Conclusion
Après avoir passé deux mois de stage
l'année précédente et un mois de stage au cours de cette
année universitaire 2018 - 2019 au Laboratoire de recherche `'Centre Max
Weber'' de l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne autour du projet de
recherche portant sur la mémoire de l'art contemporain dans la
région Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons eu l'idée de
travailler sur ce sujet et précisément sur le rôle des
politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en
Auvergne-Rhône-Alpes.
Le choix porté sur ce sujet se justifie par trois
raisons fondamentales :la première est liée au fait
qu'à travers ces deux stages,nous nous sommes familiarisé avec
une base de données qui nous sera utile dans ce travail de recherche;la
deuxième, c'est le sentiment d'apporter des éléments
d'informationsà ce sujet, et la dernière est liée à
notre envie en tant qu'étudiant étranger de comprendre le lien
entretenu entre les politiques culturelles françaises et l'art
contemporain ; ce qui sera évidemment une source d'inspiration
après notre retour en Guinée, notre pays d'origine, pays de
tradition francophone.
La question principale qui a orienté notre recherche
était de savoir, quel rôle les politiques culturelles ont elles
joué dans l'émergence de l'art contemporain ? Etplus
spécifiquement, quelle influence les structures étatiques mais
aussi les structures associatives et commerciales soutenues ou
subventionnées par les politiques culturelles ont elles eu dans cette
émergence ?Quelle est l'influence des politiques culturelles dans
la multiplication des lieux consacrés à l'art contemporain
dans la région ? Pour répondre à ces différentes
questions, l'objectif général a été d'analyser et
d'expliquer l'influence des politiques culturelles dans l'émergence de
l'art contemporain dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour
atteindre cet objectif, nous avons décrit les dispositifs en faveur de
l'art contemporain, identifié les institutions étatiques d'art
contemporain ainsi que les structures associatives et commerciales de l'art
contemporain dans la région et déterminé les actions et
les mesures prises par les politiques culturelles.
A titre de réponse provisoire à la question de
recherche, nous sommes parti de l'idée selon laquelle les politiques
culturelles ont joué un rôle non négligeable dans
l'émergence de l'art contemporain dans la région
Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi qu'il existe d'autres facteurs qui
pourraient expliquer cette émergence. Ces facteurs pourraient
être économiques et sociétaux. C'est notamment l'essor
d'une société de consommation, mais aussi la
mondialisation. C'est aussi la multiplication des acteurs intervenant dans
ce domaine, particulièrement les collectivités locales à
travers les politiques publiques.
Après tout ce travail lié au choix du sujet, aux
questions de recherche, aux hypothèses et objectifs de recherche, la
première activité que nous avons effectuée fut la
recherche documentaire. Nous avons identifié et lu les écrits qui
s'intéressent aux politiques culturelles et à l'art contemporain
en France notamment en Auvergne-Rhône-Alpes. Cela nous a permis non
seulement de cerner les aspects les plus fondamentaux du sujet mais aussi de
rédiger certaines parties du mémoire.
Concernant l'enquête de terrain, nous avons conçu
deux outils de collecte : une grille d'analyse et un guide d'entretien.
La grille d'analyse nous a permis de répertorier les
réalisations directes ou indirectes des politiques culturelles en faveur
de l'art contemporain, précisément, les structures
étatiques et non étatiques, les évènements
artistiques et les lieux construits ou dédiés.
S'agissant du guide d'entretien, il nous a permis
d'écouter les professionnels de l'art contemporain, notamment les
artistes, sur l'influence de ces différentes réalisations sur
l'émergence de l'art contemporain dans la région.
L'objectif visé à travers ces deux outils,
était de faire un croisement entre les données, d'analyser et de
comprendre ce qui est fait dans ce processus d'émergence de l'art
contemporain dans cette région.
Pour comprendre tous ces aspects de la recherche, nous avons
utilisé deux approches sociologiques : une approche analytique et
une approche compréhensive.
La première nous a permis d'adopter une posture
analytique des réalisations directes et indirectes des politiques
culturelles, et la seconde, d'adopter une attitude compréhensive de
réactions des artistes sur ces réalisations.
Enfin, pour le traitement et la mise en forme des
données, nous avons utilisé quelques logiciels et outils comme
Inskscape, GIMP, Zotero, Sonal et Excel.
A l'issue de tout ce travail, les principaux résultats
auxquels nous sommes parvenu, se présentent comme suit :
Sur les 1868 structures et évènements d'art
contemporain en France, la région Auvergne-Rhône-Alpes dispose de
140 soit 7.50%. Partant de la répartition du nombre total des lieux
d'art contemporain sur les dix-huit régions qui composent le territoire
français, l'on se rend bien compte que la région
Auvergne-Rhône-Alpes est bien représentée, à raison
de 1.90% de plus en comparaison avec les autres régions.
Ces structures relèvent de statuts
différents : étatiques, commerciales et associatives. Elles
sont inégalement réparties dans les différents
départements. C'est le cas de l'agglomération lyonnaise,
stéphanoise et de grenobloise qui disposent du plus grand nombre.
Les résultats ont montré qu'au-delà de
ces structures et évènements créés ou
subventionnés par les politiques culturelles, la question de
reconnaissance de l'art contemporain par ces politiques a été un
élément-clé dans l'émergence de celui-ci dans la
région. C'est un art qui souffrait de rejet, de l'incompréhension
et de critiques qui sera reconnu par les politiques culturelles.
Pour bon nombre des enquêtés, l'émergence
de l'art contemporain se situe dans les années 80 avec les politiques
culturelles de Jack Lang et cela à travers les dispositifs comme la
commande publique, le 1% artistique, les aides et les mesures fiscales et
juridiques en faveur des artistes.
Ces résultats montrent clairement que les politiques
culturelles ont joué un rôle très important dans
l'émergence de l'art contemporain dans la région, mais qu'il
existe d'autres facteurs qui ont participé à cette
émergence. C'est le cas des initiatives privées comme la
création de l'Espace lyonnais d'Art contemporain (ELAC), mais aussi
d'autres aspects liés aux expériences.
Ces expériences associées à la vie
précaire dans une certaine tension avec un certain nombre de
désirs de réalisations, à un certain nombre de formes de
vie, disons, qui aspirait à des travaux, à des formes de travail
original ayant pour fond l'affirmation d'un certain rapport de travail.
L'idée qu'un certain nombre de groupes, de personnes, d'acteurs et des
professionnels qui essaient de réaliser une ambition, une ambition
d'autonomie, une ambition de valorisation de leur activité. Les artistes
étaient confrontés à quelque chose qui est de l'ordre de
la précarité et c'est ce désir de réalisation qui
conduit à l'émergence de l'art contemporain. Les résultats
montrent aussi le rôle joué par les technologies de l'information
et de la communication et l'élargissement des intervenants dans ce
domaine.
Il est évident qu'il y a plusieurs facteurs qui ont
concouru à l'émergence de l'art contemporain dans la
région Auvergne-Rhône-Alpes, mais force est de constater que les
politiques culturelles sont au centre de tout ce processus.
Pour terminer, nous allons présenter en quelques lignes
les difficultés rencontrées, les limites de ce travail de
recherche et sa suite.
Les difficultés étant inhérentes à
toute activité de recherche, ce qui compte véritablement, c'est
ce qui a été fait pour les surmonter. En l'espèce, nous
étionsanimépar un esprit de réticence et de crainte, du
fait que nous abordons deux thématiques (politiques culturelles et art
contemporain) auxquelles nous ne sommes pas forcement familier en sociologie,
surtout en tant qu'étudiant étranger. C'est aussi la
difficulté de trouver des répondants pour le guide d'entretien.
L'autre aspect aussi, c'est la difficulté liée à
l'inaccessibilité des chiffres, surtout sur la répartition du
budget du ministère en charge de la Culture par région et par
secteur. Mais tout cela a été plus ou moins surmonté
grâce à nos encadreurs.
Dans cette étude, nous ne prétendons pas
produire des résultats exhaustifs, d'autres étudiants ou
chercheurs pourront entreprendre des recherches sur ce sujet pour confirmer,
infirmer ou approfondir ces résultats. Il est important de
préciser à nouveau que ce travail s'inscrit dans le cadre d'un
master et qu'il est loin d'être complet.
Il serait souhaitable d'aller plus loin dans le cadre d'une
thèse par exemple, non seulement pour approfondir les connaissances sur
le rôle des politiques culturelles dans l'émergence de l'art
contemporain dans cette grande région, mais également pour
élargir le travail sur les politiques publiques notamment des
collectivités locales.
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