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La gestion des conflits fonciers entre autochtones et allochtones dans le département de Sinfra.


par Jean Noel PacàƒÂ´me KANA
Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan - Doctorat en Criminologie 2019
  

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II. Définition des concepts

Selon Eberwein (1978), « la formation des concepts est une base essentielle de la construction théorique ; la précision des termes est indispensable pour la désignation des phénomènes que l'on souhaite décrire et expliquer. »

Pour Durkheim (1990), « la première démarche du sociologue consiste à définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache de quoi il est question ».

1. Concepts explicites

1.1 Gestion

La gestion, issue du verbe « gérer » qui signifie exécuter, accomplir au départ pour le compte d'autrui (Biales, 2000), varie selon la discipline scientifique dans laquelle l'on se situe.Ainsi, dans la conception psychanalytique, le concept est employé pour

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désigner des techniques de développement personnel visant la transformation de soi : soit pour se défaire de certains aspects pathologiques (phobie, anxiété, déprime, timidité), soit pour améliorer ses performances (mieux communiquer, gérer son temps, s'affirmer en milieu sociétal).Partant de ce fait, la gestion présente un aspect curatif, non pas des maux physiques mais des maux psychiques. Autrement, gérer c'est établir une thérapie cognitive des acteurs sociaux qui recherchent « l'épanouissement social» et qui, par ricochet, sont considérés comme souffrants d'un manque psychologique matériellement constatable.

Selon Lacroix (2014), le milieu professionnel est le lieu de manifestation de la gestion car il est avant tout un théâtre où se manifestent des interactions entre individus non pathologiques mais aspirant à des améliorations de conditions sociales.

Toutefois, bien que cette idée ait le mérite de nous orienter vers une conception purement psychologique, elle a tendance à stéréotyper l'homme, le rendant passif dans le débat sur l'amélioration de sa propre condition sociale. Toute chose qui nous amène à analyser une approche positiviste du concept.

Dans cette approche, des auteurs contrairement aux précédents, estiment que le sujet subissant est la seule entité capable d'améliorer sa condition sociale et ce, par la modification de sa vision des choses et par une gestion saine de son mode de pensée. Ainsi, la gestion apparait dans cette dynamique, comme un mode de pensée et d'action, mieux un style de vie visant continuellement à inscrire la vision et le raisonnement de l'individu dans une dynamique positive. Dans cette perspective, Peale (1952) affirme que la gestion permet de transformer chez les individus, les émotions négatives en attitudes positives de sorte à aider les sujets à prendre conscience de leurs potentialités qui catalyseraient la métamorphose de la situation actuelle en une situation meilleure. Il déclare que gérer, c'est allier son comportement à une ligne vectorielle au sein de la sphère sociale. Autrement, la gestion dans ce contexte, est perçue dans une approche binominale : une phase psychologique qui consiste en la modification du mode de pensée et une phase active qui s'appuie sur des actions concrètes, réfléchies et ciblées concernant la transformation positive de la situation actuelle.

Dans cette même optique, Carnegie (1990) distingue huit(8) points clés de la gestion : vous faire apprécier davantage, rallier les autres à votre point de vue, développer votre influence, votre ascendant, votre capacité à faire agir, faire face aux critiques,

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régler les conflits, garder l'harmonie dans vos contacts avec les autres, développer vos talents d'expression et de communication et susciter l'enthousiasme parmi vos collaborateurs. Autrement, ces indicateurs de la « gestion » traduisent les attitudes collégiales que doivent adopter l'ensemble des acteurs en milieu professionnel pour répondre à la fois à des objectifs structurels et personnels.

Toutefois, bien que cette conception ait le mérite de nous révéler les pouvoirs enfouis en nous, elle s'attarde trop sur la définition intra-personnelle de la gestion quand bien même la gestion reste un concept, une valeur déjà inculquée, transmise en amont dans la sphère familiale. Toute chose qui nous conduit à analyser une conception de type éducationnel.

Dans la conception éducationnelle, Duvillier(2000) pense que pour gérer des travailleurs d'une entreprise, il faut aller à la genèse des choses c'est-à-dire dans la sphère familiale pour poser les bases d'un développement personnel à l'enfant. La gestion serait une sorte de communication, d'instruction des vertus morales et sociétales à l'enfant en vue de dissiper en lui les effets de découragement, de peur, de phobie pour le préparer à affronter certaines réalités organisationnelles. Dans le milieu professionnel, l'individu ayant reçu une base éducationnelle fondée sur une gestion efficiente du « moi » serait plus apte à supporter les contraintes de travail que celui qui n'en a pas reçu (Lacroix, 2014).

Toutefois, cette approche s'attardant à préparer l'enfant à intégrer le monde social complexe, ne situe pas les parents comme des coachs dont la caractéristique renvoie au conseil, à la motivation et à l'encouragement.

Dans le domaine sportif, gérer, c'est revêtir les aptitudes d'un coach qui valorise des talents et potentiels des athlètes. Il enseigne, conseille, motive, encourage, stimule afin de révéler les aptitudes cachées de l'athlète. De ce point de vue, gérer des sportifs apparait comme le fait de révéler et de valoriser les talents cachés de certains acteurs professionnels.

Cependant, même si cette approche définit aisément le concept, elle reste une appréhension purement sportive et non professionnelle.

Dans le milieu professionnel, Maslow (1943) propose une hiérarchie des besoins représentée sous forme de pyramide avec, au sommet, l'accomplissement de soi, défini comme le désir de devenir de plus en plus ce qu'on est et de devenir totalement

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ce qu'on est en mesure de devenir. Cette pyramide a réservé en haut de la barre, les individus du stade d'accomplissement, tandis que les besoins de la masse d'employés semblaient ne pas dépasser le stade de la sécurité d'emploi et de bonnes conditions de travail. De ce fait, la gestion apparait comme la mise en oeuvre de méthodes permettant à l'employeur de passer du stade des besoins physiologiques à celui de l'accomplissement.

Dupoint de vue sociologique, Touraine (1964) replace d'emblée la gestion dans le cadre d'une compréhension des transformations des rapports de pouvoir dans les organisations marchandes. La gestion dépasse alors les seules techniques d'organisation pour accéder au rang de technique de pouvoir. Lerouge (2010) pense que la gestion semble plus en retrait concernant l'approche des risques psychosociaux : « la gestion n'est pas seulement le fait de la finance et de la comptabilité ;il s'agit à la fois d' une description de la perspective du monde de la gestion des organisations qui touche le but lucratif industriel mais aussi le but non- lucratif tenant aux associations et syndicats ».

Ces auteurs, même s'ils tentent de donner une coloration sociologique au concept, il reste cependant purement organisationnel (Biales, 1984).

Dans ce sens, Tshikuna (2007) affirme que « la gestion est l' ensemble des actes tendant, dans le cadre d' une politique prévisionnelle définie, à déclarer, suivre et contrôler le fonctionnement à court et à moyen terme des éléments dont dispose l' entreprise pour atteindre le ou les objectifs ».Cette définition renvoie la gestion en la mise en oeuvre des éléments à la disposition de l'entreprise en vue d'atteindre des objectifs préalablement définis.

Tshikuna (2007) estime encore que la gestion, c'est le fait de piloter un processus, prendre un problème à l'état ou il se trouve pour le conduire au seuil de la décision ; autrement dit, ce serait, organiser des décisions en intégrant toutes les données et paramètres nécessaires à la qualité de cette décision.

Toutefois, loin de prétendre réfuter cette conception de pilotage d'un processus à l'effet de prendre une décision, Desreumaux (1992) attire l'attention sur le fait que la gestion concerne principalement une mise en application des savoirs théoriques et pratiques. A cet effet, il affirme que la gestion est une forme d'« application des savoirs théoriques et opératoires ».

Dans la conception juridique, Verwilghen et Van (1980) pensent que le conflit est l'ensemble des contradictions sur des questions de droit ou d'habilitation en matière

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Dans cette même visée, Lassègue (2003) estime que la gestion signifie « l'application des sciences à la conduite des organisations ». Il s'agit là d'une simple application de la science à un champ organisationnel visant l'amélioration de la conduite des organisations à l'effet d'accroître la production.

Au regard des définitions pré-citées, nous proposons une définition qui prend à la fois en compte la dimension processuelle(condition centrale de la gestion) et la détention de savoirs théoriques et pratiques(préalable à la gestion).

Nous entendons donc par gestion, le développement et la mise en place des outils qui permettent le partage d'informations, la discussion de stratégies et la prise de décisions en toute transparence.

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