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Rôle des politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes.


par Salmane DIALLO
Université Jean Monnet de Saint-Etienne - Master 2 Recherche Formes et Outils de l’Enquête en Sciences Sociales 2019
  

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Georges Pompidou et l'art contemporain (1969-1974)

Arrivée au pouvoir par l'élection présidentielle de 1969, Georges Pompidou, présenté comme quelqu'un qui est passionné par la pratique culturelle, exprime sa volonté d'ouverture dans ce domaine plus particulièrement dans le domaine de l'art. Il s'agit d'une orientation courageuse qui va dans un sens opposé de l'opinion publique de cette époque « l'Etat laisse agir le génie de son temps et de son peuple » déclaration de Georges Pompidou, président de la république sur l'art et l'architecture recueillie par le journal « Le monde », le 17 octobre 1972. Avec cette nouvelle orientation, un nouvel élan est donné à l'art contemporain.

A l'initiative directe de Georges Pompidou, « des décisions spectaculaires sont prises par l'Etat, dans le but déclaré de reconstruire à Paris un centre artistique international : une exposition- bilan, `'12 ans d'art contemporain en France'', et la création du centre Beaubourg, qui portera son nom »35(*).

A travers cette exposition plusieurs auteurs évoquent le début d'une réelle prise en compte par l'Etat des artistes « contemporains » malgré le paradoxe, l'opposition entre le pouvoir et les artistes sur l'organisation de celle-ci.

Gérard Monnier souligne que « cette opposition est le résultat d'une mauvaise évaluation de l'actualité artistique en question. Elle conduit à un conflit majeur : plusieurs artistes, suivant le mot d'ordre du Front des artistes plasticiens, bien que sélectionnés, refusent de participer à une « vitrine mystificatrice », à une « manipulation du pouvoir bourgeois ». Le 16 mai, la manifestation organisée par ces artistes, le jour de l'inauguration de l'exposition, est violemment dispersée par la police. Par solidarité, de nombreux exposants retirent alors leurs toiles, le tout bien entendu au milieu d'un grand tumulte et sous l'oeil photographique vigilant de la presse : chacun peut voir que l'exposition est ouverte sous la protection de la police »36(*).

Bien que cette initiative de prise en compte des préoccupations des artistes « contemporains » soit mal comprise par plusieurs artistes. Georges Pompidou a marqué l'histoire de l'art aussi par son projet de création du centre Beaubourg (Centre Georges-Pompidou) qu'il a lui-même qualifié de « centre culturel à la fois musée et centre de création ».

Il faut insister toutefois, la mort de Pompidou en Avril 1974 « aurait pu remettre en cause le projet qui n'aurait probablement pas abouti sans l'intervention de Jacques Chirac, Premier ministre de Valery Giscard d'Estaing. Le nouveau président de la République, ancien ministre des Finances qui avait été chargé du financement de la construction du Beaubourg, a toujours été plutôt réticent face à ce projet, jugé trop couteux et audacieux. Il use désormais de son pouvoir pour en modifier l'ampleur et l'esthétique. [...] Finalement, c'est Jacques Chirac qui parvient à faire entendre raison au président, qui finit par accepter ce projet gaulliste, et le 12 décembre 1974, le projet de loi portant création du centre national d'Art et Culture George Pompidou est adopté par l'Assemblée nationale (malgré l'abstention des communistes et des socialistes) »37(*).

* 35Gérard Monnier, L'art et ses institutions en France. De la Révolution à nos jours, vol. 66, Collection Folio ([Paris] : Gallimard, 1995), p. 362.

* 36Gérard Monnier, L'art et ses institutions en France. De la Révolution à nos jours, vol. 66, Collection Folio ([Paris] : Gallimard, 1995), p. 363.

* 37Teodoro Gilabert, La géographie de l'art contemporain en France, 2006, p. 114 et 115, <halshs-00008949>.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway