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Enjeux de transition du tourisme aérien.


par Mélanie FAYARD
Institut Urbanisme et Géographie Alpine Grenoble - Master Tourisme Innovation Transition 2019
  

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4. Les impacts des voyages en avion

a) Les impacts environnementaux

L'impact principal du trafic aérien en termes de pollution est bien sur l'émission de dioxyde de carbone résultant de la combustion du kérosène. Ces émissions de CO2 augmentant au niveau mondial accroissent l'effet de serre et donc le réchauffement climatique. On estime généralement que le trafic aérien est responsable de 2 à 3 % de ces émissions. Cela peut paraitre peu, pourtant si l'on compare l'avion à d'autres modes de transport on apprend qu'en termes de CO2 émis par voyageur au kilomètre l'avion est 45 fois plus polluant que le TGV, comme le décrit Aurélien BIGOT dans son article dans The conversation en 201916.

L'avion est donc un mode de transport émettant en moyenne 128gr de CO2 par kilomètre et par passager. On constate que la voiture individuelle est un mode de transport également très émetteur. Il est toutefois délicat de comparer trajet en voiture et trajet en avion, en effet le désir des voyageurs est bien différent. Ainsi, comme le montre Aurélien BIGOT dans son article, si l'on ramène ces chiffres à l'heure de transport l'avion est 13 fois plus polluant que la voiture.

De plus au-delà du CO2, les avions ont d'autres impacts environnementaux. Toujours dans l'émission de gaz à effets de serre les avions émettent des oxydes d'azote qui entrainent la production de méthane, mais également de l'ozone. Ces deux gaz sont à effet de serre. Les trainées blanches (vapeur d'eau) émises par les avions entrainent l'augmentation du nombre de cirrus qui ont eux aussi un effet réchauffant.

Réseau action climat affirme dans son rapport Co2 is in the air (RAC, 2015) qu'en prenant en compte l'ensemble des gaz, le transport aérien mondial est à l'origine de 4,9% du réchauffement climatique mondial.

Dans son rapport (GIEC, 2015) couramment appelé rapport 1,5, le GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) tire la sonnette d'alarme face au réchauffement climatique mondial et l'érosion de la biodiversité. Ce rapport appelle à de nombreuses actions éco responsables et notamment « repenser nos modes de déplacements » (GIEC, 2015) afin de maintenir le réchauffement climatique global en dessous des 1,5°C. Pourtant, on sait que le secteur aérien est en plein développement et les perspectives d'avenir sont en faveur d'une croissance importante du

16 https://theconversation.com/impact-du-transport-aerien-sur-le-climat-pourquoi-il-faut-refaire-les-calculs-116534

nombre de voyageurs, des aménagements, des liaisons et des avions. Un article récent (26 juin 2019) du média engagé Usbek et Rica rapporte ainsi les propos de Laurent Castaignède (ingénieur centralien et fondateur du bureau d'études BCO2 ingénierie) « Si on ne réduit pas, dans trente ans, environ la moitié de l'énergie mondiale ne servira qu'à des touristes qui partent en avion I »17

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand