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La gestion des conflits fonciers entre autochtones et allochtones dans le département de Sinfra.


par Jean Noel PacàƒÂ´me KANA
Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan - Doctorat en Criminologie 2019
  

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2.2. Analyse quantitative

Dans le cadre de cette recherche, nous avons succinctement utilisé les techniques suivantes : recherche documentaire, observation, questionnaire et entretiens.

Au niveau de la recherche documentaire, les informations recueillies sur internet manquaient de précision quant à la spécificité foncière de Sinfra, pour les unes et inadaptées au contexte socio-foncier actuel ivoirien, pour les autres. C'est donc pour

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contourner cette insuffisance et simultanément pour réduire les risques de biais de leurs travaux que certainsont opté pour l'entretien sémi-directif des groupes ciblés (Dossou, 2006) et d'autres, pour des entretiens structurés et sémi-structurés corrélés aux discussions et commentaires des acteurs concernés (Dicko, 2006).

Toutefois, même si la recherche documentaire dans le cadre de notre étude, a présenté peu d'écrits spécifiques aux conflits fonciers dans le département de Sinfra, elle a néanmoins permis d'asseoir la conceptualisation des termes explicites et implicites, la revue de littérature, le cadre de référence théorique et la bibliographie contrairement à Rokotovao (2011) qui a exclusivement mis l'emphase sur les différents interviews.

Concernant notre observation de terrain qui s'est voulue à la fois passive et participante, nous nous sommes heurtés à des modifications comportementales des enquêtés du fait de notre présence. Outre ce fait, notre subjectivité (appartenance ethnique, tribale et religieuse) a quelque peu déteint sur la présentation des faits (les investigations) et leur interprétation. De plus, vu que la perception humaine reste limitée, nous nous sommes fiés à ce que nous avons vu sur le terrain sans nous préoccuper de voir le degré d'influence de notre présence sur le mode d'agissement des acteurs. Cependant, bien que notre présence et notre subjectivité semblent avoir influencé d'une part, les agissements des ruraux et d'autre part l'interprétation des résultats, l'observation sur le terrain a tout de même permis de capter, suivre, comprendrede visu in situ, les actions des acteurs ruraux au moment où ils agissaient. Elle a aussi permis de comprendre la distance entre les actes posés par les acteurs ruraux et les explications qu'ils en donnent plus tard, contrairement à d'autres auteurs qui se sont exclusivement penchés sur la documentation, l'enquête-interrogation et l'interview (Tapé, 2000) et sur la recherche documentaire et la participation aux festivités de réjouissance à Divo (Bazaré, 2014).

Au niveau du questionnaire, il comporte quelques inconvénients portant sur la difficulté d'identifier l'enquêté qui répond aux questions, le caractère superficiel des réponses (les enquêtés ont tendance à donner la première réponse qui leur vient à l'esprit, sans profondément réfléchir)et l'impossibilité de compléter ou d'approfondir certaines questions. Toutefois, malgré ces failles, nous avons opté pour cette technique puisqu'elle nous a permis de travailler avec un grand échantillon (600 personnes), d'éviter les coûts (déplacements, appels téléphoniques) et de limiter les

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effets liés à la personnalité des interviewers. Une technique qui, relativement à ses désavantages, s'est vu rejetée par certains auteurs (Ibo, 2011) au profit de l'observation directe et des entretiens (individuels et focus group) et par d'autres (Oumarou, 2008) qui ont opté pour la pré-enquête et l'observation participante.

En ce qui concerne l'entretien, nous nous sommes focalisés sur l'entretien individuel et les groupes focaux. Lesquels ont mis les enquêtés dans un état de défense face à des questions jugées sensibleset a nécessité des moyens coûteux (déplacement, recherche du nécessaire pour libations et rituels villageois, évitements de questions et ajournement de rendez-vous). Toutefois, en dépit de ces failles, cette technique nous a permis de recueillir les informations directement auprès des enquêtés (connaissances, opinions, réactions), de tester les hypothèses (de l'étude) à l'épreuve des faits, de connaître la valeur symbolique de la terre chez les « kwênins » et les allochtones en vue de comprendre leurs comportements actuels sur le foncier. Cette technique a été écartée de la démarche méthodologique de certains (Kodjo, 2013) qui ont préféré la recherche documentaire, l'observation et l'enquête-interrogation et par d'autres (Gnabéli, 2008) dont les travaux se sont exclusivement fondés sur trois enquêtes préalablement effectuées (2004-2007), (2005-2007) et (2007-2008).

Dès lors, ce présent travail portant sur la gestion des conflits fonciers entre autochtones et allochtones dans le département de Sinfra, mérite certainement une crédibilité en ce sens qu'il s'est appuyé sur des techniques hétéroclites dont les unes ont pu combler les failles des autres à l'effet de rendre compte des réalités conflictuelles autour du foncier à Sinfra.

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