, même si elle le place sur un plan volontairement plus
opérationnel.
Dans cette perspective de la modélisation
systémique adaptée à l'approche des organisations sociales
il ne peut y avoir un modèle organiciste où le changement
intervient de manière automatique, par adaptation soit aux besoins, soit
a une contrainte programmée à l'avance, car ce modèle
détourne de l'intention humaine (stratégie).
Le modèle systémique doit allier
interdépendance et interaction. Il y a interaction entre deux acteurs
lorsqu'ils sont ou se sentent liés par des fonctions
complémentaires. Il y a interdépendance de ces mêmes
acteurs dans un contexte global. Ainsi deux acteurs peuvent, en cas de conflit,
faire transiter leur relation par un élément tiers. Ils seront
alors en interdépendance mais non en interaction, puisqu'ils ont
cessé concrètement de communiquer et de répondre aux
attentes des uns et des autres.
19
Section 3 : Outils de conceptualisation de
l'organisation de MINTZBERG
Le constat préalable à cette étude nous
permet en tant qu'acteur ou non d'établir avec clarté une
conceptualisation de l'organisation du FOREM selon MINTZBERG11 et
ainsi contextualiser les actions du projet « articulation »
Il est utile de savoir décrire et évaluer le
fonctionnement de l'organisation dans laquelle on inscrit ses actions en
ingénierie de la formation. C'est ainsi que la suite de l'étude
sera axée essentiellement vers la formation du centre
opérationnel composé des « conseillers en accompagnement
» et des « évaluateurs »
11 Structure et dynamique des organisations (1982) Henry
MINTZBERG
20
Acteurs
|
Objectifs
|
Leurs stratégies
|
|
Le Gouvernement Fédéral
|
- Garder un pouvoir sur les orientations politiques en
matière de contrôle
- Sauvegarde du système chômage
|
- Négociation avec les gouvernements régionaux
-Pouvoir d'influence et alliance avec d'autres acteurs
|
6
|
Le Ministre de tutelle et le Gouvernement wallon
|
- Conserver un système chômage équitable et
humain
- Casser l'image de la Wallonie « laxiste »
|
- Négociation avec le Gouvernement Fédéral
- Pouvoir d'influence et alliance avec d'autres acteurs
|
6
|
L'ONEM (Office national de l'emploi - service publique
fédéral)
|
- Garder un pouvoir de décision sur le cadre normatif et
les sanctions
|
- Alliance avec le Cabinet du Ministre fédéral de
l'emploi Négociation avec les services publics régionaux
|
6
|
Les organismes syndicaux externes
|
-Préserver leurs affiliés -Avoir un pouvoir
d'influence sur l'organisation du contrôle au sein du FOREM
-Préserver leur image et fonctions d'accompagnement lors du
contrôle
|
-Pouvoir influencer via le Comité de gestion du FOREM et
les réseaux politiques
-Opposition conflictuelle ou collaboration
|
1
|
Le comité de gestion du FOREM
|
- Défendre la position de son organisation - Garder une
image positive auprès des organisations qu'il représente
-Orienter les procédures de travail proposé par
l'Administration en fonction de leur position
|
-Pouvoir de soutien ou de blocage - Elaboration des
préaccords entre syndicats
|
1
|
Le comité de
direction du FOREM
|
-Réussir l'intégration du contrôle au sein
du FOREM
-Mettre en place un système équitable et humain
-Réaliser des économies dans le système
contrôle -Réallouer des moyens humains transférés
à l'accompagnement des demandeurs d'emploi
|
-Soutien
-Pouvoir de négociation avec les parties prenantes
-S'assurer de la collaboration des parties prenantes, en
particulier celle du comité de gestion et des organisations syndicales
externes et internes
|
|
21
Acteurs
|
Objectifs
|
Stratégies
|
1
|
Organisations
syndicales12 internes
|
- Avoir un pouvoir de décision sur l'organisation du
travail et les ressources humaines (harmonisation du statut du personnel
transféré)
|
-Pouvoir de soutien ou de blocage
|
2
|
Les directions régionales
|
- Réussir l'intégration du contrôle au sein
de sa DR -Ne pas se trouver en situation difficile par rapport à
l'organisation et au personnel
-Ne pas avoir de conflits entre le personnel en place (en
particulier les conseillers en accompagnement) et les agents
transférés.
|
- soutien
- attention au repli possible de certains responsables (vision
davantage attentiste que proactive)
-Négociation au sein de la Direction Régionale et
avec le siège central
-Information/
sensibilisation/implication des équipes
|
2
5
|
La direction
« Contrôle »
et technostructure
|
-Donner une image positive du FOREM -Fournir l'appui
nécessaire dans la mise en oeuvre
|
- Soutien
-Négociation - Information/ sensibilisation/implication
des équipes
|
4
|
Le personnel fonctionnel
|
Fournir un outil informatique adéquat Communiquer
positivement sur le contrôle en interne et en externe
|
-Négociation
-Pro activité de l'information en interne et en
externe
|
3
|
Centre opérationnel -Accompagnateurs
-Evaluateurs
|
-Préserver les droits de DE - Préserver une image
positive auprès des DE -Ne pas perdre la relation de confiance avec les
DE - Eviter la monter de l'agressivité
- Ne pas participer directement au contrôle des
chômeurs
|
- Fuite, évitement
- Opposition conflictuelle ou collaboration
- Lorsque face a un DE, possible détachement ou
expression de critiques vis-à-vis du FOREM
|
|
-Ouverture et collaboration -Soutien dans la mise en oeuvre
-Risque d'opposition pour certains agents
|
|
12 Chiffres OCDE 2014 : taux de syndicalisation : Moyenne OCDE
17% ; France : 7% ; Belgique 55,1%
22
|
-Casser l'image du
« méchant contrôleur )) -Collaboration aux
actions mises en place dans le cadre du transfert
|
|
3
|
- Client : Demandeurs d'emploi
|
- Préserver leurs droits au chômage
-Casser l'image du chômeur profiteur
|
-Collaboration ou repli ou opposition conflictuelle
-Instrumentalisation et/ou contournement des contrôles
|
|
Missions des principaux acteurs concernés par
l'articulation
Acteurs
|
Missions
|
Evaluateur et leur responsable de service
|
Sauvegarde du régime « chômage ))
|
Conseiller et leur responsable de service
|
Accompagner vers l'emploi
|
Accompagnateur syndical
|
Protéger leurs affiliés
Préserver leur image et fonctions d'accompagnements lors
du contrôle
|
Demandeur d'emploi
|
Adhésion aux Droits et obligations dès
l'inscription
|
|
Section 4 : Compétences et missions des
principaux acteurs de l'articulation (centre opérationnel)
A. Le poste de responsable d'équipe : fiche
métier
Production - Soutien à la
production
|
· Soutenir la production personnellement (prise en charge
de DE en entretien ou en audition et gestion des activités
administratives liées au dossier des DE)
|
· Prendre en charge les dossiers des personnes agressives
et, au besoin, les situations plus délicates
|
· Vérifier quotidiennement les écrans de
l'application Dispo (à valider, absences)
|
· Assurer la gestion des plannings
|
· Assurer mensuellement la gestion des flux et des
priorités
|
· Etablir l'analyse mensuelle des flux (progression par
rapport au mois précédent et au mois de l'année
précédente, actions menées ou à mener) en tenant
compte des RH (situation du mois, gestion prévisionnelle avec pistes
d'actions, absentéisme)
|
· Analyser les indicateurs relatifs au dispositif de
contrôle pour son site et, au besoin, mettre en place des actions
d'ajustement
|
· Analyser les indicateurs relatifs à la production
de son équipe et, au besoin, mettre en place des actions d'ajustement
|
Leadership - Management
|
· Participer au recrutement de nouveaux collaborateurs
|
· Mener des entretiens de fonctionnement, de coaching
|
|
23
Identifier les besoins de formation de ses agents et
mettre en place les actions ad hoc
· Définir des plans individuels de
développement de ses agents
|
· Organiser et animer des réunions
d'équipe (mensuelles) et des workshops
|
· Analyser, anticiper les besoins RH en
quantité et qualité et, si pas de recrutement, mettre en
place les ajustements nécessaires
|
· Soutenir les messages du Siège central et
s'assurer de leur appropriation auprès des agents
|
· S'assurer que les agents se sont bien appropriés
les processus et procédures de travail sont organisées au niveau
des agents de production
|
· Veiller à l'atteinte des normes et objectifs de
production fixés et à la qualité des prestations et
être force de proposition pour les atteindre
|
· Accompagner les agents dans la gestion de la production
et de la qualité des prestations
|
· Diriger des collaborateurs : donner des instructions
claires, suivre et diriger les résultats des collaborateurs et s'assurer
que tout le monde adopte un comportement adéquat
|
· Motiver des collaborateurs :
reconnaître les qualités des collaborateurs, les stimuler
à prendre des initiatives en leur donnant des responsabilités
et en adaptant son propre style de leadership
|
· Optimaliser l'organisation du service en appliquant
la méthodologie du lean management (process, convocations, prises de
décision, etc)
|
· Formuler auprès du coordinateur
interrégional des avis afin d'atteindre les objectifs
opérationnels et stratégiques
|
·
|
Communication
|
· Etre le relais communication bottom up - top down par
rapport aux difficultés liées à l'exécution du
contrôle dans son équipe
|
· Regrouper les informations concernant les
procédures et réglementations et tenir informés, dans les
délais impartis, les agents de son équipe
|
· Avoir une communication orale et écrite
claire
|
Qualité
|
· Garantir l'homogénéité et la
qualité des prises de décision des agents exerçant le
contrôle, en vue d'assurer l'égalité de traitement des
demandeurs d'emploi au sein de son équipe
|
· Analyser trimestriellement) les risques pour 4% des
dossiers en Dispo active13, en faire un retour à l'agent
et veiller à l'appropriation des suggestions d'amélioration
|
· Analyser trimestriellement) les risques pour 4% des
dossiers en Dispo passive14, en faire un retour à l'agent et
veiller à l'appropriation des suggestions d'amélioration
|
· Gérer, analyser les plaintes et faire un retour
à l'agent
|
· Gérer, analyser les révisions de dossier
et faire un retour à l'agent
|
· Gérer la qualité de la boîte mail du
service en analysant le suivi et la qualité des mails sortants
|
· Organiser le retour des recours vers le terrain dans une
logique d'amélioration continue
|
|
13
14
24
Articulations internes - Relations
extérieures
|
?
|
Veiller aux bonnes relations
avec les autres services du FOREM (en lien avec le
Coordinateur interrégional) et, en particulier, avec le service
accompagnement (en lien avec le relais SAP)
|
?
|
Participer à la mise en place des articulations
entre le contrôle et l'accompagnement
|
?
|
Gérer les relations avec les clients externes (OS, CPAS,
Ecole), en collaboration avec les responsables de service et les directeurs
territoriaux, afin de veiller à la cohérence du discours et
l'instauration de relations constructives
|
B. Le poste d'évaluateur fiche métier
Mission
Vérifier les efforts que le demandeur d'emploi fournit en
vue de s'insérer sur le marché du travail. Au besoin,
l'évaluateur fait des recommandations de démarches à
réaliser
|
Par ailleurs, l'évaluateur assure le traitement des
litiges FOREM en termes de droit aux allocations de chômage ou
d'insertion.
|
Ces deux missions s'exercent dans le respect des cadres
légaux fixés par la réglementation chômage
|
Activités
|
Prendre connaissance des dossiers des demandeurs d'emploi
concernés par le contrôle de la disponibilité active et
passive
|
Réaliser toutes les étapes administratives
nécessaires au traitement des dossiers en respectant la
réglementation et les procédures en vigueur :
|
Déterminer la recevabilité du litige ou la
convocabilité du demandeur d'emploi
|
o Evaluer, analyser toutes les données disponibles
(dossiers disponibles en interne, documents fournis, réponses lors
d'entretien,...)
|
o Rendre une décision positive ou négative
pouvant déboucher sur une sanction
|
o Assurer le suivi administratif des dossiers traités :
encodage des informations utiles, archivage des documents, mettre à
disposition les dossiers demandés pour la direction juridique en charge
des litiges au niveau du tribunal du travail...
|
Mener des entretiens avec le demandeur d'emploi dans le respect
des ses droits afin de recueillir les éléments à charge et
à décharge nécessaires à une prise de
décision motivée :
|
o Mener des entretiens avec le demandeur d'emploi (y compris le
jeune en stage d'insertion) au sujet de son comportement de recherche
d'emploi
|
o Mener les auditions avec le demandeur d'emploi au sujet d'un
litige
|
Formuler des recommandations au demandeur d'emploi (y compris
au jeune en stage d'insertion) afin de le mobiliser en vue de son insertion, en
veillant le cas échéant à la cohérence de ces
recommandations avec les plans d'actions individuels du Service
Accompagnement
|
Fournir tous les renseignements utiles au demandeur d'emploi (y
compris le jeune en stage d'insertion) :
|
o L'informer sur le suivi de la procédure
|
o Lui rappeler le cas échéant ses droits et
obligations en matière de
|
|
25
disponibilité
L'informer sur les aides de mises à sa disposition en
matière de recherche d'emploi, de formation
|
Compétences
comportementales
|
Gestion de l'information
|
Intégrer l'information : établir des liens
entres les diverses données, concevoir des alternatives et tirer des
conclusions adéquates
|
Gestion des taches
|
o structurer le travail : structurer son travail en fixant les
priorités et en accomplissant une multitude de taches
différentes de façon systématique
|
o décider : prendre des décisions à partir
d'informations (in)complètes et initier des actions ciblées afin
de mettre en oeuvre les décisions
|
|
Gestion des relations
|
o communiquer : s'exprimer, tant par écrit qu'oralement,
de manière claire et compréhensibles et rapporter les
données de manière correcte
|
o écouter activement : explorer, écouter et
comprendre le message des autres et se mettre à leur place
|
o travailler en équipe : créer et
améliorer l'esprit d'équipe en partageant ses avis et ses
idées et en contribuant à la résolution de conflits entre
collègues
|
o agir de manière orientée service/entretenir des
contacts avec les clients : entretenir des contacts constructifs avec les
collègues et des demandeurs d'emploi afin de garantir l'échange
d'informations et/ou de services
|
Gestion de son fonctionnement personnel
|
o faire preuve de fiabilité : agir de manière
intègre, conformément aux attentes de l'organisation, respecter
la confidentialité et les engagements et éviter toute forme de
partialité
|
o gérer le stress : réagir au stress, en
contrôlant ses émotions et en adoptant une attitude constructive
face à la critique
|
Compétences techniques,
spécifiques
|
les réglementations/législations
|
o le dispositif de contrôle de la disponibilité
des chômeurs et des cadres légaux y afférents
|
o les bases de la législation chômage
|
o la réglementation concernant la disponibilité
des chômeurs sur le marché de l'emploi
|
o les droits et les obligations des demandeurs d'emploi
|
Aptitudes techniques
|
o Conduire un entretien
|
o Motiver une décision par écrit en tenant compte
des bases réglementaires
|
o Organiser et respecter la planification d'un agenda de
convocation
|
Le contexte interne/externe
|
o L'organisation du FOREM, ses missions et son offre de
services
|
|
26
Les organismes de paiement et l'Onem
o Les réalités du marché de l'emploi (en
ce compris les secteurs en pénurie) de la formation et de ses acteurs en
Wallonie
|
o Les principales aides à l'emploi et à la
formation
|
Les applications bureautiques
|
o Connaître l'environnement Windows, les logiciels
bureautiques courants ainsi que les technologies web
|
|
C. Le poste de conseiller : fiche métier
Mission
|
Informer, conseiller et accompagner ses usagers dans la
réalisation de leurs projets
|
Déployer tous les outils disponibles internes et externes
à afin d'amener le particulier vers l'insertion professionnelle
|
|
Activités
|
Mettre le demandeur d'emploi en lien avec le marché de
l'emploi au travers de la transmission d'offres d'emploi, de mécanismes
de transition vers l`emploi (plan de formation insertion, stage, ...) et/ou
d'actions de mise en relation directe (bourse d'emploi, rencontre employeur,
...) via les services internes du FOREM et/ou opérateurs externes ;
|
Chercher, réceptionner, traiter et adresser des offres
d'emploi
|
Analyser les besoins des usagers afin de leur proposer un
ensemble de ressources adaptées et de les accompagner dans leur gestion
des compétences
|
Mener les entretiens individuels de diagnostic des
différents usagers ;
|
Organiser et animer des séances collectives (informations,
réunions, représentations,...) ;
|
Mettre en relation les usagers avec les différents
services internes au FOREM et/ou avec des partenaires externes qui
répondent aux mieux à leurs attentes et leurs besoins
|
Construire avec les demandeurs d'emploi un plan d'actions
personnalisé et adapté à leurs besoins ainsi que les
modalités et les moyens de mise en oeuvre ;
|
Réaliser le suivi systématique et régulier
des actions menées avec ses usagers
|
Remplir les formalités administratives liées aux
actions menées ;
|
Informer les usagers de leurs droits et obligations (point
suivant)
|
Assurer la veille dans votre domaine d'activité
(marché de l'emploi, développement des opérateurs et des
entreprises régionales) en en dégager les grandes tendances
(techniques, socio-économiques, politiques,...)
|
Compétences comportementales
|
Etablir les liens entre diverses données, concevoir des
alternatives et tirer des conclusions adéquates
|
Structurer et organiser le travail en fixant les
priorités
|
Prendre les décisions à partir d'informations
(in)complètes sans perdre de vue les objectifs à réaliser
et mettre en oeuvre ces décisions
|
Exprimer, tant par écrit qu'oralement, de manière
claire et compréhensible et rapporter les données de
manière correcte
|
Créer et améliorer l'esprit d'équipe en
partageant son avis et ses idées et contribuer à la
résolution de conflits entre collègues ;
|
Accompagner des clients internes et externes de manière
transparente et intègre et leur fournir un service personnalisé
;
|
Conseiller et développer avec les clients une relation de
confiance basée sur votre expertise
|
Etre souple face au changement
|
27
Etre intègre et impartial(e) et respecter la
confidentialité et les engagements
|
Réagir au stress en se focalisant sur le
résultat, en contrôlant ses émotions et en adoptant une
attitude constructive face à la critique.
|
|
Compétences techniques
|
Avoir des bases en législations sociales
|
Connaître les droits et obligations des demandeurs
d'emploi
|
Etre capable de conduire un entretien
|
Etre capable d'animer un groupe
|
Etre capable d'élaborer un projet d'intervention
|
Utiliser des techniques de communication et de
négociation
|
Connaître l'organisation du FOREM, ses missions et son
offre de services
|
Connaître les enjeux et réalités du
marché de l'emploi, de la formation et des ses acteurs en Belgique et
plus particulièrement en Wallonie
|
Connaître les métiers et les secteurs porteurs ainsi
que leurs caractéristiques ;
|
Connaître les principales aides à l'emploi et
à la formation
|
Connaître le fonctionnement des entreprises (modes
d'organisation et de gestion des ressources humaines
|
Connaître l'environnement Windows, les logiciels
bureautiques courants ainsi que les technologies Web
|
Section 5 : Analyse SWOT du FOREM
Une analyse des forces, faiblesses,
opportunités et menaces du choix retenu par le Gouvernement
réalisée en collaboration avec le Comité d'audit interne
du FOREM
Forces
L'Office wallon de la formation et de l'emploi (FOREM) a
été créé en 1989 à la suite d'une
première régionalisation des activités de l'ONEM. Par
ailleurs, lors de la mise en place de l'accord de coopération du 30
avril 2004, relatif à l'accompagnement et au suivi actifs des
chômeurs, l'ONEM et le FOREM ont été amenés à
coopérer étroitement par rapport au contrôle de la
disponibilité. L'Office, à l'instar des autres Services publics
de l'emploi, a donc toujours été lié aux évolutions
institutionnelles de l'ONEM et dispose, par conséquent, d'une longue
expérience en matière de collaboration et d'échanges
d'informations avec cet organisme ainsi que de nombreux relais en son sein. On
s'attend, dès lors, à ce que ce contexte institutionnel favorise
la mise en place d'une collaboration efficace au niveau du processus de
transfert et des échanges d'informations nécessaires.
En élargissant ses compétences actuelles (emploi
et formation) à celle du contrôle de la disponibilité des
chômeurs, le FOREM dispose ainsi de la possibilité d'articuler
contrôle et accompagnement et de mieux prendre en compte les
caractéristiques des personnes et du marché du travail dans le
cadre de l'exécution
28
du contrôle de la disponibilité. Le fait d'avoir
un seul organisme responsable de l'ensemble des activités permet
également :
- une meilleure connaissance des activités au niveau de
l'accompagnement et du contrôle ;
- une capacité à communiquer plus facilement et
plus rapidement les informations pertinentes;
- une simplification possible des modes opératoires,
notamment en termes de flux électroniques d'informations ; ces flux
existent d'ailleurs déjà entre le FOREM et l'ONEM et ne demandent
que des adaptations ;
- un raccourcissement des délais, une partie de
l'information nécessaire étant, par ailleurs, déjà
générée par le FOREM lui-même, puisqu'il est en
charge de l'inscription et de la réinscription ainsi que de
l'accompagnement des demandeurs d'emploi ;
- pas de renvoi, au niveau des litiges, des
responsabilités d'un organisme (chargé du contrôle)
à un autre (en charge de l'accompagnement) ;
- le traitement des problèmes et dysfonctionnements par le
même organisme.
En outre, au niveau des implantations, le FOREM disposait
déjà d'un maillage local important sur l'ensemble du territoire
(possibilité donc d'utiliser les infrastructures existantes), les
auditions et entretiens devant être décentralisés,
organisés en proximité, avec, au minimum, une couverture
territoriale au moins égale à celle de l'ONEM et qui tient
également compte de la présence des organismes de paiement.
Enfin, le contrôle est exercé par un service
distinct de celui de l'accompagnement, afin de séparer ces deux
missions. Cette option permet de clarifier un cadre institutionnel, dans lequel
le conseiller assure sa mission d'accompagnement sans exercer de contrôle
de la disponibilité, et de maintenir la relation de confiance entre lui
et le demandeur d'emploi (celui qui accompagne n'est pas celui qui
contrôle et décide d'une sanction15). Mais les deux
services sont articulés et devront l'être encore davantage pour
permettre au service contrôle de recevoir les informations utiles
à l'exercice de sa mission.
Faiblesses
Exercer le contrôle dans un service distinct de celui de
l'accompagnement peut toutefois aussi constituer une faiblesse, dans la mesure
où l'on maintient une séparation qui :
29
- nécessite de définir des modes
opératoires de travail entre deux services (dont la communication en
interne des informations pertinentes) ; - réduit l'économie de
moyens humains qui aurait pu être réalisée si un seul
service avait exercé les missions d'accompagnement et de
contrôle.
Opportunités
Le transfert du contrôle au sein du FOREM a permis
à l'Office de mettre en place un système qui favorise un juste
équilibre entre droits et devoirs, en évitant une approche trop
mécaniste du contrôle et inadaptée aux
caractéristiques des personnes et au marché du travail.
Le FOREM pourrait également renforcer sa
capacité à rencontrer les besoins du marché du travail en
usant du contrôle comme d'un levier d'action, notamment par rapport aux
métiers en pénurie ou en demande.
Enfin, le FOREM, en simplifiant les procédures qui
étaient en vigueur au sein de l'ONEM, devrait être en mesure de
réaliser des économies générales dans la mise en
place d'un nouveau système qui lui permettrait de continuer à
réallouer des moyens humains à l'accompagnement
individualisé des demandeurs d'emploi, une des priorités du
Contrat de gestion.
Menaces
Au niveau politique, le FOREM reste, malgré tout,
évalué sur sa capacité à exercer cette nouvelle
mission de contrôle et donc sur sa contribution au maintien d'une
Sécurité sociale, basée à la fois sur le principe
de solidarité entre citoyens et sur le respect d'un cadre
responsabilisant en termes de droits et de devoirs.
L'Office wallon doit donc garantir l'exécution du
contrôle, dans le respect des textes légaux en matière de
disponibilité sur le marché du travail. Or, l'intégration
de cette mission au sein du FOREM rencontre des oppositions internes en raison
des valeurs culturelles de l'organisation, assez éloignée des
concepts de contrôle et d'évaluation.
Les partenaires sociaux du Comité de gestion du FOREM
ainsi que les organisations syndicales internes et externes à l'Office
sont également des parties prenantes qui jouent un rôle important
dans cette intégration. Ils peuvent constituer aussi bien une menace
qu'un levier d'action dans une mise en oeuvre réussie.
Les opérateurs de formation et d'insertion avec
lesquels le FOREM travaille dans le cadre du décret relatif à
l'accompagnement individualisé des demandeurs d'emploi et au dispositif
de coopération pour l'insertion pourraient aussi remettre en question
leur coopération actuelle en ne collaborant plus avec l'Office et en
refusant de communiquer les informations utiles sur le parcours de leurs
stagiaires.
30
Il ne faut, par ailleurs, pas négliger les demandeurs
d'emploi, pour lesquels l'intégration du contrôle au sein du FOREM
risque aussi de susciter une certaine méfiance de leur part
vis-à-vis de leur conseiller référent.
Le transfert du contrôle a également un
coût financier pour le FOREM. En effet, intégrer plus ou moins 180
personnes dans les sites existants peut s'avérer difficile : des
solutions alternatives comme la location ou l'achat de nouveaux
bâtiments. Dans tous les cas, il y aura un coût pour le mobilier,
l'informatique (l'équipement et le développement de nouvelles
applications), la formation des agents transférés, pour ne citer
que ces exemples. Mais le FOREM, comme l'ensemble des autres services publics,
est soumis à des restrictions budgétaires qui ne sont donc pas
sans avoir un impact sur l'implémentation du dispositif de
contrôle et/ou sur les autres projets stratégiques de
l'institution.
Une nouvelle application informatique, adaptée aux
besoins évolutifs de la gestion des activités de contrôle,
continue d'être développé. Or, les services informatiques
sont déjà actuellement sollicités pour le
développement du CRM (dossier unique) particuliers et entreprises ; le
risque est donc important pour que les développements requis soient
reportés, avec pour conséquence un retard dans la capacité
du FOREM à'être rapidement autonome dans la gestion de cette
nouvelle compétence.
Enfin, le cadre normatif concernant le contrôle de la
disponibilité doit encore être clarifié. Plus
précisément, il s'agit de définir la zone d'autonomie dont
peuvent bénéficier les Régions pour adapter leurs
processus d'intervention (délai, fréquence et modalités du
contrôle) ainsi que de s'accorder sur ce que les entités
fédérées devront entendre par « efforts suffisants en
matière de recherche d'emploi ». Si peu d'autonomie est, in fine,
laissée aux Régions, l'impact sur les procédures que le
FOREM a mis en place est important, notamment en termes de
simplification16 des processus et, par conséquent, de
réallocation des ressources humaines.
En résumé
Pour plus de facilité de lecture, nous proposons de
reprendre l'ensemble de ces éléments d'analyse dans le tableau
suivant :
16 Diminuer le nombre de demandeur d'emploi
convoqué en octroyant des évaluations positives sur base
uniquement d'élément du dossier (formation, travail,...)
· Historique (création du FOREM)
· Longue expérience institutionnelle avec
l'ONEM
· Articulation entre contrôle et accompagnement
· Economie générale du système en
termes de partage d'informations et
de gestion informatique et
raccourcissement des délais d'exécution
· Maillage local important
· Séparation des services contrôle et
accompagnement pour plus de clarté dans les missions de chaque service
et de lisibilité auprès du public
· Mettre en place un système de contrôle
moins mécaniste et donc plus adapté aux caractéristiques
des demandeurs d'emploi et du marché de l'emploi
· Permettre, grâce aux économies de
système, de réallouer des RH à l'accompagnement
OPPORTUNITES
FORCES
· Séparer les services contrôle et
accompagnement est une solution moins économique qu'intégrer le
contrôle au sein même du service accompagnement
· Capacité réelle du FOREM à
exercer le contrôle en raison des valeurs culturelles de
l'organisation
· Pression des partenaires sociaux et des
opérateurs
· Méfiance des demandeurs d'emploi
· Coûts liés à l'installation des
agents et à leur équipement informatique
· Gestion des priorités au niveau des
développements informatiques requis au niveau du FOREM
· Zone d'autonomie réelle qui sera laissée
par le cadre normatif fédéral
FAIBLESSES
MENACES
31
Section 6 : Facteurs critiques de réussite
Faisant suite à cette analyse SWOT, il convient maintenant
de se poser les questions suivantes :
· - Comment minimiser les faiblesses pour saisir les
opportunités ?
· - Comment utiliser les forces pour saisir les
opportunités ?
· - Comment utiliser les forces pour éviter ou
réduire les menaces ?
· - Comment minimiser les faiblesses pour éviter ou
réduire les menaces ? et dégager les premières
propositions d'actions.
32
Cet exercice correspond, dans la littérature
scientifique, à la matrice TOWS dont l'objectif est de
générer des options stratégiques qui correspondent
à différentes combinaisons de facteurs internes (forces et
faiblesses) et de facteurs externes (menaces et opportunités).
? Comment minimiser les faiblesses pour saisir les
opportunités ?
Si intégrer, dans un même service, accompagnement
et contrôle permettait effectivement une plus grande économie dans
le système général (ressources humaines, gestion
informatique des données), cette option aurait néanmoins
constitué un changement trop important pour l'organisation au niveau des
valeurs portées par les conseillers en accompagnement, voire une menace
pour la mise en oeuvre même du contrôle au sein de l'institution.
C'est la raison pour laquelle l'option retenue (séparation du
contrôle et de l'accompagnement) a été estimée
préférable.
Pour pallier cette faiblesse, il conviendra toutefois
d'optimiser les articulations entre les deux services et de simplifier au
maximum les processus et procédures de travail (y compris l'accès
aux données informatiques), afin de diminuer le volume de ressources
humaines nécessaires à l'exercice du contrôle et de
réallouer ces économies de ressources humaines à
l'accompagnement.
? Comment utiliser les forces pour saisir les
opportunités ?
Tout en étant indépendants, les services de
contrôle et d'accompagnement seront articulés, afin de passer
d'une approche purement mécaniste à une approche plus
personnalisée du contrôle. Pour ce faire, il importe de
créer les conditions d'une collaboration efficace entre les deux
services, soit :
- en mettant en place une structure organisationnelle et des
processus permettant l'échange et le partage d'informations entre les
deux services ;
- en développant une base de données
intégrée qui permette non seulement une économie
générale du système (plus d'efficacité et
d'efficience dans la gestion des informations, dont la simplification des modes
opératoires en termes de transmission de données en interne),
mais aussi un coût moindre au niveau des développements
informatiques (suppression des flux électroniques en interne) ;
- en intégrant physiquement les services de
contrôle au sein même des Directions régionales et non pas
dans un bâtiment extérieur aux autres services du FOREM (et ce
évidemment en tenant compte des disponibilités au niveau des
sites).
? Comment utiliser les forces pour éviter ou
réduire les menaces ?
Séparer les services de contrôle et
d'accompagnement permettra d'éviter une opposition conflictuelle de la
part du personnel de l'Office et des organisations syndicales internes et
externes. Il sera plus acceptable pour les agents du FOREM que cette mission
soit exercée par les agents transférés de l'ONEM dans un
autre
33
service. Il est, toutefois, attendu que la proximité
des équipes favorise une connaissance mutuelle des personnes et
l'émergence d'une collaboration efficace.
Afin de renforcer les interactions entre les deux services,
nous préconisons la mise en place d'un plan d'accompagnement au
changement - intégré au métier - auprès des
conseillers et nouveaux agents. L'organisation d'ateliers d'échange
(faire connaissance, partager les expériences de travail, identifier des
axes de travail sur lesquels renforcer la collaboration) pourrait aussi
s'intégrer dans une stratégie globale de changement.
Pour ce qui est des représentants du FOREM, des
partenaires sociaux du Comité de gestion et des organisations syndicales
internes, nous conseillons de les associer dès l'entame des travaux,
afin de favoriser leur adhésion et d'éviter que les propositions
formulées en matière de contrôle ne fassent l'objet
d'objections ultérieures, voire même de refus. Cette implication
constituera aussi un levier d'action au niveau de l'adhésion du
personnel de l'organisation dans la mise en oeuvre du contrôle au sein de
l'Office.
Il faudra, en outre, s'assurer de la lisibilité de la
nouvelle organisation auprès des acteurs internes et externes, dont les
demandeurs d'emploi et les opérateurs. Pour ce faire, il conviendra
d'organiser :
- une communication structurelle sur l'organisation et sur les
modalités de fonctionnement qui seront mises en place, en tenant compte
de la cible à laquelle elle s'adresse ;
- des actions de communication sur la mise en place du
contrôle de la disponibilité au sein de la Commission des
opérateurs.
En ce qui concerne le cadre normatif relatif au contrôle
de la disponibilité (délai, fréquence et modalités
du contrôle, définition de la notion d'efforts suffisants de
recherche d'emploi), celui-ci doit être clarifié avec l'ONEM. A
cet égard, parmi les décisions prises lors de la
Conférence interministérielle qui s'est tenue le 22 avril au
Cabinet du Ministre de l'Emploi et de la Formation en Région wallonne,
il a été décidé que mandat serait donné au
Collège des Fonctionnaires Dirigeants (CFD) de mettre en place un groupe
de travail avec les Services publics de l'emploi pour analyser ce point et
faire part de propositions aux Ministres de tutelle concernés. Il
importe ici que le FOREM puisse être force de propositions en la
matière.
Enfin, concernant le coût financier du transfert de
compétences, il est vivement conseillé d'en analyser l'impact
budgétaire et de revoir la planification des priorités au niveau
des budgets de l'Office dans les différents champs (immobilier,
informatique, gestion et formation).
34
? Comment minimiser les faiblesses pour éviter
ou réduire les menaces ?
Le choix de ne pas intégrer, dans un même
service, accompagnement et contrôle a été fait, afin
d'éviter un changement trop important pour l'organisation au niveau des
valeurs portées par les conseillers en accompagnement, ce qui aurait
d'ailleurs pu constituer une véritable menace pour la mise en oeuvre
même du contrôle au sein de l'institution. C'est la raison pour
laquelle l'option retenue (séparation du contrôle et de
l'accompagnement) a été privilégiée.
Cette séparation des rôles permet aussi de
réduire la pression des partenaires sociaux et des opérateurs et
de favoriser le maintien de la relation de confiance entre le demandeur
d'emploi et son conseiller en accompagnement.
En résumé
L'analyse SWOT a permis de mettre en exergue des points
d'attention auxquels il faudrait accorder une vigilance particulière,
dont l'importance du rôle de certains acteurs dans
l'implémentation du contrôle de la disponibilité au sein du
FOREM. Grâce à la matrice TWOS, nous avons également pu
identifier des options stratégiques dans le renforcement des
opportunités et la réduction des menaces. Nous allons maintenant
approfondir cette phase de diagnostic en réalisant une cartographie des
risques liés au projet.
Section 7 : A propos de l'étude de risques
L'analyse SWOT ci-dessus a été transmise au
Département d'audit interne du FOREM17, afin
d'identifier les risques susceptibles d'avoir un impact au niveau de l'Office
(activités et image de l'organisme, mise en oeuvre effective du
contrôle de la disponibilité). Les objectifs visés
étaient de:
- mettre à jour la cartographie des risques du FOREM ;
- utiliser un langage commun ;
- s'assurer que les risques principaux étaient
identifiés et gérés.
Cette cellule a non seulement confirmé les risques
issus de l'analyse préalable, mais a également identifié
deux nouveaux risques (la communication externe et le cadre normatif de la
compétence transférée).
La cartographie générale du FOREM a
référencé 115 types de risque et, parmi ceux-ci, 34 ont
été retenus comme étant majeurs. C'est donc cette
cartographie de référence qui a servi de base à l'analyse
des risques relatifs à l'intégration du contrôle de la
disponibilité au sein de l'Office.
17
cellule gérée par un Comité d'audit
indépendant qui a pour mission d'assister le Comité de gestion
dans la supervision du
FOREM en matière d'intégrité des rapports
financiers, de conformité avec les réglementations et la
législation, d'indépendance et de performance du
Département d'audit interne ainsi qu'en matière de
contrôles externes (Réviseurs, Cour de Comptes, etc.).
35
Les risques concernent des domaines aussi variés que le
management, l'organisationnel, le technologique, les aspects technique et
humain, mais les principaux se concentrent au niveau managérial. Les 3
premiers risques, perçus également comme les plus critiques,
relèvent d'ailleurs des process managériaux :
- l'analyse de la disponibilité des ressources :
budget, staffing, compétences, temps,... ;
- la stratégie : l'adéquation des objectifs;
- et le pilotage : en l'occurrence la nécessité
de travailler en mode projet au vu de la complexité de la mesure
à implémenter.
Au travers de ces risques, il apparaît, en outre, que
tous les processus / activités au sein des différents services de
l'Office sont impactés, ce qui ne fait que confirmer la dimension
multidimensionnelle et transversale du projet. A cet égard, les
synergies et collaborations à mettre en place entre les services du
FOREM sont jugées comme essentielles dans le projet.
Beaucoup de risques concernent, par ailleurs, la
communication, la concertation et le dialogue social, faisant apparaître
ici l'importance du rôle des acteurs et plus particulièrement de
leur adhésion dans la mise en place du contrôle au sein du
FOREM.
La mise à disposition d'applications informatiques
adéquates et répondant aux besoins du métier est aussi
identifiée comme un facteur critique dans la réussite du
projet.
En résumé
Compte tenu de la complexité du projet et des risques
multiples pouvant impacter tous les niveaux et activités de
l'organisation, il conviendra d'adopter une stratégie d'action dans
laquelle les objectifs auront été alignés à tous
les niveaux de responsabilité managériale, et ce en vue d'une
cohérence générale du dispositif de pilotage du projet.
Tant l'analyse SWOT que la cartographie des risques ont fait
apparaître l'importance de la communication, la concertation
et le dialogue social et, par conséquent, l'importance du
rôle des acteurs dans la réussite du projet.
36
Chapitre 5 : Stratégie de changement et culture
d'entreprise Section 1 : Considérations
générales
Le diagnostic organisationnel et l'analyse des
problèmes posés ont fait apparaître que
l'intégration du contrôle de la disponibilité des
chômeurs au sein du FOREM constituait un changement d'une ampleur
importante, dont l'impact touche toute l`organisation, à la fois :
- les missions du FOREM et les objectifs stratégiques
associés ;
- les structures mêmes de l'organisme (création
d'un nouveau service, mise à jour de l'organigramme et des articulations
entre les services) ;
- les techniques (processus, procédures et outil
informatique) ; - la culture (valeurs, comportements).
On pourrait même parler d'un changement de paradigme
puisque le FOREM, est passé d'un organisme qui accompagnait les
demandeurs d'emploi, à un organisme qui accompagne et
contrôle les chômeurs. L'organisation veille
donc à recréer un nouveau référentiel de valeurs
pour concilier ces deux missions et donner du sens au cadre d'action global de
l'Office. A cet égard, l'analyse SWOT avait déjà fait
apparaître que l'intégration du contrôle au sein du FOREM
était un enjeu majeur pour nombre d'acteurs, confirmé, par
ailleurs, par l'analyse plus approfondie des parties prenantes. L'une des
conclusions de cette analyse était, à cet égard, qu'il
fallait agir en fonction des sources de pouvoir, soit en persuadant ou en
incitant certains groupes d'individus à adhérer aux orientations
stratégiques, soit en essayant de modifier le comportement d'autres
groupes d'individus. Pour ce faire, il avait, entre autres été
suggéré d'activer les moyens d'action suivants :
- la concertation avec le Comité de gestion ainsi que
les organisations syndicales externes et internes ;
- la communication avec les demandeurs d'emploi, les
opérateurs, les CPAS18, le personnel interne et les agents
transférés ;
- l'accompagnement au changement pour l'organisation
en général et, en particulier, pour les conseillers en
accompagnement ainsi que pour le personnel transféré.
La réforme en cours au sein du FOREM va donc
nécessiter de mettre en oeuvre un véritable processus de
changement. Bien que l'ampleur du changement soit importante, nous proposons
que l'organisation évolue de manière incrémentale, de
manière à ce que le personnel puisse « construire de
nouvelles compétences, habitudes et croyances ». Grâce
à cette approche incrémentale, la culture pourra évoluer
de manière progressive, et ce d'autant plus que l'intégration du
contrôle de la disponibilité au sein du FOREM est une
décision, qui a été mûrie avec
18 Centre Public d'Aide Social (qui octroie le
revenu social d'intégration)
37
l'Administration et que l'Office dispose, en outre, du temps
nécessaire pour l'intégration du contrôle.
Nous ne reviendrons pas sur l'ampleur du changement, ce point
a déjà été largement explicité tout au long
du diagnostic organisationnel. En ce qui concerne les délais de mise en
oeuvre au sein du FOREM, l'Office dispose du temps suffisant pour mener son
accompagnement au changement avec le personnel et les actions ont
commencé dès le début de l'année 2015.
Pour mener un changement d'une telle ampleur, l'Office a
dû intégrer la gestion de ce changement dans sa stratégie.
A cet égard, le FOREM dispose d'une cellule d'appui au « changement
» qui a été instituée pour accompagner la mise en
place du Plan d'entreprise. Cette cellule est composée de personnes
désignées pour aider les pilotes dans l'accompagnement des
parties prenantes impactées par l'implémentation de leur projet.
Ces personnes référentes participent au comité de pilotage
« changement » qui rassemble des interlocuteurs des services RH,
formation du personnel et communication. Elles peuvent ainsi assurer la
coordination des intervenants dans le cadre de la mise en oeuvre des actions de
changement. Cette cellule a donc été naturellement
sollicitée pour le projet « intégration du contrôle de
la disponibilité des chômeurs au sein du FOREM » et un
référent y a été désigné pour suivre
le projet.
Mais l'accompagnement au changement, c'est aussi le rôle
du management. Ainsi, s'il revient aux dirigeants d'influencer l'orientation
stratégique, le changement doit exister à tous les niveaux. C'est
pourquoi le plan de changement intégrera également des actions
spécifiques vis-à-vis des responsables concernés afin de
les outiller dans l'accompagnement de leurs équipes.
Section 2 : A propos de la culture d'entreprise
Pourquoi aujourd'hui la culture joue un rôle dans le
mode de management des entreprises ? Ce dogme est devenu aujourd'hui un outil
de management pertinent dans l'environnement professionnel. Ceci dit la culture
d'entreprise existe depuis très longtemps mais n'a été
théorisée que depuis les années trente.
A. Définition
D'après le livre de Maurice
Thévenet19, la culture d'entreprise est un ensemble de
références partagées20 dans l'organisation
construite tout au long de son histoire
19 THEVENET Maurice, Audit de la culture
d'entreprise, Paris, éditions d'organisation,
(1986)
20 Auteurs et textes classiques de la théorie des
organisations - Laurent Bellanger, Jean Mercier
38
en réponse aux problèmes rencontrés par
l'entreprise. La culture d'entreprise parfois appelée culture
organisationnelle est l'ensemble des règles d'une organisation, des
valeurs partagées, la manière commune d'aborder les
problèmes et la manière dont elle doit être
véhiculée, elles peuvent être inscrites dans une charte.
La notion de culture d'entreprise a varié au cours du
siècle et a été interprétée de
manière différente selon que l'on place la culture comme variable
interne ou comme variable externe à l'organisation.
Selon une étude menée par Normand Pépin
sous la direction de Michel Beauchamps - Cahier du CRISES- la question de la
culture d'entreprise était loin d'être nouvelle, seulement elle
était posée dans des termes différents qui recoupent de
nombreux éléments de l'acceptation qui en est donnée
aujourd'hui. Ainsi en 1938, Chester Barnard opère des distingos entre
structure formelle des organisations et normes
informelles régissant le comportement des individus en leur
sein. (Smucker 1988).
Cette étude fait référence au chercheur
Elliott Jaques qui en 1951 est le premier à utiliser le terme culture
pour décrire une organisation. Il y distingue trois
éléments au sein de l'entreprise : la structure sociale, c'est
à dire la structure organisationnelle de l'entreprise plus ou moins
reconnaissable et stable, y compris sa hiérarchie exécutive, son
système consultatif et son système de promotion, en un mot sa
structure formelle. Puis Jaques introduit directement l'expression
culture de l'entreprise pour parler de sa façon de
faire habituelle : La culture de l'entreprise, c'est son mode de
pensée d'action habituel et traditionnel, plus ou moins partagé
par tous ses membres, qui doit être appris et accepté, dans
l'entreprise... Chez ceux qui font partie de l'entreprise, depuis un certain
temps déjà, la culture constitue une partie de leur seconde
nature. Les nouveaux se reconnaissent au fait qu'ils la rejettent ou qu'ils
sont incapables de l'utiliser. (Jaques, 1951)
La liste est longue ensuite de tous ceux qui ont proposé
leur définition ou leur typologie de culture d'entreprise.
Charles HANDY (1986) utilise une allégorie pour
classifier les différentes cultures d'entreprise en faisant allusion aux
déités grecques. Les qualités associées à
chacune des divinités citées (Zeus, Apollon, Athéna et
Dionysos) servirent à caractériser ces différents types de
culture. Selon HANDY la culture est déterminée par les types de
moyens utilisés, les liens entre les individus et la façon dont
on définit les rôles dans l'organisation. Chez Zeus la culture
du club fait du chef le
L'administration du futur , J.-L. Deligny, éditions
Eyrolles, 1990. Le management participatif, P. Hermel - 1988. La culture de
l'organisation comme idéologie de gestion - Joseph Smucker 1988. Audit
de la culture d'entreprise, M. Thévenet - 1986
39
centre autour duquel tout gravite et chacun agit comme il
croit que le patron l'aurait fait à sa place. Apollon lui appelle
à une culture de fonction, d'ordre. La structure ici est
très importante et le respect des procédures, des règles,
de ce qui est formalisé par écrit est primordial. Cette
culture répond tout à fait à l'Administration qu'est le
FOREM. Chez Athéna, la culture de projets permet de mobiliser
beaucoup de ressources, matérielles, humaines, à la
résolution de problèmes ou de projets précis et elle
réclame un travail d'équipe ou l'expertise, le talent sont de
rigueur. Cette culture de projet est celle utilisé pour mettre
en place le transfert de compétence ONEM/FOREM. On est en droit
de se demander si plusieurs typologies de culture peuvent cohabiter au sein
d'une même organisation. Enfin pour Dionysos l'individu n'est pas
subordonné à l'organisation. Les membres ne reconnaissent pas de
patron mais peuvent tolérer la coordination.
La culture d'une organisation est la plupart du temps une
combinaison de ces quatre cultures. Le rôle des dirigeants est de savoir
s'adapter aux circonstances. Globalement, les administrations traditionnelles
relèvent de la culture de fonction. Mais les autres types de culture
peuvent s'y retrouver, soit temporairement lors de leur création ou de
certaines phases de leur évolution, soit partiellement dans certains
secteurs spécifiques21.
B. L'allégorie agricole de la Culture...
d'entreprise de Mike BURKE
Du coté francophone Mike Burke(1987) utilise une
allégorie agricole. Il distingue tout d'abord :
La culture NARCISSIQUE se traduisant
par de l'inquiétude face au changement, un refus des remises en cause et
des adaptations. Deux identités culturelles en sont issues :
La SERRE : Protégée par son
statut elle défend avec acharnement les droits acquis et le maintien du
statut quo. Elle refuse de se mobiliser et rejette en bloc : les cercles de
qualité, l'expression directe des salariés, la
pluridisciplinarité par exemple.
La CUEILLETTE : Son seul objectif est de continuer de faire ce
que l'organisation a toujours fait, de l'adapter au
marché.
La culture DÉFENSIVE avec sa
vision restreinte du monde tentant d'empêcher la dilapidation des acquis,
s' attachant au respect des règles, des rites et des tabous, sans
chercher à innover. Deux identités culturelles en sont issues
:
21 À chacun sa culture d'entreprise, M. Burke
- 1986
Piloter la stratégie d'Entreprise par la culture
d'entreprise Olivier Devillard Les ECHOS 2007
40
Le JARDIN POTAGER qui lui est dominé par les valeurs de
patience, de rigueur, d'effort, d'ordre moral : Mieux vaut échouer en
respectant les habitudes que réussir en innovant » dans un
environnement où la hiérarchie est de type autocratique et
administratif.
Le JARDIN à la FRANÇAISE : Le présent
s'inscrit dans la continuité du passé, l'environnement doit
être contrôlé, le changement est inquiétant et les
initiatives personnelles sont à décourager. Le court terme
prime.
La culture ADAPTATIVE
: Souple, ouverte et participative, elle s'adapte
à l'environnement et cherche à se rapprocher du client. On y
préfère le travail en équipe et le partage des
compétences. On y encourage l'initiative et le dynamisme.
Deux identités culturelles en sont issues :
La GRANDE PLANTATION qui elle est une mosaïque de
structures adaptées aux conditions locales. Les "commerciaux" sont les
personnages clés. À l'écoute du marché, ils sont
les «ambassadeurs» de l'organisation. La recherche et l'innovation
sont jugées primordiales pour devancer la concurrence. La
hiérarchie est informelle.
La LIANE : Parfaitement et constamment adaptée au
milieu, elle s'accroche à des cibles précises. Le travail se fait
en équipe et autorise l'épanouissement individuel. Les structures
sont flexibles et décentralisées. Place à l'initiative et
l'imagination.
La culture VISIONNAIRE : Davantage
tournée vers le futur, elle est en quête permanente d'idées
et d'inventions pour créer du développement. Deux
identités culturelles en sont issues :
L'AQUICOLE : En mouvement constant et rapide cette
identité saisit les opportunités. On y accepte la prise de
risque, l'incertain. Les structures sont légères et modifiables,
favorisant l'auto responsabilité. Sa valeur ajoutée est
l'ingéniosité, l'innovation et sa politique commerciale vise le
haut de gamme et des prix élevés.
L'ORCHIDÉE NOMADE : De petite taille mais souvent
greffée sur des macrostructures qui prennent en charge son intendance
cette structure ultralégère, éphémère, non
hiérarchisée et plus ou moins autogestionnaire encourage l'esprit
d'aventure, la créativité et l'épanouissement
personnel.
41
C. La culture FOREM
Sur base des éléments théoriques
présentés ci-dessus, nous pouvons maintenant tenter de cerner
l'image de la culture d'entreprise que peut dégager le FOREM suite
à la mission qu'il s'est engagé à mener, à savoir
le transfert de compétences.
Tableau synthétisant les
éléments théoriques :
Eléments théoriques
|
LE FOREm
|
Commentaires
|
Références partagées
|
Règlement de travail et charte de bonne conduite
|
Chacun, reçoit avec son « RH Pack » et renvoi
un accusé de réception, daté et signé.
|
Règles culturelles
|
Règlement de travail
|
Application du code de la fonction publique wallonne
|
Chartres
|
Chartre de bonne conduite administrative
|
« Qualité de collaborateur, des droits et des devoirs
»
|
Valeurs exogènes diffusées à
l'extérieur
|
Confiance
|
|
- Ethiques
|
Le respect : agir sans
|
|
discrimination, dans le respect de l'usager, du client, des
collègues ; de l'institution et de notre environnement. Respecter mais
aussi se faire respecter
|
- Excellence
|
L'excellence : faire preuve de
|
|
rigueur, de professionnalisme et viser l'amélioration
constante.
|
- Professionnalisme
|
La responsabilité : agir dans
|
|
l'intérêt collectif, partout, toujours avec tous
La modernité : être curieux,
|
pouvoir anticiper et d'adapter au changement, faire preuve
d'initiative, être une force de proposition
|
- Confiance pour les entreprises
|
Service et confiance vers les entreprises dans un accompagnement
pour la recherche de nouveaux salariés via la diffusion des offres et
dans le conseil aux aides à l'emploi
|
|
- Confiance aux bénéficiaires
|
Son coeur de métier : l'insertion des demandeurs d'emploi
sur le marché du travail dans une perspective d'emploi durable et de
qualité, ainsi que la satisfaction des besoins des employeurs et de
leurs
|
Les clients du FOREM, sont les demandeurs d'emploi et les
entreprises.
Ainsi existe, 2 pôles métiers distincts dans
l'accompagnement : l'accompagnement aux particuliers et
|
42
|
offres d'emploi.
|
l'accompagnement aux entreprises
|
Eléments théoriques
|
LE FOREm
|
Commentaires
|
|
|
|
Valeurs endogènes diffusées en interne
|
Loyauté
|
|
- Comportements
|
Attitude correcte, courtoise,
serviable et en s'exprimant de façon claire
|
|
- Aptitude
comportementale
|
Adopter une attitude cohérente, exempte de
contradiction et tenir compte des facteurs pertinents dans le traitement des
données
|
|
- Mode de pensée
|
Traditionnel
|
|
Valeurs affichées
|
- Intégrité
- Respect
- Esprit d'équipe
|
|
Valeurs réelles
|
-service social
|
Ces valeurs ne sont pas encore totalement ressenties par
l'ensemble du personnel suite à la fusion des différents
services
|
|
-bien être (groupe)
|
|
|
-cantine
|
Cette valeur pourrait être mieux exploitée pour
renforcer une culture d'entreprise en manque d'inspiration.
|
Types de culture selon les visions de HANDY et de
BURKE
Culture d'Entreprise selon la vision de Charles Andy
|
Culture de fonction
|
Culture de projet
|
Au niveau de
l'institution
|
Au niveau du transfert de compétence
|
Culture d'Entreprise selon la vision de Mike Burke
|
Culture Narcissique
|
Identité culturelle : La cueillette
|
|
Auteurs et textes classiques de la théorie des
organisations - Laurent Bellanger, Jean Mercier
43
Section 3 : Comprendre la résistance au changement
au FOREM par la culture d'entreprise que crée le modèle de
salaire d'efficience INSIDER/OUTSIDER
L'analyse de la culture d'entreprise peut également
être réalisée au travers d'un modèle
théorique de la nouvelle économie keynésienne, qui permet
d'expliquer certaines rigidités à l'embauche sur le marché
du travail. Dans la lignée du modèle insider/outsider, nous
allons reprendre ce modèle, mais sans l'articuler autour de l'impact du
salaire, ni de la pression du chômage, entre les nouveaux
embauchés et les anciens salariés. Ainsi, dans le cas du FOREM
qui nous occupe, ce phénomène du jeu de pouvoir se joue entre
fonctionnaires « titularisés » et « contractuels ».
Avec la particularité d'un taux de syndicalisation22
très élevé en Belgique, qui accentue encore la pression
des anciens salariés sur la direction. On peut aisément dans une
administration belge telle que le FOREM, ressentir une telle relation.
Les insiders sont les titulaires d'un emploi en entreprise,
tandis que les outsiders sont dans notre cas, des travailleurs contractuels et
non les demandeurs d'emploi comme dans le modèle de LINDBECK et SNOWER.
Dans ce modèle expliquant plutôt le salaire d'efficience, il nous
est montré que le pouvoir appartient aux insiders, qui influencent les
décisions de salaires mais aussi d'emploi. Une question vient alors
à l'esprit : d'où vient ce pouvoir des insiders ? Selon LINDBECK
et SNOWER, il vient des coûts de rotation de la main d'oeuvre mais dans
le cas du FOREM, ce pouvoir est octroyé par la titularisation et des
coûts liés à l'arrivée des outsiders (contractuels)
qu'il faut former. LINDBECK et SNOWER ont aussi souligné une nouvelle
forme de coûts : celle de la capacité et du désir des
titulaires de coopérer ou de harceler les nouveaux embauchés, qui
étaient donc auparavant des ousitders. Ainsi, si les insiders ont le
sentiment que les outsiders les menacent, ils refuseront de coopérer, de
participer à leur intégration, voire à la formation des
nouveaux employés. Ils peuvent même rendre la vie de ces derniers
insupportable. D'ailleurs, l'entreprise ne pratiquera pas d'embauche, si elle
pressent que son personnel n'y est pas favorable. Car il est important de noter
que puisque la coopération ou le harcèlement dépendent du
comportement des insiders, ils exercent un pouvoir non négligeable.
Initialement, cette théorie devait expliquer le chômage
involontaire. Mais elle a d'autres conséquences, comme ici dans le cas
du transfert du service contrôle du FOREM : essentiellement de jeunes
contractuels, comme les « évaluateurs » ayant connu un grand
turnover pendant la période incertaine d'avant transfert. Ces
mêmes agents en contrat de travail, avaient une clause
résolutoire, qui simplement exprimée permettait un licenciement
en cas de disparition de la procédure actuelle. On constate donc une
certaine « précarité d'emploi » pour une administration
publique. D'une manière plus générale, ce
22 Le taux de syndicalisation correspond au rapport du nombre de
salariés qui sont membres d'un syndicat sur le nombre total de
salariés (Statistiques de la population active de l'OCDE).
44
modèle implique que des chocs suffisamment importants
pour déplacer la demande de travail, peuvent exercer des effets durables
sur les salaires, l'emploi et donc le chômage. Dans les pays où
les coûts de rotation sont importants et où les syndicats sont
puissants, cet « effet rémanence » est significatif.
Ceci permet de mieux percevoir la culture d'entreprise «
FOREM », ce que l'entreprise contrôle ou ce qu'elle subit. La
rémanence est une forme de résistance au changement. Ainsi comme
le stipule Maurice THEVENET dans la culture d'entreprise, cette dernière
est très fortement déterminée par son environnement. Cela
n'est pas sans nous rappeler l'influence des relations dans l'analyse
systémique d'un système social de Jean Claude LUGAN. Les valeurs
intrinsèques de l'organisation sont en interdépendance de valeurs
portées par l'environnement au sens large. Dans une administration
publique, la perméabilité de la membrane du système face
aux valeurs politiques et gouvernementales du pays est quasi inexistante. Ainsi
le FOREM est soumis intensément aux valeurs politiques externes, mais
également en interne par une présence du jeu de pouvoir
insider/outsider mené par le poids du syndicat.
Ainsi s'offre à notre analyse une perception plus fine
apportée par la compréhension du contexte d'un pays fortement
syndicalisé et l'impact sur la culture globale. Il est aisé
d'imaginer qu'un taux de syndicalisation à plus de 50%, donne à
cette rémanence un aplomb plus accentué que dans les pays
à faible taux. Cela explicite aussi clairement la résistance au
changement dénommé par LINDBECK et SNOWER comme «
rémanence » dans leur modèle insider/outsider.
45
Chapitre 6 : Pilotage d'une conduite au
changement/à la transformation.
Section 1 : La résistance au changement
A partir des années 2000, s'opère une
distinction du stable et de l'évolutif. On est passé d'une
conception statique de l'organisation à une conception dynamique ce qui
a permis de faire émerger des théories du changement.
Parmi ses théories, on trouve l'analyse socio
technique, comme d'autres écoles se réclamant de la
théorie des systèmes et, prenant en compte toutes les dimensions
de l'organisation qui sont impactées par le changement.
L'organisation face à cette complexité
renforcée par l'instabilité de l'environnement doit alors faire
preuve de flexibilité pour pouvoir s'adapter aux contraintes
extérieures.
La conduite du changement peut être définie comme
un levier d'apprentissage dans le sens où elle permet de limiter la
perte immédiate de productivité, les temps de formation et
surtout l'accroissement de productivité.
« La résistance au changement » est la raison
la plus couramment avancée pour justifier l'échec d'un projet de
transformation d'une organisation alors que ce dernier provient principalement
de méthodes de conduite des transformations inadaptées. Leur
point commun réside dans la méconnaissance du fait que toutes les
grandes évolutions de ces trente dernières années ont
augmenté à la fois le niveau d'exigence des collaborateurs et
leur capacité à ne pas faire ce qu'on leur demande.
La raison voudrait que l'on s'interroge sur nos
méthodes. Mais on s'acharne à faire « toujours plus de la
même chose » : un peu plus de top-down, un peu plus de communication
et un peu plus du triptyque « Conception -> Communication ->
Exécution »
L'ampleur des résistances au changement que l'on
observe dans les organisations se trouve d'abord dans l'écart entre le
modèle de décision centralisé et autoritaire et les
aspirations à l'autonomie et à l'implication. Les enquêtes
sur le niveau d'engagement des salariés, le rejet du modèle des
grandes entreprises par les jeunes générations,
l'attractivité à contrario des start-ups ou le succès du
mouvement des entreprises libérées. « Il faut arrêter
ce qui ne marche pas ». C'est l'exemple même de la capacité
au changement des dirigeants en mettant fin au triptyque mécaniste
imposant le changement.
46
Section 2 : Le retour d'expérience
Alain MEIGNANT y fait référence comme moyen
d'amélioration continue par retour d'expérience, par un dialogue
ouvert. C'est le bottom up.
Arnaud TONNELE, en parle surtout pour arrêter ce qui ne
marche pas, le triptyque mécaniste du top down.
L'avantage du retour d'expérience est qu'il se base sur
le réel, et non sur la théorie. Il fournit donc une information
fiable.
Lorsqu'on conduit les transformations comme s'il n'y allait
pas avoir de feedback, comme si la transformation se déroulait dans un
unique sens. Nous faisons « comme si » les systèmes humains
sur lesquels nous intervenons allaient sagement attendre sans réagir. Et
quand ils réagissent nous appelons cela paresseusement «
résistance au changement ».
La différence entre compliqué et
complexe. La différence fondamentale entre un
phénomène compliqué et un phénomène
complexe, dans le second, il y a des feedbacks : la conséquence
rétroagit sur la cause initiale, et pas forcément comme on le
souhaiterait.
Prévoir l'imprévisible : on pilote un
changement, on conçoit un plan, on le communique puis on attend que
l'exécution se déroule conformément au plan. Dans ce bel
enchainement de causes et d'effets ce qui s'écarte des prévisions
est considéré comme anormal.
Dans le paradigme complexe, il y a les feedbacks, largement
imprévisibles. Se borner à vouloir tout prévoir est une
sorte de déni nous donnant l'illusion de contrôler
l'incontrôlable.
Si nous allons un cran plus loin. Tout est il aussi
imprévisible que cela ? Oui, s'il on s'attache à deviner la forme
et le contenu précis des changements à venir. Nous ne pouvons
prévoir quand notre voiture va tomber en panne, ni quelle sera la nature
de la panne. En revanche, si l'on admet que d'une façon ou une autre la
panne imprévue risque d'arriver alors nous laissons la place
à l'imprévu. Et cet imprévu devient même la
seule chose prévisible.
Nassim TALEB, l'un des essayistes contemporains les plus
influents, ancien trader, nous invite, non pas à réduire la
probabilité de l'imprévu mais au contraire à nous
préparer à cet imprévu. C'est ce qu'il appelle «
l'antifragilité »23. La capacité à se
transformer de tout système vivant peut très bien s'appliquer
dans l'univers des organisations. C'est ce qui n'est pas sans rappeler la
« bio-mimétisme » d'Idriss ABERKANE, un autre essayiste de
talent. Et ce qu'on appelle tout simplement
23 Nassim Nicholas TALEB, Antifragile - les bienfaits
du désordre - Les Belles Lettres, 2013.
47
l'agilité que l'on retrouve dans
toutes les propositions les plus récentes de management de projet ou de
conduite de transformations.
Tous les systèmes de contrôle que l'on
s'échine à mettre en place (reportings ;
référentiels, systèmes qualité, procédures,
processus, ...) non seulement diminuent le niveau d'engagement et de
créativité des collaborateurs mais, lorsqu'un imprévu
survient, se révèlent être de redoutables obstacles
à l'agilité.
L'agilité dans le cas qui nous occupe,
c'est-à-dire les imprévus du retour d'expérience, c'est
:
- arrêter de vouloir faire des prévisions,
arrêter d'investir autant de temps et de ressources dans des
systèmes de contrôles dont on connait l'effet contre productif sur
la confiance et l'engagement des collaborateurs.
- inversement, investir cette énergie dans le
développement d'organisations, de cultures et de systèmes de
management qui partent de l'homme pour bâtir les transformations.
Dans bon nombre de pratiques actuelles, l'homme n'est plus le
problème, il est la solution. Alors pourquoi consacre-t-on du temps et
de l'énergie à faire des prévisions plus ou moins fausses,
plutôt que de se préparer à l'imprévu ? La
réponse est simple : l'imprévu est rare.
Par définition, ce que l'on ne connait pas, rien ne
sert de chercher à l'imaginer. Par contre, mieux vaut se préparer
de façon générique et non de façon
spécifique. En effet chaque événement spécifique a
une probabilité de survenue faible (en dehors de la courbe de Gauss). Si
l'on considère tous les imprévus d'une manière plus
générale, la survenue de l'un d'entre eux est plus probable.
L'objectif est donc de se préparer à la survenue de n'importe
quel « pépin » et d'être prêt à innover
pour réagir très vite afin de le solutionner.
Section 3 : le changement « durable » ?
Pourquoi devrait-on changer puisqu'on a toujours fait comme
ça ?
Ce qui marchait hier ne dit pas grand-chose de ce qui marchera
demain.
Beaucoup de nos entreprises souffrent d'inertie, inertie
liée autant à la complexité de leur fonctionnement
qu'à une certaine forme de conservatisme : on entend souvent l'adage
suivant « si nous avons réussi à grossir, c'est que nous
sommes dans le vrai, alors pourquoi changer ? » mais ce qui fait le
succès d'une organisation au cours d'une période ne peut
nullement être repris à l'identique sur une autre. Pourquoi, parce
qu'entre temps l'environnement à changer.
La loi de la matière, livrée à elle
-même, est l'entropie. Ce dont on ne prend pas soin, ce qui est
laissé à l'abandon dépérit, décline, se
dégrade, qu'il s'agisse du corps, d'une relation, d'un jardin, de
l'organisation sociale d'un pays. Tout
48
demande de l'entretien, de l'énergie, de la vigilance,
des efforts. » comme le mentionne l'écrivain Olivier Clerc.
Un changement en prépare un autre, le changement
durable est illusoire. Nous devons prendre soin de l'organisation et donc
être en perpétuelle transformation. Nous sommes à un point,
où nous devons changer de paradigme et cela commence par stopper les
méthodes qui ne fonctionnent plus. Tant que l'on continuera d'agir dans
un mode de pensée linéaire, qui ne s'applique pas aux
phénomènes humains, on tournera en rond. Il faut tenir compte de
l'imprévu du feedback, l'imprévisible prévu, au sein d'un
management participatif où chacun se sent investi et entendu, afin
d'avoir une réponse rapide et une aptitude au changement proactive. Il
faut donc aider son administration à la transformation.
Section 4 : Ce qui fonctionne.
Il faut donc admettre que si la résistance au
changement existe, le mouvement inverse existe également, à
savoir l'acceptation au changement.
Habituellement dans la conduite d'un projet, afin d'atteindre
nos objectifs, nous nous concentrons sur la qualité technique du sujet.
Lorsque nous pilotons un projet de transformation, c'est une solution
technique. Si nous sommes stratège, l'énergie sera
canalisée pour élaborer une bonne stratégie. Si vous
êtes informaticien, un bon système d'information,... et nous
laissons dans l'ombre une part importante du projet parce que nous ne donnons
pas la place aux acteurs du projet.
Nous aurons beau voir la résistance se lever, nous n'en
resterons pas moins accrochés à notre argumentaire technique. Ce
qui nous renvoie encore à ce paradoxe : les initiateurs du changement
sont aussi souvent ceux qui ont le plus de mal à changer
eux-mêmes.
Ainsi le poids du facteur humain aurait plus d'importance que
le facteur technique. Il semblerait que si une solution technique aussi
excellente soit-elle est retenue sans tenir compte de l'avis des acteurs, cette
dernière aura vraisemblablement du mal à se déployer.
Inversement, une solution techniquement moyenne, mais avec la contribution des
acteurs sera mise en pratique plus facilement. Doit-on alors penser que
l'adhésion à la transformation est la clé du succès
?
Certains projets ayant obtenus l'adhésion d'un plus
grand nombre échouaient, alors que dans d'autres où les acteurs
n'adhéraient pas, du moins au départ, les transformations
s'opéraient.
Section 5 : Le degré d'implication des
acteurs
Ce n'est pas l'adhésion ou non à la
transformation des acteurs mais bien leur degré d'implication dans le
projet qui est important. C'est un point essentiel dans toute transformation.
Quelle place fait-on aux acteurs ? Quel rôle leur donne-t-on ?
49
« Agir pour changer ». Avant d'être une
question intellectuelle, le changement est une question de pratiques. Faire de
la place aux acteurs, leur donner un rôle actif, où ils pourront
contribuer, collaborer, s'impliquer. Il faut les plonger dans le concret,
plutôt que d'essayer de les convaincre intellectuellement.
Passer à l'action permet d'enrichir les travaux sur
leur contenu, et permet une expérience émotionnelle, plus
impliquant plus qu'une expérience intellectuelle. La formation par les
jeux de rôle ou les formations sans formation ont ici un rôle
primordial à jouer. L'inactivité génère une forme
d'anxiété, la communication à outrance, ou les formations
ex cathedra, n'aident pas à la transformation car ils rendent les
acteurs passifs.
« Le changement inquiète. Mais face
à un environnement perçu comme menaçant, l'inaction
inquiète encore plus. » Jean-Paul
BAILLY24
Ainsi A.MEIGNANT dans « Manager la formation » donne
des méthodes qui sont à la fois du management et de la formation.
S'approprier une nouvelle compétence comportementale d'acceptation d'une
vision systémique de l'organisation sous l'influence continuelle de la
mouvance de ses environnements.
L'expérience de Kurt LEWIN un pionnier de la
psychologie sociale et la dynamique des groupes.
En 1943, le gouvernement américain, le sollicite pour
inciter les ménagères à consommer des abats. Il s'adresse
à des associations féminines et utilise 2 méthodes dont
chacune d'elle dure 45 minutes : au premier groupe, il propose une
conférence sur les avantages nutritifs des abats. Dans le second groupe,
après une brève information, il fait discuter les participantes
avec un animateur autour des abats.
Après une semaine voici, l'impact de ces 2
méthodes : Dans le groupe 1, La consommation d'abats à augmenter
de 3%, dans le second, de 30%.
Dans le groupe passif, les individus s'isolent et restent
campé dans leur mécanisme habituel. Dans le groupe actif, au
contraire, les individus éprouvent moins de difficultés à
changer de comportement et surtout ils sentent que les autres sont capables de
faire de même. Changer en construisant ensemble devient alors plus
facile. Il est plus efficace de tirer, c'est-à-dire écouter,
faire échanger, que de pousser, convaincre, faire adhérer.
24 Jean -Paul BAILLY, dirigeant d'entreprise publique
français, président du groupe La Poste de septembre 2002 à
septembre 2013.
50
Section 6 : Accompagner les personnes et les
équipes
La courbe du deuil appliquée à
l'entreprise
(changement et résistance au changement) E.
Kübler-Ross
Observé et formalisé par Elisabeth
Kübler-Ross (1926-2004), psychiatre allemande et pionnière de la
thanatologie moderne, le processus de la courbe du deuil formalise les
processus de cheminement que suit une personne exposée à la perte
d'un être cher, d'un animal aimé, ....ou d'une situation fortement
investie. Ces processus expriment le passage d'un état à un autre
comme dans le cas d'un changement subi par un individu dans une
organisation.
5 étapes, plus ou moins longues en fonction du ressenti
de la personne, marquent le passage d'un état à l'autre :
- 1. Le déni : lorsque suite à un choc
l'émotion est trop violente, on refuse ce qui arrive, ainsi on se
protège de la douleur.
-2. La colère : une fois l'information
enregistrée, la personne continue à se défendre contre la
douleur mais ici avec de la colère. La colère est souvent
accompagnée voire précédée par la peur ceci indique
que la personne est sortie de son déni.
-3. Le marchandage : ensuite, la personne se demande sous
quelles conditions elle peut accepter le changement : 1) d'abord avec
elle-même 2) avec les actionnaires de ce changement.
Lorsqu'un décideur/manager déclare : «
qu'il/ elle est prêt(e) à écouter mais pas à
négocier », le processus du deuil est interrompu à cette
étape et le ou les salarié(s) retournent vers la
colère.
-4. La tristesse : après avoir marchandé et
obtenu (ou ce qui pouvait l'être) vient la tristesse car la personne
prend conscience que la perte subie est irrémédiable. Cet
état entraîne le retrait, une baisse d'énergie.
-5. L'acceptation ou remobilisation : la capacité
à accepter ce qui est arrivé à y trouver du sens pour
rebondir et y voir une opportunité qui n'aurait pas pu avoir lieu sans
cet événement.
51
Etapes
|
Reconnaitre l'étape
|
Que faire ?
|
A éviter
|
Déni
|
Il ne se passe rien alors que le changement aurait dû
démarrer
|
Donner des informations, répondre aux questions
|
Minimiser la transformation, promettre le paradis
Laisser de fausses
informations, des rumeurs se répandre.
rassurer
|
Colère (peur)
|
Différents signes indiquent que les personnes sont
mécontentes, insatisfaites, ou ont peur. Bien souvent, ces 2
émotions se mêlent
|
Favoriser l'extériorisation des émotions : une
émotion dure moins longtemps quand elle peut s'exprimer.
Derrière la colère, une besoin de réparation
: comment réparer ce qui a été perçu (à tord
ou a raison) comme un dommage
Derrière la peur, un besoin de réassurance :
identifier toutes les actions susceptibles de rassurer.
|
Refuser l'expression des
émotions.
Des émotions non verbalisées ou non entendues
risquent de rallonger les délais, voire de bloquer de processus de
changement
|
Marchandage, négociation
|
Les personnes laissent entendre que ce sont les conditions du
changement, davantage que le changement lui-même, qui ne leur conviennent
pas. C'est une ouverture à saisir. Plus les acteurs peuvent être
actifs dans la construction de solutions, mieux c'est. Sans co-construction les
négociations restent bloquées à l'étape
précédente.
|
Echanger sur les conditions
de faisabilité du
changement : « A quelles
conditions ce changement
serait il acceptable pour vous ? »
Co-construire les solutions Mettre en place des actions
d'accompagnement
(individuelles et/ou collectives)
|
Ne laisser aucune place aux acteurs.
Imposer un changement top-down.
Ne prévoir aucun accompagnement
|
Retrait, engagement
faible
|
Les personnes ou les équipes
manifestent des signes de
fatigues, de manque
d'engagement et d'enthousiasme.
C'est l'étape « en creux » du processus, le
moment où les acteurs prennent conscience
véritablement du changement
|
Faire preuve d'empathie et de soutien.
Accompagner les équipes et les collaborateurs qui en ont
le plus besoin
|
Accélérer le changement. Forcer l'adaptation.
|
Acceptation
|
Le changement semble
derrière, on en parle moins
|
Encourager les comportements qui vont dans le sens
souhaité. Valoriser les prises d'initiative.
Reconnaitre les efforts, distribuer de la
reconnaissance positive
|
Mettre l'accent uniquement sur ce qui ne va pas.
Ne pas reconnaitre les efforts déjà accomplis.
|
La courbe de deuil est un outil d'accompagnement utile car
elle montre les différents états émotionnels qu'une
personne traverse dans ce type de situation : perte de stabilité, de
repère ....lors d'une fin de contrat de travail, d'un licenciement, d'un
rachat/fusion d'entreprise, changement de poste, transfert dans une autre
unité ou entreprise...). Pour que l'accompagnement soit efficace il faut
un accompagnement de qualité de lui dépendra aussi la
durée du deuil
52
Chapitre 7 : La formation comme levier vers la
transformation25
Si on se réfère aux théories dites du
changement comme dans la Méthode de Conduite au Changement de D.
AUTISSIER et J-M. MOUTOT, la formation ne peut à elle-même suffire
pour mobiliser et réussir la transformation d'une organisation.
Il faut à toute conduite au changement, un bon plan de
communication en guise d'amorce, un plan de formation pour pallier les
nouvelles compétences techniques et finaliser par une méthode de
gestion des résistances au changement. Invoquant, le changement comme la
charnière faisant passer l'organisation d'un état « A »
a un état « B », ce dernier se formalise comme un listing
d'objectifs à atteindre, au mieux raisonnablement sur un diagramme de
GANTT, à court, moyen et long termes. Ce que TONNELE appelle « le
triptyque mécaniste » décrit au chapitre 7 de ce
mémoire.
En effet, dans l'usage le mot « formation » reste
associé à « scolaire » et donc limité à
l'idée minimaliste du cours « ex cathedra ». Pour bon nombres
de salariés peu scolarisés, les théories et les
apprentissages, les nouveaux savoirs, sont inutile car ils restent souvent
inutilisés. Si on se réfère à Alain MEIGNANT dans
Manager la Formation et aux formes que peux prendre cette dernière, on
se rend effectivement compte que la formation est une transmission de savoir,
un partage de connaissance quel qu'il soit. Mais c'est aussi un mode de
management participatif où chacun enrichit de ses idées et son
savoir pour faire évoluer, améliorer, transformer l'organisation.
Nous vous présenterons dans les points suivants, le projet «
Articulation » du FOREM et les modes de « formation » mis en
place afin d'enclencher la culture du changement, que je préfère
nommer à présent « Transformation ».
Il y a les résistants aux changements mais aussi à
la formation.
En se penchant sur le livre Réussir vos
transformations. Le changement : connaitre et utiliser les méthodes qui
marchent », le parallèle à ce que nous entendons, nous
ingénieurs de la formation, dans le mot « formation » est
vaste. Nous considérons comme un processus complexe permettant la mise
en action d'un nouveau savoir dans l'entreprise. Nous considérons donc
le mot « transformation » cité dans ce livre comme porteur de
la même signification, du même processus.
25 C'est ici que se différencie le dossier de
GRH et mon projet tutoré. Le dossier ayant pour objet une recherche de
théories sur le changement fictif par mes collègues. Le projet se
référant lui à une commande solutionnant une
problématique réelle dans laquelle j'ai été
plongée.
53
Ainsi donc, toute ingénierie de la formation
sous-entend une mise en action des nouveaux apprentissages, de nouvelles
compétences, passant d'une situation actuelle à une situation
future déterminée par les objectifs du plan de formation dont on
mesure la pertinence par l'évaluation et que l'on réadapte au
besoin. C'est donc une mise en action des nouveaux savoirs. La
formation doit être une transformation.
En effet, elle ne peut surtout pas être un moment
figé d'apprentissage, la formation est un levier pour l'entreprise, et
dans son contexte systémique elle est l'accompagnant d'un processus de
transformation dans un environnement en évolution perpétuelle.
Comme le souligne si justement David AUTISSIER dans son ouvrage
Méthode de Conduite du Changement, propos que
nos reprenons ici : « Ainsi beaucoup d'entreprise
souffrent d'inertie liée autant à la complexité de leur
fonctionnement qu'à une certaine forme de conservatisme :
» Si nous avons réussi à grossir, c'est que
nous sommes dans le vrai, alors pourquoi changer ? » Mais ce qui fait le
succès d'une organisation au cours d'une période ne peut
nullement être repris à l'identique sur une autre. Pourquoi ?
Parce qu'entre-temps, l'environnement à évolué
».
Le changement c'est aussi l'acquisition de nouvelles
connaissances. Pour Guy LE BOTERF, en 2001, la compétence consiste
à « savoir mobiliser et combiner des ressources ». Il faut
accompagner les employés du FOREM pour mobiliser et combiner les
ressources nécessaires à l'intégration des changements
imposés.
Pour Antoine MASSON et Michel PARLIER, en 2004 :«
Être compétent signifie savoir combiner et savoir mobiliser des
ressources de façon pertinente au regard des finalités
poursuivies dans l'activité de travail et en prenant en compte les
caractéristiques de la situation de travail. La
compétence s'entend comme une capacité à agir.
On est compétent dans et pour un ensemble de situations
professionnelles, dans un contexte donné et avec un niveau d'exigence
également donné. La compétence suppose l'action,
l'adaptation à l'environnement comme la modification de cet
environnement. »
Pourtant le changement ne peut que se penser par opposition
à la stabilité. L'être humain a besoin de stabilité
pour se construire des routines qui lui permettent justement de faire face
à des transformations permanentes. Un proverbe dit que lorsque nous ne
savons pas où nous allons il faut savoir d'où nous venons. C'est
un peu l'alternance entre le mouvement et la stabilité. Quand tout
bouge, il faut savoir
54
ce qui ne bouge pas pour créer le mouvement. Pour
éviter de perdre des salariés dans le tourbillon du changement,
le rôle essentiel du management est d'afficher et créer des
bouées et points d'ancrage dont la permanence rassure tout autant
qu'elle sert de levier. Souvent ses points d'ancrage sont plutôt d'ordre
symbolique et culturel.
Il est nécessaire de commencer une véritable
transformation dans l'entreprise et ne pas la considérer comme une
contrainte extérieure que l'on subit. Cela pourrait s'appuyer sur
l'accompagnement des salariés par les managers sous une forme de
coaching individualisé où serait identifié de
manière individuelle ce qui dans le changement perturbe le
salarié dans son fonctionnement et ses habitudes.
Section 1 : Méthodologie de travail autour de
l'articulation A. La notion de besoin de formation.
La réalité est qu'il n'y a pas un gisement de
« besoins de formation » cachés, qui ne demanderaient que
l'arrivée d'un spécialiste armé de méthodologies
pertinentes pour les repérer et les faire émerger. Etablir un
recueil de besoins exprime pour bon nombre dans l'entreprise une idée un
peu naïve, qu'il suffit de demander directement aux gens quels sont leurs
besoins pour qu'ils les expriment de façon claire et fiable. On confond
alors besoin et envie.
Un salarié peut exprimer son souhait de se former en
anglais sans en avoir réellement besoin. Le fait qu'il ne l'exprime pas
ne peut pas être interprété comme une absence de besoin.
Pourtant son poste de travail pourrait être profondément
transformé sans qu'il en ait la moindre idée. Mais il ne
l'exprimera pas spontanément faute d'avoir été aidé
à prendre conscience du problème. Dans le cas contraire, il sera
plus aisé pour lui de formuler ses besoins de formation, surtout
techniques, mais c'est loin d'être généralement le cas.
C'est donc dans la plupart des cas, les spécialistes divers ou la
hiérarchie qui vont jouer un grand rôle dans le processus qui va
faire émerger les besoins et ainsi le processus qui va de
l'identification du besoin à son traitement.
Le besoin est donc un processus associant les
différents acteurs concernés traduisant un accord entre eux sur
des manques à combler par la formation. Cela met en évidence une
dimension sociale par un compromis entre les « acteurs ». Et une
dimension opérationnelle autour d'un manque à combler
nécessitant une action (ici de formation, mais ce pourrait être
comblé par un recrutement, une mobilité,...). Le résultat
est appelé « besoin de formation ». La qualité de
résultat dépendra du processus mis en oeuvre pour l'obtenir. Elle
dépendra en fait essentiellement de l'optimisation de l'organisation
entre 3 groupes de facteurs
55
Les acteurs, les méthodologies et le déroulement
des opérations.
Les méthodologies doivent être judicieusement
choisies pour les effets escomptés. Elles ont des résultats et
aussi des effets secondaires à prendre en considération.
B. Méthodologie d'analyse des besoins
« Il n'y a pas une méthode unique pour
étudier les choses. »
Aristote
Introduction :
Ce vaste projet « Articulation » du FOREM est
piloté par 2 chefs de projets : Mmes Maurine BORSU
(transférée ONEM du service Contrôle et tutrice de mon
mémoire) et Mylène ADAM responsable Accompagnement.
L'arrivée du service « Contrôle » a
fait l'objet d'un vaste plan de communication de l'administratrice
générale depuis fin 2015 et fait encore bilan via l'intranet de
message quant à l'évolution du service comme
préconisé dans toutes les bonnes stratégies de
préparation au changement. Le volet d'introduction d'une conduite au
changement se faisant par une campagne de communication. En effet la
hiérarchie doit s'assurer que la stratégie est comprise pour que
l'intention stratégique ne soit réinterprétée. Et
pour éviter que les anciennes routines ne reviennent, les dirigeants
doivent préciser quels comportements sont attendus de la part du
personnel.
Dans une phase, 2 bureaux pilotes ont été
désignés (Mons et Verviers).
Nous essayerons à l'analyse de ce qui a
été fait depuis 2015 dans ce projet articulation, de retracer les
méthodes employées selon la méthodologie d'Alain
MEIGNANT26 .
Ainsi à la lecture d'un feedback du 17/05/2016 de
Maurine BORSU à l'administratrice, sans entrer dans les détails
des décisions prises à l'issue de ce premier groupe de travail,
on peut relever la méthodologie utilisée suivante :
Les premiers groupes de travail ont dans cette phase, permis
à l'identification et l'analyse des besoins réels. Dans les
phases suivantes, les groupes de travail ont été maintenus dans
les bureaux pilotes.
? Le groupe participatif :
26 Manager la Formation, 7e Edition,
Editions Liaisons 2006
· 56
Types d'objectifs :
Perfectionnement individuel et collectif
Réussite des évolutions techniques et
organisationnelles
· Facteurs inducteurs pris en compte
Besoin de l'organisation
Attentes individuelles et collectives
· Acteurs concernés
Responsable en charge de l'analyse
Salariés concernés et leur encadrement Les
fonctionnels
· Caractéristiques
Cette méthode permet d'amener les salariés
à s'exprimer sur les différents domaines de leur activité
dans lesquels ils pensent que des améliorations sont possibles, et
à rechercher et proposer des solutions. Ces groupes, même si ce
n'est pas leur première finalité, peuvent être des lieux
privilégiés d'expression de besoins.
· Conditions de mise en oeuvre
Pour que cette forme de travail soit opérationnelle, il
faut évidement qu'une oreille attentive soit placée quelque part
dans le circuit de circulation des travaux et des propositions des groupes. Les
besoins de formation ne s'exprimeront que rarement de façon directe et
ils nécessiteront un décryptage.
D'une manière générale, la condition
d'utilisation des groupes participatifs comme vecteur d'expression des besoins
nous parait davantage relever de l'attitude et du comportement des
hiérarchies et des fonctionnels plutôt que de la
méthodologie et de la procédure. Cela nous parait une occasion
privilégiées pour eux de manifester concrètement les
capacités d'écoute et de développement de leurs
équipes qui sont l'une des valeurs les plus communément
associées à la notion de management participatif.
Par la suite, dans la phase suivante, les groupes de travail
animés par Maurine BORSU et Mylène ADAM dans les bureaux pilotes
ont été appliqué, ce qu'Alain MEIGNANT appelle « la
méthode des cas » ou « la formation/action »
> La formation/action
> Type d'objectif
Perfectionnement collectif
> Facteurs inducteurs pris en compte
les besoins de l'organisation
57
> Acteurs concernés
Hiérarchie d'un service
Les salariés
Responsables de formation
Fonctionnels concernés par le problème à
traiter
> Caractéristiques
Cette méthode dont le principe consiste à alterner
des phases d'apprentissage de concepts et de méthodes, de mise en oeuvre
de ces méthodes et concepts sur des situations réelles à
améliorer, et des phases de décision des responsables de
l'entreprise sur les propositions émanant des groupes de
participants.
Cette méthode n'est pas directement liée à
l'analyse des besoins mais elle peut, comme les groupes participatifs (point
précédent) avoir des effets de mise en évidence de besoins
qui ne sont pas apparus à priori.
En progressant dans l'analyse du problème et la recherche
de solution, les groupes découvrent des aspects qui leur avaient
échappée dans un premier temps et peuvent être
amenés à exprimer des besoins complémentaires. Le
dispositif doit donc avoir suffisamment de souplesse pour s'adapter aux besoins
nouveaux que la méthode fait surgir.
> Conditions de mise en oeuvre
Identifier les besoins ressentis par les salariés qui
seront souvent très loin des préoccupations professionnelles
(faire des économies en réparant sa voiture, apprendre à
composter, apprendre à zéro déchets, formation sur
l'éducation, occupation des enfants...) Ces méthodes
nécessitent des formateurs préparés à ces
méthodes et capables de travailler « en double piste »,
à la fois sur le contenu apparent de la formation, et sur les objectifs
pédagogiques.
> Méthode des cas :
· Objectifs
Développement de la capacité à
l'étude de la situation et à la prise
de décision.
Développement de la motivation
Utilisation en situation simulée de connaissances
théoriques
· Caractéristiques
Utilise une situation de simulation aussi proche que possible
d'une situation réelle et le travail de groupe. Ainsi ont
été présentés plusieurs scénarii de travail
de chacun des acteurs (évaluateurs et conseillers) avec la mise en
commun de certaines informations qui ne sont pas nécessairement
visibles
58
par les uns ou les autres. Mettre en évidence les
données qui sont judicieuses pour être partagées.
? Avantages
Très motivant car situations réelles ou proche de
la réalité. Confrontation d'idées dans le groupe,
l'apprenant constate que d'autres raisonnent différemment et doit
éventuellement argumenter son propre point de vue.
Très formateur sur les processus d'analyse des
problèmes Concrétise la formation théorique
? Limites, contraintes
Suppose d'être réellement efficace sur
l'apprentissage d'une méthodologie de cas (une étude de cas
isolée ne suffit pas).
Pendant la phase terminale de ces groupes de travail dans les
bureaux pilotes, une vaste campagne de présentation/communication a
été faite à tous les autres bureaux de Wallonie pour
exposer l'aboutissement de l'articulation et la diffusion prochaine des bonnes
pratiques qui y ont été mise en place par ces groupes de
travail.
Cette présentation interactive a pu mettre en
évidence dans tous les bureaux des résistances plus ou moins
fortes au changement liées à l'articulation de ses 2 services.
A l'heure actuelle, l'articulation est en fin de phase de
conception du logiciel informatique avec l'accès aux données
retenues comme « partageables ». Cela mobilise chacun des chefs de
projets « articulation » dans toutes les implications qu'occasionne
la conception d'un tel logiciel informatique et cela dans un cadre très
réglementé qu'est la législation chômage en
Belgique, la sécurité, la confidentialité des
données personnelles pour la protection de ses usagers.
Des ateliers participatifs et d'échanges sont
déjà prévus dans chaque bureau. Des groupes de travail et
de rencontre « conseillers/évaluateurs »
A court terme afin de pallier les problèmes de
résistance au changement, nous proposerons la méthode de
formation la plus pertinente dans les propositions d'Alain MEIGNANT, avant de
réellement faire état des pistes plus globales pour la conduite
au changement que nous avons pu retenir comme la meilleure piste au travers des
diverses lectures.
Ainsi il est important de rappeler ce qui a été
démontré dans l'analyse du transfert de compétences qui
nous occupe en deux axes importants autour de l'adhésion:
59
- l'adhésion au changement de tous les acteurs
concernés dans les processus méthodologiques de travail ;
- une adhésion à une nouvelle culture
d'entreprise autour de la nouvelle mission du FOREM
Cependant maintenir l'objectif « d'adhérer »
au changement comme résolution de l'ensemble du problème de
résistance serait trop simpliste.
Ce n'est pas l'adhésion aux derniers objectifs de
l'Office mais l'appropriation de la capacité à répondre
positivement au changement dans une administration publique soumise à un
environnement en perpétuelle transformation (nouveau ministre).
> Les entretiens professionnels (cercles de
développement, entretien de fonctionnement)
Ce type d'entretien d'évaluation intermédiaire
permet aux acteurs de mettre à jour leurs compétences et de
trouver les moyens d'améliorer ou de s'y former, soit à travers
l'aide d'un collaborateur, l'intranet ou une formation du catalogue de
formations.
> Type d'objectif
Perfectionnement individuel
Développement des potentiels
> Facteurs inducteurs pris en compte
les attentes des individus
les besoins de l'organisation
> Acteurs concernés
Les salariés
Le responsable en charge de l'analyse
Hiérarchie
> Caractéristiques
Ces entretiens permettent de cibler les compétences
améliorables
(performance) c'est une sorte d'auto-évaluation face au
manager. Ils
sont aussi le moment pour cibler les objectifs personnels
pour
d'éventuelles mobilités interne. L'entretien
responsabilise le salarié
sur ses lacunes et la résolution de problèmes par
la formation sous
diverses formes (suivant le niveau ou la compétence)
> Ce moyen d'évaluation de tous les acteurs
permet une
cartographie des compétences acquises ou de
donner des pistes
d'amélioration et de formation
continue.
60
Section 2 : « Former sans formation » - Alain
MEIGNANT
Tous les spécialistes parlent de développement
des compétences par la formation, mais aussi par d'autres moyens. Mais
quels sont ces autres moyens aidant au développement des
compétences ? En voici quelques uns :
? Participation à des groupes de
progrès afin de permettre l'apprentissage par l'invention de
solutions nouvelles et inédites à un problème. C'est une
méthode inductive (remontant de l'expérience à la
connaissance), par opposition à une démarche déductive
dans laquelle ceux qui savent transmettent à ceux qui ne savent pas.
L'avantage de ce modèle de transmission casse le mythe de celui qui sait
et celui qui ne sait rien. Le groupe crée de la connaissance.
? Retour d'expérience : (Une des clés pour
Arnaud TONNELE dans son approche de la transformation réussie).
L'apprentissage est basé sur l'exploitation des résultats et des
faits d'expérience. En effet cette méthode permet une analyse des
résultats et des méthodes. C'est une évaluation continue
autour de dialogue. L'erreur serait d'essayer de trouver un fautif et de passer
à coté du fait d'apprendre ensemble pour ne pas recommencer.
C'est la situation typique dans laquelle la culture d'entreprise, son style de
management, a un effet créateur (ou destructeur) de compétences.
C'est la roue de Deming de toutes démarches visant à
améliorer la qualité dans un processus d'amélioration.
? Benchmarking, échange d'expérience :
Apprendre par comparaison. Souvent vu comme un étalonnage concurrentiel,
on peut découvrir les bonnes pratiques d'une autre entreprise ou d'un
autre service. Ce genre de rencontre a comme avantage de pouvoir bousculer
sérieusement les certitudes du type « cela ne peut pas marcher
» ; il est aussi porteur d'innovation, et peut créer des rapports
forts entre les membres de la mission. La contrainte est que cet échange
d'expérience peut parfois encourager au conformisme par rapport à
la norme de la profession alors qu'il faudrait innover en imaginant des
règles nouvelles.
?
...
Il est important de comprendre que dans la tête d'un
futur ingénieur de la formation, le mot formation se mélange avec
l'ingénierie de la formation. Qui place la formation sous toutes ses
formes dans un système et dans un processus.
61
Chapitre 8 : Proposition de formations à
implémenter dans un projet de conduite au changement.
Nous l'avons compris la formation est un des 3 leviers pour
la conduite du changement. Elle permet de donner aux différents acteurs
vivant le changement des enseignements qui pourront les aider à mieux
les vivre et mieux les mettre en oeuvre.
Souvent l'effort, dans un processus logique est
concentré sur l'acquisition des compétences dites techniques. Le
tableau ci-dessous met en évidence trois types de compétences ou
savoirs. Ils sont chacun important dans la formation au changement. Le pole des
savoirs être est sans doute le plus délicat, il est celui qui
touche aux comportements et aux valeurs culturelles de l'entreprise.
Compétences
|
Changements
|
|
Savoir
|
Outils (notamment informatiques)
|
Une nouvelle interface avec partage d'informations entre
conseillers/évaluateurs est en place.
|
|
Mise en place,
révision, par les groupes de travail
|
Savoir faire
|
Organisation (évolutions des
processus et des procédures)
|
Mise en place de processus visant de plus en plus
l'évaluation sur base du dossier du DE et non sur entretien
individuel.
|
|
62
Métier (évolution du contenu
de
compétences et d'activités des métiers
au travers notamment des guides métiers
|
Etude « Le sens des
métiers » réalisée par
Mr Bernard VAN ASBROUCK27,
conseiller général FOREM,
|
Savoir être
|
Comportements
|
|
|
|
système de
|
|
|
Nos lectures et l'orientation de ce mémoire, nous
montre comme il est primordiale d'agir aussi au niveau des savoir-être.
Il est aisé de dissocier les formations autour de ces trois types de
compétences. Mais l'ingénierie pédagogique28
nous apprend qu'au travers de toute forme de formation, comme dans les ateliers
dans les bureaux FOREM pilotes, même s'ils sont axés sur les
compétences techniques, la méthodologie en elle-même est
vecteur de nouvelles compétences « savoir-être ». La
résistance lors des ateliers peut être considérée
comme la situation problème dans la « pédagogie de
l'erreur » ou « l'apprentissage par la situation problème
». C'est la « saillance » du conflit cognitif qui est
d'autant plus forte que les membres d'un groupe acceptent de soumettre leurs
relations à un échange centré sur le développement
intellectuel de chacun d'entre-deux, c'est à dire vécu comme un
moyen de confrontation de leurs propres points de vue dans le but
d'accéder à une connaissance plus élaborée. Cela
n'implique pas que les sujets renoncent facilement à leur
représentation ; au contraire, leur résistance sera à la
mesure de leur investissement dans le groupe comme épreuve cognitive et
elle sera particulièrement féconde en contribuant à mettre
l'accent sur cet aspect des relations interindividuelles
Les besoins en formation ont été
détectés par le pilotage des groupes de travail par Maurine BORSU
lors des groupes de travail dans bureaux pilotes. L'animation des ateliers
permet, outre l'acquisition « techniques », l'amorce aux savoir
être. C'est d'ailleurs ce que reporte la note préliminaire aux
ateliers des mois de mai et juin 2017 pour le site de Verviers : «
Avant de vouloir s'articuler, il faut dialoguer et s'apprivoiser ».
la decision est prise de la poursuite des ateliers d'échange «
évaluateur/conseiller » dans les autres bureaux FOREM.
C'est donc une compétence comportementale telle que
« souplesse face aux changements » reprise dans les
descriptifs de poste (cf : page 25,26) que l'on peut attendre de chaque agent
l'amélioration de cette compétence. Chaque manager ayant en
charge les entretiens individuels professionnels devra s'enquérir que
cette compétence soit acquise et que dans le cas contraire, elle
restera
27 Bernard VAN ASBROUCK, Chercheur au Centre de Recherche en
psychologie et des institutions [Organizational Psychological Unit]
Université Libre de Bruxelles
28 UE d'enseignement des politiques de formation
à l'ingénierie pédagogique et de formation : Module
Ingénierie pédagogique - Auteur Jean-Claude GRACIA -
février 2014
63
impérativement une compétence à
améliorer. L'attitude coaching du manager sera là,
l'opportunité de s'auto évaluer sur son efficacité.
A. A propos de la formation des Managers et responsable
d'équipe
Nous émettons l'hypothèse que l'importance de la
capacité à appréhender tout nouveau changement dans
l'entreprise est soumise à la capacité des managers à
emmener son équipe vers cette dynamique.
C'est la raison pour laquelle, ils sont en première ligne
pour les propositions de formations. Mais nous nous intéresserons
également aux « résistants ».
Ces premières propositions sont réalisées
sur base du catalogue de formation FORMAFORM.
1. Formation « Accompagnement et gestion de projet
- La conduite au changement
Qui doit être formé à quoi ?
|
Les managers, responsables d'équipe
|
Quelles sont les ressources internes de l'entreprise (en
formateur, outil et salle)
|
FORMAFORM
|
Quels sont les modules de formations ?
|
Accompagnement et gestion de projet La conduite au
changement
|
Durée
|
3 jours
|
References
|
FORMAFORM - 2016 -FC12
|
Objectifs
|
?
?
|
Équiper les participants d'un outil qui permet de
mieux :
? Identifier les étapes que traversent les
personnes face à un changement professionnel
? Mener l'entretien conseil
? Assurer une guidance adaptée aidant
les personnes à surmonter les freins et les blocages dans
la mise en oeuvre du projet professionnel
Accompagner efficacement le changement professionnel
|
Quels sont les contenus des formations pour chaque
|
|
? Quelles sont les étapes par lesquelles
passent des personnes en situation de
|
|
64
module ?
définition et de changement professionnel ?
· Que mettre en place pour responsabiliser la personne et
lui permettre de sortir gagnante de l'entretien de conseil ?
· Comment détecter où se situent les
personnes dans leur parcours professionnel pour leur apporter le support
adéquat ?
· Comment aider les personnes à franchir les freins,
les blocages pour une meilleure gestion de leur projet professionnel ?
|
Comment se fait l'évaluation de la formation et par qui
?
|
Par FORMAFORM, via le compte personnel
|
Comment se fait le contrôle des acquis ?
|
Les supérieurs hiérarchiques par le cercle de
développement
|
|
2. « Attitude coach
» Module de base
Qui doit être formé à quoi ?
|
Les managers, responsables d'équipe
|
Quelles sont les ressources internes de l'entreprise (en
formateur, outil et salle)
|
FORMAFORM
|
Quels sont les modules de formations ?
|
« Attitude coach » Module de
base
|
Durée
|
3 jours
|
Références
|
FORMAFORM - 2016 -F6a
|
Objectifs
|
· Adopter une posture de coach
· Savoir poser le cadre pour un entretien de coaching
· Connaître les techniques de base d'un entretien
de coaching
· Stimuler le développement du coaché
|
Quels sont les contenus des formations pour chaque module ?
|
Jour 1 : La posture du formateur-coach, les postulats et
techniques de bases du coaching
· Qu'est-ce que le coaching ? Ce que le coaching n'est
pas.
· Poser le cadre de l'intervention en tant que coach.
· Les méthodes utilisées par le coach qui
le distinguent d'un manager.
|
|
65
· Ce qui est attendu du coaché.
Jour 2 : Les techniques d'écoute, de questionnement et de
feedback
· Pensée - émotions - comportements
· Outils PNL : VAKOG, synchronisation
· L'écoute active, l'empathie
· Les types de questions
· Les filtres de la communication
|
|
· La fixation d'objectifs smart
|
|
· Les feedbacks
|
|
· La reformulation
|
|
· Le DESC
|
|
Jour 3 : L'accompagnement et la stimulation du
développement des stagiaires
|
|
· La motivation, les besoins
|
|
· Les signes de reconnaissance
|
|
· Le management situationnel
|
|
La pyramide de Dilts, l'alignement
|
Comment se fait l'évaluation de la formation et par qui
?
|
Par FORMAFORM, via le compte personnel
|
Comment se fait le contrôle
|
Les supérieurs hiérarchiques par le cercle de
|
des acquis ?
|
développement
|
|
3. « Attitude coach
» Module avancé
Qui doit être formé à quoi ?
|
Les managers, responsables d'équipe
|
Quelles sont les ressources internes de l'entreprise (en
formateur, outil et salle)
|
FORMAFORM
|
Quels sont les modules de formations ?
|
« Attitude coach » Module
avancé
|
Durée
|
3 jours (dernière journée à +-6 mois)
|
Références
|
FORMAFORM - 2016 -F6b
|
Objectifs
|
· Mettre en pratique la posture et les outils de coaching
vus en formation de base
· Affiner sa pratique sur base d'exercices
supervisés
· Découvrir et appliquer les outils du coach dont le
modèle GROW
|
Quels sont les contenus des formations pour chaque
|
Jours 1 et 2 : Outils du coach et mise en pratique
|
|
66
module ?
+/- 1 mois après la formation de base
· Styles de guidance
· Modèle GROW : théorie et mise en
pratique
· Confrontation : outils et mise en pratique
· Recadrages : outils et mise en pratique
· Accompagner le changement
Jour 3 : Suivi après 6 mois selon des modalités
à définir par le prestataire
|
Comment se fait l'évaluation de la formation et par qui
?
|
Par FORMAFORM, via le compte personnel
|
Comment se fait le contrôle des acquis ?
|
Les supérieurs hiérarchiques par le cercle de
développement
|
Qui doit être formé à quoi ?
|
Les managers, responsables d'équipe
|
|
Ainsi, nous avons envisagé la formation des «
adhérants ». Nous pensons qu'une formation pour les plus
résistants pourrait alors être proposée. Nous
préconisons de prendre contact avec FORMAFORM ou directement avec le
prestataire de cette formation afin qu'elle puisse être adapté
à la situation. Nous pensons que suivre cette formation «
négocier, prévenir et gérer les tensions, les conflits et
le relationnel » bien adaptée pourrait faire tomber les tensions,
les conflits que génère le changement.
4. Formation « Négocier,
prévenir et gérer les tensions, les conflits et le relationnel
»
Qui doit être formé à quoi ?
|
Tous (les résistants)
|
Quelles sont les ressources internes de l'entreprise (en
formateur, outil et salle)
|
FORMAFORM
|
Quels sont les modules de formations ?
|
« négocier, prévenir et gérer les
tensions, les conflits et le relationnel »
|
Durée
|
2 jours
|
Références
|
FORMAFORM - 2016 -FC09
|
Objectifs
|
· Etre capable de prendre du recul par rapport aux
situations de tensions et de conflits avec l'usager, en sachant comment les
prévenir et les identifier.
· Mieux gérer (analyser, réagir,
résoudre, vivre avec,...) les conflits grâce à des
techniques simples et applicables.
· Mieux maîtriser ses émotions et
être plus à l'écoute de celles des autres.
|
|
67
· Mieux cerner ses besoins et ceux de l'autre.
· Aider d'autres personnes à sortir de situations
conflictuelles ou de tensions.
· Trouver des solutions concrètes pour que les
tensions interpersonnelles débouchent sur une solution optimale.
|
Quels sont les contenus des formations pour chaque module ?
|
Analyser ce qui se passe, dans un conflit, à
différents niveaux.
· Identifier ou, à défaut, rechercher les
enjeux des différentes parties en conflits, y compris les siens.
· Identifier ses modes de réaction habituels en
situation conflictuelle et leur impact sur les autres.
· S'entraîner à l'utilisation de diverses
méthodes de gestion de conflits et analyser leur impact sur
l'évolution de la situation.
· Développer son assertivité, savoir formuler
et argumenter un refus.
· Adopter des pratiques de communication non violente.
|
|
Comment se fait l'évaluation de la formation et par qui
?
|
Par FORMAFORM, via le compte personnel
|
Comment se fait le contrôle des acquis ?
|
Les supérieurs hiérarchiques par le cercle de
développement
|
Ce type de techniques pédagogiques est en réponse
à la résistance au changement de certains acteurs dans la
manière d'appréhender la nouvelle mission, nouvelles valeurs du
FOREM et dans le partage de données du projet « articulation
».
5. Méthode du jeu de rôles
Objectifs
|
Entrainement à un comportement
Prise de conscience et changement d'attitudes
|
Public cible
|
Evaluateurs et Conseillers (groupe mixte)
|
Caractéristiques
|
Le principe de base est de faire jouer (au sens
théâtral du terme) un rôle à l'un des participants.
Le rôle sera joué par lui, ou proposé par l'animateur
en fonction du thème traité. Dans le cas qui
nous occupe, il serait opportun de
|
68
|
créer des groupes de conseillers et de
contrôleurs afin de leur faire endosser le rôle de l'autre et ainsi
prendre conscience des facteurs psychologiques qui
jouent dans une situation de relation. Le fait
d'interpréter un personnage permet, par identification,
de ressentir de l'intérieur certaines attitudes que l'on ne comprend pas
spontanément. Il serait judicieux de faire comprendre à l'un
et
l'autre que le demandeur d'emploi a des comportements
différents qu'il soit assis devant l'un ou devant l'autre. Et
également, que cela induit aussi des comportements différents
chez les uns et chez les autres.
On peut utiliser cette méthode dans toutes les
formations à dominante relationnelle (travail de groupe,
négociation, entretien,...). Elle peut être
utilisée pour compléter la méthode des
cas. L'impact peut être renforcé par l'utilisation de la
vidéo.
|
Avantages
|
Implication personnelle forte des participants. Très
vivant, très riche.
Bien adapté à des objectifs de formation
centrés sur les attitudes et comportements
|
Limites et contraintes
|
Nécessité d'un formateur sachant bien doser
l'implication personnelle des participants en
fonction de l'objectif (pas de
psychothérapie sauvage).
|
Formation FORMAFORM29
|
« Techniques théâtrales pour
débloquer les situations difficiles »
|
Référence catalogue
|
FC55 - trajet « Manager un équipe »
|
Durée
|
1 jour
|
Date
|
Non déterminée
|
Cout
|
Gratuit
|
Il existe bon nombre de méthodes de formation ayant
comme objectif la prise de conscience d'attitude et de comportements «
résistants ».
Il existe également des méthodes qui ciblent
essentiellement les cadres dirigeants dans le cas particulier des fusions
d'entreprises. Cela se fait par le bais de la création
d'Université d'entreprise. Ainsi Suez-Lyonnaise, par exemple, donne
comme objectif à son université de contribuer à «
construire un groupe mondial
29
engagé dans l'apprentissage permanent du changement
», permettant de remettre en cause nos certitudes et nos comportements,
partager nos interrogations, comparer nos façons de faire,
élargir notre champ de vision à d'autres métiers, d'autres
cultures, d'autres pays. »
Fondamentalement, l'originalité de l'université
d'entreprise par rapport à un centre de formation classique est de se
positionner comme un creuset fédérateur de la culture du groupe
auquel elle appartient. Il ne s'agit pas tant de former que de créer une
entité favorisant par sa conception même, les interrelations
qu'elle suscite, la création d'un savoir et d'un style de management
original constituant à la fois un ciment et un avantage
compétitif. La gestion de l'Université d'entreprise est souvent
multinationale, pour concrétiser cette notion de
fédération au niveau mondial, et faire travailler ensemble des
personnes d'origine diverse.
D'autres propositions peuvent être apportées par
le biais de prestataires externes comme les formations « Agile »
prônant l'adaptabilité et le travail en équipe. Mais aussi
par des techniques de lâcher prise, de gestion de stress comme
proposé par la sophrologie, la PNL,...
Ainsi la conduite de ce projet tutoré, en
réponse à la commande d'ingénierie s'oriente naturellement
et logiquement vers la coordination d'un projet de transformation d'une culture
d'entreprise et d'une conduite au changement avec le levier et les
réponses à nos questionnements, l'acquisition de nouvelles
compétences avec ou sans la « formation » (dans son terme le
plus réducteur) mais bien dans une conduite plus vaste d'aptitude
à la transFORMATION.
Réflexion sur la différence entre le mot
« former » et « trans-former
» : Former : Créer en donnant l'être et la forme.
Trans- : Au-delà, au travers (transalpin, transpercer.)
Transformer : métamorphoser, changer de forme30
Ne sommes nous pas alors, même si nous donnons une
ouverture systémique au mot « Formation », de futurs
ingénieurs de la transformation ?!
69
30 Définitions succinctes tirées de
Wikipédia
70
Chapitre 9 : L'évaluation
A. Le cahier des charges
Ce cahier des charges est réalisé à titre
d'information. En rappel, des attentes qui ont été
exposées lors de la rencontre du 03/05/2017 avec Mme Sonia PENNETREAU,
administratrice adjointe du FOREM en présence de ma tutrice et chef de
projet, Mme Maurine BORSU.
Une présentation de mon projet tutoré, la fiche
descriptive du mémoire31 avait servi, pourrait-on dire de
« bon de commande ».
|
Cahier des charges
|
1.
|
Contexte de la demande
|
|
Le transfert du service Contrôle ajoute une mission
bien ingrate au regard des demandeurs d'emploi qui vont chercher au FOREM une
vraie démarche de conseil.
Cette nouvelle mission a un impact certain sur la culture
d'entreprise. Une culture qui au delà des échanges techniques
d'informations, induit des résistances aux changements chez certains
acteurs.
|
2.
|
Résultats attendus
|
|
Pouvoir présenter une solution face à la
problématique soulevée de la résistance au changement, et
surtout offrir un regard extérieur (ancien ONEM)
|
3.
|
Caractéristiques du public cible
|
|
Conseillers emploi, évaluateurs et leur responsable
|
4.
|
Objectifs du projet
|
|
Acquérir la compétence comportementale de
l'adhésion à la culture du changement (pour tous)
Vision systémique du projet « articulation »
|
5.
|
Modalités d'organisation
|
|
Formations ou méthodes proposées
Pouvoir consulter le catalogue de FOREM ACADEMY
|
6.
|
Moyens matériels
|
|
?
|
7.
|
Encadrement
|
|
?
|
8.
|
Modalités de suivi-évaluation
|
|
Evaluation par cercle de développement pour la
compétence (manager) Evaluation du projet par ICAP pour projet le
changement
|
9.
|
Budget disponible
|
|
|
?
|
31 En annexe : Fiche descriptive du projet, faisant
partie de la convention de stage signée par les parties, (l'ENSFEA, Le
FOREM, les tuteurs et moi-même)
71
B. Le modèle ICAP pour évaluer le
changement
Après s'être assuré de la réalisation
des actions de conduite du changement en terme de contenu, de planning, et de
coûts, la deuxième étape de pilotage consiste à
évaluer si le changement souhaité est en cours de
réalisation.
L'appréciation du changement en cours de
réalisation peut se faire au moyen de quatre indicateurs qui mesurent
pour la population concernée :
? Le taux d'information du projet ; ? Le taux de
compréhension du projet ? Le taux d'adhésion au projet ; ? Le
taux de participation au projet.
Ces 4 indicateurs, réunis sous l'intitulé «
Modèle ICAP » pour Information, Compréhension,
Adhésion, Participation, sont obtenus par des interviews au moyen de
questionnaires auprès de la population concernée par le projet ou
d'un échantillon représentatif de cette dernière. Il est
préconisé d'administrer un questionnaire regroupant l'ensemble
des questions permettant des calculer les quatre indicateurs trimestriellement
ou sur une périodicité en fonction du planning du projet
traité. Ces quatre indicateurs constituent un tableau de bord du
changement qui complète les indicateurs de réalisation des
actions de conduite de changement présentés
précédemment. Pour une meilleure lisibilité, ces
indicateurs peuvent être présentés sous forme de
baromètre.
Le taux d'information
Le taux d'information évalue le nombre de personnes qui
connaissent le projet, son contenu en terme technique et de réalisation
ainsi que les personnes qui le portent et les modalités pour y
participer. La connaissance du projet est considérée comme le
premier élément pour que les personnes s'engagent dans un
processus de transformation. Trop de projets en entreprise souffrent d'une
méconnaissance de la part des salariés qui sont les principaux
intéressés et surtout les principaux acteurs de leur
réalisation. Cet indicateur évalue essentiellement le dispositif
de communication du projet. Quel est le niveau d'information des
salariés à propos d'un projet ?
Le taux de compréhension
Le taux de compréhension est une évaluation de
la maitrise du contenu technique du projet. Il s'agit d'appréhender ce
que les salariés maitrisent d'un point de vue technique d'un projet
porteur de changement. Le taux d'informations évolue si les
salariés ont compris les enjeux, la méthodologie et le contenu du
projet au regard de leur activité quotidienne. Il vise à
déterminer la compréhension que des salariés ont des
objectifs, des méthodologies et de l'organisation du projet. Il peut se
résumer à « que comprenez-vous du projet ? ». Il
souligne l'investissement des
72
salariés à s'intéresser à un
projet et à « rentrer dedans » tout en évaluant ce
qu'ils en comprennent. Le taux de compréhension est une indication
d'évaluation sur les acteurs actifs qui font l'effort de comprendre les
tenants et les aboutissants d'un projet qui leur est proposé. La notion
de compréhension est dépendante de celle d'information car pour
comprendre encore faut il avoir été informé. Le taux de
compréhension peut être obtenu en administrant un questionnaire
auprès de toutes les personnes concernées ou d'un
échantillon représentatif.
Le taux d'adhésion
Le troisième indicateur du changement est le taux
d'adhésion. Celui-ci n'est pas obligatoirement dépendant du taux
de compréhension. Il est possible de voir les mouvements
d'adhésion sur des croyances idéologiques ou des personnes qui ne
tiennent pas compte du contenu technique d'un projet. Ce taux a pour objectif
de mesurer le niveau d'acceptation du projet. C'est une forme de sondage
d'opinion quant à l'intérêt porté au projet et
à la proportion de personnes qui le jugent positivement. Plus que les
deux précédents taux, l'adhésion est un indicateur
d'acceptation ou inversement de résistance au projet. Parce que rein de
grand ne se fait sans adhésion et croyance, il est indispensable d'avoir
une portion significative de personnes qui adhèrent32 au
projet, au risque d'un rejet de celui-ci. Dans une logique démocratique,
la validité d'un projet tient à son acceptation par une
majorité mais cela est un débat que nous avons déjà
traité. Pour obtenir des salariés qu'ils soient en situation de
« participation innovante » c'est-à-dire qu'ils mettent en
oeuvre le projet en inventant des manières de faire qui n'avaient pas
été pensées à l'origine du projet, il est
indispensable d'avoir leur adhésion ou du moins une acceptation. En
début de projet, lorsque le périmètre, les
fonctionnalités et les objectifs sont encore flous, nous parlons plus
d'acceptation que d'adhésion. Cela se matérialise par des
remarques du type : « Ce projet nous sera utile, nous allons pouvoir
traité le problème, ca va donner une nouvelle dynamique, etc.
».
Le taux de participation
Le taux de participation est l'indicateur qui montre que les
personnes basculent dans l'action et la production. Il évalue le
pourcentage de personnes qui participent et produisent pour le projet de
manière ponctuelle ou récurrente. Dans les projets de changement,
la mise en action et en production est difficile par peur de ne pas savoir
faire, de déconstruire un existant et d'allouer le temps
nécessaire en plus de l'activité quotidienne. Les projets de
changement restent souvent à l'état d'incantations et de discours
velléitaires du type « c'est bien, il faudrait, nous allons, etc.
» la participation peut prendre différentes formes comme :
? la participation à des réunions d'information et
de travail
? la production de diagnostics, d'analyses, de propositions et
de plan d'actions
32 Nous savons que cela n'est pas tout à
fait vrai. Mais le management participatif à cette faculté de
faire adhérer un plus grand nombre.
73
? le déploiement de transformations dans l'activité
quotidienne
? des retours d'expériences de déploiement
formalisés pour qu'ils puissent être communiqués à
d'autres qui auront à le faire.
Beaucoup de projets s'enlisent et dérapent dans leur
planning parce que les acteurs concernés ne passent pas le cap de la
mise en pratique et restent sur des discours. Cet attentisme n'est pas
forcément volontaire. Ce n'est pas tant qu'ils ne veulent pas mais
qu'ils ne savent pas comment faire !
Ces quatre indicateurs peuvent être
synthétisés dans un indicateur global de changement qui sera leur
moyenne arithmétique ou pondérée. Ce taux de changement
n'est bien sur qu'une valeur relative et indicative sur le niveau de
transformation en cours et l'investissement des personnes concernées.
74
Conclusion
L'entreprise n'a pas de problèmes de
formation. Elle a des problèmes
que, peut-être, la formation peut l'aider
à résoudre. » Alain MEIGNANT
Dans un contexte où les politiques de chômage et
de l'emploi tendent à s'uniformiser en Europe, le changement
organisationnel des institutions telles l'ONEM et le FOREM ont dû
être imposés. Par une présentation et une analyse du
transfert du service contrôle nous avons voulu dans un premier temps,
amorcer le mémoire autour de la culture d'entreprise. Mais la
problématique n'était pas la rencontre de deux cultures
d'entreprises mais plutôt, l'acceptation par un plus grand nombre
à la nouvelle mission du FOREM. Mais il a fallu, dès lors,
accompagner le changement et gommer le processus de résistance,
ancré au sein des employés. L'apport des théories de
l'organisation nous ouvre une grille de lecture, qui laisse entrevoir des
solutions pour une intégration totale des anciennes équipes de
l'ONEM, transférées au FOREM et permet d'enrayer sur la
problématique de la résistance au changement qu'apporte cette
nouvelle mission de contrôle dans la culture d'entreprise existante.
L'apport externe a permis de déceler que le transfert
de la culture organisationnelle n'a pas vraiment eu lieu. Aussi, nous
recommandons aussi que des ateliers d'échange soient organisés
entre les conseillers et les agents de contrôle pour parler de leur
métier et d'identifier, ce qui peut les rassembler (dénominateur
commun au niveau des valeurs). Ce type d'approche doit permettre de «
contester les schémas de pensée établis » et de
« faire évoluer le paradigme de l'organisation ». Cette
approche semble cohérente, mais nous ne pouvons pas tirer de conclusion,
tant qu'elle n'est pas mise en place.
Ainsi au fil des lectures et de l'élaboration chapitre
par chapitre de ce mémoire, les idées se sont ancrées et
des découvertes surprenantes ont été faites dans les
nouvelles méthodologies de conduite au changement.
Ainsi certaines méthodes de conduite au changement se
défendent de faire de la formation la solution au problème face
aux résistances. Et pourtant dans les deux méthodes
étudiées, le mode participatif, la responsabilisation,
l'adhésion par l'action n'est au final pas sans rappeler les
pédagogies nouvelles.
Le management de la formation, ou même juste manager ne
serait il rien d'autre qu'être un bon pédagogue ? Que ce soit chez
MEIGNANT, chez AUTISSIER, ou chez TONNELE, l'important est de considérer
l'humain au coeur de l'entreprise, si l'humain s'y sent bien, alors
l'entreprise se portera bien.
Cela n'est pas sans me rappeler ; non plus, un très bon
livre d'Isaac GETZ, quand la liberté des salariés fait le
succès des entreprises qui insufflent du management humain dans des
entreprises en perte et qui atteignent des renommées
75
époustouflantes comme l'histoire de Harley DAVIDSON qui
en changeant simplement son approche de management passe d'une PME au bord de
la faillite au constructeur de renommée internationale et qui
au-delà est devenu le mythe que tout le monde connait.
La formation en entreprise n'est pas un pole isolé du
service des ressources humaines. L'ingénierie de la formation en
entreprise s'insère et reste complémentaire des autres
activités que l'ont attribue généralement au Ressources
Humaines (Gestion prévisionnelle, recrutement,
rémunération et conditions du travail). L'ingénieur de la
formation et des systèmes d'emploi a une tache de coordination avec ses
environnements (son propre service RH, son école, son centre de
formation, son administration, son territoire, son bassin d'emploi,...). Une
tache que n'a peut être pas l'ingénieur pédagogique.
Le FOREM reste une administration publique innovante à
mon sens, elle promeut les années d'expériences dans ses
recrutements ou dans l'avancement de ses salariés. L'office connait ses
forces et ses faiblesses et se libère difficilement d'un top down «
ministériel » et s'emploie à un savant croisement du
bottom-up et du top-down. Ne perdons pas de vue qu'il s'agit d'une
administration publique dans un pays très syndicalisé ce qui
crée d'une part une culture d'entreprise particulière et d'autre
part aussi une autre réalité dans les processus de changement. Ce
qui laisse supposer une bonne réactivité face aux changements.
La stratégie mise en place et qui se remobilise au fil
du temps (avec un temps de réaction rapide face aux imprévus) me
fait dire que nous sommes en bonne voie pour la fin des résistances
à la nouvelle mission. Rappelons que la mise en place d'une conduite
à la transformation d'une entreprise ne fait pas disparaitre totalement
les résistances, mais en abrège la durée dans le temps.
Espérons que la nouvelle culture émergeante du
FOREM fasse comme valeur phare la réactivité à
l'imprévu qu'apporte toute transformation exigée par notre
environnement en mouvement perpétuel et caractéristique de ce
siècle. Ce n'est pas le nouvel état d'un changement qu'il faut
amorcer, c'est la culture du changement en elle-même.
L'ingénierie de la formation n'a donc que devant ce
monde en évolution rapide et constante à considérer le
salarié en priorité dans des pratiques managériales
participatives qui permettent de disposer d'effectifs suffisants et en
permanence des personnes compétentes et motivées pour effectuer
le travail nécessaire, en les mettant dans une situation de valoriser
leurs talents avec un niveau élevé de performance et de
qualité, à un coute salarial compatible avec ses objectifs
économiques et dans le climat social le plus favorable
possible33.
33 Alain MEIGNANT Manager la formation 7e
édition - Editions Liaisons, 2006
76
« Le monde déteste le changement, c'est pourtant la
seule chose qui lui a permis de progresser » CF Kettering
77
Bibliographie
· AUTISSIER David & MOUTOT Jean-Michel,
Méthode de conduite du changement ; Diagnostic, Accompagnement,
Pilotage, Paris DUNOD 2007
? BAREIL Cécile, Les phases de
préoccupation, la petite histoire d'un grand modèle,
CETO HEC Montréal N°04-09 Août 2009
· BURKE Mike, A chacun son style
d'entreprise, Paris Intereditions (1987)
· CARRE P. - CASPAR P. Traité des sciences
et des techniques de la formation. Dunod, 2015
· CHARPENTIER Pascal, Les formes du management, la
gestion du changement dans les organisations, Comprendre le
management, Cahiers français N°321 - 2004
· Contrat de Gestion 2017-2022 du FOREM avec le
Gouvernement Wallon signé le 7 mars 2017 par
Mme Eliane TILLIEUX, Ministre en charge de l'Emploi et la Formation & le
Comité de Gestion (18 personnes) - Version du 31/01/2017
· CROZIER Michel, FRIEDBERG Erhard,
L'acteur et le système, Editions du Seuil, Points,
1977
? GRACIA Jean-Claude UE d'enseignement des politiques de
formation à l'ingénierie pédagogique et de formation :
Module Ingénierie pédagogique - février 2014
· GUITTET André, Développer les
compétences par une ingénierie de la formation,
Collection Formation Permanente en Sciences Humaines - ESF Editeur - Paris -
1995
· HAEFLINGER S., Changement, quelques modestes
éclairages théoriques, Etude KPMG (Slideshare)
· HANDY Charles, L'Olympe des
managers, culture d'entreprise et organisation Paris, éditions
d'organisation (1985)
? HERMEN Jean-Louis, Phase d'interaction dirigée
: Concept d'ingénierie de la formation - ENSFEA - Toulouse -
décembre 2015
· Le BOTERF Guy, Article Soins Cadres
n°41, Dossier : les compétences, de l'Individuel au
Collectif - Management : de quel concept de compétence avons-nous
besoin, Février 2002
· LE BOTERF Guy, L'ingénierie et
l'évaluation de la formation, 75 fiches outils - Les Editions
d'Organisation - 1990
· HERMEL P. - Le management participatif -
1988
·
78
LUGAN Jean-Claude, La Systémique
Sociale, Que Sais-je ?- Première Edition - Presses
Universitaires de France - Mai 1993
· MAIGNANT Alain, Manager la Formation,
Edition 7 - Editions Liaisons 2006
· MORENO Maxime, Enjeux et démarches de
l'ingénierie de la formation,
http://www.foad-mooc.auf.org/IMG/pdf/EnjeuxetDemarche.pdf
· MORENO Maxime, Unité d'Enseignement
«Gestion des Ressources Humaines -GRH», 2015
· Parlement Wallon, Séance
publique de commission, commission de l'emploi et de la
formation, C.R.A.C. N°9 (2016-2017)
· PENNETREAU Sonia,
Sixième Réforme de l'Etat ; Transfert des
compétences relatives au marché du travail, Intégration du
contrôle de la disponibilité active et passive au sein de l'Office
Wallon de la Formation et l'Emploi - Mémoire de l'Ecole
d'administration publique. Certificat interuniversitaire d'exécutive
Master en management public - Universités de Liège, de Namur, de
Mons, Saint Louis -Bruxelles, ULB et UCL - Charleroi Janvier
2015
· PEPIN Normand, Cahiers du
CRISES, N°ET904, Culture d'entreprise : naissance,
portée et limite d'un concept
· DEVILLARD Olivier, Piloter la
stratégie d'Entreprise par la culture d'entreprise - Les ECHOS
2007
· ROCCA Michel, Conduire un projet, acteur et
méthodes du changement organisationnel, de boeck, Ouvertures
économiques, de boeck supérieur, Bruxelles,
2013
· SMUCKER Jonathan, La culture
de l'organisation comme idéologie de gestion
(1988)
· THEVENET Maurice, La culture
d'entreprise, Que Sais-je ? - Septième édition - Presses
Universitaires de France - novembre 2015
· THEVENET Maurice, Audit de la culture
d'entreprise, Paris, éditions d'organisation,
(1986)
? TONNELE Arnaud, Réussir vos transformations,
Le changement : connaitre et utiliser les méthodes qui
marchent, Collection BASIC EYROLLES - Avril 2017
· VIROT Marc, Phase
d'Interactivité à Distance M2 IFSE «
Manager la formation en entreprise »
2017
79
Annexes
Extrait du contrat de gestion concertant la mission
d'accompagnement et celle du
contrôle
Chapitre 2. Mission d'accompagnement des demandeurs
d'emploi et mission de contrôle de la disponibilité
Article 12. Orientations stratégiques
Le Forem soutient et accompagne les demandeurs d'emploi
dans leurs démarches d'accès au marché de l'emploi au
travers de différentes mesures d'accompagnement teles
que l'accompagnement individualisé, le développement des
compétences ou l'activation de mécanismes de soutien financier.
En outre, à la suite de la sixième réforme de l'Etat, le
Forem est désormais en charge du contrôle de la
disponibilité des chômeurs.
Les missions d'accompagnement des demandeurs d'emploi et
de contrôle de la disponibilité sont développées
dans une optique d'articulation renforcée avec la formation, afin de
valoriser au mieux l'ensemble des interventions en faveur des demandeurs
d'emploi et de l'information liée.
En conséquence, les principaux enjeux et orientations
stratégiques en matière d'accompagnement des demandeurs d'emploi
sont :
modalités
d'accompagnement et établir une différenciation
correspondant au mieux aux besoins des publics accompagnés ;
;
rs d'emploi afin de les orienter au mieux et de leur
offrir un accompagnement adéquat ;
pour l'emploi
et la formation.
Les principaux enjeux et orientations stratégiques en
matière de contrôle de la disponibilité sont :
on de ces
nouvelles missions avec l'accompagnement
individualisé.
Article 13. Dossier unique du demandeur d'emploi
Le Forem s'engage de manière prioritaire à
développer et à opérationnaliser le dossier unique du
demandeur d'emploi pour un meilleur suivi et une offre de services plus
adaptée. Le Forem s'engage à développer le dossier unique
du demandeur d'emploi comme un outil évolutif permettant de consolider
et valoriser l'ensemble des informations liées au parcours de la
personne ; le dossier unique du demandeur d'emploi devra permettre
d'intégrer les informations fournies directement par le demandeur
d'emploi ainsi que par les tiers intervenant dans son parcours afin de disposer
de l'ensemble des données liées aux actions entreprises et
à sa carrière professionnele. Dans ce cadre, le
Forem veillera à réduire la fracture numérique en
facilitant l'accès au numérique tant par les formations que par
la mise à disposition des infrastructures et d'un accompagnement ad
hoc.
Le Forem s'engage à concevoir et à
développer le dossier unique sur la base des orientations
stratégiques retenues en matière d'accompagnement, et en fonction
des résultats et niveaux de qualité poursuivis en la
matière. Le dossier unique du demandeur d'emploi doit permettre de
traduire les objectifs poursuivis en termes d'accompagnement et valoriser les
démarches entreprises par le demandeur d'emploi.
Le Forem s'engage à finaliser les
développements et à pleinement opérationnaliser le dossier
unique du demandeur d'emploi pour décembre 2017 au plus tard. Cette
opérationnalisation inclut également la refonte de l'interface et
de l'espace `demandeur d'emploi' sur les applications en ligne du Forem. Le
Forem s'engage à revoir en paralèle les
modalités d'inscription à distance des demandeurs d'emploi. Le
Forem s'engage à avoir opérationnalisé l'inscription
à distance, au sens de la création d'un compte, pour
décembre 2017 et l'inscription au sens administratif du terme avec les
flux partagés avec l'ONEM pour juilet 2018.
Après en avoir clarifié les contours et dans
le respect de la législation relative à la protection de la vie
privée, le Forem s'engage à assurer la possibilité pour
les partenaires tiers et le demandeur d'emploi d'introduire des données
dans le dossier unique du demandeur d'emploi. Dans ce cadre, le Forem s'engage
à mettre en place une gestion spécifique des accès et de
la confidentialité des différents champs et informations repris
dans le dossier unique. Conformément aux dispositions légales en
la matière, les données du dossier unique restent
propriété du Forem, des tiers et du demandeur d'emploi, chacun
pour ce qui le concerne.
Endéans les 6 mois de l'adoption du présent
Contrat, le Forem présentera au Comité de Gestion une
première note visant à valider les principes de mise en oeuvre de
cette accessibilité du dossier unique par des tiers. Le Forem s'engage
ensuite à opérationnaliser cet accès au dossier unique
à des tiers, pour les champs qui les concernent, et à permettre
l'introduction et la modification de données par ceux-ci pour
décembre 2018 au plus tard.
A terme, le dossier unique deviendra donc le
réceptacle de l'ensemble des données relatives au parcours des
personnes tout au long de leur carrière.
Tous les développements informatiques dans le cadre
du dossier unique du demandeur d'emploi doivent se faire dans la perspective
à terme d'un échange de données entre les partenaires et
le Forem.
Article 14. Spécification de l'accompagnement 14.1
Accompagnement des demandeurs d'emploi
Dans le cadre du présent Contrat, le Forem s'engage
à revoir et à clarifier les modalités d'accompagnement de
ses différents publics cibles et les indicateurs afférents, de
manière à ajuster les modalités et l'intensité de
l'accompagnement aux besoins des différents publics. Cette
spécification des parcours vise principalement à mettre en place
un accompagnement différencié en fonction des besoins propres aux
différents types de publics pris en charge. Le Forem s'engage à
communiquer, au Ministre de tutele, l'approche retenue
endéans les 6 mois de l'adoption du présent Contrat.
Le Forem s'engage à définir les niveaux et
standards de qualité à atteindre pour les services qu'il offre en
matière d'accompagnement, et ce, sur l'ensemble du territoire. Le Forem
s'engage également à davantage développer les services
qu'il offre à distance, notamment par le biais des développements
technologiques requis et à mobiliser les canaux d'interaction les plus
adaptés en fonction des profils des publics.
Dans le cadre de l'orientation bénéficiaires
et résultats, dès lors que l'offre en matière
d'accompagnement par le Forem ne s'avère pas être une solution
adéquate pour certains publics, le Forem s'engage à proposer
d'autres pistes d'actions au Ministre de tutelle.
Le Gouvernement s'engage, quant à lui, à
revoir le cadre législatif et réglementaire relatif à
l'accompagnement individualisé des demandeurs d'emploi si les
orientations retenues en termes de spécification de parcours le
nécessitent.
14.2 Contrat d'insertion
A la suite de l'adoption du Pacte pour l'emploi et la
formation, le Forem s'engage à mettre en oeuvre le dispositif «
contrat d'insertion » selon les modalités prévues par le
Gouvernement wallon et sur la base de la philosophie poursuivie dans le cadre
de la Garantie Jeunesse. La spécification de l'accompagnement dans le
cadre de la mise en oeuvre du dispositif « contrat d'insertion »
devra être opérationnele pour le 1er juillet 2017
au plus tard.
Le Forem s'engage à réaliser, en
colaboration avec le Ministre de tutelle, une
évaluation de la mise en oeuvre de l'accompagnement spécifique
dans le cadre du dispositif « contrat d'insertion » ainsi que des
spécifications retenues en matière d'accompagnement
individualisé des demandeurs d'emploi après 2 ans
d'opérationnalisation du dispositif.
Article 15. Orientation des demandeurs d'emploi et test de
compétences
Afin d'affiner l'évaluation des compétences
et les qualifications réeles des demandeurs d'emploi
à la suite de leur inscription, le Forem s'engage à tester les
compétences et le positionnement métier de ceux-ci. Ce test vise
à améliorer la qualité de l'information relative aux
compétences des demandeurs d'emploi et à leur proposer ensuite
des actions adaptées à leur profil dans le cadre de
l'accompagnement. Le test de compétences et le positionnement
métier sont également essentiels pour orienter les demandeurs
d'emploi de manière pertinente et pour présenter aux employeurs
un nombre restreint de CV lorsqu'ils en font la demande.
En conséquence, le Forem s'engage à
développer les tests de compétences dans le cadre de
l'accompagnement des demandeurs d'emploi aux moments suivants :
lisé à l'aide des outils les plus
adéquats, selon les
référentiels consacrés en la
matière. Pour les demandeurs d'emploi disposant d'un diplôme
reconnu, le Forem vérifiera, le cas échéant, l'existence
de celui-ci.
ils à des employeurs, le cas échéant, en
vue de répondre à des offres d'emploi, prioritairement
pour les métiers en demande.
emploi
80
y figurant les compléments indispensables à
leur insertion.
81
Article 16. Contrôle de la disponibilité des
chômeurs 16.1 Principes de mise en oeuvre
Le Forem s'engage à mettre en oeuvre, dans le
respect du cadre normatif, sa mission de contrôle de la
disponibilité des chômeurs selon les principes suivants :
d'articulation entre accompagnement et contrôle qui
permettent de ne pas devoir convoquer systématiquement à un
entretien d'évaluation les demandeurs d'emploi accompagnés qui
réalisent suffisamment de démarches vis-vis du marché de
l'emploi ;
e quantitative et tient ainsi compte de l'ensemble
des démarches qui permettent à un demandeur
d'emploi d'augmenter son employabilité vis-à-vis du marché
de l'emploi ainsi que l'objectif visé par l'accompagnement.
16.2 Gestion des informations et suivi de la mise en
oeuvre
Le Forem s'engage à mettre en place un
système de transfert et de partage de l'information permettant de
valoriser l'ensemble des données disponibles au sein de l'organisme et
de mieux cibler la mise en oeuvre du contrôle de la disponibilité.
Ces différentes données doivent permettre de nourrir et faciliter
in fine le parcours du demandeur d'emploi.
La transmission des informations sera principalement
réalisée par le biais du dossier unique du demandeur d'emploi. A
ce titre, le Forem s'engage à développer une politique de gestion
d'accès différenciée aux données et à leur
édition dans le dossier unique. Le Forem s'engage également
à recourir, de manière
préférentiele, aux données issues des
sources authentiques et aux données déjà disponibles au
sein du Forem ou de l'administration walonne dans une optique
de réduction des charges administratives, de manière à
amener l'usager à ne plus devoir communiquer des informations que le
Forem ou l'administration wallonne détiendrait par ailleurs.
Le Forem s'engage également à oeuvrer
à une collaboration accrue entre les conseillers référents
et les évaluateurs en vue, notamment, d'une plus grande cohérence
dans l'accompagnement et le parcours du demandeur d'emploi. Cette articulation
se fera dans le respect des principes fondamentaux de l'accompagnement. A ce
titre, le Forem s'engage à élaborer de manière
concertée un processus d'échange simple et succinct qui ne
dénature pas la fonction de conseiler
référent.
De son côté, le Gouvernement s'engage
à faciliter la transmission des informations au Forem par les
partenaires intervenant dans le parcours d'accompagnement dans le cadre de la
mise en oeuvre du contrôle de la disponibilité.
16.3 Evaluation du dispositif
Le Forem s'engage à réaliser une
évaluation de l'ensemble du dispositif de contrôle de la
disponibilité des chômeurs pour juin 2019 au plus tard. Le Forem
s'engage à associer le Ministre de tutelle à ces travaux
d'évaluation et à proposer, par le biais de son Comité de
Gestion, les éventuelles adaptations à apporter au
dispositif.
Article 17. Orientation tout au long de la vie
Le Forem s'engage à participer au
développement d'une fonction d'orientation tout au long de la vie par le
biais de l'implication dans le centre de ressources multi-partenarial, de la
gestion des CEFO et de la participation aux cités des métiers
tels que prévus par le Pacte pour l'emploi et la formation. Le Forem
s'engage à compléter et à revoir, le cas
échéant, l'offre d'orientation professionnelle en gestion propre
et en partenariat pour soutenir un plus grand nombre de
bénéficiaires.
Article 18. Structures de proximité
Le Forem s'engage à améliorer l'articulation
des structures de proximité (MDE, ALE, MIRE, CPAS,...) dans une logique
de simplification des parcours des usagers et d'efficience accrue.
82
Droits et Obligations du demandeur
d'emploi34
S'inscrire au FOREM comme demandeur d'emploi est une condition
préalable pour bénéficier des services et pour introduire
une demande d'allocations de chômage auprès de l'ONEM.
1. DROITS des demandeurs d'emploi
n Droit aux opportunités de travail
Toute personne qui cherche un travail doit avoir une chance
réelle de décrocher un emploi. Chaque personne qui sollicite le
FOREM doit pouvoir y être aidée aussi vite et efficacement que
possible.
n Droit à l'information
Dès que vous êtes inscrit au FOREM, vous recevez
toutes les informations concernant vos droits et vos obligations en tant que
demandeur d'emploi. Vous recevez des conseils utiles à votre insertion
dans la vie professionnelle et des informations sur les services mis à
votre disposition par le FOREM ou d'autres organismes compétents. Nous
répondons à toutes vos demandes d'information en termes de
recherche d'emploi. Vous trouverez tous les détails de nos services dans
nos brochures et sur notre site internet :
www.leforem.be.
n Droit à l'accompagnement
Vous avez le droit d'être accompagné activement
dans votre recherche d'emploi par un de nos conseillers.
Ensemble, vous élaborez un plan d'actions sur-mesure
et décidez des démarches à réaliser afin que vous
trouviez plus rapidement un emploi.
n Droit à la formation
Si vous détenez une qualification, un diplôme ou
avez suivi une formation, vous avez plus de chances de trouver rapidement un
emploi. Afin que tout demandeur d'emploi puisse bénéficier de
cette opportunité, le FOREM peut vous orienter vers une formation
adaptée à votre profil, gratuite, et offrant de réelles
opportunités d'emploi.
n Droit à un service de qualité
Dès que vous êtes inscrit comme demandeur
d'emploi, vous pouvez bénéficier gratuitement d'un grand nombre
de services du FOREM, et de ceux de nos partenaires, pour vous aider dans votre
recherche d'emploi ou de formation. Pour nous aider à améliorer
la qualité de nos services, téléphonez au numéro
gratuit 0800/93 947.
n Droit à l'égalité des chances
Quel que soit votre profil ou votre situation personnelle ou
professionnelle, le FOREM est là pour chacun.
Si vous souffrez d'un handicap et si vous le souhaitez, vous
pouvez bénéficier d'un soutien spécifique. Il vous suffit
de téléphoner au numéro gratuit 0800/93 947.
n Droit au respect de la vie privée
Quand vous vous inscrivez au FOREM, vous nous communiquez des
données personnelles qui sont enregistrées dans notre base de
données. Les informations que vous nous communiquez sont
utilisées
34 Fiche info public : Le FOREM - Dép. communication
et marketing - bld Tirou 104 - 6000 Charleroi - Éd. Resp.: M.-K.
Vanbockestal - Juin 2015
83
dans le respect de votre vie privée. Si vous le
souhaitez, vous pouvez faire une demande écrite pour accéder
à vos données et si nécessaire, les faire rectifier.
2. OBLIGATIONS du demandeur
d'emploi
En tant que demandeur d'emploi en stage d'insertion ou
bénéficiaire d'allocation d'insertion ou de chômage, vous
avez des obligations. QUELLES SONT VOS OBLIGATIONS ?
n Obligation de rechercher activement de l'emploi
Il est de votre devoir de mener des démarches actives
pour trouver un emploi. Notre site
www.leforem.be vous propose de
nombreuses possibilités : offres d'emploi, mise en ligne du CV, conseils
en termes de recherche d'emploi, ... De même, n'hésitez pas
à vous rendre dans les Carrefours Emploi Formation Orientation et les
Maisons de l'Emploi pour obtenir un conseil, participer à un atelier de
recherche d'emploi, ... Pour connaître leurs coordonnées et heures
d'ouverture pendant lesquelles vous pouvez rencontrer sans rendez-vous des
conseillers, surfez sur
www.leforem.be ou
téléphonez au numéro gratuit 0800/93 947.
n Obligation de disponibilité
Vous devez être disponible et répondre à
toutes les sollicitations du FOREM, notamment en étant présent
à l'heure aux rendez-vous fixés.
n Obligation de coopérer de manière positive
Vous avez l'obligation de participer aux formations et de
réaliser les démarches de recherche d'emploi auxquelles vous vous
êtes engagé dans le cadre de votre parcours vers l'emploi
(séances d'information, tables d'orientation, ...). Vous devez donc
impérativement vous impliquer dans une recherche d'emploi active. Votre
conseiller vous y aidera.
n Obligation de répondre aux offres d'emploi
Vous devez donner suite à toutes les offres d'emploi
transmises par le FOREM et nous renvoyer le talon réponse qui y est
joint.
n Obligation d'informer
Au moment de votre inscription au FOREM, vous devez nous
transmettre vos coordonnées exactes et mentionner avec précision
vos connaissances, expériences et compétences professionnelles.
Si votre situation personnelle change (nouveau numéro de
téléphone, emploi trouvé, déménagement,
reprise d'études, ...), vous devez le signaler en
téléphonant au numéro gratuit 0800/93 947. Vous pouvez
également modifier vos coordonnées vous-même soit
directement via notre site
www.leforem.be soit par courrier.
QUELS SONT LES RISQUES SI VOUS NE RESPECTEZ PAS VOS OBLIGATIONS
?
n D'être radié en tant que demandeur d'emploi ;
n De perdre vos droits aux allocations auprès de
l'ONEM ou de voir se prolonger votre stage d'insertion ;
n De perdre votre accès à nos services.
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