CONCLUSION
Nous n'avons pas la prétention d'avoir
clôturé ce sujet sur la monnaie électronique, qui est,
d'ailleurs un sujet récent et d'actualité. Le débat et les
recherches restent ouverts à cause des multiples risques que comporte
l'utilisation de ce nouveau moyen de paiement.
Notre étude a donc comme objectif d'analyser les
implications de ce système électronique des opérations
financières sur les IMF.
La mise en application de cette nouvelle technologie de
paiement constitue un grand problème : l'utilisation de la monnaie
électronique, au lieu du mobile-banking qui était pris comme
moyen d'encourager l'inclusion financière. La monnaie
électronique en soi n'est qu'un porte-monnaie électronique qui
vient remplacer la monnaie fiduciaire.
Le nouveau système de paiement électronique a
donc impacté négativement les activités des IMF,
particulièrement celles de la MECRCO au regard de l'analyse des
données mises à notre disposition.
Les institutions de microfinance, particulièrement les
Coopératives d'épargne et de crédit, présentaient
déjà une fragilité due principalement aux faiblesses
internes de gestion au point où elles ne peuvent plus résister au
moindre déséquilibre financier. C'est le cas principalement de la
MECRECO ; les rapports tant de la Banque Centrale du Congo que celui de
l'institution sous examen sont très éloquents.
Au regard des données chiffrées des
différents rapports, la réduction des activités de la
MECRECO avait des causes endogènes et exogènes :
1. Causes endogènes:
Ø La création d'une branche d'activités
de transfert de fonds au sein de MECRECO qui n'a pas pu évoluer à
cause du rétrécissement du marché ;
Ø Le manque d'information par les membres sur le
fonctionnement de la Coopérative est aussi à l'origine de ce
genre de réaction;
Ø Mauvaise gouvernance ;
Cette intervention est urgente au regard du
développement rapide des opérations en monnaie
électronique.
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2. Causes exogènes:
> Le développement des activités de mobile-money
au détriment de mobile-banking ;
> Inadaptabilité des IMF à la nouvelle
technologie ;
Suggestions:
> La limitation stricte du montant maximum à
transférer et à garder dans le téléphone est un des
moyens de limiter les risques liés à l'utilisation de la monnaie
électronique ;
> Exiger un compte bancaire dans une institution
financière pour boucler une opération de transfert
électronique, car cette exigence va encourager la population à
ouvrir des comptes dans les IMF ou dans les Banques.
> Améliorer la gouvernance des IMF;
> Les IMF doivent s'adapter à la nouvelle
technologie et intégrer le système de monnaie électronique
pour ne pas disparaître.
La monnaie électronique est stockée sur un
support magnétique, généralement la carte SIM d'un
téléphone, en échange avec la monnaie fiduciaire et permet
de faire des paiements au détail et les transferts de fonds.
Les rapports de la BCC sur les différentes supervisions
des intermédiaires financiers relèvent le poids de cette
concurrence qui a conduit à la fermeture de certaines institutions de
messagerie et/où la réduction des activités des autres.
Voir tableau n°3 de notre rapport.
Tout en encourageant l'évolution de la technologie dans
la gestion des institutions de microfinance, nous constatons que la monnaie
électronique constitue un frein au développement des
activités de ces dernières. Il importe donc que le gouvernement,
à travers la Banque Centrale du Congo, trouve un moyen de soutenir les
institutions de microfinance qui ont montré leur capacité de
participer à l'amélioration des conditions de vie de la
population à faible revenus réduction par l'octroi des
microcrédit.
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Les institutions de microfinance, eux-mêmes doivent
faire un plaidoyer dans ce sens mais surtout signer des accords de partenariat
avec les EME dans le sens de la distribution de la monnaie électronique.
C'est possible grâce à une organisation administrative
déjà existante par rapport au « agents de distribution
actuel. »
Le sujet sur la monnaie électronique est vaste et
nécessite l'attention tant des utilisateurs que de l'autorité
publique à travers la Banque Centrale du Congo.
9. SHERBROOK, Développement international des banques et
Coopératives, 2002, Mémoire on line;
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