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Le modèle de bus rapid transit et l’Afrique subsaharienne.


par Camille JEAN-BAPTISTE
Université Jean moulin Lyon 3 - Master Ingénierie des transports et politiques de déplacements durables 2017
  

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3.2 Leviers d'actions

A travers l'exemple du BRT de Johannesburg et de la singularité des systèmes de transport africains nous comprenons que la réussite d'un système de BRT en Afrique n'est pas chose facile. L'ensemble des spécificités locales ; cadre institutionnel des transports publics, habitudes de vies, contexte historique ... sont autant de paramètres à prendre en compte pour s'assurer de la réussite d'un tel projet de transport. Néanmoins, plusieurs leviers d'actions sont identifiables. Mon expérience de terrain associée à l'étude des modèles de BRT présentés précédemment ont permis de mettre en évidence plusieurs moyens d'actions en faveur du développement de système de BRT.

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3.2.1 Des politiques locales fortes et engagées

En premier lieu nous retiendrons la nécessité de politiques locales fortes et engagées en faveur du développement de l'offre de transport. En effet la crise du transport urbain en Afrique est due à la faiblesse et à la fragmentation des structures de gouvernance. Les différents modes de transports en commun sont fragmentés et non coordonnées, dominés par le secteur informel avec des véhicules de faible capacité, vieux, polluant et dont l'efficacité soulève encore des questions. Ces derniers fonctionnent sans un cadre institutionnel et réglementaire clair. La congestion et la pollution dans les zones urbaines est le résultat de cette désorganisation. Un facteur clé de succès pour la mise en oeuvre et le développement du BRT en Afrique réside donc dans une forte volonté politique qui accorde la priorité au transport public. La création réfléchie d'autorité organisatrice de la mobilité distinctes en fonction des contextes semble être un point de départ nécessaire. Une répartition mesurée des compétences des acteurs apparaît aussi comme un levier d'action prioritaire.

Par ailleurs, les politiques de transports recouvrent un ensemble de mesures pratiques allant de l'amélioration des véhicules à l'offre de moyens de transport collectifs peu polluants, rapides, confortables et toutefois bon marché, en passant par des instruments économiques agissant sur les prix en général destinés à soutenir et à compléter les autres mesures, fondées sur la réglementation et l'offre d'infrastructures.

Aussi, une meilleure efficience des BRT rime avec un système de transport public intégré et efficace. Celui-ci contribue à l'amélioration de la qualité de vie urbaine et constitue un déclencheur pour l'accessibilité aux possibilités d'emploi, à la formation et au perfectionnement des compétences, aux services essentiels et réduit l'exclusion sociale.

En parallèle, l'accentuation ou la réorganisation des politiques locales est aussi à envisager en cohérence avec la planification spatiale. Le développement du BRT doit être intégré à une stratégie d'utilisation des terres. En effet, le bénéfice à long terme le plus important d'un transport rapide de masse de type BRT est sans aucun doute son effet de concentration du

développement urbain dans des corridors d'accessibilité. Il offre ainsi les conditions pour résister à un étalement urbain diffus. Toutefois cette opportunité ne peut devenir réalité que si la mise en place d'un BRT s'accompagne de politiques d'usage des sols et de transports adéquate. En effet la construction d'un Transport Rapide de Masse (TRM) augmente la mobilité ce qui se traduit généralement par une augmentation de l'aire urbaine. Il est donc nécessaire d'encadre la construction d'un BRT par une politique d'usage des sols.

Ceci défend une planification intégrant explicitement les effets de localisation et relocalisation dus aux infrastructures de transport, c'est-à-dire intégrant l'interaction entre le transport et l'utilisation des sols. Parce que ces interactions sont particulièrement complexes, une façon d'évaluer les impacts des politiques intégrées transport et usages des sols, est d'utiliser les modèles de simulations dynamiques urbaines, basés sur une compréhension approfondie des mécanismes de choix de localisation et de transports. Ces modèles sont complexes et exigent au minimum un système d'information géographique (SIG) bien renseigné de la ville. Pour cette raison, ils sont encore peu utilisés en Afrique subsaharienne. Même s'il reste encore beaucoup à faire pour comprendre les interactions entre urbanisme et politique de transport, il est possible, sur la base de nombreuses expériences de tracer les grandes lignes des combinaisons politiques de transport et politiques d'usage des sols qui sont requises pour infléchir significativement les tendances inquiétantes des évolutions en cours. Elles sont résumées dans la figure ci-dessous qui décrit la « tenaille » des politiques complémentaires susceptibles de maitriser les émissions du transport dans les villes émergentes.32

Figure 29 : La tenaille des politiques de réduction des émissions des transports urbains (source : Giraud - Lefevre)

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32 Les défis énergétiques de la croissance urbaine au sud, Pierre-Noël Giraud, Benoit Lefèvre

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