6.2.Théories multifactorielles
« é t »'
6.2.1 Théorie des élites de Pareto
La théorie de Pareto (1909) est fondée sur une
vision fondamentalement conflictuelle de la société. Laquelle est
traversée par des tensions et des antagonismes entre les élites
(catégorie sociale disposant de pouvoirs) et les couches sociales de la
base. Ainsi, tandis que les couches sociales de la base luttent pour la
réduction du faussé social entre les élites et elles, les
élites, elles, affermissent leur position au sommet de la
hiérarchie sociale en plongeant les couches de la base dans le mirage
qu'elles luttent en faveur du changement.Dans cette situation, l'auteur pense
que pendant que les élites tendent à stabiliser l'ordre social
déjà établi, les couches défavorisées
tendent à le déstabiliser et le désorganiser pour
instaurer un ordre meilleur. L'équilibre sur lequel repose cet ordre ne
peut trouver de solution définitive, mais seulement un compromis au
moyen de la contrainte par le jeu dialectique du commandement et de
l'obéissance.
Dans le département de Sinfra, les élites qui
s'apparentent aux autorités locales, voient constamment leurs
décisions se heurter à la résistance des acteurs en
conflit qui aspirent de plus en plus au changement, même si l'ordre
social leur est régulièrement imposé au moyen de
larépression.
6.2.2 Théorie du conflit de Freund
Freund (1965) part du postulat que les sociétés
contemporaines ne sont pas seulement des sociétés industrielles
et démocratiques, elles sont aussi des sociétés
conflictuelles. Pour l'auteur, des conflits de toute nature surviennent entre
et à l'intérieur des groupes sociaux. Il développe donc la
question du tiers (dans le conflit) dont l'intervention se situerait dans un
cadre conciliateur et permettrait de rompre la logique du duel entre
minorité à majorité, pour asseoir une forme d'entente et
d'alliance.
Cette théorie répond aux besoins de cette
recherche dans cette localité où les élites locales
(coutumières et administratives) essaient fréquemment
médiation, négociation et conciliation entre les
belligérants des conflits fonciers à Sinfra.
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A l'analyse, précisons que la perspective
théorique consacrée à ces travaux permet de mettre en
évidence la théorie constructiviste (Piaget, 1923 ; Bourdieu,
1972) qui
6.2.3 Théorie du complot de Knight
Dans cette théorie conspirationniste, Knight (1976)
postule propose de donner une vision de la société perçue
comme le produit de l'action d'un groupe occulte agissant dans l'ombre. Loin de
la simple rumeur, il s'agit d'un récit théorique qui se
prétend cohérent et cherche à démontrer l'existence
d'un complot entendu comme le fait qu'« un petit groupe de gens
puissants se coordonne en secret pour planifier et entreprendre une action
illégale et néfaste affectant le cours des
évènements ». La conspiration secrète civile,
criminelle ou politique, visée par la théorie du complot, agirait
généralement dans l'objectif de détenir ou conserver une
forme absolue de pouvoir (politique, économique ou religieux).
Cette théorie a l'intérêt de nous
intégrer dans les arcanes de ce réseautage clandestin purement
élaboré par« les personnes influentes »de
Sinfra et qui voit s'intégrer exclusivement des acolytes ou
détenteurs de pouvoir foncier, financier et décisionnel
évident, avec une volonté d'assujettissement foncier des acteurs
ruraux extérieurs à ce réseau.
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